J'ai fait fort cette semaine avec deux séances de cinéma presque consécutives : "Le dernier loup" de Jean-Jacques Annaud avec Philippe et "Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako toute seule, Philippe boudant le sujet...
Rien de comparable entre les deux films évidemment si ce n’est que les paysages y sont grandioses et filmés de façon à les sublimer, que ce soient ceux de la Mongolie-intérieure dans le film du réalisateur français ou ceux de son pays d'origine dans celui du réalisateur mauritanien.
L'un est une fiction qui a pour fond une histoire appartenant au passé (celle de la Révolution culturelle chinoise des années 60-70) et l'autre, proche du documentaire (même s'il raconte une histoire) traite d'une actualité beaucoup plus récente, au point que le film a dû être tourné sous la protection de l'armée mauritanienne et loin de Tombouctou à l'époque où la ville était aux mains des djihadistes...
Mais revenons au film de Jean-Jacques Annaud :
Tout comme dans "L'ours" et "Deux frères", c'est encore un animal qui tient la vedette dans le film de Jean-Jacques Annaud : entre la préparation et le tournage, il a fallu sept ans au metteur en scène pour mener à bien son projet. Par ailleurs, Andrew Simpson (un canadien) a vécu, lui, à Pékin pendant trois ans avec femme et enfants de façon à élever au biberon la trentaine de loups du film pour les habituer à l'homme. L'un d'eux (bien qu'adulte et chef de meute) a quasiment adopté le metteur en scène, dès la première rencontre...
Une scène du film a été particulièrement difficile à tourner : c'est celle où les dirigeants chinois poursuivent les loups alors que ceux-ci attaquent un troupeau de chevaux. Ces deux animaux sont évidemment des ennemis farouches et il était impensable de les mettre en présence l'un de l'autre sans qu'une barrière les sépare : Jean-Jacques Annaud a travaillé cette scène de 6 minutes pendant 6 mois...
Ecoutez-le en parler.
Un beau film certes mais qui ne m'a pas vraiment touchée (je n'arrive pas à discerner exactement pourquoi mais une chose est sûre, la musique accompagnant les scènes de violence entre les animaux était trop "violente" à mon goût...
Dans "Timbuktu", la musique se fait plus discrète (elle est d'une grande douceur en tout cas, comme si elle était là pour contrer l'inhumanité que le cinéaste veut dénoncer) ; il y a même des passages sans musique aucune et c'est bien. Ne croyez pas pour autant que j'adhère à la doctrine djihadiste qui interdit aux gens d'écouter ou de faire de la musique, tout comme il leur est interdit de jouer au foot ou de fumer... Non : c'est seulement que le silence est parfois plus fort que tout pour traduire la terreur que ces gens font régner sur les populations.
Jugez plutôt...
J'ai beaucoup aimé le film : le sujet , son traitement par le cinéaste, le message qu'il véhicule...