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Par Tolbiac204 le 17 Juin 2018 à 23:00
Pour lire l'épisode précédent, cliquer ICI.
Notre séjour lyonnais touche bientôt à sa fin... mais nous avons encore une matinée à occuper en utilisant la fameuse City Card que nous avons achetée hier. Nous décidons ainsi d'aller prendre le petit train conduisant au quartier de la Croix Rousse.
Voici l'une des plus belles places de Lyon : il s'agit de la place des Jacobins. Elle s'étend sur l'ancien couvent des Jacobins détruit en 1808.
La fontaine sculptée en marbre blanc qui se dresse au centre de la place a été réalisée en 1885 par Gaspard André. Elle représente quatre artistes lyonnais fameux : l'architecte Philibert Delorme, le sculpteur Guillaume Coustou, l'artiste graveur et dessinateur Gérard Audran et le peintre Hippolyte Flandrin.
Nous arrivons par la rue de Brest à l'église Saint-Nizier dont voici le chevet qui accueille une boutique de fleuriste.
Située au cœur de la Presqu’île, c'est l’une des églises les plus anciennes de Lyon mais ses origines sont mal connues, tout comme les débuts du chantier de construction. S’il fut commencé sans doute vers la fin du XIVe siècle, il faudra attendre le XIXe siècle pour que l'église soit réellement achevée : la présence des deux clochers datant de deux époques très différentes en fait un édifice unique à Lyon.
Reflet sur la vitrine d'en face...
Le portail, en forme de cul-de-four, est très original. La cavité est constellée de plus de deux cents panneaux de pierre contenant des fleurs ou des visages d'anges avec au centre en haut, le buste de Dieu le Père.
Dans la nef, à remarquer l'élévation de la voûte et le superbe plafond.
A l'entrée de l'église deux statues : ce sont les répliques des statues originales datant du XIIIème siècle de Saint Pierre et Saint Paul situées dans la Basilique du Vatican.
Voici Saint Pierre tenant les clefs du Paradis,
et voici Saint Paul et son glaive (qui a perdu sa lame dirait-on bien)
L'orgue Merklin n'est plus ici qu'à titre décoratif... : il est muet depuis 1975 et est en attente de restauration.
J'ai remarqué les très beaux vitraux.
Vitrail du Christ au désert servi par les anges (anonyme - vers 1880)
Huit scènes de la vie de Saint François de Sales par Claudius Lavergne (XIXème siècle)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Dans le transept sud, une belle statue de Vierge à l'Enfant
La Vierge est honorée à Saint-Nizier sous le vocable "Notre Dame de Grâce" depuis le XIème siècle. Cette statue (datant de 1676) est du grand sculpteur lyonnais Antoine Coysevox qui était un paroissien de l'église.
Beaucoup d'autres Vierges à l'enfant dans les rue de Lyon
Cette dernière se trouve sur la Place des Terreaux. C'est justement là que nous devons prendre le petit-train pour la Croix Rousse.
Attention au départ !
Nous voici devant ce qui reste de l'Amphithéâtre des Trois Gaules érigé en 19 après J.C. : Les anciennes tribus celtiques (au nombre de 60) s'y rassemblaient chaque 1er août pour adresser vœux et prières à la puissance de Rome. 3000 personnes peuvent s'y réunir. Il servait aussi pour les fêtes populaires le plus souvent sanglantes, combats de gladiateurs entres eux ou contre des bêtes féroces, et massacre de chrétiens.
Le martyre de 177 se signale par la mort de Sainte Blandine livrée aux bêtes.
Ne se croirait-on pas en Italie... ?
Le nOmbril du mOnde est un café-théâtre créé en 1990 et qui a vu les débuts de Florence Foresti.
Vue sur la colline de Fourvière
Nous passons devant le monument à Joseph-Marie Jacquard : il est né le 7 juillet 1752 à Lyon, mort le 7 août 1834 à Oullins. C'est l'inventeur français à qui l'on doit le métier à tisser mécanique programmable dit "métier Jacquard".
Un peu plus loin, dans le Square Dejean, une sculpture réalisée vers la fin des années 1980 représentant deux amoureux et intitulée "Le chant des Canuts" : un hommage à la chanson d'Aristide Bruant.
Voici un extrait de la chanson
Pour chanter Veni Creator
Il faut avoir chasuble d'or.
Pour chanter Veni Creator
Il faut avoir chasuble d'or.
Nous en tissons…
Pour vous, grands de l'Église,
Et nous, pauvres canuts,
N'avons pas de chemise.
C'est nous les canuts,
Nous sommes tout nus.
Pour gouverner il faut avoir
Manteaux et rubans en sautoir.
Pour gouverner il faut avoir
Manteaux et rubans en sautoir.
Nous en tissons…
Pour vous, grands de la Terre,
Et nous, pauvres canuts,
Sans drap on nous enterre.
C'est nous les canuts,
Nous allons tout nus.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Nous tisserons...
Le linceul du vieux monde
Car on entend déjà
La tempête qui gronde.
C'est nous les canuts,
Nous sommes tout nus.Quand on parle du loup..., voici justement la Fresque des Canuts, un mur entièrement en trompe-l'oeil escalier compris (les escaliers sont une caractéristique du quartier de la Croix Rousse). C'est le mur peint le plus connu de Lyon. Il a favorisé la naissance des suivants.
On y retrouve des vrais habitants du quartier et nombre de ses emblèmes, le tout fondu dans cette grande fresque devant laquelle on reste longtemps, comme un globe-trotter devant une mappemonde.
Ce qui fait son succès, c’est aussi son gigantisme : c’est le plus grand d’Europe.
Je vous jure qu'il n'y a personne de vif !
Cherchez l'erreur...
L'atelier d'un artisan de la soie
Le théâtre de Guignol ne manque pas à l'appel bien sûr.
J'ai oublié ce qu'était ce grand immeuble en crépi rose...
Ouvert depuis 1985, l'Accessoire est un café-théâtre qui a vu les débuts de Laurent Gerra.
Nous longeons maintenant un autre mur peint de Lyon : il s'agit de la Fresque des Lyonnais : on y retrouve les frères Lumières, Saint-Exupéry et le Petit Prince, l'abbé Pierre, Edouard Herriot et Tony Garnier, et bien d'autres.
Nous voici revenus Place des Terreaux où se trouve l'un des magasins de la chocolaterie Voisin qui fabrique les célèbres Coussins de Lyon...
Il s'agit d'une confiserie Lyonnaise créée dans les années 1960.
En 1643, lors de la terrible épidémie de peste qui ravageait la cité, les échevins lyonnais firent le vœu d'organiser une procession sur la colline de Fourvière pour implorer la Vierge d'épargner la ville. Ce faisant, ils remirent un cierge de sept livres de cire et un écu d’or présenté sur un coussin de soie. Chaque année depuis, les magistrats de Lyon renouvellent le vœu des échevins en se rendant à Fourvière, tandis que retentissent les trois coups de canon annonçant que le vœu a été respecté.
C'est ce coussin de soierie qui a inspiré la création du coussin de Lyon.
Ainsi se termine notre escapade lyonnaise.
Comme vous pouvez le constater, nous avons fait un usage intensif de notre City Card ! Lyon m'a enchantée et j'espère bien y retourner un jour car elle recèle encore d’innombrables trésors que je n'ai pas encore vus.
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Par Tolbiac204 le 16 Juin 2018 à 23:45
Après la visite guidée du Vieux Lyon (cliquez ICI pour la visionner), le farniente est de rigueur..., a fortiori avec une italienne !
Ça tombe bien : nous avons prévu mon amie Loredana et moi en cette fin d'après-midi une promenade en bateau sur la Saône afin de continuer à amortir la City Card achetée hier à l'Office de Tourisme.
C'est sur un bateau de la Compagnie "Les bateaux lyonnais" que nous avons choisi de l'effectuer.
Le temps de photographier cet autre original moyen de transport et nous voilà partis : La balade d'une heure doit nous emmener en amont de la rivière jusqu'à l'île Barbe.
Nombreux sont les ponts et les passerelles que nous allons passer...
Au loin, le quartier de la Croix Rousse
Sur le quai Saint-Vincent, l'église Notre-Dame-Saint-Vincent date du XVIIIème siècle.
Au passage, la tour métallique dont les lyonnais sont si fiers.
Voici la passerelle de L'Homme de la Roche
L'effigie de ce mystérieux personnage se trouve dans une petite grotte cachée par la végétation, creusée dans le rocher de Thunes, sur l'actuel quai Pierre-Scise (à droite sur la photo).
Johann Kléberger est né en 1485 à Nuremberg de parents qui sont de riches marchands. Vers 1530, il part s'installer à Lyon, LA ville la plus importante pour le commerce du drap dans toute l'Europe. Il est très riche mais aussi très généreux : en plus de sa charge d'échevin de la ville, il fonde l'hospice de l'Aumône Générale, dont il s'occupe activement de son vivant et à qui il lègue presque tous ses biens à sa mort, en 1546. Les lyonnais le nomment "le bon allemand".
La statue actuelle, par Bonnaire, date de 1849.
Nous passons devant les Greniers d’Abondance, aujourd’hui bâtiments de la DRAC où étaient autrefois entreposés le blé nécessaire à l’alimentation des lyonnais.
Elle est suivie d'un bâtiment fortifié que je n'ai pas identifié...
Ce pont suspendu (la passerelle Mazaryk) est le plus ancien de la ville : il a été financé par les riverains et ouvert au public en 1831.
La campagne est aux portes de la ville.
Paul Bocuse, le grand chef étoilé décédé récemment, a installé l'une de ses brasseries (la Brasserie de l'Ouest) sur ce quai du quartier de Vaise.
Nombreux sont les sportifs à faire de l'aviron sur la rivière.
Notre guide nous informe sur les nouveaux aménagements des bords de Saône décorés pour accueillir les promeneurs : on appelle cet endroit "le chemin nature". Les masques africains sont l'oeuvre de l'artiste camerounaise Pascale Marthine-Tayou.
Nous approchons de l'île Barbe, notre terminus à l'aller : nous avons parcouru une petite dizaine de kilomètres...
"Les terrasses de l'île Barbe" : sympa cette petite guinguette au bord de l'eau !
A la pointe de l'île
Savez-vous ce que l’on raconte sur cette île autrefois appelée "Insula Barbara" ? De vieux grimoires affirment qu’autrefois des druides y célébraient leurs cultes mystérieux. En tout cas ce qui est certain c’est que des moines y édifièrent au Vème siècle l’une des premières abbaye de la Gaule - l'abbaye Saint-Martin - et l’un des tous premiers établissements monastiques de Lyon.
Aujourd’hui, il ne subsiste que l’église romane Notre-Dame. Charlemagne la dota d'une riche bibliothèque. On dit même que l'Empereur y aurait séjourné...
La guide nous montre au passage ce belvédère créé par Jean-Michel Othoniel. Il s’agit d’une structure en acier bosselé, dans laquelle est incluse une centaine de perles de verre de Murano, de différentes couleurs. Chacune d’elle fait entre 5 et 7 kilos, pour une vingtaine d’heure de travail. Par cette création, Othoniel met en valeur un artisanat traditionnel et séduit le "regardeur" par l’aspect précieux des éléments utilisés.
Il fait naturellement penser à la bouche de métro parisienne du Palais-Royal du même auteur devant laquelle Loredana et moi avons été photographiées il fut un temps...
Toujours dans le cadre du projet d'aménagement des berges de la Saône, ces structures métalliques qui rappellent les cordages des bateaux, sont l'oeuvre de l'argentin Pablo Reinoso et ont pour nom "Nouages".
Ah..., nous voici de retour au bercail !
Admirez la beauté de cette enfilade de maisons...
La fresque des lyonnais sur le quai Saint-Vincent : une peinture murale de 800 m², réalisée en 1994-1995, représentant 24 personnages historiques et 6 personnages contemporains.
Retour à l'hôtel : la nuit tombe sur Fourvière...
Fin de notre deuxième journée, une journée bien remplie !
La suite... ICI.
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Par Tolbiac204 le 16 Juin 2018 à 23:20
Après la visite du Musée des Beaux-Arts (pour y accéder, cliquez ICI) et un déjeuner léger, nous voici maintenant un peu reposées Loredana et moi, fin prêtes à affronter une après-midi chargée... Au programme, la visite du Vieux Lyon.
Notre hôtel est très central, sur la presqu'île. Il nous suffit de traverser le pont Bonaparte pour nous rendre à la station de métro Vieux Lyon où l'Office de Tourisme nous a donné rendez-vous.
La Saône est bien jolie avec le quartier de la Croix-Rousse à l'horizon.
Notre guide (la dame en bleu) nous réunit autour d'un plan de la ville dessiné sur le trottoir. Je ne l'avais encore pas remarqué...
Elle continue ses explications sur cet autre plan qui détaille tous les quartiers de la ville : le centre historique de la ville est cerné de rouge. On voit bien ici les deux fleuves : le Rhône à gauche, la Saône à droite. Entre les deux fleuves, la presqu'île.
Passée la Saône, c'est le Vieux Lyon.
Nous voici, tout à côté de notre point de départ, en vue de la Primatiale Saint-Jean-Baptiste. Notre guide ne s'y attarde pas, réservant sa visite à plus tard.
Juste en face, Notre Dame de Fourvière que nous avons visitée la veille.
Nous prenons alors la rue Saint-Jean, l'artère principale du Vieux Lyon, laissant derrière nous la Primatiale.
Au N°37, se trouve la maison du Chamarier que voici : c'est l'une des rares maisons de dignitaires encore conservée à ce jour.
Du latin cameriarus, camérier, le terme « Chamarier » désigne l'intendant des finances de l'évêque de la Cathédrale. Il possède en outre les clefs des portes de l'enceinte canoniale. À partir du XVème siècle, le chamarier récolte les taxes perçues lors des foires. La maison est construite par François d'Estaing à partir de 1496.
Le rez-de-chaussée est destiné aux magasins et est surmonté de deux étages et d’un étage de greniers.
Les décors appartiennent à la fois au style gothique flamboyant et à la Renaissance. Les fenêtres sont accolées et séparées par des pinacles ornés de motifs végétaux. Des corniches de pierre courent le long de la façade et soulignent l'horizontalité.
L'escalier à vis date de la fin du Moyen-Age. On peut admirer le modernisme de ses fenêtres en angle et l'originalité du pilier de gauche, successivement : à facettes, rond avec des côtes, polygonal et enfin torsadé dans sa partie haute.
La loggia à l'italienne munie d'une voûte en anses de panier est ornée - on ne le voit pas d'ici - d'un mur peint.
Le puits qui date de la fin du XVIème siècle est remarquable par ses proportions et la richesse de ses décorations (remarquez le raffinement du soubassement orné de caissons décorés de rosaces). Il est attribué, ainsi que la petite fontaine voisine à Philibert Delorme.
La Marquise de Sévigné séjourna dans la maison en 1672 et 1673 (comme en témoigne une plaque sur la façade), accueillie par le chamarier Charles de Châteauneuf de Rochebonne, beau-frère de son gendre, le Comte de Grignan.
Le rez-de-chaussée est occupé depuis peu par la pâtisserie "La Marquise" qui fabrique les fameux "coussins" lyonnais.
La confiserie lyonnaise se compose d'un carré de pâte d'amande candie fourré d'une ganache de chocolat et parfumé au curaçao.
En l'an 1643, lors de la terrible épidémie de peste qui ravageait la cité, les échevins lyonnais firent le vœu d'organiser une procession sur la colline de Fourvière pour implorer la Vierge d'épargner la ville. Ce faisant, ils remirent un cierge de sept livres de cire et un écu d’or présenté sur un coussin de soie. Chaque année depuis, les magistrats de Lyon renouvellent le vœu des échevins en se rendant à Fourvière, tandis que retentissent les trois coups de canon annonçant que le vœu a été respecté.
C'est ce coussin de soierie qui a inspiré la création du coussin de Lyon.
Nous continuons notre promenade et nous arrêtons ensuite devant la Maison des avocats : c'est un bel exemple de maison Renaissance du quartier Saint-Jean : elle est composée de plusieurs corps de logis et d'une galerie sur cour de type toscan.
Auberge de la Croix d'Or à la fin du XVe siècle, elle a accueilli jusqu'en 1990 l'Ordre des Avocats, d'où son nom. Elle a été rachetée par une mécène suisse, Dan Ohlmann, qui y a installé le Musée Miniature et Cinéma, musée privé de plus de 1.800 m2 d'exposition.
Le lion qui se trouve dans le jardin attenant est l'emblème de la ville : il semblerait que cet animal ait été associé à Lyon dès l'Antiquité.
Toujours rue Saint-Jean
Voici l'arrière de l'ancien Palais de Justice qui annonce les façades de l'époque haussmannienne. Sur le mur, deux statues symboliques représentent la Justice.
Au 54 de la rue, se trouve l'entrée de "La Longue Traboule".
Cette longue "traboule", qui serpente à travers quatre immeubles et quatre cours différentes, permet le passage de la rue Saint-Jean à la rue du Boeuf. Les propriétaires ont signé une convention avec les collectivités locales, qui participent au nettoiement de la traboule en échange de son ouverture de jour. (Traboule entre le 54 de la rue Saint-Jean et le 27 de la rue du Boeuf).
Traboulons donc !
Trabouler, du latin "trans ambulare", signifie "passer à travers".
Première cour...
Deuxième cour...
Et ce n'est pas fini !
Enfin la sortie !
Nous voilà donc maintenant rue du Boeuf.
Au passage, une boutique de soieries, la Maison Brochier. Depuis 1890 et quatre générations, la famille Brochier perpétue une tradition lyonnaise née au XVIème siècle : la fabrication d’étoffes d’exception à partir de fils de soie naturelle.
La rue du Boeuf possède sa sculpture : au Moyen-Age, elle servait à se repérer...
Un autre magasin de soieries : La soierie de Saint-Jean
Devant la vitrine, des cocons et... des cartes de visite !
On entrerait bien à l'intérieur pour jeter un coup d'oeil. Hélas, la visite guidée nous appelle...
Voici, toujours dans la rue du Boeuf, au N° 16, la Maison du Crible qui date du XVIIème siècle. Le résident le plus illustre du lieu n’est autre que le roi Henri IV, qui y séjourna quelques jours en 1600, lors de son mariage avec Marie de Médicis, célébré en la Primatiale Saint-Jean.
Au sortir d'un long couloir voûté d'ogives, on accède à une cour très joliment arborée.
Et en se retournant on peut voir une élégante tour ronde et rose du XVIème siècle abritant un gigantesque escalier-belvédère en vis percé de baies en plein cintre qui font office de fenêtres.
Il parait que Molière a joué ici...
Au fond de la cour, un mûrier : eh oui, ici nous sommes dans la ville de la soie !
La tour a donné son nom à l'Hôtel de la Tour Rose situé juste à côté au N°22.
Le Musée Gadagne qui regroupe le musée des arts de la marionnette et le musée d'histoire de Lyon se trouve sur la Place du Petit Collège, non loin de là. Il s'agit d'un Hôtel particulier construit au début du XVIème siècle.
On pénètre dans une cour majestueuse de grande dimension flanquée au fond par une galerie de passages superposés qui permettent la circulation entre les deux corps de bâtiments à chaque étage.
Dans la cour, un joli puits décoré d'une coquille Saint-Jacques
Nous voici maintenant arrivés Place du Change où se trouve aujourd'hui un temple, autrefois Palais du Change : c'est ici que l'on changeait sa monnaie avant de quitter le royaume de France.
Le fronton central porte les armes de la ville de Lyon : un lion surmonté d'une couronne.
Le nom de Lyon n'a aucun rapport avec l'animal, mais provient du nom latin de la ville Lugdunum, qui a été progressivement réduit en Lyduum puis Lyon. Cette homonymie, fruit du hasard, a influencé le choix du lion comme symbole de la ville et la formation d'armes parlantes. Mais cette ressemblance n'est pas la seule origine du lion à Lyon car il est utilisé comme emblème par la cité dès l'Antiquité.
De part et d'autre du fronton central un calendrier (qui fonctionne !) et une horloge.
Eux aussi sont surmontés d'un lion tenant dans sa gueule une guirlande de fleurs...
Sur la Place du Change également, la Maison Thomassin : l'une des plus anciennes maisons d'habitation de Lyon. "Bâtie à neuf" en 1298, elle a été largement restaurée à travers les siècles et est un témoignage de différentes époques, passant du XIIIe siècle au XVe, et du XVIIe au XXe siècle.
La fresque de la Cour des Loges se trouve tout à côté : ce mur est très habilement fait et si l’on n’est pas prévenu qu’il s’agit d’un trompe-l’oeil, on a toute chance de se tromper et de croire qu’il s’agit d’un véritable échafaudage.
14 Rue Lainerie, la Maison Claude Debourg : joli immeuble particulier dans le style gothique flamboyant (début du XVIème siècle).
On aperçoit à l'angle une Vierge dans une niche à coquille.
Donnant sur la Place Saint-Paul, cet Hôtel 4 étoiles n'est pas ancien mais il est très original et porte bien son nom : Le Collège-Hôtel. En effet, l'architecte - qui avait peut-être la nostalgie de son enfance... - a incrusté dans sa façade de véritables chaises d'écolier en relief !
Non loin de là, au N° 2 de la rue François Vernay, une plaque indique qu'ici habita et joua Laurent Mourguet, le créateur de Guignol.
Fils de canuts vivant dans le quartier de Saint-Nizier, Laurent Mourguet, né en 1769, commence par travailler avec sa famille jusqu’à son mariage en 1788. Lorsque le couple s’installe en 1795, place Boucherie-Saint-Paul (aujourd’hui place Saint-Paul), la famille a d’autant plus de mal à faire face à la crise économique qu’elle s’agrandit régulièrement : dix enfants naissent entre 1790 et 1809.
Laurent devient alors marchand de babioles sur les foires et marchés de Lyon. Pour attirer le chaland, il a l’idée d’utiliser des marionnettes à gaine italiennes, tels Polichinelle et Arlequin.
Un jour, il s’improvise même arracheur de dents et l’on dit que, pour faire patienter ses clients, il joue de ses marionnettes. Le succès est au rendez-vous et, aidé d’un comparse saltimbanque, il se produit au jardin du Petit Tivoli, dans la grande allée des Brotteaux, lieu alors à la mode. Là, il commence à vivre de ses attractions. En hiver, il officie d’abord rue Lainerie, puis à Saint-Paul, où il va jouer jusqu’en 1832. C’est là qu’un jour supposé de 1808, délaissé par son comparse, et lassé par son personnage de Polichinelle, il a l’idée de le remplacer par une autre marionnette à gaine, qu’il aurait sculptée à sa propre image ; ainsi serait né un personnage promis à un bel avenir.
Son nom : Guignol
L'Hôtel Paterin ou Maison Henri IV, rue Juiverie
Pour accéder à cet hôtel particulier datant de François Ier, il faut monter un escalier.
La cour surélevée était autrefois fermée sur ses quatre côtés, mais l'élargissement de la montée Saint-Barthélémy et la construction du funiculaire Saint-Paul/Loyasse, dans la deuxième moitié du XIXème siècle, ont détruit une partie des constructions Renaissance. Les galeries à grandes arcades, l'escalier à vis et le puits à pompe lui gardent cependant une fière allure.
Le buste d'Henri IV (que l'on aperçoit à droite) et qui a donné son nom à la maison, date du XIXème siècle.
La ruelle Punaise, située entre les N° 16 et 18 de la rue Juiverie, est un égout à ciel ouvert qui témoigne des mœurs du Moyen-Age : on y déversait en effet non seulement les eaux usées des éviers mais aussi les pots de chambre... !
La rue Juiverie est piétonne : datant des XIII et XIVème siècles. La maison à droite est appelée, à juste titre, la Maison aux lions.
Tout au long de la rue, on a ajouté les blasons de plusieurs échevins de la ville depuis Guy de la Mure en 1294 jusqu'à Jacques Imbert Colomès chassé par la révolution (après la révolution, le rôle des échevins a été repris par les maires).
Nous voici revenus rue Saint-Jean avec ce Petit Musée de Guignol : une évidence pour la ville de Lyon.
Des Guignols, en veux-tu en voilà !
On peut aussi se procurer dans cette boutique une figurine à l'effigie de Paul Bocuse, le célèbre chef étoilé décédé il y a peu de temps, et puis aussi le fameux "pot lyonnais", cette bouteille dont le fond est très épais, principalement utilisé dans les "bouchons"...
J'ai justement photographié mon amie Loredana devant l'un d'eux, avant que nous ne nous enfilions à nouveau juste à côté, dans la traboule de l'Hostellerie du Gouvernement.
Culot en forme de sirène.
La voûte du hall est superbe.
On passe par une loggia qui donne accès à la "cour haute".
Celle-ci est ornée d'un joli puits possédant un dais en forme de coquille Saint-Jacques.
Au sortir de la traboule, nous voici maintenant arrivés sur les quais de Saône...
Allez, une dernière pour la route !
Elle fait communiquer le quai Romain Rolland avec la rue des Trois Maries.
Nous ressortons non loin du N° 5 de la rue des Trois Maries où notre guide nous montrer une niche surmontant une porte cochère.
La rue tire son nom de cette sculpture : sous le vocable de saintes Maries ou Trois Maries, la tradition catholique désigne trois femmes disciples de Jésus, Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, qui seraient les trois femmes au pied de la croix.Ah..., ce n'était pas la dernière !
Nous sommes ici au N°6 de la rue des Trois Maries.
Encore de jolies cours à galeries datant du XVIème siècle et bien joliment colorées : on se croirait en Italie, n'est-ce pas Loredana ?
Notre guide nous montre des trous, au niveau des marches basses de l'escalier.
Astucieux !
Cela permettait d'éviter l'inondation des caves (et peut-être aussi comme j'ai pu le lire à éclairer celle-ci).
Ça donne le vertige, non ? (ou un torticolis !)
Nous ressortons dans la rue Saint-Jean.
Au coin de la rue et de la place Neuve du même nom, une belle statue de Saint-Jean Baptiste
Au tournant de la rue Saint-Jean et de la rue du Palais de Justice, la Boulangerie du Palais propose aux touristes sa spécialité de pralines...
48 euros le kilo quand même !
Et nous voici presque "rendus" puisque se profile le Palais de Justice : il a été construit en 1835 par Louis-Pierre Baltard, l'architecte des Halles de Paris.
Parmi les procès célèbres, celui de Klaus Barbie qui est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour crimes contre l'humanité pendant la Seconde Guerre mondiale en 1943 et 1944.
Il est aussi connu sous le vocable de "Palais des 24 colonnes" car la Justice doit être rendue 24h/24...
La boucle est bouclée !
Nous voici devant la Primatiale Saint-Jean et les ruines de l'ancien Baptistère Saint-Etienne.
Face à la Primatiale, la Place Saint-Jean avec en son centre la Fontaine dessinée par l'architecte lyonnais René Dardel qui reproduit un petit temple antique dans un style néo-renaissance abritant une sculpture de Saint Jean-Baptiste baptisant le Christ.
D'ici, on peut jouir de la vue sur la Basilique de Fourvière.
Et maintenant : ouvrez grand vos yeux !
Le spectacle est sublime : du haut de ces tours, huit siècles vous contemplent.
Initialement, l'architecture est d'inspiration romane mais les travaux vont durer plus de trois cents ans. Le mariage entre les styles roman et gothique, voire gothique flamboyant, témoigne de cette longue construction.
Si vous allez actuellement à Lyon et visitez la Primatiale, vous ne la verrez pas ainsi car elle est en travaux... Cette photo est tirée de mon ami Wikipédia.
Près du choeur, qui n'est pas en travaux...
un très beau Saint Jean-Baptiste
Un très beau vitrail dans le transept aussi
et de jolis reflets du soleil sur les colonnes
Mais le clou de la visite, c'est l'horloge astronomique
située dans le transept gauche.Mais qu'est-ce qu'une horloge astronomique... ?
C’est une horloge composée d’un système mécanique qui affiche l’heure et la date ainsi que d’autres informations relatives à l’astronomie telles que les phases lunaires, la position des planètes et du soleil dans le système solaire, les dates des éclipses et des fêtes religieuses (Pâques, Noël, etc…), les dates des solstices et parfois même une carte du ciel.
Datée du XIVe siècle, son mécanisme en fer forgé d’origine serait le plus ancien de France. Elle a été remaniée plusieurs fois : au XVIe pour son mécanisme, au XVIIe pour sa décoration.
Haute de 9,35 mètres et large de 2,20 mètres, elle est composée d'une base de trois cadrans et d'un dôme où logent les automates : ce sont des animaux et une scène représentant l'Annonciation. Le mouvement à été refait dans les années 1930. Son mécanisme primitif, ses cadrans, son astrolabe et ses automates se révèlent au public quatre fois par jour à midi, 14h, 15h et 16h.Elle indique : la date, les positions de la lune, du soleil et de la terre, ainsi que le lever des étoiles au-dessus de Lyon. Bien entendu, compte tenu des connaissances de l'époque, c'est le soleil qui tourne autour de la Terre. La date donnée sera exacte jusqu'en 2019.
Fin de cette visite mais... pas de la journée !
La suite... ICI.
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Par Tolbiac204 le 16 Juin 2018 à 23:10
Pour accéder à la visite de Lyon (premier jour : montée à la Basilique de Fourvières), cliquez ICI.
Hier nous avons acheté la City Card de la ville (elle coûte 25 euros et permet ainsi un accès - illimité - à tous les moyens de transport, aux visites guidées, à l'entrée dans plusieurs musées et à plein d'autres choses encore, ceci pendant 24 heures pleines).
Il nous faut maintenant la rentabiliser !
Nous partons ainsi le matin du vendredi pour rejoindre en deux stations de métro la Place de l'Hôtel de Ville où se trouve le Musée des Beaux-Arts de la ville et passons devant l'Opéra Nouvel.
Construit en 1831 par Antoine-Marie Chenavard et Jean-Marie Pollet,
il a été totalement restructuré et agrandi entre 1989 et 1993 par Jean Nouvel qui a surélevé l'ancien théâtre d'une verrière moderne qui n'a pas tout de suite été adoptée par les lyonnais.
La façade est surmontée de 8 statues de muses sculptées par Guillaume Bonnet. Celles-ci mettent à l'abri des regards indiscrets les convives du Restaurant "Les Muses" qui jouit d'une belle vue sur la ville.
Sympa !
Faisant face à l'Opéra, l'arrière de l'Hôtel de Ville
Dès notre arrivée sur la Place des Terreaux où se trouve l'Hôtel de Ville et le Musée des Beaux-Arts, notre regard est happé par la magnifique fontaine qui la décore : il s'agit d'une fontaine créée par Bartholdi qui a été inaugurée en 1892.
L'oeuvre est inspirée du Bassin d'Apollon à Versailles.
Le groupe est constitué par Amphitrite et deux petits enfants sur un quadrige tiré par quatre chevaux marins. Commandée initialement par la ville de Bordeaux, elle se nommait Char triomphal de la Garonne : elle représentait le fleuve et ses quatre affluents mais la ville n'eût pas les moyens financiers de l'acheter...
La façade de l'Hôtel de Ville
Une statue d'Henri IV, le Vert Galant, se trouve juste sous le clocher-carillon.
Vue de la Place des Terreaux depuis le Musée des Beaux-Arts : à droite, la façade de l'Hôtel de Ville
Mais il est temps maintenant d'entrer au Musée : il ouvre ce vendredi à 10h30, heure à laquelle nous allons poinçonner pour la première fois notre fameuse carte !
Pour accéder au Musée, il faut traverser le Cloître de cette ancienne abbaye (également appelée Palais Saint-Pierre). On trouve ici un jardin public très agréable, à l'abri de la circulation.
Les arcades du cloître sont décorées de médaillons représentant des personnages célèbres.
J'ai reconnu celui d'Antoine Coisevox, juste en dessous de la terrasse du restaurant. Ce sculpteur français est né à Lyon en 1640.
Le jardin est orné de plusieurs statues en bronze.
C'est Apollon, le Dieu des arts en personne, qui accueille le visiteur.
Il y a aussi une oeuvre de Rodin.
L'ombre (illustrant Adam, l'un des damnés).
Selon la volonté de l’auteur, cette sculpture ne possède pas de mains. Cet inachèvement novateur est caractéristique du travail de Rodin, qui ne recherche pas un rendu réaliste de la nature mais privilégie l’expressivité. Craignant cependant que cette mutilation soit mal comprise du public, le sculpteur décidera d’ajouter des mains à tous les tirages en bronze de cette sculpture réalisés postérieurement à celui-ci, qui porte témoignage de l’état originel de l’œuvre tel que l’artiste l’avait conçue.
Je n'ai pas trouvé d'infos sur cette jolie sculpture...
Carpeaux au travail par Antoine Bourdelle
Je n'ai pu identifier cette délicieuse statue...
Chactas méditant sur le corps d'Atala (Francisque Duret)
Sous les arcades du cloître, de très belles sculptures également comme celle-ci d'Emile-Joseph Carlier représentant Gilliatt et la pieuvre.
Entrons maintenant dans le Musée...
La première salle que nous visitons est dédiée à un peintre lyonnais, Louis Janmot né en 1814.
Ce tableau s'intitule "Rayons de soleil" et je le trouve très joli.
J'ai bien aimé aussi cet autoportrait de Jean-Baptiste Frenet, un artiste lyonnais du début du 19ème siècle.
Du même peintre : jeune femme assise, ou la Mélancolie
Encore un lyonnais : Fleury Richard
Madame Elisabeth de France assistant à la distribution du lait dans sa maison de Montreuil (1852)
De plus près: joli, non ?
Passons maintenant aux peintres que tout le monde connait !
Pierre-Paul Prud'hon : Portrait de Madame Anthony et de ses fils (1796)
Jean-Baptiste Greuze : La dame de charité (1775)
Nous passons rapidement dans une salle dédiée aux fleurs...
Antoine Coysevox : Louis XV à l'âge de 9 ans (1719)
Plusieurs tableaux religieux, français ou étrangers
François Boucher : l'adoration des bergers (1750)
Pierre-Paul Rubens : l'adoration des Mages (1618)
Jacob Jordaens : la visitation (1642)
Rembrandt : la lapidation de Saint-Etienne (1625)
Dans une salle, des tableaux gigantesques allant du sol au plafond tel ce Rubens (Saint-Dominique et Saint-François d'Assise préservant le monde de la colère du Christ - vers 1619)
Philippe de Champaigne : l'adoration des bergers (1629)
Simon Vouet : la crucifixion (1635-1637)
J'avoue que je ne connais pas ce peintre mais j'ai aimé son oeuvre.
Le Greco : le partage de la tunique du Christ (1681-1685)
Francisco de Zurbaran : Saint-François (1659)
Lorenzo Costa : la nativité (vers 1490)
Inconnu de moi...
Quentin Metsys : la Vierge et l'Enfant entourés d'anges (vers 1509)
Quelques tableaux profanes que j'ai aimés
J'ai adoré ce tableau de David Ryckaert : la peseuse d'or (milieu 17ème siècle)
et cet autre de Vincenzo Campi : les mangeurs de ricotta (vers 1680)
Nous changeons d'étage...
L'occasion d'immortaliser les escaliers...
Ah..., dirait Loredana, enfin les impressionnistes !
Pierre-Auguste Renoir : jeune fille au ruban bleu (1888)
Edgar Degas : Danseuses sur la scène (1889)
Dans cette peinture, notre regard est attiré par le groupe des cinq danseuses représentées au premier plan, légèrement décentrées vers la gauche. Elles se tournent en direction du maître de ballet dont la minuscule silhouette s'inscrit à l'extrémité d'une diagonale.
Moins minutieux, ici, dans la description de ses personnages et de la mise en scène, Degas sacrifie volontairement les détails au profit d'une explosion de couleurs vives. Dans cette œuvre à l'huile où une pâte riche a noyé les contours initiaux, il donne comme fond de scène un véritable paysage qui emprunte aux derniers pastels leurs vibrantes juxtapositions de couleurs et leur matière grumeleuse.
Edouard Manet : Jeune fille dans les fleurs (1879)
Paul Gauguin : Nave nave mahana (1903)
Nave Nave Mahana montre sept jeunes filles et un enfant près d'un cours d'eau. Le groupe semble s'adonner à la cueillette de fruits. Leurs pieds sont solidement ancrés sur un sol rouge. À travers les arbres, le ciel est jaune.
Malgré les composantes paradisiaques du paysage et la gamme de couleurs chaudes, l'atmosphère qui se dégage de cette peinture est loin d'être insouciante, entre idéal poétique et pesanteur mélancolique, entre délice et tristesse. Figées, lointaines, silencieuses, les yeux baissés, le visage grave, les figures composent une représentation révélatrice de l'isolement de l'artiste, souffrant à l'époque de solitude, de maladie et de dépression.
Edouard Vuillard : Bouquet de fleurs sur une cheminée aux Clayes (1932-1935)
J'adore !
Claude Monet : Mer agitée à Etretat (1883)
Cette vue d'une plage cadrée depuis la fenêtre d'un hôtel est celle d'Étretat que Monet peint en série en février 1883. Vision hivernale par gros temps. Au premier plan, le mince espace représente le port d'échouage des bateaux : deux pêcheurs près de leur barque et trois caloges, vieilles barques couvertes de chaume qui servaient à abriter le matériel de pêche.
Devant le rideau de pluie qui strie le ciel au loin, se détache la forme pittoresque de la falaise, les touches horizontales du pinceau soulignant les strates de la pierre. Sous l'effet d'un vent violent, les vagues nacrées traitées en boucles rapides et vibrantes envahissent la partie centrale du tableau.
J'adore aussi...
Au détour d'une salle, L'âge d'airain de Rodin (1875-1877)
Henri Martin : Le pont de Labastide-du-Vert (1903-1909)
Avec les deux arches se mirant dans l'eau calme de la rivière, le peintre combine ici un travail sur l'ellipse et une étude sur les reflets. On remarquera la lavandière en bord de rivière.
Pour terminer, j'ai flashé sur cet Arlequin de Rémi de Saint-Marceaux (1879-880)
Un coup d'oeil du côté de la Cafétéria décorée de cette fresque de Raoul Dufy : La Seine, de Paris à la mer (1939-1940)
En redescendant, un adieu au musée avec cette peinture du Pérugin
L'Ascension du Christ (1496-1498)
Le Pérugin consacre trois années à la réalisation d'un retable pour le maître-autel de l'église des bénédictins de la ville de Pérouse. Si l'ensemble comprend alors 15 éléments, seules la partie centrale et la lunette , représentant l'Ascension du Christ, sont aujourd'hui conservées au musée de Lyon.
La composition s'organise de manière symétrique autour d'un axe central allant de la terre au ciel et reliant, par un jeu de gestes et de regards, la Vierge Marie, le Christ et Dieu le Père. De part et d'autre de la Vierge, sont placés les douze apôtres et saint Paul, figure importante de l'Église primitive. Au-dessus d'eux, le Christ apparaît dans une mandorle. Entre les différents niveaux, des anges jouent de la musique ou prient Dieu le père. Le Pérugin met au point dans ce retable un style classique qui préfigure l'art de son élève Raphaël.
En voici un détail : la Vierge entourée de Saint-Pierre et de Saint-Paul
Il faut remarquer le paysage derrière eux qui se dégrade selon les règles de la perspective atmosphérique : dans un camaïeu de bleus, on distingue une petite ville fortifiée, au bord d'une rivière serpentant au creux d'une vallée entourée de montagnes.
Nous terminerons par le Réfectoire des abbesses qui sert d’accueil aux groupes.
Réalisé vers 1687 , il est caractérisé du style baroque par son exubérance et le foisonnement de personnages, de lignes et de formes en mouvement.
Si le projet initial revient à l'artiste Thomas Blanchet, il a été largement transformé après sa mort par le sculpteur Simon Guillaume qui a assumé le suivi de sa réalisation. C'est à lui que l'on doit d'ailleurs l'ensemble des sculptures. Par leur style, elles rappellent l'influence du grand sculpteur baroque Bernin auprès duquel Simon Guillaume s'est formé à Rome.
Vertus monastiques, femmes illustres de l'Ancien Testament, figures de saintes et martyres, scènes de la vie de la Vierge, du Christ, représentations des saints protecteurs et patrons de la ville, de l'Abbaye et de l'Abbesse qui a commandé le décor, l'ensemble sculpté se veut à la fois un discours théologique et un éloge de l'abbaye, de son histoire et de son abbesse. Les peintures latérales décrivent des scènes de la vie du Christ, en rapport avec la fonction du lieu. A l'est, la Cène, c'est à dire le dernier repas du Christ, à l'ouest, le miracle de la multiplication des pains.
Les trois compositions rondes des voûtes présentent des scènes d'ascension céleste de trois personnages (l'enlèvement au ciel du prophète Elie sur un char de feu, l'Ascension du Christ et l'Assomption de la Vierge). Toutes ces peintures ont été réalisées par Pierre-Louis Crété, au style si personnel et qui fut l'un des plus grands peintres lyonnais de son temps après avoir accompli une bonne partie de sa carrière en Italie.
L'enlèvement au ciel du Prophète Elie sur un char de feu
Nous avons vu de bien belles choses dans le musée de Lyon qui est, parait-il, le plus grand musée de France après Le Louvre. Il va falloir recharger les batteries car notre programme City Card continue cet après-midi avec la visite guidée du vieux Lyon...
La suite très bientôt... ICI.
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Par Tolbiac204 le 15 Juin 2018 à 23:00
Loredana, mon amie italienne, est venue nous voir à Paris pour une petite semaine. Profitant de ce séjour, je l'ai emmenée faire une petite virée à Lyon, ville que nous ne connaissions ni l'une ni l'autre.
Notre voyage s'est déroulé en sandwich entre deux grèves de la sncf... et s'est ma foi très bien déroulé : parties le matin du jeudi à 10 heures de la gare de Lyon, nous étions sur place à midi.
J'avais réservé une chambre à l'Hôtel du Théâtre, sur la presqu'île, un lieu vraiment très central depuis lequel nous avons pu accéder à tout ce que nous voulions visiter.
Pour nous y rendre, nous avons traversé la célèbre Place Bellecour où trône, au centre, la statue de Louis XIV en empereur romain, sculptée par Desjardins. On peut apercevoir à l'horizon Notre-Dame de Fourvière et la mini tour Eiffel.
De plus près, sur le net...
De chaque côté de la statue, deux allégories du Rhône et de la Saône : celle du Rhône fait face à l'Est et au fleuve, celle de la Saône à l'Ouest et à la rivière. Elles sont respectivement l'oeuvre (1720) de deux frères, Guillaume et Nicolas Coustou.
Le Rhône prend la forme d'un homme fort et vaillant avec une rame à la main. Sous lui, un lion rugit, maintenant de sa patte un poisson et des produits agricoles évoquant la richesse de la vallée.
La Saône, quant à elle, est représentée par une femme dénudée allongée sur un lion et qui déverse une corne d'abondance contenant les fruits, légumes et céréales de la vallée.
Non loin de là, tout près de la Saône, la place des Célestins où se trouve le théâtre du même nom, un théâtre à l'italienne fort élégant.
Notre chambre à l'hôtel du Théâtre donne justement sur le théâtre : sympa !
Vue depuis notre balcon
Après avoir naturellement déjeuné dans un "bouchon" (Chez Mounier, rue des marronniers), nous partons pour la visite de la colline de Fourvière, un incontournable lyonnais.
Il suffit de passer le pont Tilsitt, rebaptisé Pont Bonaparte en l'honneur de l'action du grand homme en faveur de la réhabilitation de la ville, pour arriver au métro "Vieux Lyon" où se trouve le départ de la "ficelle", nom du funiculaire desservant la Basilique.
Vue sur la Saône depuis le pont Bonaparte : au premier plan, la passerelle du Palais de Justice et au loin la colline de la Croix-Rousse
Le clocher de l'église Saint-Jean-Baptiste vu depuis l'avenue Adolphe Max
Mon amie Loredana attend le départ de la ficelle.
Il n'y aura pas de visibilité pendant le court trajet : le funiculaire circule sous le tunnel de Fourvière.
Du haut de la colline, on jouit d'un superbe panorama sur la ville : on peut reconnaître au centre la tour de la Part-Dieu, encore appelée "crayon" par les lyonnais qui s'en servent comme point de repère, la Saône qui coule de gauche à droite et l'Opéra Nouvel sur la gauche.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir...
Devinez-vous le cours du Rhône en arrière plan, parallèle à celui de la Saône...?
Entre les deux se trouve la "Presqu'île" où nous logeons.
Cette vue plongeante sur la Saône permet de situer à gauche le Palais de Justice et sa passerelle et à droite les tours de Saint-Jean-Baptiste : il s'agit ici du "Vieux Lyon", de l'autre côté de la Saône.
La Basilique depuis l'esplanade : celle-ci a été construite par Pierre Bossan suite à un voeu de l'Archevêque de Lyon, Monseigneur Ginouilhac, d'ériger une église (basilique) si Lyon n'est pas envahie (nous sommes en 1870 : c'est la guerre avec la Prusse). L'ennemi s'arrête à Nuits-Saint-Georges...
Saint-Michel Archange terrassant le dragon : le choix de l'architecte fut jugé scandaleux à l'époque car c'est à cet endroit qu'aurait dû être placée la statue de la Vierge, reléguée sur le clocher de la chapelle...
Il n'est pas facile de photographier la Basilique de Fourvière depuis la sortie de la ficelle car il y a peu de recul... Vous apercevez la statue de la Vierge, dorée, à droite.
On parle souvent de pâtisserie pour l'architecture de cette église : à juste titre ! Pour être plus sérieux, elle est de style néo-byzantin.
Le lion de Juda monte la garde devant l'entrée de la crypte, et... moi aussi !
Entrée latérale droite de la Basilique
L'intérieur de la Basilique est tout aussi chargé que l'extérieur : l'église est entièrement recouverte de mosaïques.
Mosaïque représentant la vie de Jeanne d'Arc (l'éclairage tamisé de la Basilique rend les photos difficiles...)
Cliquez sur l'image pour l'agrandir.
Jeanne au bûcher
Escalier menant à la Crypte
La Crypte est beaucoup plus sobre que l'église haute (Photo site fourviere.org).
Dans le choeur, une statue de Saint-Joseph portant l'Enfant Jésus surplombe l'autel. En dessous, la mort de Saint-Joseph (Photo Jasminka Keres)
J'ai remarqué l'élégance de ces anges supportant les retombées des voûtes.
J'ai bien aimé aussi la grande mosaïque située au fond de l'église représentant Saint-Jacques de Compostelle rassemblant les foules, offerte par Larissa Perekrestova et inaugurée en 2004 (un travail de 5000 heures).
Au sortir de la Basilique, on peut apercevoir la "Tour Eiffel", comme la nomment les lyonnais.
En fait, elle représente le troisième étage de la vraie Tour Eiffel. On dit que sa construction a été soutenue par la municipalité afin d'ériger sur la colline de Fourvière un monument républicain qui ferait concurrence à la Basilique récemment construite... Elle a été ouverte au public en 1894 et possédait à l'époque un restaurant panoramique.
Une très jolie affiche publicitaire la mettait en avant.
Elle a été rachetée en 1953 par la RTF et sert actuellement de relais aux émetteurs de télévision et de téléphonie. Son accès est maintenant interdit au public.
Retour sur la ville...
Mais quelle est cette curieuse statue située en bord de Saône... ?
Elle s'intitule "Les gardiens de la passerelle".
Il faut remarquer une chose étrange : les deux visages sont les mêmes ! Un homme porte son double... Les auteurs (Michael Elmgreen et Ingar Dragset) disent que "C'est l'histoire de quelqu'un qui essaie de se sauver lui-même"...
Moi, sur la passerelle, j'ai aussi photographié mon amie (un peu par surprise) !
Fin de la première journée : la suite au prochain numéro... ICI.
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