• Vacances jurassiennes avec Arlette : visite de la saline de Salins-les-Bains

    Pour lire l'épisode précédent : cliquez ICI.

    Aujourd'hui, après un bon petit-déjeuner, nous partons pour Salins-les-Bains, une petite bourgade de 3500 habitants à ce jour mais ayant eu beaucoup plus d'importance auparavant à cause de son passé industriel florissant de production du sel - "l'or blanc" - remontant au Vème millénaire av. J.-C.

    Sur la route de Salins : il a fait tellement chaud cet été que les arbres roussissent déjà...

    Vacances jurassiennes avec Arlette : Sains-les-Bains et Arc-et-Senans

    En Franche-Comté, les vaches sont des Montbéliardes.

    Vacances jurassiennes avec Arlette : Sains-les-Bains et Arc-et-Senans

    Visite guidée de la Grande saline de Salins-les-Bains

    Imaginer la mer dans le Jura, c’est faire un grand voyage dans le temps. Elle était pourtant bien là, la mer, il y a 110 millions d’années ! Et cette eau salée, qui s’est lentement évaporée, a laissé dans les sous-sols terrestres à 250 mètres de profondeur un banc de sel fossilisé à l’abri sous une haute couche de sédiments. C'est le lessivage de ce gisement par des infiltrations d'eau de pluie qui provoque la naissance des sources d'eaux salées alimentant la saline.

    Dans toute la Franche-Comté, le sel, était obtenu par évaporation artificielle en chauffant la saumure, par opposition aux marais salants où c'est le soleil qui agit naturellement : on appelle ce sel, le sel ignigène (évaporation de la saumure par le feu). Pendant plusieurs siècles, le bois a servi de combustible (il y avait d'importantes coupes dans les forêts environnantes), mais pour des raisons calorifiques et économiques, le charbon fut adopté au début du XIXe siècle.

    La production de la Grande Saline était la plus importante de la Franche-Comté. Au XVIIe siècle, la saline produisait 14 000 tonnes de sel annuellement et alimentait le comté de Bourgogne, la Suisse et les Flandres. Le sel, l’or blanc, a alors impacté grandement le développement de Salins-les-Bains qui est devenue dès lors la capitale économique de la région, deuxième ville de Franche-Comté après Besançon qui elle était le centre politique et administratif. Il faut savoir que les recettes de la Grande Saline représentaient la moitié des revenus de la Franche-Comté...

    Un petit film pou mieux comprendre

    Le sel est au cœur d’enjeux politiques et stratégiques ; sa production est géré par les souverains de la Franche-Comté (comtes de Bourgogne, rois d’Espagne, royaume de France) et doit être protégée. Dès le Moyen-Age, Salins-les-Bains se dote d’un système de défense impressionnant dont les forts Belin et Saint-André sont aujourd’hui les derniers vestiges.

    Vue sur la ville depuis la route montant au Fort Saint-André

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    Devant l'entrée du Fort Saint-André : hélas, il ne se visite pas...

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    La Saline elle-même se fortifie. Autour des deux hectares de bâti industriel, un mur se dresse pour protéger le sel, très convoité. La saline s’apparente alors à une véritable forteresse, une ville dans la ville, qui se distingue par son fonctionnement autarcique, en opposition aux autres sites industriels de la région : bâtiments de production, ateliers, logements, taverne, tribunal, chapelle, prisons... la Grande Saline est au Moyen-Age un modèle industriel et social qui emploie 820 ouvriers, hommes et femmes, sur les 8 000 habitants que compte alors Salins-les-Bains.

    Détail du tableau de Nicolas Richard peint en 1664 montrant les fortifications autour de la saline.

    Vue sur la ville depuis l'entrée du Musée du sel

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    La visite de la Saline débute par celle du Musée du sel dominé par le fort Saint-André.

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    Dans une grande salle, on peut voir exposés les anciens saumoducs destinés à transporter la saumure vers la saline d'Arc-et-Senans de  1780 à 1895. Ce saumoduc en bois de sapin de 21 kms de long était enterré pour éviter les vols.

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    Notre guide nous y montre aussi la reproduction d'une tapisserie où l'on peut voir qu'au Moyen-Age, la roue actionnant le griau (perche à long balancier pourvu d'un seau et d'un contrepoids, qui permettait de puiser l’eau salée à travers le banc de sel gemme) était actionnée par des manèges à chevaux appelés "norias".

    Dommage que cette reproduction ait été placée en plein contre-jour...

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    Elle nous montre également les restes des murs de l'enceinte protégeant la saline des vols.

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    Nous descendons ensuite dans de monumentales galeries souterraines (165 m de longueur) datant du XIIIème siècle, sous des voûtes en plein cintre, reliant deux puits dont l’un est encore équipé d’une pompe hydraulique assortie d'un griau.

    Voici l'escalier descendant dans le puits

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    Au premier plan, le griau qui permet l'extraction de l'eau salée

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    La roue est actionnée par l'eau de la Furieuse.

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    Les eaux douces circulent dans les voûtes au sein d'un canal qui les sépare des eaux salées. Le sol sur lequel on marche a été épandu avec les résidus de charbon utilisés pour chauffer les fours.

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     Nous remontons alors pour aller visiter l'endroit où les sauniers faisaient évaporer le sel dans des sortes de fours appelés "poêles".

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    La saumure (ou muyre) - contenant entre 80 et 330 grammes de sel par litre - est déposée dans ces poêles métalliques qui sont chauffées de façon à faire évaporer le sel. Ce procédé peut durer jusqu'à 18 heures. Celui-ci est ensuite récupéré à l'aide d'un râteau appelé "râble" et mis à égoutter sur le "toit" de ces poêles.

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    La brouette est pleine ! Pour cela les ouvriers ont travaillé dur et dans des conditions de température extrêmes : il peut faire près des poêles jusqu'à 50°C...

    NB : le mot "salaire" vient du mot sel. Autrefois, on payait les gens en sel car celui-ci était nécessaire à la vie...

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    Les bâtiments de la saline avec les deux cheminées.

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    L'activité de la saline va décroître progressivement avec l'arrivée des réfrigérateurs dans les maisons jusqu'à sa fermeture en 1962. Cependant, les mécanismes de cette époque fonctionnent toujours : en effet, en 1854 une station thermale s'est implantée qui utilise toujours la machinerie pour puiser le sel en profondeur.

    Le Grand-Hôtel des bains et le fort Saint-André

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    Le Casino de Salins-les-Bains : une architecture révolutionnaire...

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    Le monument au Général Cler, mort au combat à Magenta, devant l'Hôtel de ville

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    La coupole de la chapelle Notre-Dame Libératrice construite entre 1640 et 1662 est en tuiles vernissées. La photo n'est pas de moi mais elle montre bien la beauté de son toit.

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    Celle-ci est de moi, on le voit bien par le ciel...

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    Pendant la guerre de Dix Ans, l'ennemi semant la terreur et la peste régnant, le père Marmet, un cistercien, persuade la municipalité de construire une chapelle à la Vierge Libératrice.

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     Fin de la visite de Salins-les-Bains

    La suite ICI. 


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