• Show boat au Châtelet

    LA comédie musicale par excellence avec un grand C et un grand M.

    J'ai adoré !

     L'histoire se passe sur les bords du fleuve Mississipi dans les années 1900.

    Elle met en scène quatre couples et suit leur destinée pendant près de 40 ans.

     Le capitaine Andy Hawks et sa femme dirigent le "Cotton Blossom" (le Fleur de coton), un bateau-spectacle (show-boat) qui donne des spectacles de ville en ville. Il y a aussi la vedette du théâtre, Julie Laverne, qui est arrêtée par un officier de police, sur dénonciation, pour avoir épousé un blanc alors qu'elle est de sang mêlé. Quand à Magnolia, la fille du capitaine, elle rêve de monter sur les planches bien que sa mère y soit farouchement opposée. Elle aura d'ailleurs l'occasion de le faire, à la faveur du départ de Julie, aux côtés de son mari, Gaylord, un aventurier rencontré un peu par hasard et qui se fait enrôler dans la troupe pour éponger ses dettes de jeu.  Et puis, il y a ce couple de dockers noirs, Joe et Queeny, très émouvant, qui "triment" sans relâche sur les bords du fleuve : un couple emblématique de la condition des noirs dans l'amérique de cette époque.

    Show boat (sur un livret d'Oscar Hammerstein II et une musique de Jérôme Kern) a été créee en 1927 à Broadway et jouée dès sa sortie sur les plus grandes scènes internationales. Elle a remporté un très large succès qui ne se dément pas actuellement car les discriminations raciales sont encore d'actualité... La grande inovation à l'époque était d'avoir fait jouer les rôles d'esclaves par de véritables acteurs noirs, ce qui n'était pas le cas jusqu'alors : auparavant, les noirs n'étaient pas admis sur les scènes de théâtre ! Les rôles étaient tenus par des acteurs blancs maquillés pour l'occasion...

     Bon, il y a un petit progrès tout de même.

     La partition originale de Show Boat

     Partition show boat

     La mise en scène de Janice Honeyman est très réussie : on assiste à du vrai théâtre avec de superbes costumes et de nombreux changements de décors : un régal pour les yeux et les oreilles car l'interprétation de cette troupe sud-africaine de l'Opéra de Cape Town dirigée par Albert Horne (avec la complicité de l'orchestre des Concerts Pasdeloup) est de très grande qualité.

     Voici la vue que nous avions depuis nos places au théâtre du Châtelet. Pas mal, non ? Quand le spectacle a commencé, la salle était pleine à craquer et apparemment...

    c'est ainsi tous les soirs.

      La salle depuis notre place

    Un petit aperçu du spectacle qui permet d'entendre les chansons qui ont "fait un tabac" comme "Cotton Blossom", "Make Believe", "Bill", "Can't Help Loving Dat Man" et le très célèbre "Ol' Man River".

     

     qsml

    La chanson "Ol' Man River" est très mélancolique : elle traduit bien le désespoir de ces hommes exploités par les colons blancs qui n'ont d'autre espoir que le Jugement Dernier...  Elle a été interprêtée par de très nombreux artistes tels que Fanck Sinatra, John William, Louis Armstrong ou même Claude Bolling et est interprêtée ici en français par Armand Mestral sous le titre de "Mississipi".
     
    Hélas, trois fois hélas : Deezer ne le permet plus...
    qf
     fdqmTout le long, le long du Mississipi Nous travaillons le jour et la nuitEt il nous faudra toujours travaillerJusqu'au jour du Jugement Dernier.Sans jamais être distraitsNous nous tuons pour nos patrons.Pauvre noir, fais ton devoirSubis ton sort jusqu'à la mort.Je voudrais quitter le MississipiM'évader de ce travail mauditM'endormir sans souci du lendemainSur les bords embaumés du Jourdain.Fleuve éternel roulant sous le cielSi tu nous disais tout ce que tu saisNous en saurions trop,Tu roules, sans dire un mot !Et les pauvres gens, les bons, les méchantsLes arbres, les fleurs, les rires, les pleursTout meurt tour à tourMais toi, tu roules toujours.Vous et moi je sais pourquoiNous peinons, nous luttons, nous souffronsSans espoir et sans savoirSi ce labeur cruel nous vaudra le ciel !
    Mississipi, vieux MississipiToi tu le sais bienMais tu n'en dis rienSous le firmament, tu roules éternellement...

     Un très beau spectacle donc qu'offrait ici le Châtelet. Un bémol toutefois : la traduction simultanée de la comédie musicale en version originale se fait sur un bandeau situé en haut de la scène et oblige le spectateur à des mouvements d'yeux incessants un peu fatigants...


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