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☻ Fin de ces vacances bulgares ☻
Partis ce matin de Veliko Tarnovo sous le soleil,
nous faisons route vers le Monastère de Troyan, le plus grand monastère de la chaîne des Balkans et le troisième plus grand monastère bulgare.
J'arrive à prendre une photo à la dérobée dans la première cour.
Tout comme d’autres monastères, le monastère de Troyan eut un rôle actif dans la lutte contre la domination ottomane. Refuge du combattant révolutionnaire Vasil Levski (1837-1873), il accueillait le comité révolutionnaire clandestin que celui-ci avait fondé et qui se composait de 80 moines. Vasil Levski fut arrêté le matin du 27 Décembre 1872 par les autorités ottomanes, il fut traduit en justice et torturé. Bien qu'il ait reconnu son identité, il ne révéla pas ses complicités et les détails relatifs à son organisation. Les autorités ottomanes condamnèrent Vasil Levski à la peine de mort par pendaison.
Le monastère de Troyan est également connu pour renfermer une icône de la Vierge Marie à trois mains...
L'histoire est la suivante : l'empereur Léon III l'Isaurien qui vivait au VIIIème siècle était adepte du mouvement de l'iconoclasme (destruction délibérée de symboles ou de représentantions religieuses) : il ne reconnaissait pas la valeurs des icônes dans l'église. Il s'exaspéra contre les écrits de St Jean de Damas, fervent défenseur des icônes, qui habitait dans la cour du khalife. Ne pouvant pas le punir directement, l'empereur byzantin envoya une lettre au khalife, dénonçant St Jean comme l'un des ceux qui préparaient la chute de Damas au profit de Byzance. Le khalife ordonna qu'on coupe la main de Saint Jean et qu'on l'exhibe sur la place centrale de Damas. Saint Jean arriva à récupérer sa main coupée, la colla à son poignet et pria longuement la Vierge de lui rendre grâce. Exténué, il s'endormit pendant ses prières. Il vit alors dans son rêve Sainte Marie qui lui disait qu'il était désormais en bonne santé et pouvait reprendre ses écritures. A son réveil, St Jean vu sa main intacte, comme si rien n'était arrivé...
La photo est bien sûr tirée d'internet.
C'est tout ce que vous verrez de ce monastère... sinon les petits nains de jardin et autres lapins, écureuils, escargots de faïence (et j'en passe...) de l'échoppe installée à proximité : c'est une telle caractéristique des jardins bulgares que je ne résiste pas à vous les montrer.
Nous prenons ensuite le chemin qui mène, très haut dans les Balkans, à un gigantesque monument commémorant une fois de plus la guerre russo-turque. Décidément je crois que je commence à bien connaître l'histoire de la Bulgarie. C'est en effet de là que nous devons prendre le départ de notre ultime randonnée.
Nous sommes ici dans le parc national des Balkans, un espace protégé.
Et c'est parti pour la balade.
C'est que ça grimpe raide, n'est-ce pas Philippe ?
Déjà là ?
Pour chacune des randonnées, Arvel a prévu un guide pour nous accompagner.
Gilbert et Marie-Jeanne, Graziella et Joseph, Philippe et Annie
La pluie arrivant, nous nous arrêterons à mi-chemin.
Cotse fait le reste de la route sous la pluie. Nous arrivons en fin d'après-midi à Koprivtitsa, terme de la journée. Ici aussi, les habitants ont fait des réserves de bois.
Difficile de passer par là... Les ouvriers tentent de réparer la canalisation d'eau qui dessert toute la ville : en vain, nous n'aurons pas d'eau jusqu'au lendemain...
Heureusement, un bon feu nous attend chez notre logeur.
Celui-ci trinque avec Cotse : de bons vivants tous les deux.
Pour ne pas être en reste, un petit verre de Rakya !
Gilbert, André, Josseline et Michelle
Une jolie chambre et une jolie salle d'eau mais... pas d'eau !
Pendant qu'on regarde cette photo, une précision sur le mode de couchage en Bulgarie. Chacun dispose d'une couette individuelle (nous l'avons compris au bout de quelques jours, les premières nuits se passant à tirer alternativement chacun la couverture à soi !)
Le lendemain matin, notre programme prévoit la visite de deux maisons de la vieille ville. Nous passons près du monument aux morts de la guerre russo-turque, très soviétique.
La première maison est celle d'un riche marchand ayant beaucoup voyagé, un certain Nencho Oslekov. Il s'agit d'une maison asymétrique dont le premier étage est soutenu par 3 colonnes en cèdre du Liban. C'est actuellement le Musée ethnographique.
On comprend tout de suite à la légende qu'il s'agit de la famille du marchand en 1869 !
La cuisine
L'atelier de tissage
La salle à manger
Au premier étage, une très grande pièce avec un plafond superbe contient des vitrines présentant les outils du marchand.
Outils servant au mesurage des tissus
Nencho Oslekov fut pendu en 1876, accusé par les turcs d'avoir fabriqué des uniformes pour les insurgés.
Au rez de chaussée de la maison se trouve une boutique où sont vendues des pièces de broderie exécutées à la main. Malheureusement, ma période "broderies" est passée...
Mais avouez que c'est un beau travail.
Nous continuons notre promenade dans Koprivtitsa toujours sous une pluie fine. Elle nous conduit à l'église du village où se trouve la tombe de Todor Kableshkov, un chef de file local de la révolution de 1876 contre l'occupant ottoman.
Une statue imposante se trouve devant sa maison.
Dans la cour de la maison, un buste du jeune révolutionnaire
Chatoyant ce bleu...
La "lettre de sang"
Todor Kableshkov signa une lettre du sang du premier soldat turc qu'il tua et appela ainsi le reste du pays à suivre l'exemple de Koprivtitsa...
Un portrait du jeune homme décédé à seulement 25 ans : capturé par les turcs près de Troyan et ayant été torturé, il se suicidera dans la prison de Gabrovo.
Cette fois ci, comme on dit : ça sent le roussi... Nous arrivons en effet au terme de ce voyage qui a commencé à Sofia et qui va se terminer à Sofia.
Sofia, capitale de la Bulgarie moderne, une ville qui compte presque 2 millions sur les 7 millions d'habitants de ce pays. Une grosse métropole donc. Nous n'aurons bien sûr qu'un aperçu de la ville où habite Maria et qu'elle va nous faire découvrir en une après-midi.
Aujourd'hui, il fait beau et c'est sous le soleil que nous revoyons avec plaisir la Cathédrale Alexandre Newski.
Les bulbes dorés sont toujours photogéniques.
L'intérieur est joli mais vous ne le verrez pas !
Nous passons ensuite devant la Basilique Saint-Sophie qui a donné son nom à la ville et devant laquelle brûle la flamme du Soldat inconnu depuis 1981.
La force du lion est le symbole du pays qui, il est vrai, s'est toujours relevé de toutes les épreuves qu'il a subies au cours des siècles.
Nous arrivons ainsi près de l'église russe Saint-Nicolas.
Depuis son porche, on a une belle vue sur l'élégant immeuble qui lui fait face.
Je ne sais pas ce que représente cette sculpture mais la coupole est belle.
Pour continuer avec les édifices religieux, voici la synagogue de Sofia.
Nous sommes aussi passés devant l'ancien Palais Royal.
et avons jeté un coup d'oeil au Théâtre de Sofia.
Devant le théâtre, un grand bassin avec des jets d'eau et cette élégante statue.
Vous l'aurez deviné : il s'agit ici de l'ex-bâtiment du Parti communiste.
Non loin de là, le Palais présidentiel où nous avons la chance d'assister à une parade de la musique de la garde républicaine en l'honneur d'un ambassadeur nouvellement nommé.
Un manifestant (pacifique) devant le Palais présidentiel : on peut le voir à Sofia !
Ayant patiemment attendu la fin de la cérémonie, nous pouvons alors entrer dans l'enceinte du Palais où se trouve la Rotonde Saint-Georges à l'emplacement des ruines de thermes romains. Elle a été construite au IV-Vème siècles et est considérée comme le monument le plus ancien de Sofia.
Dans la cour du Palais présidentiel, Maria nous montre la porte où, étant jeune, elle venait suivre des cours sur les abris anti-atomiques : elle en garde un mauvais souvenir tout comme de cette époque d'ailleurs en général...
Le soleil qui joue à cache cache aujourd'hui est revenu juste à temps pour éclairer le magnifique établissement des Thermes.
Quand je vous disais que les bulgares mangeaient beaucoup de miel !
Juste derrière se trouvent les fontaines où les sofiotes viennent se ravitailler en eau : celle-ci est chaude mais il suffit de la faire refroidir...
Sur la grande place de Sofia ou place de l'Indépendance trône la statue de Sainte-Sophie perchée en haut d'une colonne de 16 mètres. Elle remplace la statue de Lénine.
Voisine est la Mosquée Banya Bashi, la seule en activité actuellement.
En face se trouve le marché couvert, le bazar en quelque sorte.
C'est là que Maria nous abandonnera pendant une petite demie-heure, histoire de faire quelques emplettes alimentaires de dernière minute. Construit sur le modèle des Halles de Baltard, son nom s’en inspire également puisque ce marché-couvert est plus connu sous le nom de marché Hali. On y trouve de tout : de l’artisanat, de l’encens, des épices, de la nourriture mais aussi du vin.
Après cette visite du marché couvert, c'est vers le marché à ciel ouvert que nous nous dirigeons. On y vend les fameux balais de coco que nous voyons un peu partout.
Les fruits et les légumes ne sont pas chers pour nous mais il faut se rappeler du montant du smic bulgare : 122 euros par mois...
Notre ballade sofiote se termine par le Palais national de la Culture qui est également le plus grand centre d'expositions et de congrès en Bulgarie.
Notre dîner se passe dans un restaurant qui propose un spectacle de danses et de chants du folklore des différentes régions du pays.
Maria nous fait à cette occasion à chacun plusieurs petits cadeaux.
Une petite icône en forme de tryptique représentant d'un côté la Vierge à l'enfant et de l'autre les trois filles de Sainte Sophie (Véra, la foi, Nadège l'espérance et Liouba, la charité) et un sachet de "Sharena sol" : un mélange d'épices traditionnels bulgare contenant du sel, du paprika et de la sarriette (on parle de sel coloré). Maria nous dit qu'on le met sur du pain pour accueillir ou dire au revoir à des amis (?)
En tout cas, quel que soit l'usage que je vais en faire, ce petit cadeau nous a beaucoup touchés, Philippe et moi.
Le lendemain, nous nous levons à l'aube pour aller prendre l'avion à destination de Paris.
Des adieux qui, je l'espère, ne sont qu'un au revoir.
Ne suis-je pas allée en Roumanie deux fois de suite à 20 ans d'intervalle ? Quand un pays vous plait vraiment, on y retourne forcément. J'espère que ce sera le cas de la Bulgarie où nous avons trouvé un accueil vraiment exceptionnel de la part de Maria.
Le groupe des treize avec Maria (merci Josseline pour la photo !)
Un voyage qui restera très longtemps dans nos mémoires.
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☻ Suite de l'épisode précédent ☻
Au programme ce matin, la visite de la vieille ville de Triavna où nous avons fait étape hier soir à l'Hôtel de "La Vieille Maison" situé dans un angle de la place principale.
Nous voyons mieux, maintenant qu'il fait jour, la fameuse tour de l'horloge. Elle "chante" toutes les heures, même la nuit !
De l'autre côté de la place, une ancienne école datant du XIXème siècle.
Ici aussi, il a été fait des réserves de bois pour l'hiver.
A côté de l'école, des hommes tapent le carton.
Nous traversons ensuite la rivière et prenons la rue principale qui est bordée de maisons à encorbellements aux élégants balcons de bois.
Partout de jolies enseignes sculptées
Que brodent ces femmes : peut-être le blason de la ville ?
Nous passons devant le Musée ethnographique (la maison Daskalov) qui présente les trésors de Triavna en matière de sculpture sur bois. Malheureusement, soit il n'est pas prévu au programme (ce qui serait dommage) soit il est fermé, je ne me souviens plus.
Maria nous emmène, en compensation, visiter une maison aux jolis plafonds de bois.
En fait, dans cette maison, tout est en bois.
même les jeux d'échecs
et même les cadres des icônes
Nous ne quittons pas Triavna sans faire un tour du côté de son église.
Il s'agit de l'église Saint-Michel Archange.
Sur l'iconostase, on reconnait Saint-Jean Baptiste à droite du Christ.
Les portes "royales" de l'iconostase
L'icône de Saint-Michel
Nous partons maintenant en direction du nord vers Veliko Tarnovo, la capitale historique du deuxième royaume bulgare. Notre première visite est pour le quartier d'Arbanassi dont les maisons possèdent, tout comme à Bansko, de jolis murs de pierre antisysmiques. Arbanassi était un village de boyards (de riches commerçants du tissu et des produits laitiers). Ici, on se marie parfois en costume folklorique : ça sent la richesse effectivement.
La boîte aux lettres est en bois, naturellement.
A Arbanassi, Maria nous propose de visiter l'église de la Nativité et là, j'avoue que j'ai cafouillé car je n'ai pas "tilté" (peut-être la faim qui me tiraillait l'estomac...) : c'est sûrement un grand tort. Il faudra donc que nous retournions un jour à Arbanassi : beau projet !
Nous rejoignons le restaurant justement qui, passé son superbe mur de pierre, nous accueille dans son joli jardin.
Comme dans beaucoup de tavernes, le barbecue est actionné par une roue à eau.
Toujours les mêmes !
Au menu pour moi, une délicieuse soupe aux oeufs et au poulet comme on n'en trouve qu'en Bulgarie.
et pour Philippe des tripes aux champignons dans un super récipient.
Quant à André et Josseline, leur plat est bien apétissant aussi...
Bon, je sais : je vous parle toujours cuisine : c'est que j'essaie de vous changer un peu des vieilles pierres... et puis découvrir la nourriture, ça fait aussi partie du voyage !
Cotse nous conduit après ce déjeuner au pied de la citadelle de Veliko Tarnovo. Pas facile d'ailleurs de se dépétrer dans l'imbroglio des échangeurs de cette grande ville du centre- nord de la Bulgarie.
La colline de Tsarevets sur laquelle se trouve la citadelle domine la rivière Yantra. Elle aurait d'abord été occupée par les Thraces au IIème millénaire avent J.C. mais la citadelle, elle, date du Vème siècle après J.C. : elle a été construite par les byzantins. Elle a connu son apogée au XIIème siècle lorsqu'elle devint la capitale du deuxième royaume bulgare. Les Turcs la pillèrent et la détruisirent à nouveau à la fin du XIVe siècle.
Des ruines importantes sont encore visibles aujourd'hui, restaurées par les archéologues.
Juste après la porte monumentale se trouve un marionnettiste assez étonnant : il arrive à actionner ses marionnettes et à les faire parler pour raconter l'histoire de la citadelle avec une platine qui vaut le coup d'oeil tellement c'est du bricolage : mais ça fonctionne !
Notre petite guide locale a un fort accent, ce qui nuit un peu à la compréhension mais elle a l'air très sympathique, c'est l'essentiel. Elle nous explique la configuration des lieux.
A droite, le quartier turc
A gauche, la rivière Yantra : joli, non ?
En se retournant, on a une belle vue sur la ville moderne.
L'église Saint-Sauveur qui est au sommet de la citadelle a été reconstruite en 1985.
On voit sur la photo ci-dessous la limite (le bitûme rouge) entre l'ancienne muraille et les reconstructions : en fait, il reste donc très peu de choses de l'état original...
L'intérieur de l'église est très intéressant : les fresques à vocation historique sont ultra modernes et tranchent avec ce qu'on a l'habitude de voir.
Il est temps de rejoindre notre Hôtel qui se trouve dans la ville moderne. Pour cela, nous traversons une partie de la vieille ville en empruntant la rue Gourko (du nom du libérateur de la ville à l'époque ottomane) bordée de superbes maisons à encorbellement. Quand je pense que je ne me suis cassée la figure qu'à Sofia, je me dis qu'au final j'ai eu de la chance, vu l'état de la chaussée à certains endroits... En même temps, c'est ce qui fait le charme de cette rue qui est la plus pittoresque de la ville.
Au passage, nous découvrons en contrebas le Monument aux frères Assen et Petar, les libérateurs de la Bulgarie à l'époque byzantine.
Notre Hôtel est l'Hôtel Etar : c'est cette grande tour et vous vous doutez de l'époque à laquelle il a été construit...
Depuis notre chambre au 9ème étage de la tour, nous jouissons d'une jolie vue sur la colline que nous venons de traverser.
Un peu plus joli vu de cet angle : après une rapide douche, nous repartons pour le centre touristique en compagnie de Maria.
La traditionnelle rue piétonnière est à deux pas de l'Hotel.
Une jolie charette décorée
Un petit apéro avant de dîner ? Naturellement je prends l'ouzo local appelé Mastika. Les bulgares le boivent sec, accompagné de glaçons...
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☻ Suite de l'épisode précédent ☻
Ce matin, Maria nous emmène à la découverte de la vieille ville de Plovdiv. Nous commençons par aller à la Cathédrale car c'est Dimanche aujourd'hui et nous sommes partants pour aller écouter des chants orthodoxes. La cérémonie qui peut durer plus de deux heures est déjà bien entamée à notre arrivée.
Quelques rares stalles sur les côtés de l'église sinon, pas de chaises : on reste debout devant l'éternel.
Ces voiles blancs servent lors de certaines cérémonies.
Nous rejoignons ensuite le théâtre romain découvert dans les années 70-80 lors d'une campagne de fouilles archéologiques. Un café s'est installé juste en haut.
D'ici, on a une vue plongeante sur la ville et sur les montagnes des Rhodopes qui, aujourd'hui, sont malheureusement dans la brûme.
Les quartiers de la vieille ville sont célèbres pour leurs vieilles maisons à encorbellement datant du début du XIXème siècle (on parle de maisons de la Renaissance bulgare). L'impôt était en effet calculé par rapport à la surface au sol.
Celle-ci est celle d'un riche bulgare : il a pu choisir l'immatriculation de son 4x4.
Non loin de là, la maison dans laquelle Lamartine séjourna quelques jours lors de la rédaction en 1833 de son "Voyage en orient". Voici comment il voyait les bulgares.
"…Ces hommes sont simples, doux, laborieux, et pleins de respects pour leurs prêtres qui sont de simples paysans comme eux. Les Bulgares forment une population de plusieurs millions d'hommes qui s'accroît sans cesse. Les femmes sont jolies, vives, gracieuses. Les mœurs m'ont paru pures quoique les femmes cessent d'être voilées comme en Turquie. Les Bulgares sont complètement mûrs pour l'indépendance... Le pays qu'ils habitent serait bientôt un jardin délicieux si l'oppression aveugle et stupide les laissait le cultiver avec un peu plus de sécurité. Ils ont la passion de la terre."
La maison qui détient le record de beauté est certainement celle où est installé le Musée ethnographique de la ville.
Charme champêtre...
Jolie fontaine
Le passé historique de Plovdiv est lié à celui de la Bulgarie et à ses invasions successives : la ville possède d'anciens remparts et une porte, la porte Hissar Kapiya. Pas facile de marcher sur les pavés...
Voici justement une noce qui sort de l'église voisine : gare aux talons !
Toujours dans la vieille ville, la guide locale qui nous accompagne pour cette visite nous fait entrer à l'intérieur d'un restaurant très chic où les habitants de Plovdiv font justement leur repas de mariage.
De très belles fresques donnent sur la cour : elles représentent différentes époques de l'histoire de la Bulgarie avec, au centre, un mariage entre un turc et une bulgare.
Sur l'un des murs de la salle de restaurant, une jolie icône curieusement encadrée.
Poursuivant notre promenade, nous arrivons aux ruines de la Citadelle Nebet Tepe qui domine la ville. On peut distinguer les vestiges de l'époque de l'ancienne Thrace qui ont été partiellement détruits par les macédoniens de Philippe II en 342 avant J.C.
La vue sur la vieille ville est jolie mais il manque un peu de soleil...
Ayant notre après-midi libre, nous retournons flâner dans Knyaz Alexander I et découvrons l'odéon romain derrière le bâtiment de la Poste. Il peut contenir jusqu'à 350 personnes et la ville y donne des représentations théâtrales et musicales.
C'est ensuite la visite de la Maison Philippopolis (de l'ancien nom de Plovdiv du temps où la ville était soumise à Philippe II de Macédoine) : une jolie maison "Renaissance bulgare" où se trouve réunie dans des pièces sompteuses une belle collection de meubles et de tableaux.
A l'entrée du Mus ée, une belle porte en bronze.
Danail Dechev - Femme en costume folklorique
Georgi Kovachev - Paysage de Melnik
Mario Zhekhov - Monastère de Rila
Hristo Berberov - La vieille ville de Triavna
Darena Georgieva - Le tunnel de Plovdiv
Zdravko Alexandrov - Le tunnel de Plovdiv
Mario Zhekhov - La forteresse d'Assenovgrad
David Peretz - paysage des Rhodopes avec maison
Darena Georgieva - Une paysanne
Danail Dechev - marché à Karnovo
Masha Uzunova - Vieilles maisons de Plovdiv
Mickaïl Lutov - Gare près de Sofia
Après cette intéressante visite, nous décidons de retourner voir le théâtre. Une décision qui s'avérera très judicieuse puisque justement il s'y passe en cette fin d'après-midi une répétition de la soirée folklorique prévue le lendemain soir pour la rentrée des classes. 3 euros l'entrée pour pénétrer à l'intérieur du théâtre : on ne va pas se ruiner !
Quelques rares spectateurs : ce sont les familles des enfants qui se produisent.
Jolie drapé
et joli mouvement de jupe...
Le spectacle qui mèle des danses de plusieurs pays (Bulgarie, Russie, Espagne...) présente la France sous l'aspect du French Cancan : c'est souvent l'image que l'on en donne !
Le lundi matin, nous partons vers le nord cette fois-ci en direction de Shipka dans la Vallée des roses. La Bulgarie cultive dans cette région des roses destinées à produire les fameuses essences qui serviront à fabriquer les parfums (la ville de Grasse en France est l'un de leurs clients de prédilection). Notre but pour cette journée : la visite de la Vallée des Rois Thraces où se trouvent des tumulus abritant des tombeaux.
La première tombe thrace que nous visiterons date de la fin du IVème siècle avant J.C. et se trouve à Kazanlak, une ville d'environ 50.000 habitants. En fait, nous ne verrons pas l'original qui n'est ouvert que sur rendez-vous et au compte-goutte mais une copie de celui-ci, en tous points identique.
La bâtisse abritant le tombeau original
Le tombeau se présente en 3 parties : un corridor (dromos) aux murs de brique mène à une antichambre grossièrement bâtie. Celle-ci débouche sur la chambre funéraire dont les décorations murales ont été miraculeusement préservées malgré le pillage de la tombe.
La scène centrale, face à l'entrée représente le noble défunt ainsi que son épouse assis devant une table richement garnie. Ils sont entourés par des esclaves qui leurs portent des offrandes en procession (mets requis pour leur vie dans l'eau-delà), tandis que derrière eux un cocher monté sur un char peine à retenir ses quatre chevaux fougueux.
Dans le corridor, au-dessus d'un entablement richement décoré de motifs variés, sont disposées deux frises de guerriers qui s'opposent.
Le tombeau de Kazanlak marque un sommet dans le développement de l'art hellénistique. Son état de conservation est unique au monde et... nous avons eu la chance de le voir !
Nous déjeunons à Kazanlak dans un joli restaurant avec tonnelle. Dans la cour, un alhambic rappelle que la ville est spécialisée dans la distillation des pétales de roses.
Ca donne envie d'y retourner à la saison des roses, n'est-ce pas Philippe ?
Curieux aussi cet outil d'agriculture en bois permettant de séparer le grain de la tige.
Nous partageons notre repas à la même table qu'Annie, Gilbert et Marie-Jeanne. C'est le moment où nous devons choisir sur la carte... Heureusement Maria vient toujours à notre secours pour la traduction.
Ce midi, ce sera du Kashkaval pané autrement dit un fromage "jaune" pané accompagné naturellement du traditionnel assortiment de tomates, poivrons et piments.
Marie-Jeanne, elle, prendra un Tarator en entrée. C'est une soupe à base de concombres hachés avec de l'ail et des cernaux de noix, le tout dilué dans du yaourt : j'ai testé à la maison, c'est délicieux.
Nous partons ensuite visiter le Musée ethnographique de la ville qui ne me laissera pas un souvenir impérissable : quelques pièces de la maison à visiter mais pas grand chose sur la culture de la rose sinon la boutique de souvenirs.
Il faut dire que nous avons déjà vu de tels intérieurs à Melnik...
Une pièce à vivre
Une cuisine
Une chambre
Un petit endroit sympa pour paresser au soleil...
Il y avait aussi dans la maison tout un tas de chats : celui-ci était très photogénique.
Au final, ce que je retiendrai de cette visite, c'est surtout la dégustation de la confiture de roses et les loukoums qui nous ont été offerts ! De la confiture de roses (j'en ai acheté évidemment car celle de Provins est tout aussi bonne mais 10 fois plus chère) avec un bon plateau de fromages et une bouteille de Gewurztraminer, vous m'en direz des nouvelles à Noël prochain.
Après ce petit intermède gourmand, nous reprenons la route en direction de Shipka où nous devons loger non sans avoir visité un autre tombeau thrace. Cette fois-ci c'est dans l'original que nous nous rendons : il est caché sous ce tumulus.
Contrairement au tombeau de Kazanlak qui n'était pas précisément connu (il s'agissait seulement avec certitude d'un riche personnage), celui-ci est connu pour être celui d'un Roi thrace, Seuthès III, contemporain d'Alexandre le Grand.
A l'entrée dans la nécropole, on voit tout de suite la pièce majeure qui a été découverte par les archéologues en 2004 : il s'agit d'une tête en bronze du souverain datant du IIIème siècle avant J.C. Il s'agit bien sûr ici d'une copie mais on est quand même très impressionné... L'original est au Musée de Sofia.
Un long corridor de pierre (dromos) conduit à l'antichambre (une chambre circulaire à coupole) fermée par des portes en marbre sculpté. La pièce étant très exigüe, il est très difficile de la photographier dans son intégralité.
Vous voyez ici le plafond à coupole de l'antichambre.
Les lourdes portes en marbre sculpté
Gros plan sur le médaillon à figure d'Hélios (le Dieu du soleil)
Puis, on entre dans la salle funéraire proprement dite (rectangulaire) qui elle aussi est très exigüe. Quelques copies d'objets trouvés dans la tombe y sont exposés.
Casque et jambières en bronze
Couronne funéraire en or faite de feuillages de chêne et de glands.
Nous terminons la journée par la visite de l'Eglise russe de Shipka qui a été construite en 1902 à la mémoire des 30.000 soldats russes décédés lors de la guerre de libération contre les ottomans à la fin du XIXème siècle.
Les bulbes dorés de l'église russe de Shipka
Dans le jardin qui entoure l'église, la statue d'une mère pleurant son enfant.
La petite ville de Shipka
Nous logeons ce soir dans un "Hôtel familial" et dînons comme d'habitude à une grande table commune. Soupe aux croûtons, poulet au vin blanc au four accompagné de petits légumes, pastèque et melon, et enfin glace. Honnête, non ?
Le lendemain matin, nous participons à la préparation de la BANITSA, un plat réalisé à partir de feuilles de brick fourrées avec un mélange composé de fêta et d'oeufs battus auxquel on a ajouté un yaourt bulgare. Un peu d'huile dans la pâte et le tour est joué. On met le tout au four 20 minutes à 220°C. C'est délicieux. Nous en avions au petit-déjeuner en plus d'un gâteau style crumble : la maîtresse de maison les avait préparés la veille.
Après quoi, nous prenons le car une fois de plus en direction du col de Shipka. Cotse nous dépose en bas des... 900 marches qui conduisent au Monument aux morts de la guerre d'indépendance russo-turque !
Le descriptif du panneau nous parle d'un superbe panorama. Le jeu en vaut sûrement la chandelle, alors : allez, un peu de courage...
Presque à la moitié...
A 10 marches du but !
A l'approche du sommet, des sculptures représentant les combattants.
Et les femmes venant les approvisionner et leur apporter des soins.
C'est bien ce que je pensais : entre deux passages de brûme, on aperçoit le monument... Philippe, si vous lui en parlez, vous dira aussi qu'en haut il y a un parking !
Pour visiter le Musée qui se trouve dans le monument, il faut encore monter des marches. Qu'à cela ne tienne : nous sommes venus pour cela, non ?
Sur cette ancienne photo, le monument vu du village de Shipka.
Beaucoup de documentation dans ce musée réparti en 6 étages. On peut y voir une copie du drapeau de Samara, le premier étendard de bataille du mouvement des volontaires bulgares durant la guerre russo-turque.
Mais je retiendrai surtout ce tryptique superbe dont voici des agrandissements.
Au centre, les combattants qui, comme vous le voyez, se battaient avec les moyens du bord, en lançant des rochers sur l'ennemi.
Et puis de part et d'autre, à gauche des jeunes filles et à droite des jeunes garçons, chacun sous la protection d'une mère et d'un père, priant un cierge à la main.
Regardez leurs visages : je les trouve magnifiques.
Arrivés en haut des 6 étages, nous pointons le nez au dehors et le rentrons rapidement car il fait froid et le paysage est décidément bouché...
Il ne reste plus qu'à redescendre les 900 marches à travers le brouillard qui donne, dans la forêt, de jolis effets de lumière.
Après ce petit exercice matinal, nous reprenons le car pour aller visiter le monastère de Sokolski (en fait, c'est un couvent) qui se trouve non loin de la ville de Gabrovo.
Si je vous parle de Gabrovo, c'est pour vous raconter une anecdote amusante que Maria nous a elle-même contée. La ville est réputée pour l'avarice de ses habitants : ceux-ci auraient en effet pour habitude de couper la queue de leurs chats pour éviter que la porte reste trop longtemps ouverte en hiver...
Heureusement, les habitants de Gabrovo, s'ils sont avaricieux, ont aussi le sens de l'humour : ils ont choisi un chat sans queue comme emblême de leur ville !
Une blague gabrovienne : le colis payant
Un gabrovien arrive à Sofia. Sur la plate-forme du tramway, il hisse à grand peine un énorme colis enveloppé d'une bâche. Le receveur s'approche : c'est 3 leva pour vous et 6 pour le colis. Notre gabrovien pousse du coude le colis : "Eh ! Pentcho ! Sors de là : comme "colis", tu paies plus cher !"
Bon... c'est juste pour rire un peu !
Nous arrivons à l'élégant monastère de Sokolski qui date des années 1830. Par ailleurs, il est connu pour avoir servi de refuge à un groupe de résistants bulgares lors de la guerre russo-turque. Lorsque le groupe sera défait par les ottomans, 8 des résistants seront pendus à proximité du monastère et leurs corps jetés du haut des falaises.
Ce puits octogonal a été construit pour commémorer l'assassinat des 8 résistants.
L'église se situe en contrebas, voisine du cimetière des nonnes.
C'est derrière cette grille, à cette voûte, que les 8 résistants ont été pendus puis précipités dans le vide en bas des falaises : vous pouvez apercevoir les crochets.
Nous continuons notre route en direction du village d'Etara, proche de Gabrovo. Il s'agit d'un village artisanal avec des maisons aux toits de lauzes.
Des couronnes de la Saint-Jean
Jolie cette charrette décorée : on se croirait en Sicile !
L'atelier de la tisserande : normalement les artisans travaillent mais nous sommes à l'heure de la pause sûrement...
J'ai hâtivement craqué pour une poupée à moustaches...
L'atelier du potier : de jolies poteries en Bulgarie mais il faut juste que les placards soient extensibles...
L'atelier du tourneur sur bois : j'y ai acheté un joli "mortier-pilon" à ail. Je ne sais pas ce que je vais en faire... Il décorera peut-être la cuisine de Courcelles !
La vitrine du ferblantier
Vous voyez ici les petits récipients servant à faire le café turc.
Maria nous fait goûter la "Boza" : c'est une boisson fermentée à base de céréales (maïs, blé, millet...) qui a un aspect laiteux : ma foi, pas mauvais du tout.
Livraison de bois pour l'hiver
Par ici, on ne passe plus !
L'église d'Etara
Les Barrault-Leconte
Le midi, nous déjeunons avec Constantin dans l'auberge du village. Il nous offre gentiment ce bon pain tout chaud pour accompagner notre tarator et nos brochettes de porc.
Joseph, le compère de Cotse et Graziella
Changement de lieu mais pas de dépaysement dans ce village de Bojentsi où nous faisons une petite étape : les maisons sont toujours couvertes de lauzes.
Ici aussi les treilles sont chargées de raisins prêts à être cueillis.
Ici aussi, il y a des chats à tous les coins de rue et j'en connais deux à qui ça fait plaisir !
Dans ce petit café, la dame nous prépare du café turc "cuit au sable" : entendez par là que le café est mis dans de petits récipients de cuivre étamé (ceux_là même que vous avez vus à Etara dans la vitrine du ferblantier) et qu'ils sont chauffés dans du sable chaud.
Joseph, Annie, Graziella, Olivia et Isabelle dégustent un café au sable.
Nous finissons la journée en rejoignant notre Hôtel à Triavna, une petite ville bien sympathique d'une dizaine de milliers d'habitants située dans les Balkans. Un petit tour dans la ville le soir nous permet de voir les beaux éclairages des rues et de découvrir ici et là des artisans encore au travail.
Ici, un peintre d'icônes...
Là, un sculpteur sur bois qui fabrique sûrement une enseigne de magasin.
Ici, il s'agit d'un café comme l'indique l'enseigne gravée en lettres cyrilliques. Avouez que c'est plus joli que nos enseignes au néon !
Notre soirée se termine très gaiement autour d'un petit verre de "Rakia", l'alcool de prunes local que Maria transporte religieusement dans le car depuis Melnik !
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Aujourd'hui, nous partons pour Kardjali, à 140 kms de Devin. Notre but est la visite des sites thraces de Perperikon et de Tatoul (sites datant de - 4000 ans avant JC). La Thrace était une région de la péninsule balkanique englobant une partie de la Grèce, de la Bulgarie et de la Turquie. Selon la mythologie grecque, le Dieu Dionysos et le héros Orphée en seraient originaires.
En route, nous faisons un arrêt dans le village de Shiroka Laka aux toits de lauzes.Dans une rue, un habitant prépare ses poivrons pour l'hiver.
Tiens, un drôle d'autochtone !
Quelques boutiques de souvenirs avec poteries, tapis et cloches
Va-t-elle se laisser tenter ? se demande Philippe avec inquiétude. Non, ce ne sera pas pour cette fois.
Maria a mis aujourd'hui un pantalon très large et coloré car nous allons dans une région très musulmane où c'est le costume traditionnel des femmes (c'était, devrais-je dire, car les coutumes se perdent ici aussi). Très seyant avec son foulard de couleur ! En fait, nous verrons quelques femmes habillées ainsi mais il est difficile de les photographier au risque de leur déplaire...
Les "demoiselles" telles qu'on les voyait autrefois dans nos campagnes.
Nous voilà arrivés à Perperikon. C'est là-haut que l'on doit monter !
Impressionnant, non, cet escalier de pierre ?
Joseph aide gentiment Annie qui s'est fait mal à une cheville dans la grotte de Iagodina la veille mais qui ne veut rien perdre de son voyage...
Nous voilà arrivés : nous allons pouvoir découvrir les restes du gigantesque palais-sanctuaire d'un souverain thrace, l'un des plus anciens monuments mégalithiques jamais mis à jour. Il a été découvert en 2002 et est toujours en cours de fouilles : il va falloir déboiser toute la colline, un travail de romain dirait-on chez nous.
Une guide locale nous accompagne pour cette visite. Elle nous montre ici le trône du souverain et Cotse, notre chauffeur, qui a la carrure adéquate vous l'aurez remarqué, en prend possession avec le sourire.
Les tombes des personnages importants de la cité
Encore un peu de gymnastique
Voici le grand autel des sacrifices du temple dédié à Dionysos
Vous voyez cet orifice dans la pierre ?
Il s'agit d'un barbecue antique à deux foyers...
Nous enchaînons cette visite avec celle du site de Tatoul, un autre site thrace. Les maisons du village ont été faites avec les pierres du site...
Comme partout en Bulgarie, des points d'eau un peu partout.
Le site est protégé par un toit en tôle ondulée pour le mettre à l'abri des intempéries.
Le panneau qui présente le site (en bulgare et en anglais) indique qu'il s'agit du site d'un ancien sanctuaire payen. Le bloc monolithique abrite deux tombes. Certains archéologues parlent du sanctuaire dédié au culte d'Orphée.
Depuis le site, la vue est très dégagée sur les collines environnantes où l'automne a commencé à s'installer. Dommage qu'il manque un poil de soleil...
André a pris une position très stratégique pour écouter notre guide.
Gilbert s'apprête à photographier le tombeau supposé d'Orphée.
Nous rejoignons ensuite le car qui nous ramène à Kardjali où nous devons loger ce soir. A l'entrée de la ville, une sculpture évoque la lyre légendaire d'Orphée.
Petit rappel mythologique
Orphée avait depuis son enfance de grandes dispositions pour la musique à tel point qu'Apollon lui fit don d'une lyre à sept cordes. Par sa musique, non seulement il attendrissait les bêtes féroces mais il charmait aussi les arbres et les rochers au point qu'ils se déplaçaient pour le suivre et l'écouter.
Il épousa la très belle Eurydice et s'installa en Thrace pour régner sur le peuple des Cicones. Le couple y vécut très heureux.
Un jour, dans la vallée du fleuve Pénée, Eurydice refusa les avances d’un dieu champêtre nommé Aristée qui se mit à la pourchasser. Lors de sa fuite, elle posa malencontreusement son pied nu sur un serpent venimeux caché dans l'herbe drue qui la mordit à la cheville. Terrassée par le poisson foudroyant, la malheureuse Eurydice s'écroula sur l'herbe tendre. En vain Orphée employa le suc bienfaisant des plantes pour détruire l'effet du poison mais rien n'y fit et Eurydice mourut.
Orphée, inconsolable, vit que tout était perdu et prit la décision d'aller chercher Eurydice dans le royaume d'Hadès. A son arrivée dans le royaume des morts, non seulement il charma le passeur Charon, le chien Cerbère et les trois Juges des Morts par sa musique et il adoucit à tel point l'insensible Hadès et son épouse Perséphone qu'il obtint la permission de ramener Eurydice dans le monde des vivants. Hadès n'y mit qu'une seule condition : Orphée ne devait pas se retourner jusqu'à ce qu'Eurydice soit revenue sous la lumière du soleil.
Eurydice suivit Orphée dans le sombre passage, guidée par la musique de sa lyre, mais lorsqu'il revit poindre à nouveau la lumière du jour, et comme il n'entendait aucun bruit, il se retourna pour voir si elle était toujours derrière lui et ainsi la perdit pour toujours.
Une bien belle histoire, non ?
Nous dînons dans un très joli restaurant d'un dîner absolument royal.
L'ambiance est à la gaîté comme vous pouvez le constater.
Ces récipients que vous voyez sur la table sont vendus sur les marchés : ils sont en terre cuite et vont au four. On y prépare des plats mijotés.
Nous passons la nuit dans un monastère et le lendemain matin nous y découvrons des lieux absolument enchanteurs. Le monastère de la Dormition de la Vierge a été construit dans les années 2000. C'est un vrai hâvre de paix au coeur d'une ville de 70.000 habitants.
La galerie des chambres (le monastère fait office de maison d'hôtes.)
Dans les églises et les monastères, il y a toujours des petites dames qui balaient le sol pour qu'il soit immaculé : à l'approche de l'automne, elles ont du pain sur la planche...
L'intérieur de l'église
Les icônes sont souvent recouvertes de plaques de métal argenté : ce sont des dons des fidèles.
Ce matin, nous prenons la route de Plovdiv, la deuxième ville du pays avec un peu plus de 500.000 habitants : une ville qui a beaucoup de charme comme vous allez le voir.
Sur la route, encore des charrettes
En route, nous nous arrêtons à Assenovgrad pour voir la forteresse d'Assen. Vous voyez comme le bulgare est simple : Assenov-grad, la ville d'Assen !
Et c'est reparti pour la grimpette : décidément, Philippe qui avait peur de ne pas faire assez de randonnées... Dans ce voyage, nous en avons presque tous les jours !
Le rôle de la forteresse était de surveiller tout mouvement de personnes et de troupes sur le chemin des Rhodopes qui menait vers l'empire Byzantin. Rappelez-vous : la domination de la Bulgarie par l'empire byzantin pendant 170 ans au XIIIème siècle...
La ville d'Assenovgrad vue depuis la forteresseMarianous signale qu'elle est spécialisée dans la fabrication des robes de mariées.
L'église "Sainte Marie de Pétritch", qui date du XIIème siècle, est le bâtiment le mieux conservé de cet ensemble architectural. Malheureusement, elle est fermée actuellement.
Nous continuons notre route pour rejoindre le monastère de Batchkovo qui est le second plus grand monastère de Bulgarie après celui de Rila. C'est un sanctuaire fondé il y a presque un millénaire, en 1083, par les frères Grégoire et Abazi Bakouriani, voïvodes d'origine géorgienne en cette époque d'occupation byzantine.
L'église actuelle date du XVIIème siècle.
Sur l'un des murs, dans la cour du monastère, un panorama sous forme de fresque.
Une autre fresque spécialement fine : celle des diables tirant les damné(e)s vers l'enfer.
Le réfectoire des moines est magnifique lui aussi bien qu'il souffre de l'humidité auxquels les murs sont soumis.
La vierge assise (détail du mur du réfectoire)
Détail du plafond du réfectoire : l'arbre de Jessé, autrement dit l'arbre généalogique présumé du Christ à partir de Jessé, le père du Roi David.
Nous arrivons à Plovdiv en fin d'après-midi et prenons possession de nos chambres, réservées à l'Hôtel Métropole, un grand hôtel moderne proche du centre ville.
De notre chambre, la vue donne sur des immeubles sans grand caracère construits à l'époque soviétique.
Nous prenons ensuite la direction du centre en passant par le pont couvert traversant la Maritsa (vous savez : la rivière qu'a chantée Sylvie Vartan en 1968).
Cheminant au hasard des rues, nous parvenons bientôt au centre.
Les vestiges du stade antique construit sous le règne de Marc Aurèle (161-180) se dressent sur la place Dzhumaya à côté de la Mosquée du même nom. La majeure partie de cet immense colisée de 190 m de long sur 30 m de large, pouvant accueillir 30 000 spectateurs, s’étend hélas sous des constructions ultérieures, ce qui a interdit de le dégager complétement. Les quelques rangées de gradins et la porte voûtée que l’on aperçoit permettent de se faire une idée de ce à quoi pouvait ressembler cet imposant édifice.
Une photographe fait les photos d'un jeune couple qui va convoler : joli cadre ! Nous sommes en effet au début du week-end et nous verrons pas mal de mariées.
Un élégant immeuble surplombe le stade.
Le minaret de la Mosquée Dzhumaya est élégant et l'intérieur est richement décoré.
La tribune réservée aux femmes au fond de la salle de prière.
Comme dans toutes les villes bulgares, le centre ville consiste en une rue piétonnière se terminant par une construction de l'époque soviétique. La rue piétonnière de Plovdiv est Knyaz Alexandar I qui démarre à la place Dzhumaya : à cette heure de la soirée, elle est très fréquentée.
Au centre de la rue, on trouve une galerie marchande que garde un atlante impressionnant. En prenant l'escalator jusqu'au sous-sol, on peut voir une autre partie des gradins du stade.
Un peu plus loin, une curieuse sculpture : celle de Miljo, un habitant maintenant décédé de Plovdiv qui a été immortalisé dans cette position car il était très à l'écoute des gens...
Tout au long de la rue, de jolis immeubles avec un petit air viennois : normal, ils ont été construits sous le règne de Ferdinand de Saxe-Cobourg (Ferdinant Ier) qui était né à Vienne.
L'ancien théâtre dramatique aurait besoin d'un petit lifting...
Une élégante promenade, n'est-ce pas ?
A l'extrémité de Knyaz Alexander I se trouve le bâtiment "soviétique" de La Poste.
No comment !
Le soir, nous dînons à l'Hôtel. La table est déjà dressée et, comme d'habitude, nous sommes presque les seuls dans la salle de restaurant. On ne va pas s'en plaindre !
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Ce matin, nous prenons la route de Devin, une ville du sud de la Bulgarie proche de la Grèce. Dans cette région il y a beaucoup de tailleurs de pierre sur le bord des routes (et le soleil tape fort : un dur métier sans doute...).
La présence de mosquées dans les villages nous confirme que la région est peuplée en majorité de turcs et de bulgares musulmans (l'empire ottoman est passé par là...).
Il y a aussi des Roms dans cette région pauvre de la Bulgarie. Ce sont eux, je pense, qui circulent dans les carrioles tirées par des chevaux ou des mulets (?)
En chemin, nous nous arrêtons pour visiter un petit village très autenthique, Dolen. Il est situé en pleine nature, dans les Rhodopes. On y tourne des films, parait-il.
Cette dame s'étonne de voir des touristes à pied dans son village. Elle a l'air contente de rencontrer des étrangers qui s'intéressent à son village et nous "tuyaute" sur ce qu'il y a à y voir : une petite église et de jolies maisons nous dit-elle.
Ici encore, on taille la pierre.
Pas étonnant que les toits des maisons soient en lauzes.
Dans la région, on cultive le tabac.
Séchage des feuilles
Un des innombrables chats que nous voyons partout.
Si les routes que nous empruntons avec le minicar sont souvent bonnes (elles ont été faites grâce à l'aide de l'Europe), les rues des villes et des villages ne sont en général pas goudronnés. Vous me direz qu'à Courcelles, le village où est né Philippe en Bourgogne, la rue où habitaient ses parents n'est pas mieux lotie !
Le village ne respire pas la richesse... Il n'y reste presque plus de jeunes qui, majoritairement, ont fui la campagne et ses difficultés de vie. Seuls les vieux restent attachés à leurs racines.
Ces maisons ont été rénovées : peut-être grâce à l'argent du cinéma ?
Maria fait la rencontre d'une vieille dame toute bouleversée par le vol de ses oignons et de son ail pour l'hiver : on ne peut plus se fier à personne...
La préparation du coulis de tomates à l'ancienne : après tout, ça marche et ça ne risque pas de tomber en panne !
Et puis, il y a la rencontre avec Hassan, ce petit grand-père dont on apprend qu'il vit avec sa fille (c'est traditionnel en Bulgarie). Il nous jouera un petit air d'harmonica et poussera la chansonnette, tout content qu'il est de faire une rencontre innatendue... Heureux caractère !
C'est dans cette auberge que nous le rencontrerons à nouveau et que nous partagerons notre repas avec lui. Nous ayant montré des photos de sa jeunesse (un bel homme, d'ailleurs), il nous dira avec fierté que son petit-fils est présentateur météo à la télé. Lui aussi a donc émigré vers Sofia : la capitale compte 1,7 millions d'habitants sur les 7 millions de bulgares et c'est là que se trouve l'emploi.
Une rencontre attachante et hors du commun
Nous continuons notre route à travers les forêts de sapins.
Nous traversons des gorges.
Au bord de la route des femmes font griller des poivrons sur un barbecue de fortune pour les mettre en bocaux pour l'hiver : le poivron, c'est la base de l'alimentation.
Et c'est l'arrivée à Devin (prononcer "Dévine") une petit ville de 15000 habitants dans les Rodhopes occidentales. Notre hôte nous accueille chez elle à "La vieille treille".
Notre chambre est perchée tout en haut des escaliers...
(et maintenant il y a 2 valises à porter !)
Une petite promenade dans le centre ville nous permet de voir l'église qui voisine un grand hôtel. Il y a aussi une mosquée bien sûr et la population vit en harmonie, habituée qu'elle a été à la cohabitation des religions.
La principale préoccupation de la population à cette époque est le bois pour l'hiver. Chaque famille en stocke des quantités impressionnantes devant sa maison.
dans sa cour
ou même dans son garage - l'ex garage sans doute vu le panneau !
Impressionnant, non, de laisser son bois à la portée de tous...
Dans le centre ville, la traditionnelle rue piétonne où tout le monde déambule après le travail et qui débouche sur la grande place "soviétique".
Contrastes
Rien de très extraordinaire donc à Devin : mais non loin de la ville il y a une grotte dont la visite est prévue dans le programme d'Arvel et c'est aussi le point de départ pour la randonnée du lendemain dans les montagnes des Rhodopes.
Le lendemain donc, nous nous habillons chaudement pour la visite de la grotte de Iagodina dont Maria nous annonce la température : un petit 6°C à supporter pendant l'heure que dure la visite (nous sommes sensés parcourir environ 1km et demi sur les 10km que compte la grotte).
Pour la rejoindre, notre car emprunte une route en lacets bordée de forêts de sapins et flanquée de hautes falaises...
Parfois Cotse doit freiner pour laisser le passage à un berger.
Nous faisons la visite de la grotte avec d'autres groupes (des allemands et des bulgares), chose inhabituelle jusqu'à présent où nous sommes toujours presque seuls sur les sites (pas de gros groupes en tout cas et j'en conclus que c'est bien agréable de voyager à cette époque de l'année).
Dans la grotte, il y a un sapin de Noël : les spéléologues ont coutume de venir réveillonner ici. Il y a aussi sur une paroi un blason de la Bulgarie car on peut venir s'y marier ! Il parait même que les nouveaux mariés peuvent passer leur nuit de noces dans la "maison néolytique" qui se trouve juste au dessus...
Le lion est le symbole de la Bulgarie dont la devise est "L'union fait la force".
Ca suinte l'humidité, n'est-ce pas Philippe ?
De bien jolies draperies
La grotte compte 5 étages : on monte et on descend tout le temps.
La rivière souterraine
De curieuses parois en forme de peau de léopard nous dit le guide.
Contente de ressortir !
Ayant fait de petites courses hier soir à Devin en prévision du pique-nique, nous partons maintenant, sac au dos, pour notre randonnée dans les Rhodopes. Cotse nous emmène au point de départ (le village de Iagodina ) et il est prévu qu'il vienne nous repêcher à notre arrivée dans le village voisin de Trigrad : tout est très bien organisé.
De la vie dans ce village musulman et toujours des gens souriants quand ils nous rencontrent : Maria est là pour faire le lien (et la traduction !)
Nous voilà partis
Flambant neuve !
Sur le même terrain à quelques minutes d'intervalle : un agriculteur...
et un quad ! La Bulgarie, terre de contrastes.
André et Josseline sont toujours en tête du groupe en bons randonneurs qu'ils sont.
Une montagne à escalade si je me souviens bien.
Plus vrai que nature, non ?
Plaisanterie mise à part, Zaïm, un jeune garde-forestier qui nous accompagne dans cette ballade, nous dit qu'il a 15 ours sous sa responsabilité (il y a environ 1000 ours en Bulgarie, principalement dans les Rhodopes). Il doit leur mettre une "puce" pour pouvoir les suivre et veiller à ce qu'ils soient nourris en cas d'intempéries ( les fortes chaleurs comme cet été leur ont donné beaucoup de travail).
Les ours sont maintenant protégés. Auparavant, ils étaient recherchés par les gitans qui les montraient sur les foires en les dressant de manière indigne. On leur mettait un anneau dans les naseaux, comme un piercing mais en le faisant au fer rouge sans anesthésie, et on les faisait marcher sur des clous ou sur une tôle brûlante pour leur apprendre à danser au son d'un petit violon ou d'un tambourin, ce qui fait qu'ultérieurement quand ils entendaient le son du violon ou du tambourin ils se mettaient spontanément à danser...
Notre BB nationale est passée par là : elle a financé en grande partie la création du Parc des ours dansants de Belitza. Il s'agit d'un refuge pour la fin de vie des ours ayant été dressés par les gitans. Il resterait encore des ours dressés dans certaines régions du pays bien que ce soit maintenant tout à fait hors la loi.
Ce joli documentaire de France 3 en parle.
Mais voici revenir la civilisation, je parle de la petite ville de Trigrad.
Zaïm nous dit que nous avons fait 8 kilmètres, moi je dis que si on regarde ce schéma on est loin du compte si l'on en croit l'échelle ! Une douzaine me semble plus vraisemblable. Maintenant, c'est lui le guide et il connait son territoire.
A Trigrad comme à Iagodina, il y a des paysans. Leurs tracteurs ne sont plus tout jeunes mais ils leurs rendent tout de même bien des services.
Ils n'ont pas les problèmes que nous posent l'électronique de nos voitures récentes !
De retour à la maison, nous dînons d'un bon repas, comme à l'accoutumée puis Maria a prévu de faire venir un couple de musiciens-chanteurs folkloriques (le folkore des Rhodopes donc). La salle à manger est très joliment décorée.
Elle est chanteuse - Il est joueur de cornemuse
(c'est l'un des derniers à savoir les fabriquer).
Maria nous explique dans le détail les différentes pièces des costumes qui sont fait main naturellement.
Ici, le sac pour ranger la cornemuse
Et la soirée continue par des danses : notre hôte se prête à l'exercice très gentiment.
Tout le monde s'y essaie en regardant bien ses pieds...
Une très bonne soirée, toute simple mais conviviale.
C'est le côté "authentique" d'Arvel de chercher des hébergements qui permettent à ses voyageurs d'en connaître un peu plus sur les us et coutumes des pays qu'ils parcourent.
Et le folklore en Bulgarie est toujours bien vivant.
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