• Ce dimanche matin, nous avons fait une visite guidée avec l'Office de Tourisme des Hauts de Seine : des visites toujours très intéressantes mais que nous ne faisons que rarement, le département étant au nord de la capitale et donc peu facile d'accès pour nous.

    Il s'agissait de visiter le Mémorial de la Shoah ouvert à Drancy en 2012 en complément de celui de Paris ouvert en 2005.

    Notre guide nous montre ici la maquette des bâtiments construits à des fins de logement social au début des années 1930 et utilisés entre 1941 et 1944 pour interner les juifs arrêtés à Paris par les autorités de Vichy en complicité avec l'Allemagne d'Hitler : un camp de transit avant la déportation...

    Conçu comme une "cité jardin" moderne et innovante, le projet est confié à deux architectes du mouvement moderne : Eugène Beaudouin et Marcel Lods. La cité de la Muette répond alors à des normes d'hygiène et de confort inhabituelles pour l'époque et est l'occasion pour les deux architectes de mettre en oeuvre des méthodes de fabrication industrielles standardisées innovantes, ce qui lui vaut une renommée internationale.

    Toutefois, le chantier de la Muette est contrarié par la crise économique qui survient au milieu des années 1930. Il reste donc inachevé pendant que les logements déjà construits sont mis à la location. Mais mal aimés et loués relativement chers dans le contexte de crise, les premiers "gratte-ciels" de la région parisienne trouvent peu de locataires. Ainsi Henri Sellier décide-t-il de louer les tours et les peignes à la 22ème légion de gardes mobiles de la gendarmerie, pendant que le bâtiment en U reste vide.

    Notre guide nous conduit ensuite jusqu'au monument des déportés, une oeuvre de Shelomo Selinger, revenu d'Auschwitz, et qui a consacré sa vie à perpétuer la mémoire des juifs internés dans ce camp.

    En août  1941, la politique allemande de représailles des "menées judéo-bolchéviques" entraîne l'arrestation de nombreux juifs de l'est parisien. Le bâtiment en U leur est exclusivement réservé : le camp des Juifs est créé.

    Les trois blocs, posés sur la butte pavée, forment la lettre hébraïque shin ש traditionnellement gravée sur la mezouza apposée sur la porte des maisons juives. la mezouza est un petit objet, une sorte de petite boîte, renfermant le parchemin sur lequel sont inscrites les paroles de la Torah.

    Le bloc central est composé de 10 personnages, ce nombre étant nécessaire pour la prière collective (minyan) lors des cérémonies importantes comme la circoncision, le mariage ou le deuil.

    Les deux blocs latéraux symbolisent les portails de la mort, le camp de Drancy étant considéré comme "l'antichambre de la mort".

    Sur celui de gauche qui fait référence au camp de Drancy on peut lire l'inscription suivante :

    "Le 20 août 1941 5000 juifs furent arrêtés à Paris et rassemblés en ce lieu inaugurant le camp de Drancy, antichambre de la mort. Près de 100000 juifs, hommes, femmes, enfants, vieillards, y furent internés avant leur déportation pour la plupart à Auschwitz. 1518 seulement sont revenus et 256 furent fusillés comme otages."

    Sur le bloc de droite, on peut lire :

    "Ce monument témoigne des martyrs juifs de France, victimes de la barbarie nazie. Passant, recueille-toi et n'oublie pas."

    A l'arrière du monument des rails et un wagon rappellent l'histoire : les hommes arrêtés étaient par la suite déportés à Auschwitz par ces trains de la mort...

    L'Etat français collaborait à cette déportation puisqu'il mettait à la disposition des nazis les wagons de la SNCF comme le montre cette photo. Ces wagons, qui d'habitude servaient au transport des troupes ou des animaux (ils étaient prévus pour 40 hommes ou 8 chevaux), ont alors transporté jusqu'à 100 hommes, femmes ou enfants sur une distance de 1500 kms vers la Silésie alors annexée par l'Allemagne du Reich. Il faut ajouter à cela qu'ils ne recevaient ni eau ni nourriture et que, en dehors d'un seau, il n'y avait aucune installation sanitaire...

    Notre guide nous rappelle que souvent on dit que les juifs se sont laissés faire... Cette plaque apposée à l'emplacement d'un tunnel creusé par 70 détenus du camp à la faveur de l'achèvement des travaux de la Cité de la Muette (on leur avait alors distribué des outils) prouve bien le contraire.

    Ce tunnel fût malheureusement découvert par les nazis peu de temps avant qu'il ne soit terminé...

    Retour au chaud... pour la visite du musée : depuis le 3ème étage on a une bonne vue d'ensemble sur la Cité de la Muette.

    Drancy

    J'ai souligné en rouge la position d'Auschwitz : plusieurs jours de voyage depuis Drancy...

    Drancy

     Maquette de la Cité de la Muette : La Cité était constituée de 5 blocs. Les toilettes se situaient à l'entrée du camp, en dehors des bâtiments et à l'autre extrémité se tenait la baraque de la fouille ainsi que la prison.

    Drancy

    Reproductions des peintures de Jane Lévy, internée à Drancy, sur la vie quotidienne du camp.

    Drancy 

    Léon (Leiba) Grunman exerce la profession de tailleur et écoule ses réalisations sur les marchés. Né en Pologne le 28 mars 1895, il s'installe en France et obtient sa naturalisation. Il vit dans le 11ème arrondissement de Paris avec son épouse, Thérèse, et ses deux filles, Fanny et Rachel. Interné au camp de Drancy le 21 août 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz par le convoi 3, le 22 juin 1942 et n'en revient pas. Sur le sac de linge lui appartenant, figurent son adresse au camp de Drancy et son numéro de matricule. Le quart en aluminium martelé porte les inscriptions "1941, Souviens toi de Drancy" et le nom de Léon Grunman.

    Drancy

    Le retour d'Auschwitz à l'Hôtel Lutétia à Paris : à la Libération, l'hôtel accueille les déportés à leur retour des camps de concentration nazis.

    Drancy

    Ceci n'est qu'un aperçu de toute la documentation que l'on peut voir au musée.

    Une visite intéressante mais un peu frisquette !


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  • C'et fait, c'est officiel : Coluche a maintenant son effigie dans un escalier situé rue Lemaignan, tout près du Parc Montsouris où il habitait. L'escalier réalisé le 30 décembre par Zag et Sia, deux artistes de street art, a été inauguré samedi matin par Jérôme Coumet, le Maire du 13ème et Carine Petit, Maire du 14ème arrondissements de Paris.

    Il faut préciser que l'oeuvre est une commande car le street-art est illégal : il a valu à Zag dernièrement une arrestation et un rappel à la loi par le tribunal de grande instance de Brest pour avoir peint un graf intitulé "la petite parisienne" sur l'escalier de la venelle de la Bergerie à Morlaix.

    Les politiques manquent parfois cruellement d'humour.

    Le côté éphémère de l'oeuvre tristement accéléré par la main de l'homme...

    Le street-art (né aux Etats-unis dans les années 70) est très bien représenté dans le 13ème mais pour le 14ème c'est une première. Espérons que ce ne sera pas la dernière car moi je trouve bien agréable de voir des façades aveugles ou même des escaliers ainsi décorés (Jérôme Coumet a même émis l'idée de lancer une pétition auprès de la Ratp pour qu'elle autorise ce genre d'artistes à décorer les escaliers du métro...).

    Mais revenons à nos moutons ou plutôt à Coluche...

    En 2006 Bertrand Delanoë alors Maire de Paris avait inauguré, à la jointure entre les 13ème et 14ème arrondissements, la place Coluche : bon, moi je trouve qu'il aurait pu trouver un lieu plus sympa... car de place cet endroit n'a que le nom (c'est le carrefour de 7 rues très passagères).

    Coluche, le créateur des Restos du coeur méritait mieux, non ?

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Sa maison du 11 rue Gazan dans le 14ème, face au Parc Montsouris devait être démolie en 2008... Il apparaît que le projet a peut-être été abandonné ?

    Inauguration de l'escalier Coluche par les maires des 13ème et 14ème arrondissements

    L'escalier Coluche lui, même s'il n'est emprunté sûrement que par quelques riverains (auxquels je me joins quand je me rends au parc), perpétue la mémoire de l'humoriste.

    Il s'agit d'une anamorphose : on ne voit correctement l'oeuvre que si l'on prend de la distance.

    Les artistes ont d'ailleurs signé (ZS) une marque au sol qui permet d'en avoir la vision la plus juste.

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Un petit coup de zoom...

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    La signature des artistes en bas au dessus de la montre

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Les artistes, Zag à gauche et Sia à droite

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Un petit attroupement de photographes pour l'occasion... He oui, nous étions là !

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    Les officiels posent gentiment avec les artistes pour les journalistes de France-Bleue venus capter l'événement (photos et interviews) : Carine Petit, Jérôme Coumet, l'adjoint à la Culture du 14ème, le Député d'Europe-Ecologie les Verts Denis Baupin : du beau monde...

    Les maires des 13ème et 14ème inaugurent l'escalier Coluche

    L'escalier de Zag et Sia commémore les 30 ans de l'ouverture par Coluche des Restos du coeur et permet aux parisiens de se souvenir du combat de Coluche contre la pauvreté...

    Vive le street-art !


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  • J'ai vu hier soir une pièce très forte au Théâtre 13 Seine : Andorra de l'écrivain suisse alémanique Max Frisch. La pièce, écrite en 1965 donc vingt ans après la deuxième guerre, est parait-il très connue en Allemagne et peu en France.

    Dans un petit pays comme bien d'autres, un jeune homme sans histoire meurt au nom d'une identité qui n'est pas la sienne (il est donné comme étant juif). Comment cela a t-il pu se produire ? Débute alors une enquête / reconstitution autour de cette mise à mort, à la découverte de ce pays et de ses habitants.

    Les acteurs sont tous excellents (j'ai particulièrement aimé la prestation de Stéphanie Labbé dans le rôle de l'aubergiste) et la mise en scène de Fabian Chappuis vraiment originale.

    Globalement, j'ai aimé mais j'y ai trouvé des longueurs, en tout cas une lourdeur certaine : quel dommage que le texte de la pièce n'aie pas la même force que les vidéos qui sont projetées à intervalle régulier sur les panneaux qui servent de décor à la pièce (pour rendre compte du procès qui a suivi l'assassinat du jeune homme). 

     **********

    Voici la critique du suisse Florent Cosandey (5 août 2006) : elle est un très bon reflet de la pièce.

    Dans Andorra, l’écrivain suisse alémanique Max Frisch met en lumière les mécanismes sournois de l’antisémitisme, ainsi que la lâcheté et les compromissions de ceux qui l’attisent et le propagent. Cette pièce de théâtre en douze tableaux décortique notamment de façon crue le besoin qu’éprouvent les «petites gens» de désigner des boucs émissaires, lesquels deviennent des victimes expiatoires en des temps agités.  

    Andorra est un petit pays imaginaire qui attend avec angoisse l’invasion des Casaques Noires, les redoutables soldats de la dictature voisine. Jusqu’ici, il s’agissait d’un îlot de tranquillité, autoproclamé pur et «vierge de toute culpabilité» par ses habitants. Les façades de leurs maisons ne sont-elles pas blanches comme neige? Ne tolèrent-ils pas chez eux la présence d’un Juif, preuve qu’ils ne sont pas comme les «barbares» d’à côté? Ce Juif, c’est Andri, un jeune homme que le maître d’école aurait, selon la version officielle, courageusement enlevé des griffes du pays des Casaques Noires. Quel acte magnifique, se gargarise la population d’Andorra ! Enfin, jusqu’au moment où la menace d’invasion se précise… Là, la populace se dit qu’il vaudrait peut-être mieux se débarrasser de cet encombrant réfugié, pour ménager la susceptibilité des nations voisines, qui exècrent le peuple juif.

    Seul le père adoptif d’Andri sent que le venin de l’antisémitisme s’insinue doucement mais inexorablement au sein de la population ; le menuisier ne veut pas d’Andri comme apprenti, le soldat lui cherche continuellement noise, le médecin rechigne à le soigner, l’aubergiste à le servir. Un gibet est dressé au milieu de la place. La population ferme les yeux. Le drame paraît désormais inéluctable.

    L’affaire se corse le jour où le maître d’école dévoile la terrible vérité: Andri n’est pas juif mais le fruit d’une relation extraconjugale qu’il eut jadis avec une femme du pays des Casaques Noires. L’enseignant, n’ayant pas eu le courage d’assumer sa liaison impure, inventa de toute pièce la belle histoire du Juif sauvé d’une mort certaine. Or, il est malheureusement trop tard pour arrêter les loups. Andri, à force de subir la vindicte populaire, a totalement intériorisé les caractéristiques indûment prêtées au peuple juif. Il endosse fermement une identité qui n’est en fait pas la sienne et cette «sur appropriation» lui sera fatale le jour où sa terre d’adoption est envahie par les troupes ennemies. Dignement, il décide alors de se livrer à la soldatesque noire, écoeuré par l’attitude hostile de ceux qui désignaient Andorra comme un haut lieu de paix, de liberté et des Droits de l’Homme.

    La force de cette pièce, c’est également de montrer l’absence de mauvaise conscience des Andorriens une fois le sang versé : appelés à la barre d’un procès les uns après les autres, les témoins et les protagonistes du crime relèvent méthodiquement et unanimement la responsabilité de la victime quant à son tragique sort. «Ce n’est pas de ma faute si les choses ont tourné de cette façon», clame l’aubergiste, «Je ne suis pas pour les massacres. Moi aussi j’ai sauvé des juifs, bien que je ne puisse pas les sentir. Et qu’est-ce qu’on a comme récompense? Rien ne les changera jamais.», renchérit le docteur. Le plus franc est finalement le grossier et brutal soldat: «Je reconnais: je ne pouvais pas le sentir. Est-ce que je pouvais savoir que c’en était pas un, tout le monde a toujours dit que c’en était un, et puis d’ailleurs, je continue à croire que c’en était un tout de même. Depuis le début je n’ai jamais pu le sentir, mais c’est pas moi qui l’ai tué. J’ai simplement fait mon service. La consigne, c’est la consigne. Où est-ce qu’on irait, si les ordres n’étaient pas exécutés? Moi, j’étais militaire.»

    Si Andorra constitue une démonstration implacable des mécanismes de l’exclusion et du racisme, il n’en demeure pas moins un formidable appel à la résistance et au refus de l’obéissance aveugle.

    **********

    Prochaine sortie théâtre demain, en principe plus "légère"... 


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  • C'est mardi : le jour du cinéma à 4,50 euros chez Gaumont !

    Avec mon amie Marie-France, souvent prête à aller traîner avec moi..., nous sommes allées voir "L'Hermine", une comédie dramatique de Christian Vincent sortie déjà depuis plusieurs semaines mais que nous ne voulions pas louper.

    L'Hermine

    Le film met en scène Fabrice Lucchini, mon chouchou..., dans le rôle d'un Président de Tribunal d'une ville de province (on sait qu'il s'agit de la province à cause de l'épitoge portant l'hermine que le Président du Tribunal porte lors des audiences, ce qui ne se fait pas dans la capitale).

    Un procès d'assises s'ouvre justement ce jour là : il s'agit d'un infanticide. Un bébé de sept mois a été retrouvé mort au domicile de ses parents, un jeune couple de milieu modeste. C'est le père qui est allé déclarer "l'accident" au commissariat. Il est maintenant sur le banc des accusés...

    L'Hermine

    Le film montre avec un grand respect d'authenticité le déroulé d'un procès d'assises (tant dans le prétoire que dans les coulisses) avec tout le cérémonial qui y est lié : il doit être très impressionnant de se trouver au banc des accusés...

    Les jurés se retrouvant pour aller déjeuner : de toutes origines et classes sociales

    L'Hermine

    Michel Racine, c'est ainsi qu'il se nomme, est décrit par ses collègues avocats comme un homme implacable : il est même appelé "le Président à deux chiffres" car avec lui on en prend toujours pour dix ans minimum...

    L'intérêt du film réside dans le fait que l'un des jurés se trouve être une ancienne connaissance du Président : elle se nomme Ditte (elle est jouée par Sidse Babett Knudsen) et comme son nom l'indique elle est d'origine danoise. Médecin, elle a soigné Michel Racine quelques années auparavant et celui-ci n'a pas été insensible à ses charmes... même si la belle étrangère n'a pas répondu à l'époque à ses courriers.

    L'Hermine

    Il faut dire que Ditte est une très jolie femme chez laquelle on sent beaucoup de douceur. le Président va-t-il renouer avec le passé... et s'humaniser un peu ?

    Sans doute

     

     Un très joli film servi par d'excellents acteurs.

    Fabrice Lucchini a obtenu un prix d'interprétation à la Mostra de Venise et Sidse Babett Knudsen a remporté l'Emmy Award de la meilleure actrice internationale en 2010 pour Borgen, une femme au pouvoir, la série diffusée sur Arte.


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  • A l'occasion de la première présentation en Europe des "Shadows", le Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris présente actuellement une exposition Andy Warhol (1928- 1987) intitulée "Warhol Unlimited".

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Des citations du peintre émaillent le parcours de cette exposition.

    "Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n'avez qu'à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n'y a rien derrière."

    L'exposition Warhol unlimited au MAM

    La deuxième citation concerne la pièce intitulée ETOILES FILANTES.

    "J'ai fait ça parce que généralement les gens ne vont au cinéma que pour voir la star... alors voilà l'opportunité de ne regarder que la star pendant aussi longtemps que vous voulez, peu importe ce qu'elle fait, et de la dévorer à loisir".

    Il s'agit d'une pièce sombre où sont projetés des films montrant des portraits de célébrités filmées pendant environ 4 minutes de façon statique.

    Ici, il s'agit du portrait de Bob Dylan.

    J'ai trouvé cette vidéo sur le net car les photos étaient interdites. Une autre star filmée par Andy Warhol était tellement statique qu'elle avait des larmes qui coulaient sur ses joues...

     Suit une salle intitulée COURT-CIRCUIT couverte de papier-peint "vaches" présentant différentes versions de la chaise électrique faisant partie d'une série de tableaux sur "morts et désastres".

    Un rien provocateur Andy quand il dit : "elles sont disponibles dans toutes ces différentes couleurs... bleu, vert, rouge - etc. C'est comme une opération de promotion, on en fait juste autant qu'on peut."

    "O'Brien : Est-ce que vous croyez à la peine de mort ?
    Warhol : Pour l'amour de l'art, bien sûr".

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Ensuite vient l'espace où sont exposés, tels que dans un entrepôt, les fameux cartons d'emballage estampillés des logos des grandes marques d'alimentation telles que Brillo ou Kellog's.

    "Je ne crois pas que l'art devrait être réservé à une élite, je pense qu'il devrait être destiné à la masse des américains et généralement ils acceptent l'art, de toute façon."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Jackie Kennedy inaugure, dans les années soixante, le modèle de la "première dame" médiatique. La prolifération de photographies de Jackie qui inondent la presse suivant l'assassinat de Kennedy le 22 novembre 1963, ont l'avantage de rassembler les éléments qui sont, à cette époque, au coeur de l'art de Warhol : le glamour, la mort et la répétition. Recadrant le visage radieux ou affligé de Jackie sur fonds bleu, or ou blanc, la série exploite pleinement les aléas de l'impression sérigraphique.

    "Aux Etats-Unis, c'est vraiment formidable, on a la manie de faire des héros de n'importe qui et pour n'importe quoi ; quoi que vous fassiez, ou même rien."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Avec la série des "Fleurs" (1964-1965) Andy Warhol annonce prendre sa "retraite" d'artiste pour se consacrer au cinéma.

    "(...) maintenant, ça va être des fleurs - elles sont à la mode cette année. Elles font penser à un store bon marché."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    La salle suivante s'intitule : MAONOTONIE.

    "Ils sont vraiment cinglés. Ils ne croient pas en la créativité. Leur seule image c'est celle de Mao Tsé-Toung. C'est formidable. On dirait une sérigraphie." dit-il dans une interview.

    Ne dirait-on pas un papier peint... ?

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    DU VENT : les Silver Clouds

    "Je pensais vraiment, vraiment en avoir terminé, alors pour marquer la fin de ma carrière j'ai fait des coussins argentés que  l'on pouvait gonfler et laisser s'envoler. (...) Mais en fin de compte, les Coussins argentés cosmiques ne se sont pas évaporés, et ma carrière non plus."

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

     Dans une petite salle obscure intitulée EMPIRE, un film de huit heures est diffusé au public : son sujet est un plan fixe sur un sujet immobile : le sommet de l'Empire State Building.

    Le temps qui passe...

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    Pour terminer, une immense salle présente son chef-d'oeuvre, Shadows, qui est le fruit d'une commande. Gigantesque fragment sans début ni fin (semblable en cela à Empire) Shadows se découvre par bribes ou se parcourt distraitement mais le nombre même (102 peintures juxtaposées) prive le spectateur d'en faire la synthèse.

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    J'ai visité l'expo avec mes amies, Annie et Marie-France.

    L'exposition "Warhol unlimited" au MAM

    On a toujours l'impression qu'on sait déjà tout de Andy Warhol tellement ses peintures ont été galvaudées. Cette expo m'a permis d'entrevoir sa vraie personnalité : un artiste restant simple et qui ne se prend pas au sérieux, tournant souvent son art en dérision, même si ses oeuvres ont atteint des prix exorbitants.

    Je suis allée voir l'expo en utilisant ma carte Paris-Musées qui permet de voir les expositions des musées de la Ville de Paris gratuitement autant de fois que voulu et... sans faire la queue, un plus non négligeable !

    L'exposition dure jusqu'au 7 février 2016.


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