-
Par Tolbiac204 le 22 Janvier 2019 à 08:00
Il a bercé ma jeunesse, ainsi qu'Yvette Horner, avec son accordéon auquel il a donné ses lettres de noblesse : Marcel Azzola est décédé hier matin dans sa gentilhommière de Villenes-sur-Seine dans les Yvelines.
"Chauffe Marcel, Chauffe !" lui avait lancé Jacques Brel, survolté, pendant l'enregistrement de "Vesoul" en 1968.
La famille de Marcel Azzola est originaire de Pradalunga, un petit village d'Italie, à côté de Bergame. Son père, Giuseppe, exerce le métier de maçon et dirige, le dimanche, un orchestre d'une vingtaine de mandolines. Après la fin de la Première Guerre mondiale, celui-ci s'exile en France afin d'échapper à l'embrigadement des chemises noires mussoliniennes. Il y arrive en 1921 et fait venir son épouse Angelina six mois plus tard. Ils s'installent rue des Amandiers, à Ménilmontant. Giuseppe fait la connaissance de Joseph Colombo et se lie d'amitié avec le père de Joë Rossi qui le motive pour que son fils, Marcel, apprenne l'accordéon. A cette époque, on jouait de cet instrument, le samedi soir, dans les cafés : ainsi, il pourrait gagner sa vie.
Marcel a dépassé les espérances de son père puisqu'en 1947 il représente la France à Lausanne pour la coupe mondiale où il arrive en finale et obtient, trois mois plus tard, le premier prix au concours international de Stradella en Italie.
Marcel Azzola a accompagné les plus grands : Boris Vian, Edith Piaf, Tino Rossi, Yves Montand, Barbara, Juliette Greco, Jean Sablon, Francis Lemarque, Gilbert Bécaud, Jacques Brel...
Il a aussi contribué à faire sortir l'accordéon du registre où il était cantonné précédemment, celui du bal musette, et l'a fait entrer dans le champ de la musique classique, lui donnant un nouveau souffle, en "osant le jazz".
Le voici ici interprétant la Rhapsody in Blue de George Gershwin.
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 25 Septembre 2018 à 23:00
Ce matin, nous nous sommes levés de bonne heure pour être dès potron-minet à l'Opéra Garnier d'où Radio Classique - dont nous sommes les fidèles auditeurs depuis notre retraite - émettait pour la journée entière en l'honneur des 350 ans dudit opéra. Inutile de vous dire que, recevant régulièrement la newsletter de la chaîne, j'ai tout de suite saisi l'occasion de répondre à cette gentille invitation, sachant que par la même occasion nous pourrions faire la visite de ces lieux chargés d'histoire.
Nous voici donc devant l'Opéra Garnier: il fait encore un temps superbe aujourd'hui quoiqu'un peu frisquet, automne oblige.
La chaîne a installé ses micros dans la Rotonde du Glacier, un espace d'agrément destiné à recevoir des invités lors des entractes et à rafraîchir tout ce petit monde. Au début du XXème siècle, une sonnette, installée dans toutes les loges de la salle de spectacle, permettait de s'y faire servir directement les boissons commandées.
Le public n'est pas encore très nombreux : il n'est que 9 heures du matin.
Un très joli plafond, une oeuvre de Georges Clairin, présente une ronde de bacchanales et de faunes.
Tout autour, est disposée entre les fenêtres, une série de huit tapisseries des Gobelins (d'après des cartons de A.J. Mazerolle) représentant les diverses boissons que l'on peut commander : le champagne, le café, le thé, l'orangeade et autres breuvages, mais aussi "la pêche" et "la chasse".
Le thé, à l'orientale...
L'orangeade, avec le seau à glace
(à noter les décors de grotesques qui surmontent les tapisseries)Et là, je cale...
Il y a aussi des bustes d'artistes,
comme ici celui de Carlotta Grisi, grande ballerine romantique qui a créé le rôle-titre de "Giselle".
ou celui d'Armand Cambon, peintre et fidèle ami d'Ingres dont il réalisera le musée à Montauban.
C'est avec Franck Ferrand - qui, quittant Europe N°1 est arrivé récemment sur la chaîne - que commence cette journée. Aujourd'hui il a choisi de nous parler d'événements ayant été en rapport avec cette belle institution créée par Louis XIV en 1666 - je veux parler de l'Académie Nationale de Musique.
Franck Ferrand - spécialiste de l'histoire - anime deux créneaux sur Radio Classique : "Franck Ferrand raconte", l'un à 9 heures du matin et l'autre à 14 heures.
Nous étions au premier rang pour ne rien perdre des paroles du journaliste...
Le créneau de 9 heures s'intitule aujourd'hui...
L'assassinat du duc de Berry
Charles Ferdinand d'Artois, duc de Berry, est en 1820 l'héritier potentiel de la Couronne de France en ce qui concerne la branche des Bourbons. Il est le plus jeune neveu du roi Louis XVIII et n'a que onze ans à la Révolution. Il suit dès le 15 juillet 1789 son père en exil et rencontre à Londres où il vit alors, une jeune et jolie roturière, Amy Brown, de cinq ans sa cadette qui lui donne deux filles.
Mesdemoiselles d'Issoudun et de Vierzon
Il vit ainsi dans le bonheur le plus parfait jusqu'à l'abdication de Napoléon en 1814 et la Restauration qui s'ensuit où il doit rentrer en France. Il fait venir Amy et ses filles qui ont respectivement 6 et 5 ans et les confie au duc de Coigny, l'un de ses amis.
En 1816, il épouse - descendance princière oblige - une princesse de son rang, Marie-Caroline de Bourbon, princesse des Deux-Siciles (de vingt ans sa cadette) qui lui donne trois filles - dont une seule vivra - et un garçon.
Avouez qu'elle aussi est très jolie !
Mademoiselle d'Artois et le duc de Bordeaux
Le duc et la duchesse de Berry étaient ce soir du 13 février 1820 à l'Opéra Richelieu (aussi appelé salle Montansier), situé en face de l'actuelle Bibliothèque nationale.
La soirée s'annonçait joyeuse puisque c'était la période du Carnaval. C'était sans compter sans un certain Louis-Pierre Louvel, un ouvrier sellier du château de Versailles, bonapartiste depuis toujours qui voit d'un très mauvais œil ce duc qui risque bien d'avoir une descendance...
Il guette donc l'heure où le carrosse princier va venir prendre les époux à la sortie du spectacle et bouscule le prince en bas de l'escalier, le blessant mortellement à l'aide d'une alène (rappelez-vous qu'il exerce au château la profession de sellier...).
Le duc de Berry retire malheureusement ce qu'il croit être un poignard de sa poitrine, ce qui ne fait qu'accentuer l'hémorragie qui entraîne son décès (après 7 heures d'agonie tout de même).
Peu avant de mourir, le prince demandera à son épouse, Marie-Caroline de prendre soin de sa deuxième famille et en particulier de ses deux filles, ce qu'elle fera en mémoire de son mari.
Il est triste de savoir à posteriori deux choses : la duchesse de Berry est en fait enceinte de quelques mois (elle donnera naissance à un garçon, le duc de Bordeaux, qui continuera donc la lignée...) ET Napoléon mourra à Saint-Hélène un peu plus d'un an seulement après...
Beaucoup de bruit pour rien comme dirait Shakespeare !
Inutile de vous dire que Louis-Pierre Louvel a été guillotiné (même si le duc de Berry lui-même avait réclamé sa grâce à Louis XVIII...).
◄►◄►◄►◄►◄►
Je n'ai pas réussi à télécharger l'émission enregistrée ce matin à l'Opéra mais si cela vous tente d'en apprendre plus, voici celle que Franck Ferrand a enregistrée en 2012 dans les studios d'Europe N°1 et qui est complétée par l'interview de Philippe Charlier, médecin légiste et anthropologue.
Il est vrai que, tout à fait par hasard, cette émission nous intéressait particulièrement puisque les filles descendent justement par leur mère de la liaison que le duc de Berry a eue avec Amy Brown lors de son exil en Angleterre.
◄►◄►◄►◄►◄►
Il faut ajouter que Louis XVIII fit détruire l'Opéra Richelieu après le décès du duc de Berry afin qu'aucun spectacle ne puisse plus se passer dans un lieu aussi tragiquement endeuillé.
Un monument expiatoire fut construit en lieu et place (l'actuel square Louvois).
Après quoi, un nouvel opéra le remplaça : l'Opéra Le Peletier (situé dans la rue Le Peletier) mais il faut croire qu'un mauvais sort s'acharna sur lui puisqu'il fut incendié dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873...
Par ailleurs, Napoléon III ayant été visé par un attentat le 14 janvier 1858 (perpétré par des anarchistes italiens), il a été décidé de faire construire rapidement un nouvel opéra dans un lieu plus sécurisé et proche du lieu de résidence de l'Empereur (l'aile Richelieu du Louvre).
C'est ainsi que naquit, en 1875, l'Opéra Garnier dont la construction durera quinze ans. Napoléon III ne le connaîtra d'ailleurs pas puisqu'il décédera en 1873.
Une petite anecdote : c'est le Président Mac-Mahon qui l'inaugure le 5 janvier 1875 mais Charles Garnier dut payer sa loge car il n'avait pas été invité !!!
Charles Garnier à la construction de l'Opéra
◄►◄►◄►◄►◄►
Et si nous visitions justement cet Opéra, au hasard de mes pas ?
Tout tourne autour de la salle de spectacle dont on aperçoit les portes d'entrée aux loges.
Cet espace est ponctué de bustes d'hommes célèbres comme Corneille,
ou Beaumarchais
Partout du marbre, des dorures (en veux-tu en voilà !) et de jolis carrelages
Les visites guidées qui ont commencé nous permettent de jeter un petit coup d'oeil à l'intérieur où des machinistes sont à l'action et des danseuses en train de travailler.
Le rideau de scène où est inscrite la date de 1669.
(Photo Wikipédia)Le célèbre plafond de Marc Chagall
La Bibliothèque-Musée - qui dépend de la Bnf - est riche de 600.000 documents (livres, périodiques, partitions, livrets, programmes, photographies, estampes...).
Au fond, un tableau représentant Mademoiselle Sandrini dans le rôle de Lilia (par Edouard Debat-Ponsan)
Sur les côtés de petites scènes de théâtre ont été aménagées : sans doute ont-elles contenu des décors autrefois... ?
Le Grand escalier d'apparat mène à la salle de spectacle, aux salons et aux foyers.
(Photo Wikipédia)Je n'ai pas réussi à prendre de mon côté une bonne photo du Hall d'entrée tellement il est éclairé car cela en devient aveuglant et la cellule de l'appareil ne sait pas où donner de la tête !
Evidemment, tout est en marbres de toutes provenances.
Le plafond
Voici le Salon de la lune : on y trouve au centre une représentation d'oiseaux de nuit (des hiboux et des chauve-souris) volant dans une constellation d'étoiles.
j'ai gardé le meilleur pour la fin : le Grand Foyer (54 m de long, 13 m de large et 18 m de haut) à qui était réservé au repos, à la flânerie et aux mondanités et à l'origine aux hommes...
Malheureusement ma photo ne donne là pas du tout le visuel que l'on a en direct : on reste "babaorum" devant tant de richesses !
Le peintre Paul Baudry qui collabore avec Charles Garnier à la décoration de l'Opéra copie certains des motifs de la Chapelle Sixtine.
Le plafond de Paul Baudry
Sortie sur la terrasse faisant face à la place de l'Opéra
Chaque centimètre carré du monument est décoré comme en témoigne le plafond de la terrasse.
Il ne reste plus qu'à descendre dans les "sous-sols" de l'Opéra pour admirer le bassin de la Pythie (on donnait le nom de Pythie, en liaison avec le serpent Python, à la Sibylle qui prophétisait à Delphes au nom d'Apollon). Le revers du Grand escalier est magnifiquement décoré comme vous pouvez le constater sur les deux photos qui suivent.
C'est pour servir d'écrin à une très jolie petite statue nommée "La Pythie" présentée au centre d'une alcôve en forme de coquille.
La Pythie a été modelée par la duchesse de Castiglione Colonna (pseudo : Marcello). Elle a fait scandale en son temps, ayant les seins dénudés...
En descendant encore un peu...
Sublime, n'est-ce pas ?
Revenons sur terre avec Christian Morin qui présente tous les jours à 9h30 son "Tous classiques". Dommage qu'il ne joue pas souvent de la clarinette car c'est un très bon musicien.
Radio Classique dit : "Avec son timbre chaleureux et sa bonne humeur quotidienne, Christian Morin partage avec ses auditeurs une matinée musicale, élégante et variée en toute convivialité."
Et c'est vrai !
Le voici qui va prendre le relais de Franck Ferrand.
Nous sommes restés à l'écouter avec plaisir jusqu'à ce qu'il cède la place...
à Laurence Ferrari qui de son côté présente son "Entrée des artistes". Radio Classique invite ses auditeurs à "Partager un moment de plaisir musical avec Laurence Ferrari tous les jours de la semaine de 12h à 14h."
Et c'est ce que nous avons fait !
Très sympathique aussi l'ex-présentatrice du 20 heures de Tf1 et très intéressante : elle a une grande culture musicale (pour le côté people, c'est l'épouse de Renaud Capuçon, le très célèbre et très séduisant violoniste).
Ainsi avons-nous occupé on ne peut plus agréablement une belle matinée parisienne pour la modique somme de ZERO centimes : nous étions les invités de la chaîne !
Dans le hall d'entrée, de très belles sculptures représentant quatre grands musiciens : Rameau, Lulli, Gluck et Haendel.
J'avais déjà participé l'an dernier à une telle "journée délocalisée" : c'était aux Invalides, lieu non moins prestigieux. J'espère que l'an prochain la chaîne trouvera encore un bel endroit.
Qui sait, pourquoi pas la Tour Eiffel !
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 21 Mai 2018 à 00:22
Nous étions en Normandie ce week-end pour aller écouter Vincent, mon petit cousin, qui est premier violoncelle à l'Orchestre Régional de Normandie.
Le concert se passait à la Chapelle du Lycée Corneille, près de la place de l'Hôtel de ville.
L'origine de la Chapelle est liée à l'histoire des Jésuites et de leur implantation à Rouen. Fondé par Ignace de Loyola, l'ordre des Jésuites, voué au départ à des activités missionnaires, se spécialise dans l'enseignement et la formation de la jeunesse.
La première pierre a été posée par Marie de Médicis en 1615 mais la chapelle ne sera consacrée qu'en 1704. A la révolution elle devient magasin de fourrage et au XIXème siècle il est envisagé de la détruire pour agrandir le lycée mais suite à un mouvement d'opinion, elle sera classée au titre des monuments historiques en 1910.
L’architecture est dite hybride car elle associe des caractéristiques propres à l’art gothique et des nouveautés issues de la Contre-Réforme.
Grâce aux vitraux en verre blanc, la chapelle jouit d'un très bon éclairage, ce qui permet d'admirer son architecture intérieure.
La grosse sphère qui pend du plafond est destinée à l'acoustique.
Une figure omniprésente dans l'ornementation : les anges
Le retable du choeur représente l'assomption de la Vierge.
Les musiciens et les choristes sont là : on aperçoit Vincent et son violoncelle à droite...
Le concert était dirigé par Vincent Dumestre.
Au programme, le Miserere d'Allegri et le Requiem de Mozart dont le Maître, qui se sentait malade, a dit : "je crains d'avoir écrit un requiem pour moi-même"...
Et ce fut le cas puisque l'oeuvre resta inachevée. C'est Constance, son épouse, qui - pour toucher le solde du contrat et ne pas rembourser l'accompte - en confia la finition à Franz Xaver Sussmayr, l'un de ses élèves.
J'ai enregistré avec mon téléphone des parties du Requiem. Malheureusement, elles ne sont pas audibles... Voici donc ici une autre version du Requiem, celle d'Herbert Von Karajan dirigeant l'orchestre philharmonique de Vienne.
C'est tellement beau !Contente d'avoir entr'aperçu Vincent, toujours aussi gentil et simple.
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 10 Février 2018 à 23:56
Samedi soir nous sommes allés écouter un concert au Temple du Boulevard de Port-Royal, non loin de chez nous, donné par le Ciné Trio.
Ce trio est composé d'un pianiste (Philippe Barbey-Lallia),
d'un violoniste (Cyril Baleton)
et d'un hauboïste (Timothée Oudinot)
tous trois de la même génération (ils se sont connus sur les bancs du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) et qui, grâce à leur passion commune pour la musique, ont décidé d'allier leurs talents pour former ce trio alors qu'ils n'étaient encore qu'étudiants.
Une sacrée bonne idée !
Le Ciné Trio compte à son répertoire près de 350 arrangements inédits de thèmes parmi les plus célèbres composés pour le cinéma, alliant des films des années trente à nos jours.
Le concert de ce jour faisait un clin d'oeil à la Saint-Valentin prochaine puisqu'il s'intitulait "In love" étant composé des thèmes les plus connus de films mettant en scène des couples unis par la passion...
Tout est prêt pour le concert : le piano, les pupitres et l'écran qui diffuse des images des films.
Nous avons ainsi pu écouter les musiques des films qui suivent tout en regardant leurs interprètes sur l'écran :
Nino Rota, Maurice Jarre, Francis Lai, Ennio Morricone, John Williams et Charlie Chaplin (pour ne citer que les plus connus) ont ainsi bercé nos oreilles de musiques presque toutes connues...
Autant en emporte le vent (Max Steiner)
Casablanca (Herman Hupfeld)
Sueurs froides (Bernard Hermann),
Ben Hur (Miklos Rosza)
C'est Nino Rota qui a écrit la musique de La Dolce Vita, le chef-d’œuvre de Fellini,
Lolita (Nelson Riddle) : un film que je ne connaissais pas...
Le Docteur Jivago et la célèbre musique de Maurice Jarre...,
Encore Nino Rota pour Roméo et Juliette,
Love Story (Francis Lai),
Out of Africa (John Barry)
Diamants sur canapé (Henry Mancini),
Un homme et une femme : qui ne connait la célèbre chanson créée par Claude Lelouch Dabadabada... ?avant un entracte bien mérité pour les musiciens.
Cerise sur le gâteau, la participation exceptionnelle de Nathalie Lefèvre, une jeune femme aux multiples talents dont celui de chanteuse qui a magnifiquement interprété la chanson de Claude Lelouch et qui a illustré "Les temps modernes" de Chaplin.
Après un bref entracte, nous avons ensuite écouté...
la musique d'Ennio Morricone dans Cinema Paradiso, d'Alex North dans Ghost,
de Gabriel Yared dans L'Amant, d'Augustin Lara dans le film Talons Aiguilles, de John Williams dans Sabrina, de James Horner dans Titanic, de Stephen Warbeck dans Shakespeare in love, de Michael Galasso dans In The Mood for Love, de Justin Hurwitz dans la comédie musicale de l'été dernier La La Land, et... de Charlie Chaplin dans Les temps modernes.Nathalie Lefèvre a clos le concert en interprétant avec beaucoup de talent La Môme de Marguerite Monnot.
Un très beau moment musical
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 21 Janvier 2018 à 23:33
Hier je suis allée écouter un concert dans une église du 14ème arrondissement, Notre-Dame-du-Rosaire. Ce n'était pas la seule église à proposer ce genre de spectacle (le dimanche sur Paris, pas mal d'églises le font) mais l'avantage c'est qu'elle était située sur la ligne du 62 qui passe devant chez nous.
Vu le temps que nous avons en ce moment, il valait mieux ne pas aller trop loin !
Le concert était donné au profit de "l'Association Acromégalie".
L'acromégalie est une maladie rare qui touche autant les hommes que les femmes avec une prévalence de 5,5/100 000. Du fait de l'apparition lente et insidieuse des symptômes, cette maladie est généralement diagnostiquée après 4 à 10 ans d'évolution.
La maladie est due à une hypersécrétion d'hormone de croissance par l'hypophyse due à une tumeur toujours bénigne de l'hypophyse appelée adénome hypophysaire.
Les symptômes sont extrêmement nombreux et variés et parfois le médecin "passe à côté"...
La chirurgie, la radiothérapie, sont généralement suivies d'un traitement médicamenteux.
◄►◄►◄►◄►
Mais venons-en à notre concert : il se tenait, comme je vous l'ai dit, dans l'église Notre-Dame-du-Rosaire dont je vous propose la visite.
Notre-Dame-du-Rosaire fait partie du quartier de Plaisance, un quartier marqué, dès avant la fin du XIXe siècle, par l'implantation d'usines et l'accroissement de la population. Le besoin cultuel conduisit à construire une église en 1909. Elle fut confiée aux soins de l'architecte Pierre Sardou (1873-1952).
Le style choisi répond au phénomène qui frappa la société française après la Séparation de l'Église et de l'État en 1905 : il fallait multiplier les «chapelles de secours» en faisant simple. Pour assurer cette simplicité peu coûteuse et garante d'une construction rapide, quoi de mieux que de revenir aux édifices paléochrétiens et romans des origines.
Pierre Sardou s'inspire de l'église des Saints-Apôtres de Florence : dépouillement des formes, arcades en plein cintre ornées de chapiteaux nus, clarté des proportions. Notre-Dame-du-Rosaire, consacrée en 1911, se rattache au roman florentin.
Je vous l'ai dit : il faisait un temps de chien...
La façade est dominée par un clocher-porche où trône la statue de Notre-Dame-du-Rosaire. Elle est surmontée d'un beffroi.
Notre-Dame du Rosaire : Statue de Michel Serraz (XXe siècle)
Moi je suis ravie que la séparation de l'Eglise et de l'Etat ait permis de construire une si jolie église !
Côté choeur...
L'architecte Pierre Sardou a opté pour une voûte en bois à charpente apparente.
Le vitrail du choeur : une belle crucifixion, oeuvre d'Henri-Marcel Magne (1877-1944)
En dessous, un groupe sculpté représentant Notre-Dame-du-Rosaire ou la Vierge remettant le Rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne.
Sculpture en pierre de trois mètres sur trois de Paul Darbefeuille (1855-1930)
Derrière l'autel, une croix : art contemporain naïf
Henri-Marcel Magne a également réalisé les vitraux du choeur représentant les quatre évangélistes,
ainsi qu'un très joli vitrail représentant Saint-Joseph et l'Enfant Jésus. Je l'ai remarqué car ce n'est pas si souvent que cela qu'on trouve un enfant Jésus dans les bras de son "père".
Le chemin de croix m'a aussi beaucoup plu : il est du même artiste que les vitraux.
Station 1 : Jésus est condamné à mort
Station 6 : Véronique essuie la face de Jésus
Station 10 : Jésus est dépouillé de ses vêtements
Côté porche...
◄►◄►◄►◄►
Le concert se passait dans le choeur.
Les choristes : huit femmes et cinq hommes habillés de couleurs vives
Au programme, des oeuvres de Francis Poulenc, de Benjamin Britten, d'Arvo Pärt (ceux-là je les connaissais) et d'autres musiciens des 19ème et 20ème siècles.
Un compositeur finlandais, Toivo Kuula (1883-1918), nous a bien fait rire avec sa petite pièce intitulée "Minun Kultani Kaunis on" (dont nous avions la traduction sur notre programme évidemment !)
Ma chérie est belle
Bien qu'elle soit maigrelette
He la la la la la
Bien qu'elle soit maigrelette
Ses yeux sont bleus,
Bien qu'elle soit bigleuse
Elle a la bouche comme un fermoir
Bien qu'elle fasse plus d'une toise
Quand je l'emmène à la foire
Même les chevaux rigolent.J'ai malheureusement un peu raté le début...
Il ne faut pas confondre cette version de Nobody knows tirée de l'Oratorio de Michael Tippett (1905-1998) avec celle, plus connue, jouée par Luis Armstrong à la trompette...
Nobody knows the trouble I see, Lord
Nobody knows like Jesus
O brothers, pray for me
And help me to drive old Satan away
O mothers, pray for me
And help me to drive old Satan away.Les voix des différents pupitres se répondent en écho faisant paraître le psaume plus long que ne l'est son texte...
Une très agréable fin de journée pluvieuse...
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique