• Mon cinéma sans image... Louis Braille, l'enfant lumière

    Hier soir nous sommes allés à l'Alliance Française assister à la projection d'un "film sans image"...

    Oui oui : je dis bien SANS IMAGE !

    J'avais été attirée par un mail me proposant d'assister à une projection sur l'histoire de Louis Braille et, comme vous ne le savez peut-être pas..., Louis Braille pour moi cela représente vraiment quelque chose.

    Non pas que je sois mal voyante, non non grâce à Dieu je n'ai pas eu à souffrir de cécité, mais j'ai été confrontée dans ma vie d'enseignante à ce handicap au travers d'un de mes petits élèves de Grande Section : un petit Louis également... et cela m'a marquée pour la vie.

    Je prête donc toujours une oreille attentive à tout ce qui touche à ce domaine.

    Nous avons été accueillis à l'entrée du théâtre par Anne-Marie David qui a réalisé le scénario du film en collaboration avec Jean Musy qui en a assuré la musique et a prêté sa voix de narrateur.

    Mon cinéma sans image...

    Anne-Marie a distribué aux spectateurs qui le désiraient un masque fabriqué par sa maman (celle-ci a ainsi cousu quelques 400 masques...) et nous avons pris place dans les fauteuils rouges, prêts à entrer, plongés dans le noir, dans l'histoire de Louis Braille.

    Sur la scène du théâtre, des enceintes sophistiquées diffusent un son parfait.

    Mon cinéma sans image...

    Louis Braille est né en 1809 à Coupvray en Seine et Marne (à une quarantaine de kilomètres à l'est de Paris), dans une famille où le père est bourrelier. Louis est très souvent dans l'atelier de son père et un jour, alors qu'il n'a que 3 ans, il se blesse gravement à l'oeil avec une serpette. Hélas, l'infection gagne le deuxième oeil et Louis devient aveugle. A la maison, son père lui confie l'exécution de petits travaux -notamment la confection de franges pour les harnais - ce qui contribuera à développer sa dextérité manuelle.

    Mon cinéma sans image...

    Contacté par l'Abbé Palluy, le curé du village, l'instituteur du village, Antoine Bécheret, accepte tout de suite de prendre Louis à l'école et découvre un enfant avide de savoir et très intelligent : Louis est même le premier de sa classe. Une seule chose l'attriste : ne pas pouvoir apprendre à lire comme ses camarades.

    A l'âge de 10 ans, ses parents (qui savaient tous les deux lire et écrire et qui étaient conscients de l'importance de l'instruction pour leur enfant - les aveugles à l'époque étant souvent contraints à la mendicité...) l'inscrivent à l'Institution Royale des Jeunes Aveugles à Paris où il devient pensionnaire. Il s'agit d'une école fondée par Valentin Haüy. L'enfant à la santé fragile va se ressentir tragiquement des conditions de vie difficiles dans les bâtiments vétustes et humides de l'établissement (la tuberculose l'emportera d'ailleurs).

    Louis Braille est particulièrement doué pour les Sciences même s'il remporte moult prix dans tous les domaines, y compris la musique (il deviendra pianiste et même organiste). Rapidement, on lui confie certaines responsabilités d'enseignement et en 1828 il reçoit le titre de "répétiteur" qui se transforme ultérieurement en celui de "professeur".

    Il fût un aussi bon professeur qu'il avait été un bon élève.

    Deux ans après l'arrivée de Louis Braille à l'Institution, un nouveau directeur est nommé à la tête de l'établissement : il s'agit du Docteur Pignier. Ce dernier invite en 1821 le capitaine Charles Barbier de La Serre à venir exposer à l'école son système d'écriture des sons (la sonographie) utilisé par l'armée pour permettre aux militaires de communiquer la nuit. Louis Braille est très intéressé par ce procédé et propose des améliorations à Charles Barbier qui les refuse... C'est donc seul - mais encouragé par le Docteur Pignier - que Louis Braille continue ses recherches qui aboutissent en 1829 à une première édition de sa méthode de lecture : l'alphabet Braille est né.

    Il s'agit d'un système d'écriture tactile à points saillants (formé par deux colonnes de 3 points) permettant aux aveugles d'écrire et de lire. Il permet également de transcrire la ponctuation et l'écriture des partitions de musique.

    Mon cinéma sans image...

    La vie des aveugles du monde entier en a été transformée !

    Louis Braille est mort à Paris des suite de sa tuberculose le 6 janvier 1852. Inhumé à Coupvray, ses cendres seront transférées au Panthéon en 1952.

    J'ai éprouvé beaucoup d'émotion à l'écoute de ce "film sans image", grâce à la voix extrêmement radiophonique de Jean Musy, aux bruitages fort à propos (on "voit" l'atelier du père de Louis comme si on y était ainsi que la vie dans la campagne de l'époque), et grâce à la musique composée pour l'occasion par le même Jean Musy.

    Un débat a suivi, animé par Anne-Marie David.

    Interrogée par cette dernière sur mes impressions, je lui ai dit que cette écoute m'avait touchée en me faisant me souvenir des bonnes soirées passées en famille du temps de ma jeunesse (quand nous n'avions pas encore la télévision) et que nous écoutions ma sœur et moi dans le lit de mes parents "Les Maîtres du mystère", l'émission hebdomadaire de Pierre Billard, qui nous faisait trembler par son réalisme...

    Vincent Michel, le Président de la Fédération des Aveugles de France, est aussi intervenu pour rappeler que les aveugles continuent d'être exclus de la société et de subir des discriminations, notamment à l'ère du numérique...

    Une réussite !


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :