• "Innocent breuvage" de Michèle Barrière : la suite de la saga du Mesnil...

    Je poursuis, avec le tome IV intitulé "Innocent breuvage" - entre séances télé, recherches sur le net, rédaction de mon blog, cours d'italien, révision de mes chants de chorale et occupations ménagères - ma lecture des Enquêtes de Quentin du Mesnil, ce maître d'hôtel du roi François Ier imaginé par Michèle Barrière.

    J'ai lu le quatrième tome des enquêtes de Quentin du Mesnil...

    Cette fois-ci, me voici plongée dans une sombre histoire d'empoisonnement mais, pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de celui du dauphin François, fils aîné de François Ier, destiné à devenir roi de France.

    Quentin du Mesnil est amené à aller à Lyon quérir François Rabelais pour innocenter l'échanson au service du dauphin, Sébastien de Montecuculli - quel drôle de nom me direz-vous (mais il s'agit bien du vrai personnage) - accusé, probablement à tort, d'être à l'origine du trépas du jeune homme âgé de seulement dix-huit ans : le 10 août 1536, le dauphin François meurt subitement, sans doute d'une pleurésie pour avoir bu de l'eau trop glacée après une partie de jeu de paume endiablée. On soupçonne alors un empoisonnement par un espion à la solde de Charles-Quint qui est en guerre contre le roi de France...

    François de France, dauphin et duc de Bretagne, par Corneille de Lyon (XVIème siècle)

    dauphin_francois.bmp

    Et c'est là que je découvre l'étendue de mon ignorance... J'y apprends que Rabelais était, non seulement l'homme de lettres que je connais, auteur de Gargantua et Pantagruel, mais également un médecin fort réputé et même pour un temps, moine - ce qui ne l'a pas empêché d'avoir deux enfants, c'était monnaie courante à cette époque !

    François Rabelais (gravure de 1609)

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    Une petite parenthèse avec quelques unes des maximes de Rabelais...

    Science sans conscience n'est que ruine de l'âme.
    Un malheur ne vient jamais seul.
    L'ignorance est mère de tous les maux.
    Tout vient à point qui peut attendre.
    Rire est le propre de l'homme. 

    Chargé de veiller à la bonne préparation des plats dans les cuisines du Roi afin d'y débusquer d'éventuels empoisonneurs, Rabelais répond, sous la souris de Michèle Barrière,

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    à un autre médecin qui lui demande s'il ne trouve pas l'oseille trop astringente...

    Et c'est là, tout l'art de Michèle Barrière qui imite à la perfection la verve de Rabelais !

    "Avec l'oseille, vous faites une belle sauce verte, légère à digérer, facile à assimiler, qui vous ébaudit le cerveau, égaie les esprits animaux, réjouit la vue, ouvre l'appétit, flatte le goût, donne du cœur au ventre, chatouille la langue, éclaircit le teint, fortifie les muscles, tempère le sang, allège le diaphragme, rafraîchit le foie, décharge la rate, soulage les rognons, calme les reins, dégourdit les vertèbres, vide les uretères, dilate les vases spermatiques, purge la vessie, gonfle les génitoires, redresse le prépuce, encroûte le gland, raidit le membre, vous donne bon ventre, vous fait bien roter, fienter, uriner, éternuer, sangloter, tousser, cracher, vomir, bâiller, moucher, souffler, inspirer, respirer, ronfler, suer, dresser le virolet, et mille autres rares avantages..."

    Torturé, le jeune échanson avoue le crime mais n'accuse pourtant pas Charles Quint. Sous la douleur, il perd la raison : tous les grands noms d'Italie se retrouvent être les commanditaires. Un procès est organisé à l'automne, simulacre de justice où François Ier a déjà dicté son verdict. En octobre, Sébastien de Montecuculli est déclaré coupable. De Roanne où il était emprisonné, il est ramené à Lyon où il est écartelé grâce à quatre chevaux devant les yeux de François 1er et sa cour. Les membres du pauvre homme sont placés au quatre portes de la ville, sa tête sur une lance. Le corps est livré à la folie de la foule. Lyon se repend du sang de celui présenté comme meurtrier : on pense que justice est alors faite.

    Hou la la... Dur dur le supplice !

    On a quand même fait des progrès avec la guillotine...

    J'ai lu le quatrième tome des enquêtes de Quentin du Mesnil...

    Paix à son âme

    Des murmures, venus de la cour de Charles Quint, accusent d'autres commanditaires, ceux qui ont eu le plus à gagner dans cette histoire : les Médicis. Le futur Henri II (jeune frère du dauphin François) et sa femme Catherine de Médicis sont promis à devenir roi et reine de France.

    Le mariage d'Henri II avec Catherine de Médicis - Jacopo da Empoli (XVIème siècle)

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    Qui dit vrai ?


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