• Aujourd'hui, c'est la grève des transports mais heureusement la promenade préparée par Anne Viala dans le cadre de son atelier "Marches de 6 km" à Générations 13, se situe dans un périmètre atteignable à pied depuis la Butte aux Cailles et le beau temps m'accompagne... Je rejoins ainsi la Porte d'Ivry à pinces et y retrouve la quinzaine de participantes à la promenade.

    Anne a choisi un thème pour cette marche :

    A l'approche de l'hiver, la société se penche sur les plus pauvres : 17 octobre, journée du refus de la misère initiée par ATD - Quart Monde et reprise par l'UNESCO, 13 novembre, journée mondiale des pauvres dans l'Eglise catholique, nombreux appels aux dons à l'approche des fêtes de fin d'année. La politique sociale du 13ème est forte du fait du fort pourcentage de gens modestes : logements sociaux, centres médicaux, centres d'accueil, associations. Ceci est vrai depuis longtemps et le fut beaucoup, en particulier, aux 19ème et 20ème siècles. 

    Anne nous montre, au numéro 16 de l'avenue d'Ivry, la plaque indiquant que les usines Panhard et Levassor ont démarré leur activité ici en 1891. C'était donc quelques trente ans après l'annexion d'une partie d'Ivry à la ville de Paris.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Contournant ce grand immeuble de briques rouges,

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    nous voici maintenant au 113 de la rue Regnault où se trouve l'entrée de L'Arche d'Avenirs. On aperçoit au loin la fresque Street-Art de la Joconde de l'artiste San Miguel Okuda au sein de la Villa d'Esté.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    L’Arche d’Avenirs est l’accueil de jour des Œuvres de la Mie de Pain. Labellisé "Espace Solidarité Insertion" (ESI) depuis 2006, il offre divers services de première nécessité aux personnes sans-abri : un espace hygiène (douches, buanderie) des consignes, un accès aux soins, un écrivain public...

    Dans ces nouveaux locaux depuis 2011, des activités d’animation et de remobilisation complètent l’accueil auprès d’un public très souvent dépourvu de réseau relationnel et affectif.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Chiffres-clés 2018

    • 54 548 passages (+13% par rapport à 2017)
    • 744 personnes domiciliées dont 44 nouvelles inscriptions en 2018
    • 1 312 personnes reçues en entretien par les travailleurs sociaux
    • 260 entretiens avec une psychologue
    • 2 500 kits d’hygiène distribués
    • 14 692 douches (88% d’hommes)

    Une partie du groupe devant l'entrée de l'ESI

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Passage devant Tang Frères où une fresque "Nostalgia" a été réalisée par l'artiste chinoise Satr : elle représente un tigre de Sibérie, animal totem du Nord-Est de la Chine, qui se repose sous un pin en regardant au loin. Une hirondelle survole la tête du tigre, comme si elle est en train de transmettre les pensées de ce dernier vers son pays d'origine, la Chine, qui manquait à l'artiste pendant son séjour en Europe.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Après qu'Anne ait demandé aux participantes leur choix pour rejoindre la rue Charles Fourrier, étape finale de cette ballade (passage par des squares ou par des rues), nous traversons le Jardin Baudricourt situé en face de chez Tang Frères.

    Une découverte pour moi qui habite pourtant le XIIIe depuis plus de vingt ans...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le jardin, sur lequel donnent de grandes tours, est planté à cette époque de très jolis chrysanthèmes.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Nous voici maintenant dans le Jardin de la Dalle d'Ivry, moins joli mais depuis lequel on aperçoit sur la gauche de la photo l'église Saint-Hyppolite, qui est également un centre social important du XIIIe arrondissement.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Quel contraste entre l'église en pierres meulières et cette grande tour de logements !

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Arrivés Avenue de Choisy, nous découvrons ce joli dragon qui nous rappelle que nous sommes ici en plein quartier chinois.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Ces travaux sont-ils ceux, gigantesques, du futur métro devant desservir l'aéroport d'Orly... ?

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Juste en face, l'église Saint-Hyppolite, lieu de culte mais aussi d'accueil des plus défavorisés. Je ne prétends pas en parler aussi bien qu'Anne mais j'ai consulté ses notes et aussi mon ami internet...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Anne nous explique que le nom de l'église a été donné en remerciement du don du terrain qu'avait fait Hyppolite Panhard, le fils de René, au clergé. Par ailleurs, saint Hyppolite était un soldat romain martyrisé au IIIe siècle à cause de sa foi.

    Ici, le lundi matin  de 7h30 à 8h30, derrière cette porte, il y a possibilité de prendre un petit-déjeuner dans le "Petit Café".

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Dans la cour de Saint-Hyppolite, il y a aussi le "Relais Fraternel" (autrefois il y avait une roulotte).

    Face à la crise sanitaire et à l’augmentation des personnes en situation de précarité, des paroissiens de Saint- Hippolyte se sont mobilisés pour créer l’association "Le Relais Fraternel" et ainsi distribuer des colis alimentaires à ceux qui sont dans le besoin. La première distribution a commencé le 28 novembre 2020.

    On peut y apporter le samedi entre 10h et 13h des denrées non périssables ou bien devenir bénévole pour assurer leur distribution.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Nous empruntons ensuite la rue des Malmaisons (qui doit son nom à celui d'un lieu-dit) et dont je ne donne pas cher dans un avenir plus ou moins proche...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Et rejoignons ainsi l'Avenue d'Italie où le marché se tient tous les jeudis.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    On y trouve, au numéro 126, Ma Ressourcerie, une association citoyenne à but non lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901. Il s'agit d'un magasin où l'on peut venir déposer des objets ou des vêtements dont on veut se séparer et qui sont revendus à petit prix.

    Sur leur site, on y apprend qu'une ressourcerie remplit quatre fonctions :

    - Collecter les objets dont vous ne voulez plus ou dont vous n’avez plus l’usage.
    - Remettre en circuit dans des espaces de seconde main des objets propres et en bon état
    - Transformer les matières invendables en nouveaux objets
    - Sensibiliser à la prévention des déchets et inciter le public à une consommation responsable et raisonnée.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Chemin faisant, nous voici arrivés sur la Place d'Italie, non loin de la Mairie du XIIIe. Anne nous y montre l'Avenue de la Sœur Rosalie.

    Cette avenue doit son nom à Jeanne Marie Rendu (1786-1856), dite Sœur Rosalie, qui fut célèbre au XIXe siècle pour sa charité envers les nécessiteux et les souffrants du quartier Mouffetard voisin, notamment durant les journées de Juillet 1830.

    En 1859, l'abbé Le Rebours achète un terrain dans l'avenue (qui se nomme alors "rue de Gentilly") et y fait construire une chapelle dédiée à la nonne. En 1867, la chapelle est détruite et transférée à l'angle de la rue Corvisart et de l'actuel boulevard Auguste-Blanqui : c’est maintenant l’église Sainte-Rosalie. L'église accueille parfois des chorales... Je fais partie de Chœur Choisy, la chorale du Club musical de La Poste dont le prochain concert aura lieu le 16 avril : publicité gratuite !!!

    ☻☻☻☻☻

    Au 55 de la rue Bobillot se trouve le Groupe Alliance Espérance.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    L’association Alliance-Espérance s’est développée petit à petit en fonction des besoins qui se sont fait sentir après l’ouverture du centre d’accueil. Elle rassemble aujourd’hui trois groupes d’associations aux objectifs complémentaires avec pour valeurs communes l’accueil, l’écoute, et l’aide à la réinsertion:

    - "Alliance pour la Vie" gère les établissements "Abritoit" et la "Maison Marie-Louise", qui assurent un hébergement mais aussi un accompagnement social, éducatif et psychologique aux accueillies.
    - L'ESAT "Regain-Paris" a pour mission l’aide à la réinsertion par le travail de personnes désocialisées et fortement marginalisées, avec un Établissement  de Service et d’aide par le travail.
    - "Août Secours Alimentaire" reçoit et nourrit dans un cadre chaleureux des personnes défavorisées durant le seul mois d’août grâce à une action ponctuelle, mais aussi au fil de l’année avec "Les Compagnons de la Tour Saint-Jacques". Entre 1994 et 2006, le nombre de repas distribués chaque année durant le seul mois d’août est passé de 22.000 à 380.000, le nombre de personnes logées a été de plus de 200.

    Tout près de là, le Bar Billot, que je connais par amie interposée : il s'agit d'une imprimerie numérique tenue par les travailleurs de l’ESAT Regain Paris (l'imprimerie emploie des travailleurs en situation de handicap).

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Qui dit "Rue Bobillot" dit aussi "Rue Vandrezanne"... Au numéro 44, vous connaissez sûrement l'association Générations 13 et son slogan "Bien vivre ensemble pour mieux vieillir" qui prend soin des seniors !

    A côté, se trouve une crèche : au XIXe siècle c'était un asile de vieillards puis c'est devenu un foyer de consultation pour femme enceintes et pour leurs bébés (PMI).

    ☻☻☻☻☻

    L'église Sainte-Anne de la Butte aux Cailles fait l'angle entre la rue Bobillot et la rue de Tolbiac. Construite sur pilotis, elle souffre actuellement et ceci depuis plusieurs années de problèmes de stabilité : des travaux très importants ont été engagés afin de la stabiliser en renforçant les fondations de l'édifice. Anne nous apprend qu'à son emplacement, il y avait autrefois une roulotte : c'est l'histoire de Paulin Enfert.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    La Mie de Pain, créée par ce dernier et inaugurée en 1891, est située au 20, rue Charles Fourrier. Elle est bien connue des habitants du XIII : il s'agit d'une association de lutte contre la précarité qui accueille et accompagne les personnes en situation d'urgence. Elle propose chaque jour 360 places d'hébergements avec le couvert qui va avec.

    On pourrait dire qu'ainsi il devrait ne plus y avoir de "Sans Domicile Fixe" mais elle a des règles bien sûr que certains ne sont pas prêts à accepter et puis on y est parfois victime de vols la nuit : c'est du moins ce que j'ai entendu dire... Bref, elle ne résout pas tous les problèmes mais y contribue largement.

    Pourquoi ce nom de Mie de Pain ?

    Un volatile picorant des miettes de pain jetées à terre l'a inspiré...

    Une exposition se tient cette année dans les locaux de l'ARPE où la Mie de Pain a son siège social pour rendre hommage à Paulin Enfert dont on célèbre cette année le centenaire du décès.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Paulin Enfert âgé, toujours avec son nœud papillon...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    ☻☻☻☻☻

    Paulin Enfert (1853-1922) a tout juste 17 ans lorsqu’éclate la guerre de 1870. Malgré son jeune âge, il s’engage pour défendre sa patrie. C’est donc en soldat qu’il vit le siège de Paris par l’armée prussienne, les bombardements, les rationnements et en fin de compte l’amertume cuisante de la défaite. Il est probable que sa vocation de chrétien au service des plus humbles soit en partie due aux événements de la Commune qui l'ont beaucoup marqué.

    Après son service militaire, Paulin Enfert a été prestidigitateur, peut-être même l'élève de Robert Houdin ? Un art qui lui servira par la suite auprès des jeunes.

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    A 29 ans, il entre comme employé au sein d'une grande compagnie d'assurances et restera célibataire, ce qui le servira en lui permettant de se donner pleinement à ses oeuvres de charité. IL constate en effet que l'industrialisation détruit les emplois et plonge de nombreuses familles dans la misère, touchant en particulier les enfants qui ne sont pas scolarisés malgré la loi et qui sont ainsi livrés à eux-mêmes.

    Vue de la Colonie de la Butte aux Cailles : ça ne respire pas l'opulence...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Famille de tanneurs au bord de la Bièvre dans le XIIIe

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Sur un grand terrain de 2000 m² offert par un riche donateur, Jules Nolleval, il crée un patronage pour les jeunes (le patronage Saint-Joseph de la Maison-Blanche), des salles de classe et d'apprentissage, introduit le catéchisme, crée une salle de spectacle qu'il anime lui-même, envoie les enfants en colonie de vacances etc., le tout sur la base du bénévolat.

    Au début, une roulotte lui sert d'abri...

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Quant à l'église Sainte-Anne, c'est le chocolatier Lombart qui en finança la construction : on appelle la façade de Sainte-Anne la "façade chocolat" !

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

     

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Jules Lombart et sa femme Honorine, ont donné leur nom aux deux clochers de l'église, Julius et Onorina, à moins que ce ne soit aux deux cloches... ?

    ☻ Promenade dans le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Le plan du XIIIe du temps de la Bièvre

    Le XIIIe arrondissement social avec Générations 13

    Une balade bien intéressante

    Un grand merci à Anne pour l'avoir organisée et guidée. 


    2 commentaires
  • Pour la reprise - post été - de l'atelier "Petites promenades dans Paris" de Générations 13, Anne-Marie, son animatrice bénévole, avait choisi ce vendredi de nous emmener à la découverte du village de Bercy. Elle nous avait donné rendez-vous au métro Liberté à Charenton-le-Pont.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Comme vous le savez sûrement, plusieurs villages à la périphérie du Paris de 1860 ont été annexés à la capitale à cette date : celui de Bercy, à l'est, en fait partie.

    On voit bien sur cette carte, la partie rouge cernée par le mur des Fermiers Généraux construit à l'aube de la Révolution, si impopulaire auprès des parisiens parce jalonné par 54 bureaux d'octroi ou barrières... et la partie orange qui se termine à l'Enceinte de Thiers construite sous Louis-Philippe (elle était située entre les Maréchaux et le périphérique) permettant à Paris d'absorber tous les villages alentour.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous sommes ici, comme je vous le disais, à Charenton-le-Pont et passons devant l'école Valmy, une école publique construite par Georges Guyon au XIXe siècle. Celui-ci l'avait pourvue d'un clocheton avec sonnerie intégrée pour que ses élèves soient toujours à l'heure ! 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous passons ensuite devant la Chapelle Notre-Dame de Valmy

    La première chapelle du quartier de Valmy est construite en 1913, sur un terrain donnant rue du Général-Chanzy, légèrement à l'est de la chapelle actuelle. En 1963, l'ancienne entreprise de vin Nicolas, dont les terrains s'étendent de part et d'autre de celui de la chapelle, l'échange contre un terrain lui appartenant, légèrement plus à l'ouest. Un entrepôt est alors réaménagé en chapelle.

    En 1996, la chapelle actuelle est construite sur une partie de ce terrain.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Puis, nous longeons l'Atelier d'Arts Plastiques Pierre Soulages, créé en 1995, qui accueille des enfants ainsi que des adultes en offrant à chacun une diversité d’enseignements.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Apparemment, ici on n'imite pas le maître : on dessine en couleur...

    Je plaisante bien sûr !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Les rails de la gare de Lyon toute proche et les tours Duo de Jean Nouvel dont Anne-Marie est accro

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Cette passerelle, appelée Passerelle Valmy, traverse le faisceau ferroviaire de la ligne de Paris-Lyon à Marseille-Saint-Charles.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Elle occupe l'emplacement précédent du parc de l'ancien Château de Bercy appartenant à Charles-Henri Malon marquis de Nointel, intendant des finances sous Louis XIV. Il a été initialement construit en 1658 par François Le Vau, le jeune frère de Louis, que l'on connaît mieux. Inachevé en 1676, sa construction est reprise par Jacques de la Guépière.

    Voici une aquarelle de Christian Benilan (2006) montrant le château et ses jardins vers 1720, jardins dessinés par Le Nôtre qui s'étendaient jusqu'à la Seine comme vous pouvez le constater. Celle-ci était très fluctuante et pouvait causer des inondations...

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Sur cette autre aquarelle de Pierre-Denis Martin (vers 1725-1730), on peut apercevoir le château de Vincennes tout proche en arrière-plan.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Que reste-t-il de cette résidence ?

    De nombreuses boiseries sont réparties au musée des arts décoratifs, dans d’autres hôtels parisiens (comme rue de l’Elysée), français ou même anglais. Une console est au Louvre. La balustrade de la chapelle du château, qui servit de lieu de culte aux habitants de Bercy jusqu’à la construction en 1826 de l’église de la Chambeaudie, est conservée à Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux de Paris. Et un cèdre de son parc a été replanté aux buttes Chaumont.

    En 1861, la partie du parc entre l'actuelle rue de Paris (rue sur laquelle débouche le métro Liberté) et la Seine est vendue par son propriétaire le Comte de Gabriel de Nicolaï pour 10.500.000 Francs à une société présidée par le duc de Morny pour établir des magasins généraux et des entrepôts de vins entre la voie ferrée et le quai de Bercy.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Plusieurs modifications ont eu lieu sur la passerelle initialement construite en 1848. L'actuelle a servi de décor au film Jules et Jim en 1961 lorsque Catherine lance aux deux garçons : « Le terrain me parait excellent, je lance une course de vitesse, le premier qui arrive au bout de la passerelle ».

    Une scène du film Le Samouraï, avec Alain Delon y a aussi été tournée en 1967.

    La bande-annonce de Jules et Jim

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir : si je ne me trompe, il s'agit ici de tout l'espace que l'ancien village de Bercy occupait avant 1860. Au sud du périphérique, c'est maintenant la ville de Charenton-le-Pont.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

     La rue Marius Delcher sur laquelle nous nous trouvons nous conduit à la rue du Petit Château et aux écuries (1713-1714) qui elles, ont résisté aux transformations successives.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Elles se situent à l'intérieur d'une copropriété et ont fière allure !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

     Remarquez, au-dessus du portail la tête de cheval indiquant l'utilisation des lieux.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

     Sur le côté, également une superbe porte d'entrée sculptée d'une scène de chasse

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous rejoignons Paris en traversant le périphérique non sans une pensée pour Jean Nouvel et Anne-Marie... Mon petit doigt m'a dit qu'il allait bientôt y avoir un café en haut de l'une d'elle, peut-être une idée de promenade en vue ?

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Où sommes-nous installées confortablement maintenant, je ne sais plus... mais Anne-Marie a le chic pour trouver des sièges !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    On reconnaît les habituées mais il me semble bien que de nouvelles adhérentes ont aussi participé à cette agréable promenade.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous voici maintenant arrivées au petit cimetière de Bercy, tranquille et ensoleillé dit le panonceau à son entrée (ce jour-ci, c'est le cas) qui comporte un peu plus de 1000 tombes et qui a la particularité d'avoir accueilli les sépultures de certaines familles travaillant dans le commerce du vin, anciens pinardiers (*) et tonneliers.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Voici celle de Louis Gallois, ancien Maire de Bercy, créateur des entrepôts vinicoles.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

     

    (*) Le mot pinardier vient de celui des navires-citernes qui transportaient le vin à l'époque (alors que désormais il est mis en bouteille sur place).

    Le beau temps nous poursuit jusqu'à la grille d'entrée d'une l'ancienne manufacture de tabac. Construite en 1855-1857, elle était utilisée pour la fabrication des cigares de luxe. Cette usine, l'une des 22 que comptait la SEITA (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes) en 1937, a été fermée en 1969 et démolie en 1976 mais heureusement la grille d’entrée de cette manufacture sera conservée. 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    En 1868, un journaliste de la Revue des Deux Mondes y réalise un reportage et décrit les lieux :

    "La manufacture de Reuilly était située jadis hors barrière, mais l’annexion de la banlieue l’a fait entrer dans l’enceinte de Paris. De grands arbres, de vastes terrains verdoyants, l’entourent et lui donnent l’aspect joyeux d’une usine de campagne."

    Les femmes sont nombreuses à travailler dans cette manufacture : pas moins de 200 femmes travaillent 10 heures par jour pour confectionner des cigares à raison d’une moyenne de 100 cigares par jour et par ouvrière.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous passons bientôt devant un immeuble sans grand intérêt si ce n'est d'avoir sur son mur une plaque datant de Louis XV ! Le bornage de Paris était destiné à "contenir" Paris dans ses limites à un moment donné.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    On peut y lire :

    Bornes de Limites du règne de Louis XV de par le Roy

    Défenses expresses sont faites de bâtir depuis les présentes bornes et limites jusqu'au plus prochain village aux peines portées par les déclarations de sa Majesté

    Des années 1724-1726

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Pauvre Louis XV, il doit se retourner dans sa tombe !

    Anne-Marie regarde son plan pour ne pas nous égarer...

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous arrivons, après avoir traversé la rue Nicolai et emprunté la rue de Charenton à cette église du 12e arrondissement située sur une petite place (la place Lachambeaudie du nom de l'écrivain et chansonnier (1806-1872) dans laquelle je ne suis jamais entrée.

    L'occasion fait le larron !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Il s'agit de l'église Notre-Dame de la Nativité (on dit aussi parfois Notre-Dame de Bercy) qui prend pour modèle les basiliques romaines antiques.

    Construite à l'origine en 1823, elle subira de nombreux dommages (détruite sous la Commune de Paris, elle sera reconstruite à l'identique mais inondée par la crue de 1910, en 1944 elle sera touchée par le bombardement des voix de chemin de fer situées juste derrière, et subira même un incendie en 1982...) Elle est restaurée et inscrite aux Monuments Historiques en 1985. 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Des clés ? C'est Saint-Pierre.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Saint- ? Anne-Marie complètera...

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    La nef à plafond plat est suivie d'un chœur peu profond.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Anne-Marie nous montre plusieurs grandes toiles qui sont très difficiles à prendre en photo...

    La résurrection de la fille de Jaïre (Charles de La Fosse - vers 1680) ici avec une curieuse mais belle crucifixion

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    L'Annonciation (Daniel Hallé - 1659)

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Le Christ et la Samaritaine (Jacques Stella - 1640-1645)

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Face à l'église, la caserne des pompiers a belle allure.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    On dirait bien qu'on touche au but, non ?

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous voici maintenant dans la rue de Chablis..., bien jolie avec ses maisonnettes en pierre meulière.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Elle est située à proximité des anciens entrepôts de Bercy naturellement.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Et justement, nous voici arrivées au Parc de Bercy : il a été créé entre 1993 et 1997 et occupe en partie les anciens chais viticoles subsistants du XIXe siècle qui contribuèrent à l'activité du plus grand centre mondial du négoce de vins et de spiritueux à cette époque et furent fermés dans les années 1960.

    La Cinémathèque, vous connaissez bien sûr. Elle était autrefois l'American Center et a été construite selon les plans de Franck Gehry en 1994 : je trouve qu'elle n'a pas vieilli.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Ayant quitté les grandes pelouses situées à côté du POPB (Accor Arena désormais), nous traversons le parc afin de nous diriger vers Bercy-Village.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Le parc, planté de 400 vignes, conserve le souvenir de son passé vinicole.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Voici la Maison du Jardinage : cette belle demeure datant du XIXe siècle est depuis 1997 un havre de paix dédié au jardinage en ville. Partie intégrante du réseau municipal d’écologie urbaine, elle accueille tous les amateurs de jardinage en milieu urbain, du débutant au passionné, mais aussi les porteurs de projet de jardins partagés ou de végétalisation.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Un vrai bonheur que de déambuler dans ce magnifique parc qui a bien poussé depuis que j'y ai mis les pieds il y a quelques années.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    On ne sait de quel côté se tourner tant il est beau de partout !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Quelles sont ces superbes fleurs ? Certaines ont des applications sur leur téléphone pour le savoir, moi non !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Voici tout ce qui reste de l'ancien Petit Château de Bercy. Au XVIIIe siècle plusieurs demeures de plaisance sont bâties le long de la Seine entre Paris et Bercy. Ici se trouvait la "Folie" du duc de Gesvres, acquise en 1708 par le contrôleur général Orry qui prend le nom de Petit-Château pour la distinguer du grand Château de Bercy. En 1809, Monsieur de Chabons, maire de Bercy, achète le Petit-Château pour y constituer un entrepôt qu'il loue à des commerçants en vins. La Ville de Paris acquiert ensuite l’ensemble des entrepôts de Bercy en 1876 et démolit le château du Petit Bercy. Les vestiges du Petit Château dont les murs avaient été intégrés dans la construction des chais ont été découverts rue des Pommiers en 1988 par un négociant.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

     Après la traversée de la rue Joseph Kessel, nous voici arrivés dans le troisième jardin du parc. 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Là se trouvent encore des arbres centenaires qui imposent le respect.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Là aussi le Pavillon du lac dans la mare de laquelle barbotent ces canards.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Tiens, un héron niche ici...

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    En vue des bâtiments de Bercy Village, qui rappellent les anciens chais.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Au XIXème siècle se tenait là “le plus grand marché de vins et spiritueux au monde”. Le Cour Saint-Émilion faisait office d’immense entrepôt et de comptoir de vente de vins, préalablement mis en bouteille non loin de là, à Bercy. Des breuvages acheminés par la Seine directement de l’Yonne, de Bourgogne, d’Algérie, ou par train via la gare de Lyon en provenance du Midi.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous les traverserons rapidement pour rejoindre la rue des pirogues de Bercy. C'est dans cette rue qu'on a découvert des bateaux datant du Néolithique lors des travaux de terrassement du Palais omnisports de Paris-Bercy, 

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    La fouille de 1991-1992 a permis de mettre au jour deux habitats du Néolithique moyen (vers 4500 - 3400 avant J.-C.) et un du Néolithique récent (vers 3000 - 2600 avant J.-C.). Dix pirogues ont été trouvées au pied de ce site ainsi que des poteries, outils, et pointes de flèche. La fouille des sédiments a révélé une occupation presque permanente sur la berge d’un ancien bras de la Seine.

    Plusieurs de ces pirogues sont exposées au musée Carnavalet.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Nous sommes maintenant tout près de l'entrée du Musée des Arts Forains.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Le musée est installé au sein de six anciens chais en pierre meulière où il occupe une surface de 11.400 mètres carrés. Des bustes de clowns en décorent la façade donnant sur la rue des pirogues de Bercy.

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Toutes les bonnes choses ont une fin hélas et la promenade se termine ici !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Marie-France, Marylène et moi avons traîné ensuite au marché gourmand de l'Aveyron qui s'y tenait pour le week-end.

    Voici leurs fameux Gâteaux à la broche

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Et la façon dont ils sont fabriqués

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    J'y ai acheté de l'aligot et des saucisses et on s'est régalés Philippe et moi !

    ☻ Visite guidée du village de Bercy avec Générations13

    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir guidé cette promenade parisienne et à la météo pour nous avoir été favorable...


    1 commentaire
  • Ce vendredi, Anne-Marie Guérin nous a proposé dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris" à Générations 13 une visite guidée dans le 16e arrondissement à la découverte de l'ancien village de Passy. Elle nous avait donné rendez-vous au métro Trocadéro devant le musée de l'Homme.

    Au centre de la place, la statue équestre du Maréchal Foch souleva lors de son installation une polémique : Anne-Marie nous explique que si le maréchal est représenté tête nue, sans son képi règlementaire, c'est à la demande des services des Beaux-Arts pour une question d'orientation : au soleil, le képi aurait assombri le visage du maréchal au risque de dissimuler la fière volonté que devait exprimer son visage.

    Le village de Passy avec Générations 13

    En face du musée, le cimetière de Passy où sont enterrés un certain nombre de personnages célèbres tel que :

    Jean-Louis Barrault et Madeleine Renaud, Tristan Bernard, Francis Bouygues, Ernest Cognacq, Marcel Dassault, Claude Debussy, Benjamin Delessert (dont nous traverserons le boulevard), Michel Droit, Edgar et Lucie Faure, Gabriel Fauré, Loulou Gasté, Maurice Genevoix, Rosemonde Gérard, Virgil Gheorghiu, Jean Giraudoux, Hubert de Givenchy, Pierre-François Pascal Guerlain, Jeanne Hugo (la petite-fille de Victor Hugo et la femme de Jean-Baptiste Charcot mort en mer), Robert Mallet-Stevens, Georges Mandel, Edouard Manet, André Messager, Octave Mirbeau, Berthe Morisot, Jean Patou, François Périer, Gabrielle Charlotte Réju dite "Réjane", Thierry Roland, Jean Servais, Haroun Tazieff...

    Le village de Passy avec Générations 13

     Anne-Marie a prévu de démarrer cette promenade par un petit tour dans les jardins du Trocadéro : nous passons devant la statue de Benjamin Franklin, connu de tous pour être l'inventeur du paratonnerre, mais peut-être moins connu comme homme politique ayant été l'un des Pères fondateurs des Etats-Unis d'Amérique (il a participé à la rédaction de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis).

    Le village de Passy avec Générations 13

    La vie de Benjamin Franklin est en grande partie caractérisée par la volonté d'aider la communauté. Son effigie figure sur le billet de 100 dollars.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Au 25 bis de la rue Benjamin Franklin, Anne-Marie nous montre un immeuble construit en 1903 par les frères Perret. Ces derniers, Auguste et Gustave, se lancent, sous la direction de leur père, dans la construction d'un édifice en béton armé, une nouveauté pour l'époque (jusqu'alors, ce matériau n'était utilisé que pour faire les fondations, le plancher et les escaliers). 

    La parcelle de terrain sur laquelle ils avaient décidé de construire l'immeuble étant très étroite, ils contournent cet inconvénient en inversant la place de la cour intérieure traditionnelle des immeubles haussmanniens : ils la placent au niveau de la façade sur rue, ce qui leur permet d'augmenter le nombre des fenêtres, passant de deux à trois. Le deuxième étage, noble, des immeubles haussmanniens est déplacé au sixième étage. Auguste Perret qui y habitera voulait pouvoir voir au loin, profitant de la hauteur de la colline de Chaillot.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le village de Passy avec Générations 13

     Sur les murs en béton, ils demandent à Alexandre Bigot, grand nom du moment, de poser des céramiques avec un décor floral (photo Passerelles.bnf.fr).

    Le village de Passy avec Générations 13

    A l'angle de la rue Le Tasse et de la rue Benjamin Franklin, un très bel immeuble haussmannien dans lequel habita l'ancien ministre et Académicien Alain Peyrefitte.

    Le village de Passy avec Générations 13

    C'est par la rue Le Tasse, perpendiculaire à la rue Franklin, et bordée de superbes immeubles, que nous rejoignons les jardins du Trocadéro.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le contre-jour empêche de voir la Dame de Fer...

    Le village de Passy avec Générations 13

    Ah..., la voilà !

    Le village de Passy avec Générations 13

    Les jardins du Trocadéro ont été créés pour l'Exposition universelle de 1937.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Un mahonia si je ne me trompe...

    Le village de Passy avec Générations 13

    Anne-Marie potasse sa documentation tandis que le groupe prend du repos.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Elle nous informe que cette porte provient de l'ancien Palais des Tuileries (détruit par un incendie volontaire durant l’insurrection de la Commune en 1871).

    Le village de Passy avec Générations 13

    Revenant sur la rue Benjamin Franklin, au numéro 12, le lycée Saint-Louis-de-Gonzague (souvent appelé "Franklin" en raison de sa localisation) est réputé pour son excellence. Il est fréquenté par des enfants de la haute bourgeoisie de l'ouest parisien. Il doit son nom  à Louis de Gonzague (1568-1591), étudiant jésuite italien mort au service des pestiférés à l'âge de vingt-trois ans. Reconnu saint par l'Eglise en 1726, il est le saint patron de la jeunesse catholique et des personnes atteintes du sida.

    Voici ici sa chapelle

    Le village de Passy avec Générations 13 

    Au bout de la rue, on a encore une belle vue sur la Dame de Fer... 

    Le village de Passy avec Générations 13

    Un peu plus loin, au numéro 8 de la rue Benjamin Franklin, nous passons devant le musée Clémenceau.

    Georges Clémenceau est né le 28 octobre 1841, dans une famille républicaine de Vendée. Après des études de médecine à Nantes, il ouvre un dispensaire à Montmartre, mais se consacre à la politique au lendemain de la chute de l'Empire, après son élection à la mairie du XVIIIe arrondissement. Attiré par le jardin et la vie paisible du quartier, le Tigre, qui ne laissait à personne le soin de tailler ses rosiers, s'installe ici en 1895 pour y demeurer jusqu'à sa mort, le 24 novembre 1929. Son bureau ouvre largement sur le jardin par une baie vitrée donnant sur la tour Eiffel, et la grande table de travail, toujours surchargée de livres et de papiers, porte encore le manuscrit inachevé de "Grandeur et misère d'une victoire".

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le musée est consacré à la vie et au travail du Tigre mais on peut aussi y voir des expositions.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Traversant le boulevard Delessert, nous empruntons la rue de l'Alboni. Benjamin Delessert s'est rendu célèbre sous le Premier Empire en développant la méthode d'extraction du sucre de la betterave inventée par Jean-Baptiste Quéruel et reçoit le titre de Baron d'Empire.

    Le village de Passy avec Générations 13

     Dans le square de l'Alboni voisin, un bel immeuble Art Déco

    Cette voie privée fut construite sur les terrains de l'ancienne propriété du baron Delessert, qui descendait jusqu'à la Seine.

    Le village de Passy avec Générations 13

    C'est au numéro 2 du square de l'Alboni qu'a vécu Jean Nohain. Plusieurs autres personnalités ont habité le square : Nicolas Hulot, Christine Lagarde...

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le square est bordé de beaux immeubles résidentiels, construits entre 1900 et 1930. 

    Léon Nafilyan (1877-1937), l'architecte de cet immeuble (situé au 9-11) construit en 1930 dans le style Art-Déco, y résida.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Pas laid non plus celui-ci, dans un tout autre style, situé au numéro 8...

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le square de l'Alboni prend fin dans la rue du même nom et nous voici arrivés au métro Passy, un peu choqués par l'agression dont a été la victime Marylène tout de même... On se souviendra longtemps de cette petite balade dans les beaux quartiers !

    Le village de Passy avec Générations 13

    Anne-Marie resitue la promenade.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le village de Passy fait partie des villages situés entre le mur des Fermiers Généraux et l'enceinte de Thiers qui ont été annexés par la capitale en 1860 au moment des grands travaux du baron Haussmann.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le village de Passy, dépendant du hameau d’Auteuil, apparaît pour la première fois en 1250 sous le nom de "Paciacum" (nom d’un ancien domaine gallo-romain) : pour cause de "lapins" ses habitants avaient obtenus de Charles V l'autorisation d'enclore leur jardins pour les protéger des ces envahissants petits rongeurs et de les chasser. Passy fut érigé en seigneurie au XVème siècle.

    Jolie cette enfilade du viaduc du métro aérien dont le rez-de-chaussée est éclairé la nuit par des lanternes.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Oui, des lanternes, mais pas n'importe lesquelles : celles-ci sont surmontées de la couronne royale. Anne-Marie nous explique que la ligne 6 (celle-ci) et la ligne 2 entourent Paris au niveau du mur des Fermiers Généraux. C'est pour rappeler cette "couronne" qui entoure la capitale qu'il y a une couronne au-dessus des lampadaires. 

    Le village de Passy avec Générations 13

    Chemin faisant, on s'aperçoit qu'on est descendus pas mal, en témoigne cet escalier qui n'est pas le seul que nous rencontrerons : le village de Passy descend en pente douce vers la Seine.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Il est lié (tout comme l'était aussi le village de Charonne que nous avons visité le mois dernier) à la culture de la vigne depuis des temps immémoriaux. A l'origine, ce sont les moines de l'ordre des Minimes qui se sont installés là, en 1493. La vigne y poussait bien et la vue était splendide. Ont suivi les riches bourgeois et aristocrates, qui ont emménagé pour les mêmes raisons. C'est ainsi que Passy devint huppé et l'est encore à ce jour.

    Le musée du vin est le témoin de ce passé. Il est situé au numéro 5 du Square Charles Dickens, à deux pas du métro Passy.

    Le village de Passy avec Générations 13 

    Le village de Passy avec Générations 13 

    Le village de Passy avec Générations 13

    Dans sa cour, une vigne qui a une longue histoire

    Le village de Passy avec Générations 13

    C'est la ville de Maribor en république de Slovénie qui a offert ce cep de vigne, issu de la plus vieille vigne au monde (elle donne des raisins depuis plus de 400 ans à Maribor) au musée du vin en 2006. 

    Le village de Passy avec Générations 13

    On parle de vin, c'est bien beau tout ça mais à Passy il est aussi question d'eau : pour preuve cette plaque de rue "Rue des Eaux" apposée sur le mur de cet immeuble Ar-Déco aux fort jolis balcons de fer forgé en écaille de poissons.

    Le village de Passy avec Générations 13

    C'est au niveau du Parc de Passy, fermé pour cause de risque de tempête, qu'Anne-Marie nous parle justement des eaux de Passy. C'étaient au XVIIIe siècle les eaux de France les plus réputées.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Vers 1657, en ouvrant le passage des Eaux qui grimpe sur la colline, on découvrit une source. Analysée en 1667 par M. Duclos, de l’Académie des Sciences, cette eau fut déclarée bonne pour les intempéries chaudes des viscères, puis recommandée comme remède à la stérilité des femmes. Étant gratuite, elle eut peu de succès. En 1720, l’abbé Le Ragois, qui fut aumônier de la marquise de Maintenon (décédée en 1719), vient s’installer à proximité du passage des Eaux et découvre plusieurs sources dans son parc. Après analyse, il est constaté que ces eaux « contiennent du fer, un peu de sel catartique & de la terre absorbante. » Un traité sur les eaux minérales publié en 1775 précise :

    « Les Eaux de Passy sont toniques, incisives, diurétiques, laxatives : elles lèvent les obstructions, guérissent les hémorragies qui en dépendent, de même que celles qui proviennent du relâchement des vaisseaux. Ces Eaux sont propres aux inappétences, aux dégoûts : elles remédient à la lenteur des digestions, aux appétits absurdes & irréguliers, aux pâles couleurs, &c. »

    L’abbé Le Ragois comprend vite l’intérêt qu’il peut tirer de la création d’un établissement thermal. Mais son voisin situé plus bas, le sieur Guichou, marchand d’étoffes de soie rue Saint-Honoré, trouve le moyen d’attirer ces eaux chez lui ; suite à un procès il est condamné à vendre son terrain à l’abbé qui dispose ainsi d’un large terrain pour créer un grand établissement avec salles de jeux, de bal, théâtre, jardins, et même un restaurant où les médecins étaient servis gratuitement. C’est un grand succès ; bourgeois de Paris et aristocrates se précipitent. On y verra Rousseau, Benjamin Franklin, … On y joue, on y chante, on assiste à des spectacles et on discute parfois fort tard après le souper.

    L'établissement des Eaux de Passy vers 1880

    Le village de Passy avec Générations 13

    Par héritages successifs l’établissement appartient à madame de Pouilly, nièce de l’abbé, puis à M. Belamy, oncle de cette dernière, qui le transmet à son gendre Guillaume Le Veillard, ami de Benjamin Franklin, enfin passe dans les mains de la famille Delessert.

    À la fin du XIXe siècle, la baronne Bartholdi, héritière des Delessert, décide généreusement de ne plus faire payer cette eau si précieuse pour les curistes ; hélas il semble bien que la suppression du prix entraîne la perte de toutes les vertus de ces eaux, et l’établissement ferme bientôt. Par la suite les sources tarirent. Plus tard les lieux seront occupés par le ministère de l’Urbanisme et du Logement, puis par celui de l’Équipement, du Logement, des Transports et de la Mer. À la fin du XXe siècle, cet emplacement sera loti.

    Et encore un escalier, un !

    Le village de Passy avec Générations 13

    Nous voici maintenant arrivés au niveau de la rue d'Ankara où se trouve, tout naturellement, l'ambassade de Turquie.

    Le village de Passy avec Générations 13

    A l'angle avec l'avenue Marcel Proust, à l'arrière, on peut voir un enchevêtrement d'immeubles s'étageant à flanc de coteaux.

    Le village de Passy avec Générations 13

    L'ambassade est installée en lieu et place de l'ancien Hôtel particulier de la princesse de Lamballe, amie et confidente de la reine Marie-Antoinette.

    Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe par Elisabeth Vigée Le Brun (1782)

    Le village de Passy avec Générations 13

    Sur la grille donnant sur le pavillon du gardien, le croissant et l'étoile turques signalent la présence de l'ambassade. Ce lieu fut aussi autrefois la Clinique du Docteur Blanche, une maison de repos pour les patients souffrant de troubles mentaux que fréquentèrent Gérard de Nerval, Fromental Halévy, Charles Gounod, Théo Van Gogh et Guy de Maupassant.

    Le village de Passy avec Générations 13

    A l'entrée de la propriété la mairie de Paris a apposé une plaque à la mémoire de Marie-Thérèse Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Les circonstances de son décès, pour ne pas dire de son assassinat, sont particulièrement horribles. Elles sont rapportées dans ces termes dans le Dictionnaire historique des rues de Paris de Jacques Hillairet : 

    « Un perruquier du nom de Charlat, tambour des volontaires, lui ôta son bonnet du bout de sa pique et la blessa légèrement, tandis qu'un autre égorgeur lui jetait une bûche dans les reins. La princesse tomba et fut criblée de coups. On lui ôta ses vêtements ; elle resta ainsi près de deux heures exposée, nue, à la risée lubrique de la foule. On la traîna ensuite jusqu'à la borne située à l'angle des rues du Roi-de-Sicile et des Ballets, sur laquelle on appuya sa tête qu'un nommé Grison scia avec son couteau et mit au bout de sa pique. Le perruquier Charlat lui ouvrit la poitrine, lui arracha le cœur qu'il plaça au bout de son sabre, tandis que suivirent d'autres mutilations obscènes et sanguinaires ».

    On raconte que, tandis que sa tête est promenée au bout d’une pique jusqu’à la tour du Temple où elle est agitée devant les fenêtres de l'appartement de Marie-Antoinette qui s'évanouit, son corps est transporté sur des kilomètres, profané, jusqu’au comité civil de la section des Quinze-Vingts. Enfin, la tête est portée à son tour par un garçon boucher nommé Allaigre au comité, à sept heures du soir, après avoir été repoudrée, afin d’être « inhumée auprès du corps » dans une tombe du cimetière des Enfants-Trouvés. Quelques heures plus tard, le duc de Penthièvre dépêche son fidèle valet Fortaire pour tenter de retrouver sa dépouille, en vain.

    La mort de la princesse de Lamballe peinte en 1908 par Léon-Maxime Faivre

    Le village de Passy avec Générations 13

    Qu'on est bien dans la France d'aujourd'hui !

    Mais je rêve ! C'est ça Paris ?

    Eh oui, nous sommes ici dans l'ancien village de Passy et ici commence la rue Berton, un étroit sentier entièrement pavé se faufilant entre de hauts murs aveugles.

    Le village de Passy avec Générations 13

     La végétation se sent reine ici ! En bonnes randonneuses, nous avons mis les chaussures ad hoc heureusement. 

    Le village de Passy avec Générations 13

    De place en place des chasse-roues comme celui-ci : ils évitaient autrefois aux roues des charrettes cerclées de fer d'endommager les murs des propriétés.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le groupe passe devant l'entrée secondaire de la maison où Balzac habita entre 1840 et 1847, sous le nom de "Monsieur Breugnol", un pseudonyme qu'il avait pris pour échapper à ses créanciers. Cette issue donnant sur la rue Berton lui sauva plus d'une fois la mise !

    Le village de Passy avec Générations 13

    On aperçoit au fond l'immeuble de la rue Raynouard faisant face à l'entrée principale de la maison de Balzac.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Près du porche, une borne date de 1731 : il est écrit sur la plaque de marbre qu'elle servait à délimiter les seigneuries d'Auteuil et de Passy mais il paraîtrait que ce soit faux. Elle s'appelait autrefois la rue du Roc.

    Serait-ce de celui-ci qu'il s'agit... ?

    Le village de Passy avec Générations 13

    Un peu plus loin, un escalier dont Guillaume Apollinaire dira qu'il est "très étroit et très raide" permet d'accéder à la rue Raynouard.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Cet immeuble, considéré de nos jours comme un joyau architectural, situé au numéro  51-55 a été créé et a été le lieu de vie d'Auguste Perret dont Anne-Marie vous a déjà parlé. Il est actuellement le siège de l'Union internationale des architectes.

     

    Le village de Passy avec Générations 13

    Au numéro 47, se trouve l'entrée principale de l'ancienne maison où Balzac écrivit plusieurs de ses meilleurs romans. Il lui a été adjoint un musée où l'on peut voir ses appartements, des portraits de l'artiste et des personnages de La Comédie Humaine, mais aussi des peintures, dessins et gravures, car il était amateur d'art. On peut découvrir également du mobilier, des objets, et son cabinet de travail resté intact.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Naturellement, même si Balzac jouissait à son époque d'une belle vue sur la Seine, la tour Eiffel n'est arrivée que plus tard !

    Le village de Passy avec Générations 13

    Redescendant la rue Raynouard, nous passons devant un immeuble qui porte une "pelle Stark" : à cet emplacement, s’élevait au 18e siècle une vaste propriété comprenant un élégant hôtel particulier, l’Hôtel de Valentinois, sis dans un parc d’environ quatre hectares, et comprenant divers bâtiments, dont une orangerie et un petit pavillon.

    Le village de Passy avec Générations 13

    L'Hôtel de Valentinois peint depuis l'actuelle rue Raynouard dans les années 1770 par Alexis-Nicolas Pérignon. (Musée Carnavalet)

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le potager de l'Hôtel de Valentinois en 1780 par Alexis-Nicolas Pérignon
    (National Gallery of Art - Washington)

    Le village de Passy avec Générations 13

    C’est dans ce cadre enchanteur que vécut, de 1777 à 1785, Benjamin Franklin, qui fut représentant spécial puis premier Ambassadeur de l’histoire des Etats-Unis en France. Il y reçut de nombreux visiteurs : Turgot, Buffon, d’Alembert, Condorcet, Malesherbes, La Rochefoucauld, Mirabeau, et bien sûr Beaumarchais, chargé d’acheminer l’aide financière aux Insurgés américains. C’est également à Passy que Franklin rencontra plusieurs fois le jeune Marquis de La Fayette, avant son départ pour l’Amérique.

    Un médaillon représentant Benjamin Franklin, apposé à l'angle de l'immeuble, signale qu'il fit installer ici le premier paratonnerre construit en France.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Nous traversons maintenant la rue des Vignes qui témoigne du passé viticole de Passy.  Jusque son annexion en 1860, Passy était un village peuplé de cultivateurs, de vignerons et de carriers. Les vignes occupaient près d’1/4 de la commune en 1789.

    André Chénier fut arrêté le 7 mars 1794 tout près de la rue des Vignes, rue Bois-le-Vent, alors qu'il était chez des amis. Impliqué dans une affaire qui permettait à la justice de l'époque d’exécuter les suspects sans les entendre, il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, pour avoir "recelé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne" (il s'agissait "d'acheter" les votes de Conventionnels pendant le procès de Louis XVI). Fouquier-Tinville s'adressera à lui pendant son procès en lui disant la phrase suivante : "La République n'a pas besoin de poète". André Chénier est guillotiné le 7 thermidor (23 juillet).

    Le village de Passy avec Générations 13

    La rue des marronniers porte ce nom car elle a remplacé une allée plantée de marronniers qui dépendait de l'ancien parc du Château de Passy.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Et le Château de Passy me direz-vous, qu'en est-il ?

    Hélas, trois fois hélas, il n'en reste que cette plaque apposée sur le mur de l'un des immeubles actuels.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Autrefois, c'était ça !

    Le village de Passy avec Générations 13

    Passy et Chaillot vus depuis la plaine de Grenelle
    (Charles-Léopold Gervenbroeck -1743)

    Il y a d'ailleurs sur cette toile plusieurs châteaux ou hôtels particuliers en enfilade. Au premier plan, le Château de Passy, puis l'Hôtel de Lamballe (le bâtiment en rouge sur le tableau) devant l'Hôtel de Valentinois...

    Le village de Passy avec Générations 13

    Le village de Passy avec Générations 13

    Dans la rue de l'annonciation, l'actuelle église de Passy, Notre-Dame de Grâce.

    Le village de Passy avec Générations 13

    La population de Passy dépendait autrefois de la paroisse d’Auteuil, qui était assez éloignée. Aussi, en 1666, Claude Chahu, Conseiller du Roi, Trésorier Général des Finances et seigneur de Passy, obtint de l’archevêque de Paris la faveur d’ériger une chapelle qui fut Notre-Dame de Grâce : en 1672 le village de Passy était érigé en paroisse distincte et indépendante.

    Voici tout ce qui reste de la chapelle Notre-Dame de Grâce, son clocher.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Entrée de la galerie marchande Passyplaza au 53 rue de l'Annonciation

    Le village de Passy avec Générations 13

    Dans une cour..., un atelier d'artiste : c'est celui de Sarah Lavoine

    Le village de Passy avec Générations 13

    La rue de l'Annonciation est une rue très animée et commerçante.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Dans la rue Lekain voisine, Anne-Marie nous montre l'emplacement de l'ancien cimetière de Passy qui a été déplacé en 1802 sur la place du Trocadéro.

    Le village de Passy avec Générations 13

    A l'angle de la rue Lekain et de la rue de l'Annonciation, une boutique qui chatouille les papilles : "Aux merveilleux de Fred", cette pâtisserie artisanale française (qui est installée dans le monde entier) a établi ici l'une de ses succursales. Elle met à l'honneur les spécialités traditionnelles des Flandres.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Voici les "Merveilleux" individuels : ils sont composés de meringue et de crème fouettée au chocolat enrobée de copeaux de chocolat noir.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Appétissantes également ces brioches au chocolat, fabriquées sous les yeux des passants, non ?

    Le village de Passy avec Générations 13

    Ici se termine notre promenade : nous voici arrivés à la rue de Passy, l'artère principale du village.

    Le village de Passy avec Générations 13

    Anne-Marie nous montrer ici l'arrivée d'un train dans l'ancienne gare de Passy.

    La ligne d'Auteuil, longue de sept kilomètres, fut la seconde étape, (après l'établissement de la ligne de ceinture sur la rive droite et avant la construction de la ceinture rive gauche), de la réalisation d'un chemin de fer qui devait à terme faire le tour complet de Paris et permettre, entre autres, de relier entre elles les grandes gares parisiennes.

    Le village de Passy avec Générations 13

    L’ancienne gare de Passy, reconvertie en restaurant et située à l’angle du boulevard
    de Beauséjour et de la chaussée de la Muette, est de nos jours superbement conservée. Aucun ajout ne vient en perturber l’esthétique.

    Le village de Passy avec Générations 13

    La boucle est bouclée : un grand merci à Anne-Marie pour cette après-midi de dépaysement. J'ai encore une fois appris beaucoup de choses en suivant sa promenade.


    2 commentaires
  • Au mois d'avril, Anne-Marie Guérin, la présidente de notre association, a organisé dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris" une sortie dans le 20ème arrondissement intitulée "Le village de Charonne". J'ai doublé cette promenade une semaine après avec d'autres adhérents après avoir potassé ses notes et complété mes recherches sur le net car je n'étais jamais allée dans ce quartier de la capitale, aussi bizarre que ça puisse paraître.

    A la sortie du métro Porte de Bagnolet, une dizaine d'adhérents a répondu à l'invitation d'Anne-Marie. Même chose à peu près lors de ma propre sortie.

    Ces petits nombres permettent de meilleures conditions de visite.

    le village de Charonne avec Générations 13

    Anne-Marie nous présente tout d'abord un plan de Paris datant de 1860 montrant l'annexion des villages environnant le Paris préexistant aux grands travaux d'Haussmann. C'est ainsi qu'est né le 20ème arrondissement, issu du rattachement des villages de Charonne et de Belleville à la capitale. 

    En rouge, le Paris circonscrit par le mur des Fermiers Généraux, en orange les agrandissements sous Haussmann allant jusqu'à l'enceinte de Thiers : c'est le Paris d'aujourd'hui. Lors de son annexion en 1860, le village de Charonne - dont on ne connaît pas l'origine du nom - comptait quinze mille habitants.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Une dizaine d'années plus tard, le village de Charonne est le théâtre de violents affrontements lors de la Commune de 1871, en particulier le 28 mai lors d'un ultime et sanglant épisode. Les derniers insurgés se sont retranchés dans le cimetière du Père-Lachaise (en blanc sur le plan). Les "Versaillais" les attaquent bientôt et une lutte féroce se livre parmi les tombes. Le lendemain à l'aube, les survivants sont fusillés contre le mur d'enceinte. Une large tranchée, ouverte sur place, reçoit les corps : c'est le mur des fédérés.

    Selon la tradition, vers 430, Saint Germain, alors évêque d'Auxerre, aurait rencontré sur les coteaux de Charonne une jeune fille de Nanterre, âgée d'environ 10 ans, qu'il consacre à Dieu. Geneviève, c'est son nom, se distinguera dix-sept ans plus tard en défendant Paris contre les Huns d'Atila : elle deviendra la patronne de Paris.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Notre promenade commence au niveau du boulevard Mortier que nous empruntons pour rejoindre "La campagne à Paris", une cité ouvrière mise en œuvre par une société coopérative créée en 1908.

    Des petites maisons poussent sur les gravats des percées haussmanniennes des avenues de la République et Gambetta à l'emplacement d'une ancienne carrière de gypse. La cité ouvrière est achevée en 1926. Malgré l'intervention de différents architectes, l'ensemble présente une certaine unité.

    Cela permet à la classe ouvrière (ouvriers, fonctionnaires, employés à faibles revenus) d'accéder à la propriété via une centaine de pavillons construits spécialement pour eux et proposés à des prix abordables.

    le village de Charonne avec Générations 13

     Tiens... Quelqu'un que je connais !

    le village de Charonne avec Générations 13

    C'est à l'angle de la rue Irénée Blanc et de la rue Jules Siegfried qu'a été tourné le film "Le petit Nicolas" réunissant à l'écran Kad Merad et Valérie Lemercier.

    le village de Charonne avec Générations 13

    La maison n'a pas changé...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    De nos jours, il semble que le stationnement y soit maintenant interdit.

    le village de Charonne avec Générations 13

    Il parait que François Hollande et Julie Gayet y ont acheté une maison de 150 mètres carrés sur trois étages, agrémentée d'un jardin arboré, à l'abri des regards indiscrets cette fois-ci. C'est Closer qui le dit...

    Peut-être celle de cette photo !!!

    le village de Charonne avec Générations 13

    Nous quittons ce charmant quartier - véritable havre de paix - en empruntant l'un des nombreux escaliers qui le font communiquer avec le reste du quartier.

    le village de Charonne avec Générations 13

    La place Edith Piaf n'est qu'à deux pas : on y trouve une statue en bronze - de Lisbeth Delisle - de la célèbre chanteuse dans une posture bien connue.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Nous nous retrouvons ensuite toujours sur la même place autour d'un transformateur EDF sur lequel est fixée une autre sculpture - du belge Michel Devillers - qui rend hommage à la "môme". La légende veut que la chanteuse ait vu le jour sous un lampadaire de la rue de Belleville même si en réalité elle serait née à l'hôpital Tenon.

    On peut y trouver les dates d'Edith Piaf (1915-1963) et une dédicace de Jean Cocteau : "Elle est inimitable. Il n'y a jamais eu d'Edith Piaf, il n'y en aura plus jamais."

    le village de Charonne avec Générations 13

    Une petite boîte à musique permet d'écouter "La vie en rose" et, contrairement à celle de la maison de Brassens dans l'impasse Florimond, elle fonctionne !

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Ecoutez Edith Piaf...

    Nous nous dirigeons maintenant en direction du Jardin de l'Hospice Debrousse et passons devant ces immeubles (Art Déco, me semble-t-il).

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Anne-Marie nous explique qu'il y avait autrefois des vignes à Charonne, en témoigne la rue des Vignoles (vignobles sans le b). L'enceinte des fermiers généraux était en effet une enceinte à caractère financier : il y avait là des octrois où l'on payait des taxes sur les marchandises entrant dans la ville, ce qui régulait un peu le nombre de tavernes de la capitale.

    C'est la raison pour laquelle s'établirent ici des guinguettes (à Charonne, Belleville et Ménilmontant) qui étaient de l'autre côté de la barrière. Par ailleurs, on dit que le vin de Charonne n'était pas fameux, juste bon à faire du vin de messe !

    Il y avait aussi un château à Charonne, le château de Bagnolet : construit pour Marie de Bourbon-Condé (1606-1692), il fut remanié à la fin du XVIème siècle pour Martin de Bragelongne, Prévôt des marchands de Paris, mais fut détruit en 1856 après être passé entre plusieurs mains.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    En 1719, la duchesse d'Orléans, fille naturelle de Louis XIV et de Madame de Montespan et épouse du Régent, acquiert le château et fait édifier vers 1734 des pavillons de repos appelés "folies" tel que celui-là.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le Pavillon de l'Hermitage est le seul vestige du Château de Bagnolet. Il n'est visitable qu'aux Journées du Patrimoine. Le nom du pavillon ne vient pas du fait qu'il était retiré mais plutôt de son intérieur recouvert de peintures murales en grisaille représentant des ermites en méditation.

    Merci Marylène pour la photo...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le groupe du 22 avril devant le Pavillon

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Anne-Marie nous parle de deux événements liés à Charonne.

    Le complot du 21 janvier 1793 : sous la révolution, ce pavillon appartint au Baron de Batz, député à l'Assemblée constituante et contre-révolutionnaire français qui a comploté pour faire évader Louis XVI sur le trajet qui le menait de la prison du Temple à l'échafaud dans le quartier de Bonne-Nouvelle : plusieurs de ses amis ont été guillotinés tandis que lui a réussi à échapper aux révolutionnaires.

    Le massacre de Charonne du 8 février 1962

    Nous sommes en pleine guerre d'Algérie, rappelez-vous...

    La manifestation contre l'OAS (l'Organisation de l'Armée Secrète militant pour que l'Algérie reste française) organisée par le Parti communiste français est violemment réprimée à la station de métro Charonne. Le mot d'ordre de la CGT et de la CFTC était "tous en masse à 18h30 à la Bastille". La manifestation ayant été interdite, le préfet de police de l'époque, Maurice Papon, décide de la réprimer avec l'accord du ministre de l'intérieur, Roger Frey.

    La version officielle, c'est que les manifestants qui essaient de se réfugier dans la bouche de la station de métro se heurtent à la grille du métro qui était fermée, trouvant ainsi la mort piétinés. La réalité est toute autre : les policiers poursuivent les manifestants dans la station en leur lançant des grilles d'arbre et des bancs.

    Huit personnes trouvent la mort ainsi qu'un neuvième qui décède à l'hôpital des suites de ses blessures.

    Une plaque commémorative de l'événement, à l'intérieur de la station Charonne, est fleurie chaque année lors de la date anniversaire par la CGT, le PCF et l'Association nationale pour la protection de la mémoire des victimes de l'OAS.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le 8 février 2007, quarante-cinq ans après les faits, le carrefour à l'intersection de la rue de Charonne et du boulevard Voltaire a été nommé place du 8 février 1962 par Bertrand Delanoë, maire de Paris.

    Les victimes de la manifestation sont enterrées dans le cimetière du Père-Lachaise près du mur des fédérés, dans le secteur où se trouvent les tombes des dirigeants du Parti communiste français.

    Une foule de 500.000 à 1.000.000 de personnes suivra leur inhumation.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le 8 février 2022, le Président de la République a fait déposer une gerbe de fleurs par le Préfet de Police à l'occasion du 60ème anniversaire du massacre lors d'une cérémonie au Père-Lachaise.

    Lény Escudéro a écrit, en 1968, la superbe chanson "Je t'attends à Charonne", dédiée aux victimes.

    L'affaire est évoquée aussi dans une scène du film "Diabolo menthe" (1977) où le professeur d'Histoire essaie d'intéresser ses élèves qui baillent aux corneilles à l'écoute de son cours sur la Convention en donnant la parole à l'une d'entre elles qui a vécu cette triste actualité.

    Cliquez ICI pour voir le passage correspondant.

     Au sortir du jardin, nous empruntons la rue de Bagnolet et, aux numéros 134-136, Anne-Marie nous fait remarquer ces curieux escaliers à double volée qui font accéder aux perrons surélevés de deux maisons : la rue passait autrefois à cette hauteur jusqu'en 1847, date à laquelle on la creusa pour que les maraîchers et les charrettes chargées de pierres destinées aux chantiers des fortifications de Thiers de retour sur Paris gravissent plus facilement la pente. 

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Nous voici arrivés devant l'église Saint-Germain de Charonne qui se trouve située, elle aussi, en haut d'une volée d'escaliers créés probablement à la même époque.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Elle n'a pas toujours été comme ça, en témoigne cette gravure datant de 1830.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    L'église s'est rendue célèbre dans la dernière scène du film "Les tontons flingueurs" - le mariage -, où l'on voit l'environnement (le quartier Saint-Blaise) ainsi que l'intérieur de l'église dans la scène des tontons agenouillés sur des prie-Dieu pendant que la voiture de la bande rivale explose...

     Le village de Charonne avec Générations 13

    Il y a un paquet de répliques cultes dans ce film...

    "Les cons, ça ose tout, c'est même à ça qu'on les reconnaît". (Fernand Naudin/Lino Ventura)

    "Patricia, mon petit, je ne voudrais pas paraître vieux jeu ni encore moins grossier. L'homme de la Pampa parfois rude reste toujours courtois mais la vérité m'oblige à te le dire, ton Antoine commence à me les briser menu". (Fernand Naudin/Lino Ventura)

    "Vous avez beau dire, y'a pas seulement d'la pomme, y a aut'chose... Ca serait pas des fois de la betterave ?". (Paul Volfoni/Jean Lefebvre)

    A gauche de l'église, l'entrée du cimetière qui compte 650 tombes.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    L'église Saint-Germain de Charonne est la seule avec Saint-Pierre de Montmartre a posséder encore un tel cimetière attenant.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Tout de suite à gauche, le mur des Fédérés rend hommage aux morts de la Commune de Paris en 1871.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Vue générale sur le cimetière et l'église Saint-Germain

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Parmi les tombes, certaines sont celles de personnages célèbres.

    Celle-ci est celle de Josette Malraux et de ses deux fils. La femme d'André Malraux a été happée par une train en 1944 et ses deux fils sont décédés dans le même accident de voiture en 1961...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Au fond du cimetière, un curieux monument : cet enclos est celui de François Bègue dit le Père Magloire.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    A qui voulait bien l'entendre, et ils furent nombreux, François Bègue racontait qu'il avait été le secrétaire de Robespierre et qu'il avait échappé in extremis au 9 Thermidor qui entraîna la chute de l'incorruptible. N'avait-il pas aussi créé une superbe rose ?

    Tout ceci n'est que le fruit de l'imagination débordante du personnage. Peintre en bâtiment, ou serrurier, et aussi un peu rebouteux, il avait accumulé une fortune des plus rondelettes qui lui permit d'acheter cet emplacement en 1833 et d'y faire édifier ce monument avec des matériaux de récupération.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    On trouve aussi non loin de là la tombe de Pierre Blanchar, acteur et metteur en scène français qui a notamment joué aux côtés de Michèle Morgan dans le film de Jean Delannoix "La symphonie pastorale" en 1946 récompensé par la première Palme d'or au Festival de Cannes.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    En sortant du cimetière, on passe aussi devant la tombe de Robert Brasillach.

    Le voici peu avant son exécution

    Ecrivain, journaliste - patron de "Je suis partout" - et polémiste, il était également collaborateur et a été fusillé au fort de Montrouge à la libération malgré la démarche de François Mauriac auprès du Général de Gaulle. L'église et son cimetière sont longuement décrits dans l'un de ses livres "Les sept couleurs".

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Avant de quitter le cimetière, une photo amusante : ce chat était déjà présent le 15 avril ! C'est un habitué du cimetière... Il faut dire qu'il y est régulièrement nourri.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    A l'angle de la rue des Pyrénées et de la rue de Bagnolet se trouve une "pelle" Stark intitulée "Casque d'or" dont on reparlera plus tard.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Idem de l'ancienne gare de la Petite Ceinture et de ses rails désormais désaffectés que nous croisons rue de Bagnolet. La Flèche d'Or est un lieu entre salle de concert, bar et lieu de convivialité.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Pour l'instant, place à la visite du quartier Saint-Blaise

    La rue Saint-Blaise fait juste face à l'église Saint-Germain et nous allons la descendre jusqu'au bout non sans nous retourner pour profiter de la jolie vue sur l'église (photo "parisianavores.paris").

     Voyez comme elle est joliment décorée de jardinières fleuries !

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Celle-ci m'a bien plu...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Petit arrêt devant ce magasin qui vend des Panamas

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Vue sur une superbe cour intérieure

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Beaucoup de Street Art dans la rue Saint-Blaise

    Celui-ci est de Thomas (@loup-y-es-tu)

    Mais que regarde ce loup et ce petit chaperon rouge... ?

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Ce petit personnage qui dit un mot que je n'ose pas transcrire...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Pas mal aussi cette adolescente avec sa plume et son chien...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Sur cette place appelée Place des Grès (son nom fait référence à un ancien dépôt de pavés de grès de Fontainebleau), se trouvait au Moyen-Age le poteau de justice (ou pilori) des seigneurs de Charonne. Il était doté d'un carcan d'infamie auquel on attachait les condamnés pour les livrer à la vindicte populaire.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Tout est dit !

    Le village de Charonne avec Générations 13

    En continuant un peu plus bas la rue Saint-Blaise, un joli portail datant du XVIIIème siècle orne l'entrée d'une copropriété récemment rénovée.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Etrange mais heureuse association...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Empruntant maintenant la rue Vitruve au niveau de la place des Grès, nous passons devant une plaque signalant que Barbara a habité cet immeuble entre 1946 et 1959. On peut y lire : "Et faire jouer la transparence au fond d'une cour aux murs gris où l'aube aurait enfin sa chance", un texte issu de sa chanson "Perlimpinpin". Je l'avais oubliée...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Angle rue Vitruve et rue Albert Marquet : regardez la Salamandre ! (le square du même nom n'est pas loin).

    Le village de Charonne avec Générations 13

    La plaque dit ceci : "On raconte dans la légende qu'une salamandre après être passée par le square où elle aurait laissé une longue trace, se serait dirigée vers la rue Albert Marquet et s'arrêta pour se reposer dans un coin de la rue Vitruve..."

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Je vous avais parlé de la rue des Vignoles au début de ce post, et bien nous y sommes arrivés. Ce joli nom évoque en effet la culture de la vigne, autrefois l'une des activités principales des habitants de l'actuel 20ème arrondissement et, tout particulièrement, du coteau de Charonne prédisposé à la viticulture par son exposition et la composition de son sol. Les grandes abbayes parisiennes y possédèrent très tôt vignes et pressoirs, qui leur procuraient le vin nécessaire à la célébration de la messe.

    Plus tard, ces coteaux produisirent un vin aigrelet, appelé "guinguet" (d'où la désignation des lieux où on le buvait comme "guinguettes").

    Cette rue est traversée par d'innombrables petites impasses aux noms évocateurs. Celle-ci, l'impasse Satan, voisine avec le passage Dieu mais il y a aussi l'impasse de la Confiance, l'impasse des Souhaits ou encore l'impasse Poule...

    Le village de Charonne avec Générations 13

    L'impasse des Vignoles

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Avouez qu'on oublie qu'on est en plein Paris ici.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    La rue de la Réunion que l'on croise un peu plus bas doit son nom au fait qu'ici les habitants des villages de Charonne et d'Avron pouvaient s'y rencontrer puisqu'ils étaient voisins.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Nous passons rapidement au large de l'église Saint-Jean-Bosco, de style Art déco. Il faudra que je retourne la visiter car cela en vaut sûrement la peine.

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Anne-Marie a prévu de faire une pause dans le Jardin Casque d'Or voisin où elle nous parle de la petite ceinture et de l'histoire de Casque d'Or.

    ► La Petite Ceinture

    La ligne de la petite ceinture de Paris, communément désignée sous le nom de "Petite Ceinture", est une ligne de chemin de fer à double voie de 32 kilomètres de longueur encerclant Paris à l'intérieur des boulevards des Maréchaux. Bien que faisant toujours partie du réseau ferré national, elle est aujourd'hui inutilisée sur la majeure partie de son parcours. Ouverte par tronçons de 1852 à 1869, la Petite Ceinture permet tout d'abord aux trains de marchandises de contourner Paris : ses embranchements avec toutes les grandes lignes évitent un trajet jusqu'aux gares terminus. À partir de 1862, elle absorbe la ligne d'Auteuil dans sa partie occidentale et s'ouvre aux voyageurs. Elle offre ainsi aux ouvriers, pour un tarif modéré, un service circulaire à travers les quartiers périphériques de la capitale, où les travaux d'Haussmann les ont relégués.

    Après un apogée du trafic atteignant 38 millions de voyageurs lors de l'exposition universelle de 1900, les Parisiens délaissent de plus en plus la Petite Ceinture. Ses fréquences insuffisantes, l'espacement entre les gares, leurs équipements vieillots et leur accès parfois malaisé rebutent. Elle subit en outre la concurrence du métropolitain et de l'autobus, nouveaux moyens de transport mieux adaptés aux besoins urbains. Elle ferme définitivement aux voyageurs le 23 juillet 1934. Son trafic est aussitôt repris par une ligne d'autobus homonyme nommée « PC ». Seuls circulent encore, de nuit, quelques trains de grandes lignes. Le transport des voyageurs parisiens est maintenu sur une partie de la ligne d'Auteuil, intégrée en 1988 à la ligne C du RER pour former la nouvelle ligne d'Ermont - Eaubonne à Champ-de-Mars. Quant au trafic de marchandises, il se poursuit jusqu'aux années 1990.

     Le groupe du 15 avril sous la guidance d'Anne-Marie

    Le village de Charonne avec Générations 13

    Le village de Charonne avec Générations 13

    ► L'histoire de Casque d'Or

    Le film de Jean Becker, sorti en 1952, est inspiré de l'histoire vraie d'Amélie Elie, surnommée "Casque d'Or". Née le 14 mars 1878 à Orléans et morte le 6 avril 1933 à Bagnolet, Amélie Elie est une célèbre prostituée française appartenant au milieu des Apaches, des bandes criminelles du Paris de la Belle Epoque.

    La jeune orléanaise se montre précoce en se mettant en ménage à treize ans avec un ouvrier de quinze ans surnommé "le Matelot". Retrouvés à l'Hôtel des Trois Empereurs, ils sont séparés de force. Le Matelot partage alors sa vie entre maisons de correction et fugues mais l'aventure avec Amélie dure un an.

    A quatorze ans, Amélie perd sa mère et se retrouve à la rue. Elle abandonne son petit ami, le Matelot, et lui préfère la compagnie plus réconfortante d'une prostituée, qui se fait appeler "Hélène de Courtille". Celle-ci l'accueille chez elle et la lance sur le trottoir. La petite et la femme deviennent amies et amantes. Amélie s'adapte au Paris de la nuit et au monde des voyous au service des souteneurs que la presse, comparant la Zone au Far-West, appellera les Apaches.
    Puis, elle rencontre "Bouchon", un autre souteneur qui la tabasse : elle s'enfuira de Charonne pour aller à la Bastille. Elle a alors dix-neuf ans et rencontre Joseph Pleigneur, dit "Manda", un chef de bande de vingt-deux ans (joué par Serge Reggiani dans le film) : profession, cambrioleur... Manda s'absente souvent pour affaires et Amélie, en son absence, rejoint la rue. C'est alors qu'elle rencontre Dominique François Eugène Leca (joué par Claude Dauphin dans le film) dans un bouge des Halles nommé le "Caveau des Innocents".
    Manda déclenche les hostilités en portant un coup de couteau à Leca. La guerre est déclarée. Les deux bandes s'affrontent et Leca en ressort avec deux balles de révolver dans le bras et la cuisse. L'affaire "Manda-Leca" fait la Une de tous les journaux. Leur procès, en 1902, aboutit à leur déportation en Guyane où ils mourront tous les deux.

    Amélie, elle, se marie dans le 20ème arrondissement en 1917 et devient bonnetière. Son époux est cordonnier et s'appelle André Nardin. Elle élève ses quatre neveux mais ouvre un peu plus tard une maison close rue des Rosiers appelée "Les rosiers". Elle meurt de la tuberculose en 1933 à l'âge de 55 ans. Elle est inhumée au cimetière de Bagneux.

    La bande-annonce du film de Jacques Becker

    Le groupe du 22 avril avec moi

    Le village de Charonne avec Générations 13

     

    La promenade se termine sur le boulevard de Charonne au niveau du métro Avron.

    Un grand merci à Marylène pour les photos qu'elle m'a envoyées et qui ont complété les miennes.

    Et merci aussi bien sûr à Anne-Marie pour avoir préparé et guidé cette jolie balade. 


    2 commentaires
  •   
    C'est Michel Duffau qui, pour la seconde fois cette année, guide cet après-midi l'atelier de Générations 13 intitulé "Petites promenades dans Paris". Il a choisi aujourd'hui de nous entraîner sur les pas de Georges Brassens en nous contant sa vie au fil des différents lieux qu'il habita dans Paris et même ailleurs.

    Le rendez-vous est donné à la station de bus Didot sauf que... la RATP est en grève ! Je rejoins donc, à pinces, la dite station où je retrouve une quinzaine d'autres adhérents de l'association, ayant sans doute été, comme moi, bercés par les mélodies de Brassens.

    Michel nous retrace tout d'abord l'enfance du poète, né à Sète en 1921 d'un père, Jean-Louis, qui est maçon et d'une mère napolitaine, Elvira, lingère.

    En compagnie de ses parents, consultant l'album de famille en 1954

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Georges Brassens va dédier plus tard une très belle chanson à ses parents, qu'il chantera en duo avec Patachou.

    Maman Papa

    Georges, que ses camarades surnomment "le gros", était un élève que l'on pourrait qualifier de "classique" mais au collège il s'ennuie ferme. Sa vie commence après la classe, entre baignades et virées avec les copains. Seul son professeur de français, Alphonse Bonnafé, l'intéresse beaucoup. Ce dernier encourage le jeune homme à lire de la poésie, lui qui plus tard mettra d'ailleurs en musique ses poètes préférés (François Villon, Victor Hugo et Aragon). Georges va par la suite, pendant toute sa vie, dévorer les livres.

    la maison, tout le monde chante et le bambin connaît rapidement le répertoire à la mode, avec une prédilection durable pour Ray Ventura puis Charles Trenet. Il écoute aussi les chansons de Fréhel et de Mireille (vous savez..., Le Petit Conservatoire de la chanson). Un peu plus tard, il découvre le jazz qui influencera ses compositions très rythmées et sa scansion, reconnaissables entre toutes. 

    Après avoir commis quelques larcins en compagnie d'une bande de "garnements", Georges écope de quinze jours de prison avec sursis (les avis divergent sur la durée exacte de la peine). Exclus du lycée, son père l'envoie à Paris où il est hébergé chez sa tante, Antoinette, la sœur de sa mère. Celle-ci habite une pension de famille au 173 de la rue d'Alésia dans le XIVème arrondissement.

    Nous sommes dans les années 1940 : Georges Brassens a environ 17 ans.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Antoinette possède un piano et des méthodes pour apprendre : Georges, qui vient d'être engagé aux usines Renault pour trois mois (même si son désir profond était de ne pas travailler !) ne se le fait pas dire deux fois : il compose ses premières musiques au piano puis les transcrit à la guitare pour pouvoir se produire dans les cabarets de la rive gauche qui sont exigus.

    Il écrira quelque 200 chansons dont certaines ont été composées dès cette époque ou un peu plus tard comme : La mauvaise réputationLa mauvaise herbeles quatre bacheliersLes ricochets...

    Brassens chante ici La mauvaise herbe en compagnie de ses amis attablés. Parmi eux, on reconnaît Pierre Tchernia et Marcel Amont avec lesquels il est très lié.

     

    Les ricochets, une vraie pépite ! Ecoutez-le faire l'apologie d'Apollinaire...

    C'est devant cette grande photo de l'artiste placardée sur un mur aveugle de la rue d'Alésia que Michel va faire durer le suspense pendant une petite demi-heure avant que l'on découvre "pour de vrai" la fameuse impasse Florimont où Georges Brassens habitera pendant 22 ans.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Le temps de nous conter la suite de l'histoire !

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    A cette époque, Brassens rencontre une amie de sa tante, Jeanne Le Bionnec, de trente ans son aînée, couturière, avec laquelle il va entretenir une liaison. Mais la guerre éclate et il est envoyé au STO à Basdorf, près de Berlin, en Allemagne pour travailler à l'usine BMW qui fabrique des moteurs d'avion.

    Il va s'y faire une bande de copains qu'il ne quittera jamais. Il rencontre en particulier Pierre Onténiente dit "Gibraltar" qui travaille à Basdorf comme bibliothécaire qui deviendra son secrétaire particulier et René Iskin qui sera le premier interprète de ses chansons.

    Brassens et Gibraltar en 1975

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Michel Duffau nous raconte une anecdote concernant cette période : dans leur chambrée, les jeunes gens râlaient après Brassens qui lisait ou qui écrivait ses poèmes à la lueur de la bougie tard dans la nuit jusqu'à ce que le jeune Georges se propose, en compensation, de leur préparer le café du matin...

    Il nous explique aussi que les allemands, pour dissuader les jeunes de s'évader lors d'une permission, les menaçaient de représailles envers leurs camarades en cas d'évasion. Georges étant bien aimé de tous, ses copains l'encouragèrent à prendre la poudre d'escampette à l'occasion d'un permission, ce qu'il fit : il ne reviendra jamais en Allemagne.

    Nous sommes le 21 mars 1944 : Georges emménage chez Jeanne et Marcel Planche, au numéro 9 de l'impasse Florimont. Marcel boit pas mal mais c'est un bon gars. Un drôle de ménage à trois s'instaure alors entre Jeanne et ses deux hommes. Marcel ne prend pas ombrage de la liaison entre son épouse et leur jeune protégé. Mieux ; il l'adopte comme un fils.

    Jeanne et Georges quand il n'a que 19 ans.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Alors, cette impasse, on va pouvoir la voir... ?

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Mais oui, pas de souci !

    Voici déjà deux plaques intéressantes : celle où l'on voit que Georges Brassens habita cette impasse entre 1944 et 1966 (époque pendant laquelle il écrivit ses premières chansons) surmonte une autre plaque qui indique qu'ici - dans l'impasse Florimont - est né son contrebassiste, Pierre Nicolas.

    Quel hasard tout de même !

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Tout au fond de l'impasse, de deux mètres de large, la maison de Jeanne et Marcel que nous commente Michel.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

     Il s'agit d'une maison - sans eau ni électricité - avec un étage et une cour attenante où vivent toutes sortes d'animaux : des chats, des chiens, des volatiles etc.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Brassens va y écrire La cane de Jeanne.

    Les maisons de Georges Brassens avec Michel Duffau

     

    Brassens en compagnie de Jeanne et de Marcel

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Le 22 septembre 1994, à l’initiative de l’association Les Amis de Georges, un bas-relief en bronze - réalisé par le chanteur Renaud - est fixé contre le mur de la maisonnette.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    En-dessous, une petite boîte à musique en forme de CD représente l'ouïe d'une guitare : une petite manivelle permettait, du temps où elle fonctionnait encore, de pouvoir écouter une chanson du poète.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Nous aurions pu ainsi écouter Les amoureux des bancs publics, une chanson qui a fait le tour du monde.

    Le 1er octobre 2005, Claudy Lentz de la ferme Madelonne, à Gouvy en Belgique, prit l'initiative de mettre trois chats sur la maison de Georges, en souvenir des nombreux chats recueillis par la Jeanne. L'autorisation put être obtenue auprès de Pierre Onténiente grâce à l'intervention de Valérie Ambroise, une artiste qui chanta Brassens après sa mort. Ces chats en terre cuite ont été réalisés par Michel Mathieu, potier à Tulette.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

     Pendant une décennie (de 1942 à 1952), le couple va nourrir, choyer, blanchir, le jeune Brassens jusqu’à ses débuts chez Patachou.

    Le voici photographié dans son bureau en compagnie de son chien.

     Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Michel nous emmène, après cette découverte de l'impasse Florimont, nous "poser" dans le square voisin, l'occasion d'une petite photo du groupe.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Là, Michel continue de nous raconter Brassens...

    Trop timide pour s’exhiber sur scène, Georges attendra dix ans avant de présenter ses chansons. Il peaufine, rature, corrige ses textes jusqu’à la perfection autant que ses mélodies : Pauvre Martin Une jolie fleurIl n’y a pas d’Amour heureuxJe me suis fait tout petit...

    Il dédiera plusieurs chansons à Jeanne et Marcel.

    Chez Jeanne, la Jeanne...

    L'auvergnat (même si Marcel était né à Brie-Comte-Robert...)

    Après la guerre, ce furent des années de grande misère où il allait souvent se faire nourrir chez ses amis du STO.

    A cette époque, il compose BonhommePauvre Martin et...

    A l'ombre des maris

    Brassens a en effet fréquenté beaucoup de femmes mariées, clandestinement pour ne pas faire de mal à Jeanne. Ainsi la petite "Jo", une jeune fille de seulement 17 ans qui lui inspira Une jolie fleur et Putain de toi.

    Georges Brassens, c'est bien connu, est un grand timide : comme beaucoup d'auteurs-compositeurs, il n'aime pas chanter. Il a beau auditionner dans des cabarets, il est souvent refusé (malgré l'aide de son ami Jacques Grello : vous vous souvenez, l'homme aux lunettes rondes à la télé !)

    Michel nous raconte une anecdote amusante (que j'ai mal entendue) mais il me semble que Jacques Grello avait payé trop d'impôts au fisc et qu'il a acheté avec la somme qu'on lui avait rendue une guitare qui deviendra celle de Brassens.

    C'est aussi l'époque de cette chanson que j'entendais très souvent chez mes parents étant jeune et que j'adorais, Le bricoleur. C'était sur un vinyle de Patachou et je la trouvais vraiment très drôle. J'ai toujours le disque et le tourne-disque qui va avec ! Allez, je ne résiste pas à vous la faire écouter, comme Michel nous l'a lui-même fredonnée...

    Au fait, savez-vous pourquoi ce surnom de Patachou... ? Michel nous explique qu'elle avait ouvert une boulangerie et lui avait donné le nom de "Chez Patachou". Ce nom lui est resté.

    C'est vraiment elle qui a lancé Brassens en lui donnant l'occasion de se produire à l'issue de l'un de ses propres récitals en janvier 1952. Le premier soir, elle chante Brave Margot et Les Amoureux des bancs publics et propose à son public de rester à la fin du spectacle afin de découvrir l'auteur de ces chansons. Brassens monte alors sur la scène du cabaret et chante, entre autres, Le Gorille et Putain de toi, que Patachou estimait ne pas pouvoir interpréter elle-même.

    Encouragé par PatachouBrassens fait ses débuts professionnels sur la scène du Théâtre des Trois Baudets, avec Jacques Canetti qui l'engage pour trois ans et qui enregistre ses premiers disques 78 tours chez Polydor (dans lesquels il chante La mauvais réputationLe mauvais sujet repentiLe gorille et Le petit cheval). C'est à partir de ce moment que Brassens est véritablement lancé.

    Finis les doutes, les désillusions, les découragements, les incertitudes, l'inconfort, le lit-cage, l'eau gelée dans la cuvette, la lumière aux bougies, finies les années galères à la charge exclusive de Jeanne et de Marcel !

    Une autre femme qui a beaucoup compté dans la vie de Brassens : il s'agit de Joha Heiman, mieux connue sous le nom de Püppchenqu'il rencontre en 1947 et dont il partagera la vie pendant plus de trente ans.

    Elle lui inspire cette chanson : Je me suis fait tout petit devant une poupée

    Elle est d'ailleurs enterrée au cimetière de Sète aux côtés du poète même s'il n'a jamais voulu lui passer la bague au doigt, l'occasion tout de même d'écrire une chanson...

    La non demande en mariage

    Michel nous fait ensuite un petit résumé de la carrière de Brassens : j'ai pris quelques notes rapidement donc je ne suis pas sûre des dates...

    En 1953, il se produit aux Trois Baudets et à La Villa d'Este.

    En 1954, il triomphe à l'Olympia deux fois et fait Bobino quatre fois.

    En 1955, c'est à nouveau l'Olympia qui l'accueille.

    Entre 1954 et 1977, il se sera produit treize fois à Bobino !

    Je le verrai deux fois dans ce théâtre mythique.

    A propos des Trois Baudets : séduit par les chansons qui passent à la radio, l’écrivain René Fallet va l’écouter un soir dans cette salle de concert du XVIIIème arrondissement. Il en sort ravi et son enthousiasme le pousse à publier un article dithyrambique dans Le Canard enchaîné du 29 avril 1953 : "Allez, Georges Brassens !"

    "La voix de ce gars est une chose rare et qui perce les coassements de toutes ces grenouilles du disque et d’ailleurs. Une voix en forme de drapeau noir, de robe qui sèche au soleil, de coup de poing sur le képi, une voix qui va aux fraises, à la bagarre et... à la chasse aux papillons."

    Touché, Brassens lui écrit pour le remercier et lui demander de venir le voir aux "Trois Baudets". Leur rencontre sera le début d’une amitié qui durera le restant de leur vie.

    Michel en a presque terminé avec "Les maisons de Brassens".

    Il nous parle tout de même encore du moulin qu'il acheta à CrépièresLe Moulin de la Bonde, où il se rend très souvent pour réunir ses bandes de copains, la maison de Jeanne étant trop petite.

    Ses copains, ce sont : les copains de son enfance à Sète, Les copains du STO à Basdorf, et les copains du milieu de la chanson. Dans ce dernier cercle, il y aura Marcel Amont et Fred Mella (Les Compagnons de la Chanson).

    Georges Brassens a revendu ce moulin quand il a été question de construire, à côté, un lotissement. Et puis, il faut dire qu'il s'est fait souvent cambrioler...

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Ces cambriolages à répétition nous ont laissé une belle chanson...

    Stances à un cambrioleur

    La fin de notre promenade nous conduit dans le XVème arrondissement voisin, rue Santos-Dumont où Brassens habita dans les années 1970.

    La villa Santos-Dumont voisine de la rue du même nom possède beaucoup de charme. Il existe comme ça dans Paris, des havres de paix que l'on ne soupçonne pas toujours.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Les maisons de Georges Brassens avec Michel Duffau

    La rue Santos-Dumont présente un alignement de petites maisons datant du début du XXème siècle. C'est dans deux de celles-ci, aux N° 42 et 46, que Brassens a vécu.

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Une dernière photo pour vous présenter la maison que Georges Brassens acheta en Bretagne : il s'agit de la Villa Flandry à Lézardrieux dans les Côtes d'Armor. L'artiste venait s'y reposer ou y trouver l'inspiration jusqu'à sa mort en octobre 1981. On en rêverait, non ?

    Les maisons de Georges Brassens avec Générations 13

    Merci à Michel Duffau d'avoir préparé cette sortie et de l'avoir animée.

    Pour ma part, je l'ai beaucoup appréciée.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique