• Aujourd'hui, je fais une promenade avec mon association, Générations 13, sur le thème des ponts de Paris. Elle fait suite à une autre, faite précédemment, dont je n'ai pas fait de retour.

    Le compte-rendu qui suit est essentiellement celui d'Anne-Marie Guérin qui a guidé cette promenade mais j'y ai parfois glissé quelques photos et commentaires supplémentaires.

    La promenade commence dans le square "Danielle Mitterrand" jouxtant le 22 de la rue de Bièvre. Danielle Mitterrand (1924-2011), ancienne résistante et personnalité altermondialiste, résida à cette adresse avec son époux, François Mitterrand, Président de la République.

    Il fait soleil aujourd'hui...

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Avant d'en faire le tour, une petite histoire de l'Ile Saint-Louis.

    Sur cette carte contemporaine, le Nord est en haut : c'est la norme actuelle.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Mais en 1618 , on représentait la Seine avec le Nord à gauche.

    L'Ile Louviers, tout à fait à l'Est (en haut sur le plan), n'existe plus, elle a été reliée à la Ville par le boulevard Morland. Comme on peut le constater, jusqu'en 1625 l'Ile Saint-Louis était constituée de deux îles, l'île aux vaches et l'île Notre-Dame.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    L'Ile aux vaches et l'Ile Notre-Dame sur le plan de Vassalieu en 1609

    Sur la droite, en face du chenal, nous voyons l'enceinte de Philippe Auguste érigée au XIIIe siècle. Un vestige est encore visible à cet endroit derrière le Lycée Charlemagne.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

     L'urbanisation de ces deux îles commence en 1614, sous la régence de Marie de Médicis. Cette tâche est confiée à Christophe Marie, entrepreneur général des Ponts. Le chenal séparant les deux îles est comblé dans les années 1840, sur ordre du roi Louis-Philippe, afin de ne former qu'une seule île. Celle-ci est entourée de quais qui mettent le terrain à l'abri des crues de la Seine.

    Un nombre important d'hôtels particuliers seront construits sur l'île essentiellement par Louis Le Vau (1612-1670), premier architecte du Roi Louis XIV. François Le Vau (1613-1676), frère du précédent, a également construit quelques hôtels.

    Nous empruntons le Pont Saint-Louis pour gagner l’Ile Saint-Louis. Le pont actuel est un pont piétonnier qui date de 1970. Sur cette photo nous apercevons le pont Saint-Louis, les travaux de Notre Dame et la rampe d’accès d’un ancien abreuvoir aux chevaux.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Nous commençons le tour de l’Ile de la Cité par le Sud en empruntant le quai d’Orléans puis le quai de Béthune. Celui-ci doit son nom à Maximilien de Béthune (1559-1641) duc de Sully, ministre de Henri IV.

    On le surnomme le quai des balcons.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

     Ci-dessous, un hôtel construit par Louis le Vau en 1640 et restauré en 1700. De cette époque, datent les 3 bas-reliefs représentant des allégories : de la sculpture, de la peinture et de la musique.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    La plaque à gauche de la porte indique que Baudelaire a habité cet hôtel entre 1842 et 1843.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    De nombreuses plaques sont disposées sur les immeubles pour nous rappeler que des personnages plus ou moins illustres ont vécu dans ces lieux.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    A l’extrémité Est de l’Ile Saint Louis, nous nous reposons un bref instant dans le square BaryeCe jardin porte le nom du sculpteur animalier Louis Antoine Barye (1795-1875). Le monument ci-dessous lui est dédié.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Zoom sur "Lion écrasant un serpent" dont Barye est coutumier : il est en effet aussi l’auteur des deux lions assis de part et d’autre de la Porte des lions du pavillon de Flore au musée du Louvre.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    De part et d'autre du monument, deux marbres : L'Ordre et la Force

    Voici l'Ordre punissant les pervers

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Nous sommes ici tout près de la caserne de la Garde Républicaine... Au second plan, on aperçoit l'Hôtel Lambert qui défraya la chronique dans les années 2010.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Cet hôtel a été construit par le jeune Le Vau en 1641.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Divers propriétaires s'y sont succédé jusqu’à 1975, date à laquelle il est racheté par Guy et Marie Hélène de Rotschild.

    Leur fils vend l’Hôtel à un émir du Qatar en 2007 et c’est là que les ennuis commencent. L’ascenseur à voitures que veut installer le nouveau propriétaire marque les esprits. Divers recours amènent le juge des référés à suspendre le permis de construire en 2009. Un important incendie se déclare en juillet 2013 faisant de nombreux dégâts irréversibles dans les derniers étages. La restauration se poursuit jusqu’en 2018.

    A l’intérieur le peintre Charles Le Brun a peint une galerie d’Hercule qui annonce la galerie des glaces de Versailles : celle-ci a été miraculeusement préservée lors de l'incendie.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    En février 2022, l’Hôtel est racheté par le milliardaire Xavier Niel qui désire y installer une fondation culturelle. 

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Au N°9 du quai d'Anjou, un immeuble où habita Honoré Daumier, peintre, sculpteur, lithographe, entre 1846 et 1883.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Cet autre hôtel situé au N°15 et dont les fenêtres sont agréablement décorées par de la végétation a été construit vers 1645 par Louis Le Vau (présumé) pour Nicolas Lambert de Thorigny, Président de la Chambres des Comptes.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Au N°17 du même quai, un autre hôtel chargé d’Histoire, l’Hôtel de Lauzun construit par Louis Le Vau de 1656 à 1657. Le nom de Lauzun lui vient d’un de ses propriétaires, Antonin Nompart de Comont, duc de Lauzun (1633-1723).

    Une plaque à gauche de la porte nous indique que Baudelaire y a vécu de 1843 à 1845. D’autres artistes dont Théophile Gautier ont vécu dans cet hôtel à la même époque. Ils y avaient fondé le club des « haschichins » : tout un programme !

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Le duc de Lauzun était capitaine des gardes du roi Louis XIV. Aventurier et séducteur invétéré, il courtisait Mademoiselle de Montpensier (la Grande Mademoiselle), cousine du roi. C’est peut-être pour l’empêcher d’épouser sa cousine que le roi le fit emprisonner pendant 10 ans : de 1671 à 1981.

    Dès sa sortie de Prison, il acheta l’Hôtel qui porte son nom et épousa la Grande Mademoiselle. Les deux amants ne vécurent cependant dans cet hHôtel que pendant trois ans : ils se séparèrent en 1684. (Pas de commentaires !). 

    En 1928, la Ville de Paris en fait l’acquisition. Depuis cette date, l’hôtel sert de cadre exceptionnel pour des dîners officiels, réceptions, concerts, tournages de films, enregistrements d’émissions (notamment France Culture), colloques, etc. Depuis 2013, l’hôtel abrite également L’Institut d’études avancées de Paris (IEA), un centre de recherche international de très haut niveau dédié aux sciences humaines et sociales.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Le salon de musique de l'Hôtel de Lauzun : c'est du baroque français, appelé style Mazarin, un peu chargé... 

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Nous quittons le quai d’Anjou pour aborder le quai Bourbon. Sur notre droite, le pont Marie, construit de 1614 à 1630. C’est le troisième pont le plus ancien de Paris après le pont Neuf et le pont Royal que nous aborderons dans la sortie suivante. Il porte le nom de Marie (Christophe), le « promoteur immobilier » qui a loti l'île saint Louis au XVIIe siècle.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Plusieurs plaques nous rappellent des locataires célèbres du quai Bourbon : retenons celle-ci apposée au N°19 qui indique que Camille Claudel y séjourna avant d'être internée à la demande de son frère Paul.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Avant de quitter l’île, jetons un coup d’œil sur le pont Louis Philippe construit de 1860 à 1862 et restauré en 1997. Nous regagnons l’Ile de la Cité en empruntant à nouveau le pont Saint-Louis, il est en travaux en ce moment. En temps ordinaire, surtout aux beaux jours, des orchestres, des saltimbanques se produisent sur ce pont. C’est une vieille tradition.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Au XIIIe siècle le roi Saint-Louis avait établi un droit de péage à l'entrée du pont qui, à Paris, reliait l'île de la Cité à la rue Saint-Jacques. Les seuls exemptés étaient les montreurs de singe qui s'en libéraient en faisant faire des "singeries" à leur animal pour divertir ceux qui encaissaient l'argent du passage : il en est resté l'expression "payer avec de la monnaie de singe".

    Cap sur le pont d'Arcole en longeant le quai aux fleurs. Au N°9-11 la maison où auraient vécu Héloïse et Abélard.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Héloïse

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Abélard

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Nous traversons la Seine par le pont d'Arcole qui date de 1854-1855. C’est un pont en fer, métal relativement mou : il nécessite donc une grande complexité dans sa mise en œuvre pour qu’il assure sa fonction sans se tordre. Il est solide puisque les chars du général Leclerc y sont passés sans encombre en août 1944. Restauré en 1994, ce pont, avec ses 80 m de longueur, détient le record de longueur d’un pont en fer.

     

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Sur une même photo, les trois derniers ponts de notre promenade : le pont d'Arcole, le pont Notre-Dame et le pont au Change.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Le pont Notre Dame : construit de 1910 à 1914, il comporte une arche centrale en acier et deux arches latérales qui réutilisent les anciennes arches et piles du pont précédent construit à la Renaissance.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Une tête de Dionysos sur une des arches latérales

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    De l’autre côté de l’Ile de la Cité se trouve le Petit Pont (voir promenade des Ponts N°1) qui fut sans doute le premier pont de Paris. Les équivalents du petit Pont et du pont Notre-Dame, étaient sur le « cardo maximus », l’axe Nord Sud de Lutèce.

    Dernier pont pour aujourd’hui : le pont au Change. La photo est extraite de l’exposition : » Les ponts de Paris la nuit-Paris s’illumine ». A l’époque où nous avons fait la promenade cette exposition du photographe américain : Gary Zuercher se tenait sur les grilles de l’Hôtel de Ville. Les changeurs était le nom donné aux joaillers et orfèvres qui s’étaient établis sur l’ancêtre du pont au Change en 1141 sur ordonnance de Louis VII.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Le pont actuel a été construit en 1858-1860 tout juste après le pont Saint Michel (1857) dont il assure la continuité à travers l’Ile de la Cité. Les deux ponts ont été construits sous le règne de l’Empereur Napoléon III. Les N qui se trouvent sur les deux-ponts au-dessus des piliers sont un hommage de Napoléon III à son oncle Napoléon Bonaparte. Des mauvaises langues ont prétendu, qu’avec ce symbole, Napoléon III se rendait surtout hommage à lui-même.

    ☻ Les ponts de Paris (2) avec Générations 13

    Merci Anne-Marie pour cette intéressante promenade

     


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  • Nous avions rendez-vous cet après-midi au métro Cité avec l'Association Paris art et histoire pour découvrir l'ancien Palais de Justice, une visite guidée animée par Bernadette Verdeil et  proposée par Anne-Marie Guérin dans le cadre de son atelier "Petites promenades dans Paris" à Générations 13.

    Ayant déjà fait la visite en 2019 avec la même conférencière, je vous mets ci-dessous un lien vers le post que j'avais fait à l'époque, avant que ne se tienne le procès de Redouane Faïd qui nous a en partie gâché la visite de cet après-midi, les lieux ayant été complètement réaménagés pour permettre à ce procès de se tenir en toute sécurité.

    Nous étions une bonne vingtaine à nous y retrouver.

    Bernadette Verdeil a changé de look depuis 2019 ! Avec les cheveux courts et brune, la voici maintenant avec une queue de cheval et blonde.

    Elle nous montre ici un plan de l'ensemble des bâtiments du Palais où l'on voit bien la partie récupérée par le Tribunal de Cassation depuis le déménagement de certaines des instances du Palais au sein du nouveau bâtiment construit par Renzo Piano aux Batignolles.

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Pour lire le post de 2019 : cliquez ICI.

    Vous verrez que nous avions visité alors le Palais de Justice en long, en large et en travers ! Voici quelques photos de cette après-midi, prises par Monick en grande partie, que je remercie ici.

    Aux marches du Palais

    Non non, il ne s'agit pas de la chanson bien connue de tous, mais de l'ancien palais des rois de France (depuis Philippe-Auguste jusqu'à Charles V). On y exerçait donc la justice mais pas que...

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

     Une chambre de justice

    Bernadette nous a expliqué que le roi rendait la justice dans un "lit de justice" d'où la notion de chambre. Il s'agissait d'un grand siège garni de coussins où le roi prenait place quand il rencontrait le parlement.

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Chambre criminelle de la Cour de Cassation

    ☻ Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire" et Générations 13

    Depuis l'espace des journalistes

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Devant la tapisserie de Beauvais

    Visite de l'ancien Palais de Justice avec "Paris art et histoire"

    Merci à Bernadette Verdeil pour la visite

    et à Anne-Marie pour l'avoir proposée.


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  • Dans le cadre des Petites promenades dans Paris organisées par Générations 13, nous sommes allés tous les deux visiter l'Ambassade de Roumanie rue Saint-Dominique, installée depuis 1939 dans l'Hôtel de Béhague, un hôtel particulier du septième arrondissement de Paris construit à la "Belle-Epoque".

    Nous sommes ici dans le quartier du Gros-Caillou, borne qui séparait autrefois les abbayes de Saint-Germain et de Sainte-Geneviève.

    A deux pas de là se trouve la Fontaine de Mars, d'abord appelée Fontaine du Gros Caillou, édifiée en 1806, bien mise en valeur par sa position au sein d'une placette entourée de cafés. A l'origine, son eau provenait de la pompe à feu du même nom.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    La fontaine de Mars est un édifice de style néo-classique.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Elle représente Mars, dieu de la guerre, aux côtés d'Hygie, déesse de la santé. Le mot "hygiène" vient du nom de la déesse.

    Mars est représenté nu, coiffé d'un casque : il porte un bouclier et une épée. Hygie, elle, est représentée couronnée de lauriers et tenant une coupe à la main dans laquelle vient boire un serpent.

    Je viens de découvrir le coq en bas à droite : Les dames romaines sacrifiaient au dieu Mars un coq le premier jour du mois qui porte son nom, et c'est par ce mois que l'année romaine commençait jusqu'au temps de Jules César.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Trois mascarons de bronze crachaient l'eau autrefois (le dernier jusqu'en 2012). Au pied de la fontaine, un repère de crue signale le niveau atteint par les eaux de la Seine lors de sa crue de 1910 (le fleuve ne se situe qu'à 600 mètres d'ici).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    L'hôpital militaire du Gros-Caillou, fondé en 1759, qui se situait juste en face de la fontaine a été démoli en 1895 car devenu vétuste. Il a été remplacé par des immeubles haussmanniens fort élégants.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Mais je "tourne autour du pot" : l'objet de cette sortie est bien l'Hôtel de Béhague, encore di de Béarn, dont voici la façade au numéro 123  de la rue Saint-Dominique.

    Vous remarquerez les deux portes cochères en bois sculpté : l'une d'elles servait à l'entrée des voitures à cheval et l'autre à leur sortie.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    C'est Michèle Mazure de l'association Paris Art et Histoire qui sera notre guide aujourd'hui (le groupe comprend une vingtaine d'adhérents).

      ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    L’architecte Gabriel Hippolyte Alexandre Destailleur (1822-1893) construit en 1866-1867 un grand hôtel particulier de style Louis XV pour abriter les collections et les boiseries du XVIIIe siècle de la comtesse Victoire-Félicie de Béhague. Cet hôtel sera entièrement démoli par la suite. En 1868, le même Destailleur construit sur le même terrain un petit hôtel particulier, toujours dans le style Louis XV, destiné à Octave de Béhague, le fils de la comtesse de Béhague.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Héritière d’un banquier franco-autrichien, le baron Samuel de Haber, Martine de Béhague, la fille d'Octave, est riche, très riche, mais son adolescence est ponctuée de drames : en moins de six ans, elle perd en effet ses parents, ses deux grands-mères et son grand-père paternel. Lorsque Berthe, sa sœur aînée, se marie avec le comte Jean de Ganay, sa solitude est grande. Cependant, un peu plus tard, elle se marie à 20 ans au comte René de Galard de Brassac de Béarn (OUF !), sous-lieutenant au 20e régiment des chasseurs à cheval, issu de la plus ancienne noblesse. Martine de Béhague devient ainsi comtesse de Béarn (on ne prononce pas le n).

    Les deux fortunes réunies permettent l'agrandissement entre 1895 et 1904 des anciens bâtiments dont Walter-André Destailleurs, fils d'Hyppolyte, sera chargé. Robert de Montesquiou, qui avait la dent dure envers Martine de Béhague, appellera son hôtel particulier la "Byzance du septième".

    L'union s’avère cependant un échec : cinq ans plus tard, ils sont officiellement séparés de corps. Le divorce, scandaleux à l’époque, ne sera prononcé qu’en 1920, lorsque les mœurs se libéreront, et Martine reprendra alors son nom de jeune fille.

    Sans enfant, elle se réfugie dans les voyages et réunit une collection d'œuvres d'art. Elle entretient également des relations avec des écrivains et des peintres dont elle collectionne les œuvres. Pour plus amples renseignements, voir l'article de la Gazette Drouot, très intéressant, en cliquent ICI

    Martine de Béarn par Pascal Dagnan-Bouveret en 1897

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Cet abri-couvert servait à l'époque à se mettre à l'abri des intempéries.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Dans le hall d'entrée, un panonceau aux armoiries de la Roumanie : Michèle Mazure nous précise qu'ici, nous ne sommes plus en France... L'hôtel de Béhague a en effet été acheté peu de temps après le décès de sa propriétaire par le roi Carol II de Roumanie et est actuellement le siège de l'Ambassade de Roumanie en France.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Ce meuble très travaillé possède des charnières ainsi que de petits tiroirs (merci pour l'info Rosalia).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Une photo de Monick

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Détail

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Cette pièce intermédiaire élégamment voûtée et éclairée par de jolis flambeaux donne accès au jardin.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Photo internet

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Elle est ornée d'une très jolie statue de marbre blanc qui représente l'enlèvement de Ganymède.

    Ce jeune prince, fils du roi Tros et de la nymphe Callirrhoé est décrit dans l'Iliade comme le plus beau de tous les adolescents de la terre. Bien sûr Zeus en tombe follement amoureux et utilise sa faculté de se transformer pour séduire le jeune garçon. Dans le cas présent, c'est déguisé en aigle qu'il enlève Ganymède alors que ce dernier fait paître son troupeau sur le mont Ida en Phrygie. Il en fait son amant et par la même occasion, Ganymède devient l'échanson des dieux.

    La statue peut être contemplée de dos grâce à l'immense miroir situé au fond de la pièce.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    De l'autre côté se trouve un escalier monumental absolument superbe qui s'inspire de l'escalier de la Reine à Versailles et est habillé de somptueux marbres polychromes.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Sa rampe en fer forgé m'a tapé dans l'œil.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    A l'étage, des miroirs agrandissent l'espace.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    La fixation de cette lanterne est particulièrement soignée.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    En haut de l'escalier un très joli haut-relief représente "Le temps emportant l'Amour", une œuvre de quatre mètres de hauteur, réalisée en 1898, par le sculpteur Jean Dampt (1854-1945).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le temps est comme de coutume représenté sous les traits d'un vieillard portant une faux. Quant à l'Amour, c'est un bébé que le vieillard tient dans son bras.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Pour accéder à ce premier étage, il y avait donc cet escalier mais aussi l'un des tout premiers ascenseurs de Paris.

    On entre dans le Salon bleu par des portes très finement sculptées comme c'est, du reste, le cas dans tout l'Hôtel.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le Salon bleu tire son nom de la couleur des tapisseries de son mobilier. Dans l'angle, une plaque de rue porte le nom de Georges Enesco (1881-1955), compositeur, grand virtuose du violon et également chef d'orchestre.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Rapsodie roumaine de Georges Enesco : concert 2022 à la Tour Eiffel

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Michèle Mazure nous fait encore une fois remarquer ici la richesse de l'ornementation de cette porte (qui donne accès à la bibliothèque) et surtout celle de sa serrure.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Nous passons ensuite dans le Salon d'Or qui servait de bureau et de salon de réception à Martine de Béhague. Il fut aménagé en 1897 et est décoré de magnifiques boiseries rococo dorées à l'or fin.

    Comme vous l'aurez remarqué, chacune des pièces est ornée des trois drapeaux français, roumain et européen. La Roumanie est dans l'Europe même si elle a gardé sa monnaie, le leu.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le plafond est peint aux couleurs du ciel...

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Les peintures des dessus de portes sont dans le style des compositions florales du XVIIème.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Un petit salon octogonal et aveugle donne accès, si mes souvenirs sont bons, à la Salle à manger.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire 

    Il est décoré de très jolies boiseries rococo.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Des toiles en leur centre représentent des scènes champêtres.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

     La salle à manger est habillée de marbres polychromes dans le goût de Versailles.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Elle est décorée d'une œuvre de jeunesse de François Boucher (1703-1770), « La Naissance de Vénus ».

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le tableau fit l’objet d’une étude en 1994.

    Il fut acheté aux environs de 1902-1904, pour 21 000 £, aux descendants de madame Tussaud qui l’avait acquis vers 1848 et exposé dans son musée de cires. L’historien d’art Alastair Laing suppose que cette œuvre fut exécutée vers 1731.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Face à lui, une décoration très surprenante : il s'agit d'une fontaine, la Fontaine de Neptune, à double vasque.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le haut-relief qui la surmonte reprend le motif du " Bain des Nymphes " de François Girardon (que l'on peut voir à la Cité de l'architecture et du patrimoine).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    L'univers aquatique est en effet très à la mode au XVIIIe siècle. En témoigne la frise cernant le plafond en forme de stalactites

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Dans sa niche de jaspe vert, la «fontaine de Neptune» est faite d’une double vasque en forme de conque, avec un masque de grotesque à barbe ruisselante, qui crachait de l’eau, servant probablement à rafraîchir les boissons.

    Un peu inquiétant, non ?

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Quittant la salle à manger, nous voici maintenant dans une petite pièce dotée d'un escalier pouvant mener à la Bibliothèque, pièce que nous ne visiterons pas mais dont j'ai trouvé une photo grâce à mon ami internet. Martine de Béhague avait hérité de son père l'amour des livres et elle confiera le soin de sa bibliothèque à Paul Valéry.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Pour terminer cette visite, Michèle Mazure nous emmène visiter... le théâtre.

    Martine de Béhague a en effet pour autre passion la musique et elle veut une salle de concert. Il faudra plus de huit ans pour aménager ce temple au décor byzantin dont Robert de Montesquiou (vexé de ne jamais être invité par la propriétaire de l'Hôtel de Béhague) disait "C'est la Byzance du quartier du Gros Caillou".

    Il s’agit à l'époque d’une sorte de théâtre-musée aux murs peints de nuances d’or, orné de colonnes de marbre, d’un balcon en porphyre, de panneaux mosaïqués où des soieries anciennes pendent du plafond pour des raisons esthétique et acoustique. Il n’y a pas à Paris de plus grande salle de spectacle privée.

    Martine de Béhague y a donné de nombreuses représentations : Gabriel Fauré y dirigea son requiem. En 1909, Isadora Duncan y dansa, invitant ainsi le Tout-Paris. A l'époque, elle avait fait appel à Mariano Fortuny, artiste complet et éclectique qui fut couturier (il inventa le plissé),  photographe, architecte, sculpteur, mais aussi scénographe, le chargeant de créer l'éclairage de son théâtre.

    Cliquez ICI pour écouter le podcast de France-Inter sur le théâtre Byzantin.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Le voici éclairé tel qu'il est actuellement en vue d'un prochain spectacle.

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Gilbert Obel a pris le relais pour nous conter l'histoire de la Roumanie, un pays au passé très mouvementé entouré à l'heure actuelle par cinq pays : au nord par l’Ukraine, à l’est par la Moldavie et la mer Noire, au sud par la Bulgarie et à l’ouest par la Serbie et la Hongrie. Parmi ces six pays, il est le seul à avoir une langue d'origine latine (on y parle souvent le français dans les villes, mais moins dans les campagnes bien sûr : je l'ai observé à deux reprises, une fois sous Ceausescu et une fois peu de temps après la chute du mur).

    ☻ Visite de l'Hôtel de Béhague avec Paris Art et Histoire

    Pour plus de renseignements sur l'histoire du pays, consultez ICI le site de l'Ambassade à Paris.

    Un grand merci à Anne-Marie pour avoir organisé cette visite qui nous a permis de découvrir, à portée de métro, de fort belles choses. Ceci bien sûr n'aurait pu se faire sans la compétence de nos deux guides, Michèle Mazure et Gilbert Obel que je remercie ici.


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  • Aujourd'hui, Anne-Marie nous emmène flâner au sein de la Cité Universitaire à la découverte de ses différents pavillons. J'ai déjà fait il y a plusieurs années une visite guidée des lieux mais une petite piqure de rappel ne fait pas de mal.

    Nous avons rendez-vous devant l'entrée du RER, sur le boulevard Jourdan et sommes douze à participer à cette promenade.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'entrée principale de la Cité internationale universitaire se trouve juste en face du RER et est libre d'accès au public entre 7h et 22h.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Une fois les grandes arches franchies, on se trouve dans un espace représentant quelque 40 hectares de terrain. Avec 7000 logements (représentant une capacité d'accueil de 12.000 jeunes) répartis dans 43 maisons (lien sur la liste des maisons ICI), la Cité internationale universitaire de Paris est actuellement le lieu d'accueil le plus prisé des étudiants et chercheurs étrangers de la région Ile-de-France. Parmi les locataires, Allemands, Argentins, Espagnols, Suisses, Japonais, Marocains, Mexicains, Cambodgiens, Canadiens... s'y côtoient pour partager leurs connaissances et leur savoir-faire.

    Une règle au sein de la Cité : les étudiants du pays d'origine de chacune des résidences ne peuvent dépasser 60% du total des résidents, les 40% restants émanant obligatoirement d'autres nationalités.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Anne-Marie nous montre le buste d'André Honnorat, fondateur de la Cité internationale universitaire de Paris (la CiuP).

     La CiuP a été initiée par le ministre de l'instruction publique de l'époque, André Honnorat, en 1920, au lendemain de la Première Guerre Mondiale dans le contexte du courant pacifiste de l’entre-deux-guerres. Il s’agissait d’une part de favoriser l’amitié entre les peuples via l’accueil d’étudiants, de professeurs, d’artistes et de sportifs étrangers, et d’autre part d’améliorer le logements des étudiants parisiens. Elle a été construite en bordure du parc Montsouris, à l'emplacement des anciennes fortifications de Thiers et s'est beaucoup développée au fil des années.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Ci-dessous, le film institutionnel de la CiuP pour en savoir plus sur son fonctionnement

    Vous pouvez cliquer sur ce plan pour le voir en grand.

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    Voici son bâtiment principal, La Maison internationale, bâtie grâce au concours de John Rockefeller Jr par l'architecte américain Jean-Frédéric Larson qui s'est inspiré pour la construire de l'architecture du château de Fontainebleau.

    Ici se tient l'administration ainsi qu'un restaurant et une bibliothèque. Elle abrite aussi un théâtre ouvert à tous, tourné vers la création contemporaine et qui sert également pour l'organisation de colloques ou de rencontres, de façon à participer à la diffusion des savoirs.

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    La Fondation Deutsch de la Meurthe est née de la rencontre entre Paul Appell, mathématicien devenu recteur de l’Université de Paris et Émile Deutsch de la Meurthe, riche industriel lorrain qui fit fortune dans le domaine des huiles minérales et créateur avec son frère, Henry, des Pétroles Jupiter, qui deviendront le groupe Shell en 1948.

    Voici un médaillon le représentant

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous passons ensuite devant le médaillon représentant Paul Appell qui mériterait un petit rafraichissement.

    Paul Appell, l’un des initiateurs de la Cité internationale universitaire, est un mathématicien célèbre, professeur puis doyen de la Faculté des sciences de Paris, recteur de l’Université de Paris, membre de l’Académie des sciences et également premier président du Secours national.

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    En direction de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Emile Deutsch de la Meurthe (1847-1924) était un riche industriel qui a financé, sous forme de mécénat, la construction d'un ensemble de 7 pavillons, organisés spatialement comme une cité-jardin dans le style anglais néo-médiéval, pavillons destinés à loger des étudiants peu fortunés. Ils ont été construits sur le modèle des universités anglaises (type Oxford) et ont presque tous un environnement très arboré, ce qui en fait un véritable havre de paix.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Voici le pavillon central de la Fondation Emile et Louise Deutsch de la Meurthe avec sa superbe porte d'entrée en fer forgé.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    En haut de la porte, une superbe corbeille de fleurs

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Promenez-vous à l'intérieur de la Fondation... en cliquant ICI.

    Dommage qu'internet ne permette pas de sentir les odeurs, vous auriez pu humer celle de ce seringat.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Vue sur la façade sud des bâtiments de la Fondation Emile et Louise de la Meurthe et leur beffroi

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Mais que fait cette petite dame avec sa paire de ciseaux... ? Elle coupe le gazon pour entretenir cette œuvre d'art, éphémère, très originale !

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le parterre est ici constellé de petits "post-it" de couleurs pastels.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Depuis l'arrière de la Maison internationale, on peut apercevoir l'église du Sacré-Cœur de Gentilly qui sert de lieu de culte aux étudiants catholiques : elle a été construite en dehors du campus pour respecter le caractère laïque de la Cité. Délaissée par les étudiants depuis 1968 suite à la construction du périphérique elle est, depuis 1979, affectée à la communauté catholique portugaise. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous voici maintenant devant la Maison du Mexique qui a été inaugurée en 1953 et dont l'architecture tranche par son côté moderne par rapport à toutes les maisons vues précédemment. À l’extérieur, un mural en pierre commémore la découverte de peintures mayas dans le site archéologique de Bonampak.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     En 2006, la Maison du Mexique a fait l'acquisition d'une réplique grandeur nature (3,60 mètres de diamètre) de la "Pierre du Soleil" conservée au Musée national d'anthropologie de Mexico. On l'aperçoit derrière la façade vitrée des bâtiments.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Retour à l'architecture des années 1930 et à la brique rouge avec le Collège Franco-Britannique dont l'inauguration a eu lieu en 1937. Les étudiants peuvent y ranger leurs vélos...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    En face, se trouve la Fondation Biermans-Lapôtre qui accueille entre autres les étudiants belges et luxembourgeois. Jean Hubert Biermans et son épouse, Berthe Lapôtre, en sont les mécènes. Il s'agit de l'une des plus anciennes maisons de la Cité internationale. Elle a vu le jour en 1927 grâce à un don très important du couple Biermans-Lapôtre qui avait fait fortune au Canada dans la pâte à papier et qui n'avait pas d'enfant.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    On peut y voir une statue de la Reine Astrid, épouse du Prince Léopold, décédée dans un accident de voiture en 1935 alors qu'elle n'avait pas encore 30 ans. Le sculpteur Raymond Couvègnes (1893-1985), a été grand prix de Rome en 1927 - date inconnue, entre 1935 et 1940 ?

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Fondation présente des toits caractéristiques de son pays d'origine, en "pas de moineau". Armand Guéritte, architecte en chef du gouvernement français, en est l'auteur et ma foi, "ça a de la gueule !"

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le porche d'entrée est orné de bas reliefs en pierre. D'un coté sont représentés des étudiants (en bas à gauche), de l'autre des scientifiques (en bas à droite).

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Un peu plus loin, la Maison du Japon présente un perron en forme de pagode ainsi qu'un "jardin japonais" où pousse un érable (du japon évidemment !) reconnaissable à son feuillage très léger de couleur rouge.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Dans une visite antérieure, j'ai pu entrer dans la Maison, d'où les photos qui suivent.

    A l'intérieur, comme dans tous les pavillons, se trouve un salon de réception. Celui-ci est particulièrement intéressant car il renferme  deux œuvres du peintre japonais Fujita.

     Maison du Japon - Grand salon

     Tsuguharu Fujita, également connu après son baptême en 1959 sous le nom de Léonard Foujita, est un artiste complet : il est peintre, graveur, céramiste, photographe, cinéaste, créateur de mode... D'origine japonaise, il est né à Tokyo en 1886 et arrive à Paris en 1916 où il se lie d'amitié avec Picasso. Il décède à Zurich en 1968 et repose à Reims dans la chapelle Notre-Dame de la Paix qu'il a imaginée et peintre à la fin de sa vie.

      Deux œuvres de Fujita sont présentes dans la Maison du Japon : l'une d'elles s'intitule "L'arrivée des occidentaux au Japon" (les portugais furent les premiers à mettre le pied sur le sol nippon au 16ème siècle).

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'autre s'intitule "Les chevaux".

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     A la sortie, je remarque ce jardin de pierre si caractéristique de l'art des jardins de ce pays du soleil levant : les étudiants doivent se sentir "chez eux" à Paris...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13 

    La Maison de la Suède se distingue par son caractère de manoir du XVIIIe siècle avec sa haute toiture débordante percée d’œils-de-bœuf et de lucarnes. Des portes-fenêtres closes par des volets bleus ajoutent une note nordique à la façade et mettent en valeur la terrasse.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous sommes à la saison des roses...

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    La Maison du Brésil a été construite par Le Corbusier. Le bâtiment, composé d’une barre d’habitation de cinq étages, est porté par de puissants pilotis en béton brut de décoffrage, surmontés de poutres. La façade est traitée en loggias colorées, à la manière des unités d’habitation construites par Le Corbusier. L’édifice a été inscrit à au titre des monuments historiques en 1985.

    Novateur dans les années 1950, l'architecte est surtout connu pour ses aménagements intérieurs.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La visite de la Cité internationale universitaire de Paris se termine par celle de la Maison de l’Italie qui combine la rationalité des années 30 à la grande tradition classique. Elle comporte plusieurs éléments caractéristiques de cette tradition tels que sa loggia à arcades en rez-de-chaussée et ses chapiteaux ioniques dans la galerie du quatrième étage. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    A l’intérieur de la maison, on peut admirer une fresque du XIVe siècle, détachée de l’Eglise Santa Maria dei Servi de Milan, détruite en 1847. Cette œuvre, exécutée par un peintre lombard anonyme et représentant Saint-François recevant les stigmates et Saint-Christophe, provient de la Pinacothèque de Brera à Milan. Elle a été totalement restaurée en 2008 en Italie.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le temps passe vite à se promener sous le soleil... mais le programme qu'Anne-Marie a préparé prévoit également la découverte des ateliers d'artistes de ce XIVe arrondissement alors on ne verra pas les autres maisons... 

    Celle-ci se repère sur le boulevard Jourdan.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Il s'agit de longer le parc Montsouris pour rejoindre la rue Emile Deutsch de la Meurthe. Mais d'où peut bien venir ce drôle de nom "MONTSOURIS" ?

    ► Le quartier de Montsouris doit peut-être ce nom singulier à la présence des anciennes carrières de gypse abandonnées qui ont laissé les sous-sols troués comme du gruyère, carrières sur lesquelles il a été bâti entre 1860 et 1878.

    ► Une autre tradition suggère que cette appellation proviendrait de la prolifération des rongeurs attirés par les nombreux moulins à vent où était concassé le grain des parisiens.

    ► Une explication moins poétique évoque l’indigence des populations originelles qui habitaient les environs.

    Nous passons ainsi devant une étrange stèle sur laquelle est gravée dans la pierre « DU REGNE DE …….. LA MIRE DE L’OBSERVATOIRE MDCCCVI ». Sur la partie manquante était écrit NAPOLEON mais le nom du premier empereur des Français, Napoléon Ier, qui figurait autrefois sur l’édifice, a été retiré à coup de burin par des opposants.

    La stèle marque l'emplacement du méridien de Paris, ligne imaginaire du pôle Nord au pôle Sud sur laquelle à midi heure solaire l’ensemble des points de ce méridien ont le soleil au zénith.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe et celle de Nansouty qui lui fait suite, on trouve toute une série de petites impasses ou "villas" pleines de charme.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La rue du parc Montsouris fait une boucle qui commence et se termine dans la rue Emile Deutsch de la Meurthe. 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13 

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Elle possède quelques jolies façades.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

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    Et la végétation s'en donne à cœur joie.

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    Elle se termine à l'angle de ce bel immeuble haussmannien.

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    La rue Georges Braque quant à elle, est en fait une impasse.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     Le peintre Georges Braque y avait une maison-atelier au numéro 8 qui a été construite par Marcel Zielinsky, architecte que l'on retrouvera plus loin dans la rue Gauguet. On aperçoit, derrière la végétation, son ancien atelier tout en haut de la maison : il avait la particularité d'être orienté au Sud contrairement à l'habituelle orientation au Nord privilégiée par les peintres pour éviter les ombres.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     La végétation, elle, est partout dans ce quartier : ici des campanules ont investi l'entrée de cette porte cochère.

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    Et ici, ce sont des chélidoines qui ornent la clôture.

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    Au numéro 14, la maison est même presque entièrement cachée par la végétation.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    C'est le petit singe sur la grille d'entrée qui a attiré mon attention : les propriétaires ont peut-être voulu recréer ici la forêt amazonienne et sa faune !

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le square Montsouris est en fait une rue dont l'une des issues donne ici sur la rue Nansouty tandis que l'autre débouche sur l'avenue Reille.

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    Elle est entièrement pavée, et en forte pente.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     Ses maisons ont été construites au début des années 1920.

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    C'est un véritable havre de paix.

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    Nous avons maintenant rejoint l'avenue Reille où se trouve, sur toute sa longueur, le réservoir de Montsouris dont Anne-Marie nous explique l'origine.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Le réservoir de Montsouris est construit entre 1869 et 1874 à la demande du Baron Haussmann par l'ingénieur Eugène Belgrand ; les travaux ont été retardés par la guerre franco-prussienne et les troubles de la Commune. Il fait partie d'un ensemble de nouveaux réservoirs qui ont pour but d'améliorer progressivement l'alimentation en eau des Parisiens. Les eaux de la Seine deviennent de plus en plus impropres à la consommation à la fin du XIXe siècle, en raison de leur variation de température saisonnière et du développement industriel et urbain en amont de la capitale.

    Le réservoir de Montsouris est situé sur un des points élevés du sud de Paris, près du parc du même nom. C'est le quartier des Champs-Elysées qui a été le premier à bénéficier de ses eaux en 1875.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    L'eau arrive dans deux « bâches » (grandes cuvettes) situées dans le lanternon qui surplombe le réservoir, puis est dirigée par des « tulipes » (canalisations verticales) vers le réservoir. Tout au long de son parcours, l'eau est protégée de l'air et circule par gravité, afin de conserver sa température initiale.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Ici, au 53 avenue Reille, la maison-atelier du peintre Ozenfant, a été construite par Le Corbusier.

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    La rue Beaunier n'est qu'à deux pas et nous la rejoignons.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Au numéro 24, on trouve une plaque indiquant que Lénine a habité ici. Après une première tentative ratée de révolution en 1905, Lénine choisit de séjourner dans plusieurs pays européens. Pendant ce “tour d’Europe”, il arrive à Paris en 1908, la ville est alors en pleine explosion culturelle et artistique. L’histoire de Lénine avec la capitale française commence d’abord dans le quartier du Panthéon puis dans un appartement du 14e arrondissement, situé au 24 rue Beaunier. C’est là qu’il vit avec sa femme, sa belle-mère, et sa sœur. Aujourd’hui encore, on peut toujours apercevoir une plaque sur la façade de l’immeuble.

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    Nous descendons ensuite la rue de la Tombe-Issoire dont Anne-Marie nous explique la légende : Ysoré, Roi païen de Coimbra au Portugal, Sarrasin et de plus géant de près de 4 mètres 50, était arrivé devant Paris qui "estoit à cel jour moult petite ". Il s'était établi à Montmartre et venait chaque matin lancer un défi aux parisiens.

    Pour se défaire de lui, le bon Roi Louis envoya un messager à Guillaume d'Orange, seul capable d'abattre le terrible Ysoré en combat singulier. Guillaume vivait reclus dans son village de Gellone, près de Montpellier, après s'être illustré dans de nombreux combats contre les sarrasins. Il se déclara mort à l'envoyé du Roi Louis qui ne le reconnut pas, puis, tandis qu'à Paris l'affliction était grande, il reprit son vieil équipement de guerre et s'arracha de son ermitage pour secourir son suzerain. Arrivé un soir devant une porte de Paris, il se vit refuser l'entrée de la ville, ordre étant donné de ne laisser entrer qui que ce soit pendant la nuit. Guillaume passa celle-ci chez un pauvre homme, Bernard, dont la cabane était cachée dans un fossé abandonné. Bernard du Fossé lui confirma que chaque matin Isoré venait jusqu'au pied du rempart jeter un défi que jusqu'ici personne n'avait encore osé relever.

    Le lendemain matin, Guillaume s'en alla à la rencontre du géant, et les deux adversaires en vinrent aux mains. Guillaume tua donc Ysoré, lui coupa la tête, la porta à Bernard du Fossé à qui il se fit reconnaître, puis reprit au galop le chemin de son ermitage. Ysoré fut enterré à l'endroit même ou il était tombé.

    La tombe d'Ysoré devint Ysoere, Isore, Isoire puis La Tombe d'Issoire.

    Ceci est une légende bien sûr...

    Au coin de la rue d'Alésia et de la rue de la Tombe-Issoire, il y avait autrefois une sculpture très éloquente, œuvre de Corinne Béoust sur le mur du groupe scolaire. Elle a aujourd'hui disparu, sans doute abîmée par les intempéries...

    Dommage

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    A gauche de la rue, le Couvent Saint-François de Paris.

    À la fin de l'occupation allemande, le père Corentin Cloarec (1894-1944), aumônier des « résistants de la place Denfert-Rochereau », y fut assassiné le 28 juin 1944 par des membres de la Gestapo. Depuis 1945, une voie voisine, la rue du Père-Corentin, lui rend hommage.

     

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous voici maintenant Villa Seurat, du nom du peintre pointilliste.

    Mais que regardent tous les adhérents ?

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Il s'agit de l'ancienne maison-atelier de Chana Orloff dont le petit-fils a justement entrouvert la porte. Chana Orloff est née en Ukraine en 1888 dans la région de Karkhiv et est décédée à Tel-Aviv en 1968. C'est une sculptrice figurative juive de nationalité française.

    Elle se lia d'amitié avec d'autres jeunes artistes juifs, parmi lesquels Marc Chagall, Chaim Jacob Kipchitz, Amadeo Modigliani, Pascin, Chaïm Soutine et Ossip Zadkine et en 1913, elle expose au salon d'automne.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Les descendants de Chana Orloff, viennent d'obtenir, au bout d’une quinzaine d’années de procédures, la restitution d'une sculpture représentant le fils de l’artiste, L'enfant Didi, qui lui avait été spoliée dans le pillage de son atelier en 1943. Cette statue en bois de 90 cm, est désormais visible dans l'atelier de la Villa Seurat, là même où elle fut emportée par les Allemands en 1943. Sculptée en 1921, elle représente le fils que l'artiste eut avec le poète polonais Ary Justman, décédé de la grippe espagnole deux ans plus tôt.

    En novembre, la sculpture rejoindra le musée d’Art et d’Histoire du judaïsme, où elle restera en dépôt après avoir fait l’objet d’une exposition.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Nous continuons notre promenade par la rue Saint-Yves où se trouve aux numéros 11-13 l'entrée de la Cité du Souvenir.

     La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Cette Cité a été construite en béton armé revêtu d'un parement de briques de 1926 à 1930 à l'initiative de l'abbé Alfred Keller, par les architectes F. Besnard et D. Boulenger.

    L’histoire de l’Abbé Keller et de son action

    L’Abbé Keller est ordonné prêtre en 1920, à la fin de la guerre de 1914-1918 qui a fait 1,3 million de morts chez les soldats. A 24 ans, le jeune prêtre est hanté par la misère qu’il côtoie tous les jours. Lui qui est issu d’une riche famille, de Wendel, n’a qu’une idée, venir en aide aux plus malheureux et créer pour eux les conditions d’une vie digne. Nommé vicaire à saint Dominique, il décide de créer un ensemble où les familles éprouvées et de modeste condition pourront être chez elles. En 1925, l’Abbé Keller lance une souscription par actions et y investit une grande part de sa fortune. Des gens modestes donnent, 80 000 prospectus sont distribués dans Paris, les fonds sont rassemblés en un mois. La somme nécessaire est même dépassée.

    La cité comporte une chapelle en rez-de-chaussée d'immeuble dont le décor est confié à Georges Desvallières (peintures et vitraux : un soldat mort emporté par le Christ, les Saintes Femmes au tombeau, Nativité...) , un des fondateurs en 1919 des Ateliers d'Art Sacré. 180 logements sont construits avec, sur la porte de chacun d’eux, le nom d’un soldat mort à la guerre. Ils sont répartis en trois immeubles en triangle dont deux, sur la rue saint Yves, encadrent l’entrée. Au centre, la chapelle : « Dieu est au centre ». La Cité dispose d’un jardin d’enfants, d’un dispensaire, d’un patronage.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Allez, une dernière pour la route !

    La rue Gauguet, du nom d'un ancien propriétaire terrien. Et que peut-on voir rue Gauguet ? L'atelier d'un peintre devenu célèbre, qui à 41 ans en 1955 a préféré quitter ce monde : il s'agit de Nicolas de Staël.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     

    Moins connu que Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens ou André Lurçat, l’architecte Marcel Zielinski a réalisé dans Paris plusieurs villas-ateliers qui se revendiquent de la Modernité en architecture dont celle-ci où le peintre avait installé son atelier. Sur le net, il est précisé que la grande tour à droite fait fonction d'escalier.

     

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Il avait une vision très personnelle de la rue.

    La toile "Rue Gauguet", datée de 1949, est aujourd’hui conservée au Museum of Fine Arts de Boston.

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

     Anne-Marie nous montre le document qui montre que c'est également au numéro 7 de la rue Gauguet que Salvador Dali et Gala s'installeront en juillet 1932.

    Propos de Dali

    « À notre retour à Paris, nous avons déménagé du 7 rue Becquerel au 7 rue Gauguet. C’était un immeuble moderne. Je considère que ce genre d’architecture est une architecture auto-punitive, l’architecture des gens pauvres - et nous étions pauvres. Donc, comme nous ne pouvions avoir de bureau Louis XIV, nous décidâmes de vivre avec d’immenses fenêtres, et d’immenses tables chromées, beaucoup de verre et des miroirs. Gala avait le don de faire « briller » toutes choses et, au moment où elle entrait quelque part, tout se mettait à étinceler furieusement. Cependant, cette rigidité presque monastique excitait encore plus ma soif de luxe. Je me sentais comme un cyprès poussant dans une baignoire. »

    La Cité Universitaire et les ateliers d'artistes du XIVe arrondissement avec Générations 13

    Fin de notre balade dans ce XIVe arrondissement.

    Mine de rien, nous avons fait près de 7 kilomètres.


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  • Ce vendredi, Michel Duffau, qui est bénévole à Générations 13, nous a proposé une visite du quartier de Saint-Sulpice dans le 6e arrondissement.

    Une bonne quinzaine d'adhérents de l'association motivés par la marche et la culture sont au rendez-vous qu'il nous a donné au pied de la statue de Denis Diderot, face à l'église Saint-Germain-des-Prés.

    Denis Diderot, né en 1713 à Langres (où il y a un musée consacré à l'écrivain des Lumières) est décédé en 1784 à Paris. La statue en bronze (qui date de 1886) est l'œuvre de Jean Gautherin.

    Je la trouve très expressive.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     C'est ici que Michel commence sa visite guidée, non pas en nous parlant de Diderot mais de Marcel Proust.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il nous explique que c'est non loin de là, au N°14 de la rue des Canettes, que Céleste Albaret, la fidèle gouvernante de l'auteur de "A la recherche du temps perdu", ouvrit un hôtel avec son mari après le décès de l'écrivain.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Céleste Gineste, épouse en effet en 1913 Odilon Albaret, un chauffeur de taxi dont l'écrivain est un client régulier. Peu de temps après, il fait entrer sa femme (qui arrive de sa campagne et s'ennuie dans la capitale) au service de Marcel Proust. Celle-ci lui restera fidèle jusqu'à son décès en 1922.

    Empruntant la rue des Ciseaux, nous voici dans la rue des Canettes. La grève actuelle des éboueurs fait de Paris le paradis des rats...

    Ah..., cette réforme des retraites, elle aura fait parler !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'actuel Hôtel La Perle a remplacé l'hôtel d'Alsace Lorraine.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Dans la même rue, un curieux magasin qui vend des figurines de collection.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'origine de son nom, la rue la doit à cette décoration murale qui orne la façade de l'immeuble situé au N°18. Des canettes (la femelle du canard et non celles qui défigurent les rues de la capitale) y sont représentées en train de s'ébrouer.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     On dit que ce sont des canettes mais..., je ne suis pas allée voir de plus près !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    C'est dans ce bel immeuble, au N°10 que se situe la Librairie-Musée du Compagnonnage.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Le musée est installé dans l'ancien siège des Compagnons Charpentiers du Devoir de Liberté.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel ayant réservé une visite-guidée, c'est ce charmant monsieur, absolument passionné, qui a bien voulu nous présenter l'histoire du Compagnonnage et nous a commenté les outils et les chefs-d'œuvre exposés.

    L’origine du Compagnonnage remonte à la plus haute antiquité. De tout temps, il s’est trouvé, parmi les ouvriers, des hommes plus éclairés qui ont compris la nécessité de se grouper, d’être parfaitement unis, sans aucune dépendance, pour s’instruire, s’entraider et parfois même se défendre dans un idéal commun : la recherche de la perfection.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Les outils des Compagnons, dont l'emblématique compas, sont accrochés sur une poutre.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Oserai-je vous avouer que son discours m'est entré par une oreille et ressorti par l'autre... J'ai juste retenu qu'il existait deux sortes de compagnons : ceux de la rive droite et ceux de la rive gauche, les compagnons du Devoir et les compagnons du Devoir de Liberté, et que c'était surtout une histoire de religion qui les différenciait, voire même de franc-maçonnerie.

    Chacun sait bien que chaque Compagnon doit réaliser un chef-d'œuvre comme le montre ici notre hôte mais j'ai oublié pourquoi il nous avait parlé d'un dragon sculpté à l'intersection de la rue de Rennes et d'une autre rue que je n'ai pas déterminée...

    Quelqu'un pourra peut-être me renseigner ? 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Quelques chefs-d'œuvre sont exposés dans la salle où sont aussi montrées au public des photos représentant la construction à l'époque de Viollet-le-Duc de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Ci-dessous, deux chefs-d'œuvre présentés à l'exposition universelle de 1900.

    Celui-ci, photographié ici, est celui des Compagnons de la rive gauche.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Chacun cherchant à rivaliser, voici celui des Compagnons de la rive droite.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A la sortie du musée, nous tournons à droite dans la rue Saint-Sulpice et apercevons l'église du même nom.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous débouchons sur la place à l'angle de laquelle Michel nous montre le café de la Mairie où Claude Luter, le célèbre jazzman, avait coutume de venir jouer en compagnie de son ami Boris Vian.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Ah ! Si j'avais un franc cinquante...

    Sur le parvis de l'église, nous écoutons Michel religieusement...

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il nous parle des origines de l'église (faisant d'abord partie de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés). Si vous cliquez sur cette photo pour l'agrandir (il s'agit d'un plan datant de 1550), vous verrez l'ancienne abbaye Saint-Germain au sud, la foire Saint-Germain voisine (où se trouve encore l'actuel Marché) et l'église Saint-Sulpice.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    En raison de l'extension de la population de ce faubourg de la capitale au cours des siècles, il parut nécessaire d'agrandir l'église. La première pierre a été posée par Anne d'Autriche en 1646. Voici comment elle apparait sur le plan de Turgot datant de 1740, complètement environnée de bâtiments, la place n'ayant pas encore été créée. Michel nous explique à ce sujet que l'ancien séminaire Saint-Sulpice construit au XVIIe siècle devant l'église (à droite de la photo) a été démoli en 1808 pour permettre justement la création de la place qui ne fut achevée qu'en 1838.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'église actuelle date du milieu du XVIIIe siècle. Elle est l'œuvre de l'architecte Jean-Nicolas Servandoni (né à Florence en 1695 et décédé à Paris en 1766). qui s'est inspiré pour en exécuter la façade de l'église Saint-Paul à Londres.

    L'église Saint-Sulpice fait fonction de cathédrale diocésaine depuis l'incendie de Notre-Dame et le quartier Saint-Sulpice est caractérisé par des écoles religieuses, des librairies spécialisées dans ce domaine et des boutiques d'objets de piété.

    Par ailleurs, pour tenter de renouer avec la Foire Saint-Germain, chaque année, la municipalité du 6ème arrondissement organise sur la place, de fin mai à début juillet, toute une série de manifestations culturelles et artistiques.

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    Au centre de l'immense place, la fontaine Saint-Sulpice (érigée en 1847 par l'architecte Louis Visconti) qui est parfois appelée fontaine des orateurs sacrés mais aussi, plus malicieusement, fontaine des quatre point(s) cardinaux car elle est ornée de quatre statues d'évêques catholiques, célèbres prédicateurs de l'époque de Louis XIV, qui n'ont jamais été nommés cardinaux. Or les faces de la fontaine sont à peu près alignées sur les quatre points cardinaux.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Aux quatre angles, Bossuet, Fénelon, Fléchier et Massillon

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Tiens, la fontaine est habitée !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Michel nous fait remarquer que les deux tours de l'église ne sont pas tout à fait identiques : la tour sud à droite, moins haute de 5 mètres que la tour nord (qui abrite les cloches), reste inachevée face au contexte d'effervescence politique de 1789.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    La nef est immense.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Semaine pascale oblige, un chemin de croix se tient dans l'église. Nous nous ferons donc tout petits pour découvrir tout de même quelques unes des nombreuses richesses de cette église, comme ici les deux grands panneaux muraux peints par Eugène Delacroix pour décorer la chapelle des Saints-Anges (six ans de travaux tout de même). Pour travailler à ces œuvres, Delacroix va installer son atelier place de Furstemberg, là même où se trouve l'actuel musée Delacroix.

    Bon, pour moi ces peintures ne sont pas forcément ma tasse de thé mais elles ont inspiré de nombreux peintres, écrivains, artistes, de Paul Gauguin à Marc Chagall.

    La lutte de Jacob avec l'Ange

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Héliodore chassé du Temple

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Au plafond, Saint-Michel terrassant le dragon

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel nous montre ensuite un bénitier offert à François Ier par la République de Venise qui a été mis en place dans l'église accompagné d'un socle en forme de rocher sculpté par Jean-Baptiste Pigalle.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il en existe une paire, tous les deux ornés de motifs marins.

    Celui-ci est orné d'un poulpe.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Cette Vierge, c'est Notre-Dame-de-la-Vielle-Vaisselle nous dit Michel !

    L'abbé de la paroisse, Languet de Gergy, l'avait fait exécuter par le sculpteur Edmé Bouchardon avec les couverts qu'il avait l'habitude de dérober dans les noces et les banquets où il était convié ! (c'est le chroniqueur Saint-Simon qui le relate). Régulièrement contesté sur sa kleptomanie dévote, il rétorquait qu’il n’empruntait que couteaux ébréchés ou fourchettes dépareillées.

    Fondue sous la Révolution, "Notre-Dame de Vieille Vaisselle" aurait-elle été refaite ?

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'ancien orgue de Clicquot a été reconstruit par Cavaillé-Coll en 1862.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Dans le chœur, un superbe maître-autel en bronze doré représente la prédication du Christ.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Autre particularité de l'église Saint-Sulpice, l'existence d'un gnomon, outil de mesure utilisé en astronomie qui permet de déterminer précisément la position du Soleil, et donc une période de l’année. Le dispositif fut installé à la demande du curé du lieu, désireux de fixer précisément la date de l'équinoxe de mars, et par conséquent celle de Pâques, date clef du calendrier chrétien. Il a été installé au XVIIIe siècle par les savants de l'Observatoire de Paris.

    Au pied d'une obélisque de marbre blanc de 10,72 mètres de hauteur, la méridienne de Paris a été matérialisée par une réglette de laiton incrustée dans le dallage de l’église.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Dans le vitrail d’en face en haut du transept sud, une lentille est également placée à une 24,54 mètres de hauteur. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A des moments très précis de l’année, les rayons du soleil passent par la lentille et viennent frapper l’obélisque ou la ligne de laiton au sol, indiquant les solstices d’été et d’hiver ainsi que les équinoxes de mars et de septembre (qui marquent le début du printemps et de l’automne).

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    L'église Saint-Sulpice et son quartier attirent maintenant les touristes du monde entier depuis le succès planétaire du roman de Dan Brown, le Da Vinci Code en 2003.

    Pour rejoindre la rue Garancière, nous traversons une petite place à l'arrière de l'église, qui est dédiée à August Strindberg.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Un buste très ressemblant de l'écrivain, dramaturge et peintre suédois qui séjourna de multiples fois à Paris y a été placé. Il est du sculpteur suédois Carl Eldh et a été réalisé en 1905. Strindberg considérait ses séjours à Paris comme "l'époque la plus fructueuse de sa vie".

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous voici maintenant faisant face à l'Hôtel de Sourdéac construit sous Louis XIII par Adam Robelin pour Alexandre de Rieux, marquis de Sourdéac, vit les débuts d'Adrienne Lecouvreur au théâtre en 1717. Occupé après la Révolution par la mairie du 11ème arrondissement, il est maintenant la propriété des Presses de la Cité.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

     Un peu plus loin dans la rue Garancière, une très jolie fontaine dite Fontaine Palatine en l'honneur d'Anne de Bavière qui la fit élever ici en 1715 pour les habitants du quartier. 

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    La rue Garancière débouche sur la rue de Vaugirard par une arche.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Sous les arcades, on peut voir au N°36 de ladite rue l'un des seize mètres étalons installés dans Paris entre février 1796 et décembre 1797 par la Convention nationale afin de généraliser l'usage du système métrique auprès des parisiens. Celui-ci est le seul qui soit resté à son emplacement originel. Un autre mètre étalon se trouve au N°13 de la place Vendôme.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Une belle adresse pour les nostalgiques du passé...

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Nous empruntons maintenant la rue Servandoni du nom de l'architecte de la façade actuelle de Saint-Sulpice (nom donné en 1806). Cette rue a changé de nom de nombreuses fois : elle s'est appelée successivement rue Saint-Sulpice, rue des Cordiers, rue des Fossoyeurs, rue du Fer à Cheval et même rue du Pied de Biche.

    Mais le temps se gâte malheureusement : capuches et parapluies vont se révéler indispensables : nous allons même devoir les partager !!!

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Michel nous explique que l'architecture de cette rue est très diverse et aussi très ancienne.

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    Au N°18, l'ancien Hôtel de Boutteville fut la dernière demeure d'Olympe de Gouges, femme de lettres, femme politique et polémiste (auteur de la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne en 1791), guillotinée à Paris le 3 novembre 1793.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    A gauche, Olympe de Gouges, à droite, Caroline Tresca

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Cette dernière a ouvert en 2014 une galerie au N°14 de la rue dont la porte cochère en bois est très ouvragée.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Désolée pour les photos de traviole : j'ai dû abriter mon appareil photo !

    Sainte Anne instruisant la Vierge

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Jean-Nicolas Servandoni montrant le plan de Saint-Sulpice

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Une reproduction intégrale du Bateau ivre d'Arthur Rimbaud, inaugurée le 14 juin 2012, occupe un long mur de la rue Férou, non loin de l'endroit où le poète aurait présenté le poème pour la première fois le 30 septembre 1871. Elle a été réalisée par l'artiste néerlandais Jan Willem Bruins.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Alors là, c'est la cata !

    On s'aperçoit qu'on est bien en mars avec ces giboulées qui nous obligent à nous réfugier sous les porches d'immeubles.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    J'ai oublié la raison de cette photo d'une maison par ailleurs fort jolie.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Toujours dans la rue Férou, au N°6, l'entrée de l'Hôtel de Luzy avec des deux sphinx en terre cuite vernissée. C'est au grand architecte classique Chalgrin que l'on doit cet hôtel érigé entre 1767 et 1770. Les sphynx ont sans doute été ajoutés pendant la période « retour d'Egypte ».

    Hemingway et Man Ray y ont habité.

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Il ne nous reste plus qu'à nous faire sécher autour d'un chocolat chaud : c'est chose faite avec les derniers rescapés de cette expédition polaire !

    Autour de Saint-Sulpice avec Générations 13

    Un grand merci à Michel Duffau pour la préparation de cette promenade. Je pense pouvoir dire au nom de tous qu'elle nous a ravis.


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