• Hier nous avons suivi l'une des visites guidées de l'association "Paris - Art et Histoire" à laquelle Anne-Marie Guérin s'adresse parfois, celle du Lycée Henri IV, le lycée de France le mieux coté où il faut arriver avec un 19,5/20 au bac pour entrer dans les classes préparatoires...

    Comme vous le savez sans doute, il est situé dans les beaux quartiers, juste derrière le Panthéon qui, à cette heure de l'après-midi, était éclairé par un beau soleil d'automne.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    En vue de l'église Saint-Etienne-du-Mont

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Saint-Etienne-du-Mont à gauche ◄       ► la tour Clovis du Lycée Henri IV à droite

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    On voit bien sur cette gravure du XVIIème siècle que les deux édifices étaient côte à côte.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La tour Clovis, derrière la façade du Lycée donnant sur la rue du même nom, est le seul vestige de l'abbaye Sainte-Geneviève (dédiée aux apôtres Pierre et Paul) fondée en 507 par Clovis et son épouse Clothilde. La tour, bien qu'ayant perdu la flèche de son clocher, a encore fière allure.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Devant le Lycée, une oeuvre de "street art" de C215 (Illustres autour du Panthéon) représentant l'Abbé Grégoire, député de la Convention nationale pendant la Révolution. Il était en faveur de l'abolition de l'esclavage et de l'abolition de la peine de mort. Depuis 1989, ses cendres reposent au Panthéon voisin.

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    L'entrée du Lycée se trouve au 23 rue Clovis.

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    Sous le porche d'entrée une jolie grille en fer forgé donne accès au cloître.

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    Le cloître date du XVIIIème siècle, mais des fouilles récentes ont pu mettre à jour les vestiges de l'ancien cloître datant du XIIIème siècle.

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    La tour Clovis est romane dans sa partie basse (qui date de Philippe Auguste) et gothique dans les parties élevées (premier et deuxième étage). La balustrade flamboyant fut ajourée lors des travaux de reconstruction au XVIIème siècle. La flèche, endommagée par la foudre, fut détruite en 1764.

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     Sous les voûtes du cloître, des bas-reliefs en plâtre moulé sont des copies de marbres de Phidias (Ve siècle avant J.C)

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Il semble bien ici que des élèves soient en train de lire un parchemin : ce lieu reçoit en effet maîtres et étudiants depuis le milieu du Moyen-Age...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Les restes du réfectoire du cloître datant du XIIIème siècle

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Notre guide nous conduit ensuite dans la Chapelle, située en bordure du cloître : elle fut installée au début du XIXe siècle dans l'ancien réfectoire de l'abbaye Sainte-Geneviève, après la suppression de celle-ci et sa transformation en lycée.

    Cinq travées, voûtées sur croisées d'ogives aux nervures élégantes, témoignent d'une architecture gothique déjà bien affirmée. Cependant, l'épaisseur des murs et l'étroitesse des baies suggèrent la réutilisation d'un édifice antérieur (un vestige du précédent réfectoire roman datant de la reconstruction du XIème siècle ?)

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La tribune située à gauche en entrant témoigne de la vocation de cette pièce : un moine y lisait chaque jour le chapitre pendant les repas de la communauté. 

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Tandis que les clefs de voûte sont toutes ornées de couronnes de feuillage, celle-ci présente, en sus, un "singe tenant des noix" nous a dit notre guide.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

     Prés du choeur, une réplique de la statue de Sainte-Geneviève conservée au Louvre, provenant du trumeau du portail central de la façade occidentale de l'ancienne église : la sainte, qui se rend la nuit à Saint-Denis tient un livre de prières dans la main droite et un cierge (manquant) dans la mains gauche. Sur son épaule gauche subsistent les pattes fourchues d'un diablotin qui tente d'en éteindre la flamme tandis qu'à droite un petit ange le rallume.

    Il faut bien avoir un guide pour pouvoir apprécier la statue à sa juste valeur !

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Notre guide nous conduit ensuite en sous-sol dans ce qui constituait les anciennes cuisines ou bien le cellier (là où les moines entreposaient les biens tirés des vastes domaines de l'abbaye) : Je n'ai pas bien compris...

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    Philippe donne l'échelle...

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    Nous voici maintenant dans la Cour des Externes où se trouve un bâtiment dédié à la remise des diplômes (anciennement Chapelle de la Miséricorde). Ignace de Loyola et Saint François-Xavier, étudiants au collège voisin de Montaigu, y reçurent leur maîtrise. Après le baccalauréat, les étudiants de l'époque obtenaient leur maîtrise puis leur doctorat tout comme de nos jours.

    Des étudiants y recevaient justement leur diplôme du bac et à cette occasion, un petit buffet avait été organisé : le Lycée soigne ses étudiants...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Des fouilles archéologiques récentes (2001-2006) effectuées dans cette pièce montrent des bases de colonnes engagées, portées par des culots, datant du XIIIème siècle.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Dans cette même Chapelle - qui servait de sépulture aux abbés et même à certains laïcs et dont le plancher peut être découvert lors des Journées du Patrimoine - se trouvent des pierres tombales très ouvragées qui rappellent le rôle funéraire du lieu.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous sommes maintenant dans la "Cour du Méridien" qui sert de terrain de jeux aux élèves : il s'y trouve une sphère armillaire qui comporte un cercle parallèle à l'équateur et un cercle vertical positionné dans le plan du méridien avec des repères pour les équinoxes et les solstices.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous allons maintenant nous rendre dans les étages supérieurs en empruntant un somptueux escalier de pierre, avec des voûtes portées par d'épaisses colonnes. Il est appelé "Escalier des Prophètes" pour les statues en marbre des prophètes de l'Ancien Testament qui en gardent l'entrée.

    C'est un chef-d'oeuvre du père Claude-Paul de Creil, qui a réussi à placer un vestibule et un escalier monumental dans un espace relativement réduit.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La première volée centrale de l'escalier, bordé d'une belle rampe à entrelacs, se divise ensuite en deux volées divergentes. Celle de droite ne conduit qu'à une petite pièce obscure aujourd'hui murée, tandis que celle de gauche qui menait aux dortoirs, se continue en un escalier excentré.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Côté vestibule

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Quatre prophètes (non identifiés) sont représentés en bas de l'escalier.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    L'escalier est aussi parfois dénommé "Escalier de la Vierge" pour la statue de la Madone à l'enfant située dans une niche au palier de l'escalier.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le visage de la Vierge a malheureusement dû être martelé à la Révolution...

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    Voici la pièce qui était l'Oratoire du Père Abbé.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Elle a gardé son décor d'origine et notamment les pilastres corinthiens, aux bases en cuivre et chapiteaux peints couleur bronze, entre lesquels s'intercalent des niches décorées d'angelots.Avant la révolution, elles abritaient des bas-reliefs en plomb, peints eux aussi couleur bronze et représentaient des prophètes et pères de l'Eglise.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Une corniche débordante, portés par des modillons, supporte un plafond à caissons d'un dessin très original.

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    L'autel est surmonté d'un fronton triangulaire au centre duquel des angelots présentent un triangle, symbole de la Trinité, dans lequel et inscrit en hébreu le nom de Dieu.

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    Le dessin du dallage originel montre, en son milieu, une ligne d'ostensoirs qui conduisait à l'autel.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Nous montons ensuite un escalier très banal pour accéder à la coupole où se trouve la Bibliothèque. Le père-architecte avait un autre projet - celui d'un magnifique escalier à ciel ouvert sur la coupole - mais malheureusement le "vandalisme" des années 1990 en a eu raison : l'escalier a été détruit si j'ai bien compris...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Mais que regarde donc notre guide... ?

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La coupole, qui est malheureusement protégée actuellement par un filet en attendant des travaux de restauration à venir, ce qui nous empêchera de l'admirer pleinement.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La voici, grâce au net, telle qu'elle devrait apparaître bientôt, une fois restaurée : la fresque centrale représentera l’Apothéose de Saint-Augustin enlevé par les anges et brûlant les livres des hérétiques.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Comme on le voit sur la photo précédente, le dôme est soutenu par quatre piliers en forme de palmiers dont les troncs sont décorés de guirlandes de fleurs.

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    Quatre ailes identiques à celle-ci forment une immense croix : deux d'entre elles servent de salles d'examens, une autre abrite la bibliothèque des lycéens et la dernière celle des classes préparatoires.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Le pavage, abîmé par sa transformation en dortoirs au XIXème siècle, a été reconstitué à l'identique. Il est vraiment très joli.

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Elle possède un joli plafond.

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    La Bibliothèque possédait avant la Révolution un fonds de 60.000 ouvrages. Son contenu est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève voisine.

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    Par les fenêtres, on peut voir le cloître et apercevoir l'église Saint-Etienne-du-Mont voisine.

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    Nous ressortons de la Bibliothèque en empruntant une porte en bois sculpté très impressionnante.

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    Notre guide nous en montre le décor central où des fleurs de lys ont échappé aux révolutionnaires...

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    La serrure est particulièrement belle.

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    La porte donne sur le palier de l'Escalier des Grands Hommes côté Panthéon.

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    Tomettes et parquet au sol, du plus bel effet

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    J'ai lu sur le net que le vide central de l'escalier est de forme "barlongue" : deux petits côtés et deux grands... Je ne connaissais pas ce terme.

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    Le vestibule et le bas de l'escalier des Grands Hommes (Photo inventaire.iledefrance.fr)

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

    Et voilà, la boucle est bouclée !

    Visite du Lycée Henri IV avec l'association Paris-Histoire

     

    Quelques données sur le Lycée

    Le devise du lycée est Domus Omnibus Una (« Une maison pour tous »), est celle des moines augustiniens, dont le bâtiment était le siège.

    On désigne l'établissement par la périphrase « le lycée sur la montagne » pour sa situation dominante sur la montagne Sainte-Geneviève et par l'abréviation « H4 ». Les élèves et professeurs du lycée se surnomment les « ashquatriens ».

    Les professeurs ou les élèves célèbres

    Léon Blum, André Gide, Alfred de Musset, Guy de Maupassant, Prosper Mérimée, Pierre Puvis de Chavannes, Ferdinand de Lesseps, Alfred Jarry, Emmanuel Macron, Georges Pompidou, Guy Béart, Patrick Bruel, Simone Veil, Jean d'Ormesson, André Vingt-Trois, Eric Rohmer, Agnès Jaoui etc. etc.

    Une visite d'une heure et demie qui nous a bien intéressés.


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  • Anne-Marie nous a fait remonter le temps pour cette après-midi de promenade dans le quartier du Luxembourg : elle nous conte aujourd'hui l'histoire - compliquée - de l'invention du mètre étalon, sur les traces de Delambre et Méchain, deux astronomes chargés de le définir.

    Delambre, à gauche, Méchain, à droite

    L'aventure du mètre étalon

    Avant la Révolution, il existait pléthore d'unités de poids et de mesures (250.000) ! Chaque pays, chaque région, et même parfois chaque village, avait les siennes... En 1790 l’Assemblée nationale - désireuse d'effacer toute trace du passé - décide d’établir un système de mesure unique.

    Mais comment définir le mètre ?

    Un choix arbitraire ne permettrait pas d’obtenir un consentement universel.

    Le projet est confié à des savants de renom (Borda, Condorcet, Lagrange, Lavoisier et Monge) qui proposent de définir le mètre comme le dix millionième du quart du méridien terrestre. Le fait de se référer à la Terre, permet l'immuabilité et l’universalité de la mesure.

    Il reste donc à déterminer la longueur exacte du méridien.

    Le premier a en avoir fait une approche scientifique est le Grec Eratosthène en 250 avant J-C, qui arrive au résultat de 39 300 kilomètres ce qui est très proche de la mesure exacte et ceci avec des moyens très simples. En 1670, le français Jean-Félix Picard - dit l'Abbé Picard -, en utilisant la triangulation, arrive au résultat de 40 036 kilomètres.

    L'Assemblée nationale quant à elle charge deux astronomes - en pleine terreur -, Jean-Baptiste Delambre et Pierre Méchain, de mesurer ce méridien.

    Ceux-ci n’effectueront les mesures que sur un arc suffisamment long de ce méridien. Par proportionnalité ils pourront alors calculer la longueur totale. Cet arc appelé méridienne s’étend sur près de 1100 kilomètres de Dunkerque à Barcelone.

    Méchain part vers le Sud et Delambre vers le Nord.

    Cette double expédition durera jusqu’en 1799 à cause des événements politiques mais aussi des difficultés quotidiennes. En effet, il faut monter le matériel en haut des clochers, franchir des montagnes, braver le froid puis les fortes chaleurs ou les pluies.

     Il n'est évidemment pas question de déplacer des règles entre ces deux villes : outre que le travail aurait été fastidieux, la géographie ne l'aurait pas permis. La méthode consiste donc à commencer par mesurer une base d'environ onze kilomètres entre Melun et Lieusaint.

    Delambre dispose à cette fin de quatre règles de platine (chacune de deux toises de long), ces règles "numérotées" étant portées par des pièces de bois peintes de couleurs différentes avec des trépieds que des vis permettent de caler.

    La base est alors l'origine d'une opération de triangulation plane : à partir des extrémités de cette base, Delambre vise la ville de Malvoisine qui est à portée de vue. De la mesure des angles, il déduit la distance Lieusaint-Malvoisine et celle-ci constitue la base d'un nouveau triangle dont le sommet sera Montlhéry. Des triangles formeront ainsi une chaîne ininterrompue le long de la méridienne.

    C'est tout simple en fait mais... il fallait y penser !

    L'aventure du mètre étalon

    La méthode de la triangulation utilisée par Delambre et Méchain : en imaginant beaucoup d'autres triangles, il suffit à la fin de mesurer la longueur du point F (hypothétiquement Dunkerque) au point H (hypothétiquement Barcelone) et le tour est joué !

    L'aventure du mètre étalon

    La mesure des angles était effectuée par les astronomes à l'aide du cercle répétiteur inventé par Borda et Lenoir dont le principe est de pouvoir répéter autant de fois que l'on veut la même mesure sans revenir à zéro. L'erreur diminue avec le nombre de visées qui sont parfois répétées plus d’une centaine de fois.

    L'aventure du mètre étalon

    Le voyage de Méchain (ainsi que celui de Delambre) est semé d’incidents car la Révolution éclate le jour même de leur départ : ils ont été parfois emprisonnés et accusés d’être des espions, des royalistes ou des sorciers car on les voyait utiliser des instruments complexes...

    Finalement Méchain arrive à Barcelone le 23 juillet où des émissaires du Roi d’Espagne l’accueillent chaleureusement et lui apportent son soutien. Cependantle 21 janvier 1793, Louis XVI ayant été guillotiné, l’Espagne entre en guerre contre les révolutionnaires français. Une armée de catalans du sud envahit le Roussillon espérant reconstituer le royaume des Baléares antérieur au traité des Pyrénées. Méchain se retrouve bloqué à Barcelone : il se rend alors au Montjuic (un quartier de Barcelone) et y poursuit ses mesures. Il sera gravement accidenté et devra passer de longs mois de convalescence chez un médecin barcelonais. Après son rétablissement, il reprend ses mesures et constate horrifié qu’il y a un petit écart avec les premières mesures.

    Il est extrêmement découragé mais en avril 1795 il réussit à embarquer pour Gênes et en juillet 1795 il accoste à Marseille, bien décidé à reprendre ses mesures suite à l’erreur constatée à Barcelone.

    Au final, le mètre est trop court de 0.2 mm puisque le quart de méridien mesuré n'est pas de 10.000 kilomètres mais de 10.002 kilomètres...

    De son côté Delambre, lui aussi reconnu par ses pairs, forme une équipe composée d'un artisan orfèvre et d'un cocher. En août 1792 les Autrichiens envahissent le Nord-Est de la France, les troupes révolutionnaires résistent comme elles peuvent. Delambre se cantonne à étudier des points de Paris. Le 21 septembre, la première République est proclamée et les déplacements sont difficiles. Finalement en avril 1793 Delambre obtient les laissez-passer nécessaires et peut se déplacer vers Dunkerque.

    Cette même année Delambre apprend la suppression de l’Académie des sciences de laquelle il a été destitué avec cinq autres académiciens pour avoir soutenu Lavoisier qui, en tant que fermier général récoltant les impôts, fut menacé de la guillotine...

    Ce dernier, ayant demandé un sursis à son exécution pour pouvoir terminer une expérience, se verra répondre par le Président du Tribunal révolutionnaire : "La république n'a pas besoin de savants, ni de chimistes ; le cours de la Justice ne peut être suspendu".

    L'arrestation de Lavoisier (par Ludwig Van Langenmantel - 1876)

    L'aventure du mètre étalon

    Cocorico !

    Le mètre (institué comme unité de mesure de longueur depuis le 7 avril 1795) est une découverte française adoptée par pratiquement tous les pays du monde.

    L'aventure du mètre étalon

    Pour permettre aux français de se familiariser avec cette nouvelle mesure, surtout réclamée par les commerçants, il sera décidé d'en distribuer partout dans le pays. A Paris, seize mètres étalons furent installés dans la ville entre février 1795 et décembre 1797.

    Pour terminer cette visite, Anne-Marie nous emmène dans la rue de Vaugirard où au N°36, face au Musée du Luxembourg, se trouve l'un des deux derniers exemplaires de "mètre étalon".

    Malheureusement, des travaux de ravalement ne nous permettront pas de le voir...

    L'aventure du mètre étalon

    De nos jours, le mètre correspond à la distance parcourue par la lumière dans le vide en 1.299.792.458 fractions de seconde.

    Voici une vidéo extrêmement bien faite qui résume tout ceci. N'hésitez pas, à la fin, à cliquer sur le lien suivant pour en visionner la fin...

    J'espère avoir à peu près retracé ce qu'Anne-Marie nous a conté... Il est vrai que cette fois-ci j'aurais pu prendre des notes puisque je n'ai pas fait de photos - le sujet ne s'y prêtant pas - mais le courage me manquait et puis... j'ai toujours le secours de mon ami internet !

    Merci à Anne-Marie de nous avoir rendus un peu moins ignares. J'ai beaucoup appris en une après-midi et... quelques heures de recherches !


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  • C'est la rentrée des "Petites promenades dans Paris", l'atelier qu'anime Anne-Marie à Générations 13. Celle-ci nous convie aujourd'hui à un promenade autour du Parc Monceau situé non loin de l'Etoile.

    La sortie s'annonce agréable car le beau temps est au rendez-vous et nous ne sommes pas trop nombreuses (comme très souvent lors de ces visites, seules les femmes arpentent le pavé !).

    Anne-Marie fait en effet en sorte de dédoubler ses sorties afin de les rendre plus agréables.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    La plaine-Monceau(x) tire son nom d'une petite butte (ou de plusieurs d'où le x) où se situait un lieu-dit tirant son nom soit de "Mons Calvus" (mont chauve, désert), soit de "Monticellum" (petit mont), soit de "Muscelli", (terrain couvert de mousse), tous noms qui formèrent "Mousseaux", "Monceaux", puis "Monceau".

    Anne-Marie nous explique que nous sommes ici sur l'ancien terrain que le duc de Chartres (Philippe Egalité après 1792) avait acheté pour s'y faire construire une folie.

    Remise des clefs au duc de Chartres par Louis Carmontelle, l'architecte et le paysagiste du domaine édifié entre 1769 et 1773.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Tout à côté, l'une des entrées du parc : la barrière de Chartres, du nom du duc.

    Il s'agit d'une rotonde construite par Claude-Nicolas Ledoux qui constituait l'un des quatre pavillons d'octroi de l'enceinte des Fermiers généraux. 

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le mur des fermiers généraux (en bleu sur la carte) a été construit juste avant la Révolution entre 1784 et 1790. On voit bien ici la situation du Parc Monceau et la séparation entre les communes voisines de Monceau et des Batignolles matérialisée par la ligne de chemin de fer du Havre (en vert) qui conduisait à Saint-Germain-en-Laye.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Empruntant la rue Georges Berger, nous voici arrivés sur la place du Général-Catroux où se trouve un superbe hôtel particulier, l'Hôtel Gaillard, construit entre 1878 et 1882 par l'architecte Jules Février pour abriter les collections d'art du banquier Emile Gaillard.

    Le bâtiment a la forme d'un U comme le montre la photo ci-dessous.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Voici à quoi ressemblait à l'époque la salle des coffres qui se développe sur deux niveaux : protégée par des douves en eau et accessible par un pont roulant, ce lieu secret était l'un des endroits les plus singuliers de Paris.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balcons et pinacles en dentelle de pierre, clochetons en ardoise et fonte ajourée, nous sommes ici en présence du style néo-gothique/néo-Renaissance.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    La façade fait alterner la pierre et la brique en y mêlant harmonieusement une alternance de couleurs rouge et noire.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Les fenêtres "à meneaux" sont ornées d'animaux fantastiques ou de figues humaines.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le portail d'entrée est également décoré de deux marmousets.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Celui de gauche représente l'architecte et ses instruments,

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    tandis que celui de droite évoque le banquier avec sa bourse.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Les travaux de restauration de l'hôtel (commencés en 2015) devraient se terminer dans l'année. La Banque de France à laquelle appartient le bâtiment a pour projet d'en faire la Cité de l'économie et de la monnaie : un futur Musée pédagogique visant à à rendre la culture économique accessible à tous. C'est Yvonne qui va être contente !

    C'est Marc Strauss-Kahn, le frère de l'autre..., qui est à l'origine de ce projet.

    La statue de Sarah Bernhardt, située devant l'Hôtel, était encapuchonnée en raison des travaux.

    La voici grâce à Wikipédia : la fameuse comédienne est ici représentée en Phèdre.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

     Trois autres monuments sur la place, autrefois surnommée "la place des Trois Dumas".

    Voici celui honorant la mémoire d'Alexandre Dumas fils (le père de la Dame aux Camélias), érigé en 1906 par René de Saint-Marceaux. L'écrivain est ici, au milieu d'un superbe parterre de fleurs, entouré de muses dansantes.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le monument au Général Alexandre Dumas (par Alphonse de Perrin de Moncel), le grand-père du précédent, ancien esclave, a disparu en 1943 (il a été fondu par les collaborateurs sous le gouvernement de Vichy).

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    En remplacement, se trouve une sculpture moderne "Fers" évoquant l'esclavage. Oeuvre de Driss Sans-Arcidet, elle représente deux fers d'esclaves de 2,6 tonnes chacun et 5 mètres de haut, dont les chaînes se sont rompues.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Enfin, un troisième monument aux Dumas a été érigé sur cette place : c'est celui rendant hommage au grand Alexandre Dumas, celui des "Trois mousquetaires".

    Tandis que l'écrivain trône en haut du monument, habillé d'une simple robe de chambre et la plume à la main, attributs traditionnels du génie littéraire en action, un groupe de lecteurs feuilletant l'un de ses livres est représenté en partie basse.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    De l'autre côté du monument se trouve D'Artagnan, l'épée hors du fourreau.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Une plaque rappelle le nom des principales oeuvres de l'auteur : Les trois mousquetaires, Vingt ans après, Le comte de Monte-Cristo, Le vicomte de Bragelone. Il s'agit de l'ultime création de Gustave Doré.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Avant de quitter la place, un coup d'oeil sur ce bel immeuble néo-gothique doté de balcons de pierre sculptés.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    A noter, sous le balcon, la présence de jolis médaillons.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

     Au 43 de l'avenue de Villiers se trouve le Musée Jean-Jacques Henner. Le musée est l'un des reres témoignages accessibles au public de l'architecture privée sous la IIIème République. Il s'agissait en effet de la demeure et de l'atelier du peintre Guilluame Dubufe (neveu de Charles Gounod) qui l'avait acheté en 1878.

    Possédant la plus importante collection d'oeuvres de Jean-Jacques Henner existante, le musée présente une sélection représentative des différentes périodes de la vie de l'artiste, de sa jeunesse en Alsace à ses dernières années en passant par son séjour à la Villa Médicis.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Sa dernière oeuvre, un Atala, est restée inachevée à son décès en 1905.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Nous avons maintenant rejoint la rue Fortuny : ici, on ne sait pas où donner de la tête tant elle constitue à elle seule un vrai musée à ciel ouvert. Prix moyen au m² d'un appartement : 10700 euros, d'une maison : 12200 euros (source Meilleurs Agents).

    La rue a été ouverte en 1876 sur des terrains appartenant au peintre animalier Louis-Godefroy Jadin, chroniqueur des scènes de chasse de Napoléon III. 

    Au N°35 un Hôtel particulier où habita Sarah Bernardt. Il a été acheté en 2012 par Dominique de Villepin : moralité, la politique, ça paye bien !

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

     Détail de la gouttière

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

     Une participante à la promenade m'a fait remarquer les petits rats qui courent le long de la façade...

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    Voici la façade néo-Renaissance du N°42 : elle est très largement vitrée car c'était l'Hôtel du maître-verrier Joseph-Albert Ponsin (il pouvait y exercer son activité professionnelle et y exposer ses oeuvres) construit par Boland en 1879.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Sur le fronton du porche, les instruments de dessin du maître-verrier.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Ces cariatides encadraient à l'époque l'une des verrières de Ponsin.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le médaillon (difficile à photographier...) situé en haut de l'Hôtel est un hommage à Bernard Palissy, grand précurseur des émaux et des faïences.

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    C'est au 27 rue Fortuny qu'habitait "La belle Otero", l'une des plus célèbres courtisanes de la Belle Epoque.

    Elle possédait un véritable talent de danseuse, cultivé depuis son plus jeune âge. Caroline Otero, née d'une mère gitane et de père inconnu, vit en effet une enfance et une adolescence marquées par la misère et la violence ; pour oublier ses peines et subvenir à ses besoins, elle danse dans les rues et les auberges, puis dans les petits cabarets, en Espagne et au Portugal.

    Elle séduisit des rois (Edouard VII, Léopold II), des aristocrates russes ou britanniques (le duc de Westminster, le grand-duc Nicolas), des financiers, des écrivains (Gabriele d'Annunzio), des ministres (Aristide Briand)...

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    La façade, très lumineuse, est composée de trois travées décorées de carreaux en céramique turquoise.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Au N°21 encore un Hôtel néo-Renaissance en brique et pierre. De jolies colonnes doriques encadrent ses fenêtres au premier étage.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    La corniche (à consoles et coquilles) sous le toit est surmontée de hautes lucarnes sculptées. On peut déplorer la présence de Velux dans la toiture mais après tout il faut bien vivre avec son temps...

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Un des plus curieux Hôtels de la rue se situe au N°9. Il est construit dans le style éclectique et fait référence aux périodes médiévale, Renaissance et XVIIIème tout en utilisant des techniques décoratives (céramique, terre cuite, briques) contemporaines.

    Une vraie merveille !

    Pour l'anecdote, j'ai lu que la Région allait revendre cet immeuble (de 1150 m²) loué à très bas prix (300 euros la semaine) depuis 2012 à la Société de production de l'acteur Albert Dupontel...

    Il n'a pas mauvais goût l'Albert !

    Anne-Marie me signale que Dupontel et la rue Fortuny, c'est une longue histoire : il y a tourné une partie du film "Neuf mois ferme" avec Sandrine Kiberlain.

    Le site abrite aujourd'hui une école professionnelle d'esthétique et de couture.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le deuxième étage dispose d'une loggia. Une grande frise en faïence (créée par le céramiste Jules Loebnitz) forme une ligne turquoise et rouge.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    On y trouve aussi un très bel oriel dont la toiture est pourvue de décorations en fonte découpée.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Alors là, on change drastiquement de style pour cet Hôtel particulier situé au N°8 de la même rue : une maison en colombages, c'est déjà rare à Paris mais toute blanche de surcroît c'est même rare en province !

    Il s'agit ici du style Troubadour qui consiste à recréer au XIXème siècle l’atmosphère moyenâgeuse.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    La sobriété de l'immeuble n'est qu'apparente car elle recèle nombre de sculptures en pierre très délicates à commencer par l'encadrement de la porte cochère.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    La signature des architectes, Alfred Boland et Auguste Latapy , est insérée entre deux sculptures très fines.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Au N°9 de la rue Médéric voisine, l'église suédoise de Paris : il s'agit d'une église de confession protestante dont la paroisse a été fondée en 1626. L'église de construction typiquement suédoise est en briques rouges. Elle est connue pour son fameux Marché de Noël durant le week-end du 6 décembre.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Son porche d'entrée a retenu mon attention : il est fait de belles mosaïques multicolores.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le N°85 de la rue de Courcelles présente un très bel immeuble Art Nouveau. Il est l'oeuvre de l'architecte Chesnay et date de 1908. Tout l'effort de décoration a été porté sur les 4ème et 5ème étages  : c'est en effet à ces niveaux que se situent des loggias aux colonnes recouvertes de céramique. Ces dernières sont ornées en partie basse de fines sculptures en bas-relief.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    C'est dans la rue Daru que se situe l'église russe de Paris, la Cathédrale Saint-Alexandre-Nevski. En face, un restaurant russe "A la ville de Petrograd" est à vendre... Les critiques sur le net ne sont guère élogieuses, dommage !

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Les relations entre la France et la Russie remontent au XIème siècle au temps où Anne de Kiev épouse Henri Ier, roi de France, mais il faudra attendre le décret du tsar Alexandre Ier en 1816 pour qu'existe de façon ininterrompue une église russe à Paris.

    Au XIXème siècle la population russe ne cesse d'augmenter à Paris et c'est Napoléon III qui donne l'aval final à sa construction qui a été l'affaire de tous : orthodoxes de Russie et de Paris, mais aussi protestants et catholiques, jusqu'au tsar Alexandre II qui donne, sur sa cassette personnelle, 150.000 francs or. Consacrée en 1861, cette cathédrale est destinée non seulement aux russes mais à toute la communauté orthodoxe de Paris.

    L'église est en pierres de taille blanches, dans le style russo-byzantin. Les architectes, les iconographes et les artistes du tsar qui y ont travaillé se sont inspirés des documents établis à l'occasion des grands travaux de restauration en 1847 de la basilique Sainte-Sophie de Constantinople, ce qui explique l'appellation "russo-byzantin" du style.

    L'église a une forme de croix grecque et est surmontée de pyramides de pierre surmontées de bulbes dorés à l'or fin. (Photo Wikimedia)

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Je n'ai trouvé qu'une photo sur le net de son intérieur (l'étage haut que nous avons pu voir mais qui est interdit aux photos). Nous ne sommes pas restées très longtemps à l'intérieur car il y avait un baptême... L'église possède aussi une crypte.

    Photo mathieulustrerie.com

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Voici à nouveau les belles grilles du parc qui se profilent : nous sommes ici dans la rue Alfred de Vigny.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Au N°10 de la rue, se trouve l'Hôtel Emile Pereire (vous savez, les frères Pereire qui furent de sacrés promoteurs immobiliers en lotissant les terrains qu'ils avaient rachetés à la ville de Paris) où s'est établie en 1975 la Fondation Simone et Cino Del Duca (mécénat dans le domaine des arts, des lettres et des sciences). Evidemment, l'autre façade donne sur le parc...

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Quant au N°8, il abrite l'Hôtel Henri Menier, une grande demeure construite dans le style néo-gothique/néo-Renaissance, pour l'un des fils d'Emile-Justin Menier, l'inventeur de la célèbre tablette de chocolat.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    L'Hôtel a été construit en 1880 par l'architecte Henri Parent.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    On aperçoit ici, depuis la Fondation Simone et Cino Del Duca, la jolie corniche de pierre sculptée qui orne la partie arrière de l'Hôtel donnant sur le N°5 de l'avenue Van Dick et les fenêtres à meneaux qu'elle encadre.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Il faut faire le tour et entrer dans le parc (attention les yeux, ça brille !),

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    pour pouvoir voir l'autre côté.

    Waoouuuh... !

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    J'ai oublié le nom de cet autre Hôtel particulier qui est son voisin mais il a aussi fière allure.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Rue Murillo : au N°19 un immeuble de briques et pierre décoré de quatre médaillons en céramique peinte représentant de gauche à droite Michel-Ange, Murillo, Raphaël et Rubens. Mais pourquoi avoir perché si haut de si jolis portraits... ?

    Heureusement qu'Anne-Marie était là pour nous les signaler.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Michel-Ange

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    Murillo

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Raphaël

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Rubens

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    Nous terminons cette superbe balade par un petit tour dans le Parc Monceau qui est agrémenté de statues en marbre d'écrivains et de musiciens.

    Des bancs récupérateurs pour écouter les explications d'Anne-Marie

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Voici le monument à Charles Gounod : le buste du compositeur est accompagné de statues d'héroïnes de ses oeuvres. 

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Alfred de Musset est ici accompagné d'une muse. La sculpture a été commencée par Falguière et terminée par Antonin Mercié.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Un joli monument en hommage à Frédéric Chopin représenté ici au piano avec à ses pieds Jenny Lind, la soprano la plus célèbre de toute l'Europe.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Monument à Guy de Maupassant

    L'élégante accoudée au pied du monument à Guy de Maupassant incarne à la fois l'héroïne du roman "Fort comme la mort", paru en 1889, et une lectrice anonyme, pensive à l'évocation des vies gâchées et des destins brisés décrits dans les ouvrages de l'auteur.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Le bassin de la Naumachie

    Ces colonnes sont le vestige du monument funéraire qu'avait imaginé Catherine de Médicis pour son époux Henri II. Placé à l'extérieur de la Basilique de Saint Denis, l’ensemble inachevé sera démonté en 1719 avant d’être récupéré par Philippe Egalité, au fait de son délire baroque pour sa “Folie de Chartres”. A la mort de celui ci en 1793, l’endroit sera réquisitionné par l’état. Alphand choisira de préserver l’ouvrage lors de la création du parc en 1861.

    Le nom de Naumachie renvoie aux bassins accueillant des combats navals dans l’Antiquité.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    L'ancien Hôtel de ville de Paris construit sous François Ier a été incendié pendant la semaine sanglante de la Commune en 1871. Il a été reconstruit en 1882.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Voici l'une de ses arcades qui proviendrait sans doute du rez-de-chaussée de la façade principale.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Il faudrait passer plus de temps dans le parc Monceau pour le connaître à fond : ce sera pour une autre fois...

    Mine de rien nous avons fait du chemin (6 kms environ) : en voici le trajet.

    Balade architecturale autour du Parc Monceau avec Générations 13

    Merci à Anne-Marie pour la préparation qu'elle a faite de cette balade architecturale qui a enchanté, je crois, toutes les participantes. 

    Fin de cette jolie balade

     


    3 commentaires
  • Anne-Marie, pour la visite du quartier Picpus, nous avait donné rendez-vous ce vendredi là au métro Bel-Air. Comme vous pouvez le constater, le beau temps était une nouvelle fois au rendez-vous.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Empruntant la rue Santerre, nous longeons l'Hôpital Rothschild

    Un premier hôpital est fondé au XIXe siècle par le baron James de Rothschild, au n° 76 de la rue de Picpus auquel est adjoint un hospice pour les personnes âgées. Il a pour vocation de soigner les personnes de confession juive. Entre 1912 et 1914, un nouvel hôpital est construit à l’initiative du baron Edmond de Rothschild (1845-1934) avec la même vocation.

    L'architecte en est Lucien Bechmann (1880-1968) : il travaille en collaboration avec le médecin-chef et décide ainsi d’édifier de petites unités autonomes, afin de maintenir l’isolement des malades et de limiter les risques de contagion.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

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    L'extension de l'hôpital a été construite en parements de briques et en pierre pour rappeler l'architecture de l'ancien hôpital. Celui-ci est devenu aujourd’hui l’hôpital parisien de référence du handicap, des besoins du grand âge et de l’odontologie.

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    Nous voici maintenant dans la rue de Picpus, voisine. Il y a plusieurs hypothèses sur l'origine du nom de cet ancien village dont l'orthographe varie. On trouve ainsi : Picpus, Piquepuce, Piquepus, Picpuce, Picpusse... 

    Plusieurs historiens ont donné au nom du village de Pique-Puce une étymologie qui n'est pas du tout garantie mais qui est amusante.

    Un mal épidémique se manifesta dans les environs de Paris, vers le milieu du XVIème siècle. On voyait sur les bras des enfants et des femmes de petites tumeurs rouges qui présentaient les caractères de plusieurs piqûres faites par des insectes qui s'attaquaient de préférence aux mains douces et blanches des jeunes dames. On rapporte qu'un frère du couvent de Franconville, près de Beaumont, diocèse de Beauvais, avait été envoyé à cette époque par ses supérieurs à l'effet de chercher un emplacement convenable pour établir une seconde maison de leur ordre près de la capitale. On ajoute que le frère était jeune, d'une figure très agréable, et qu'il avait même quelques connaissances médicales. Un jour il se présenta chez une jeune abbesse qui souffrait de l'épidémie, appliqua sur le bras quelques gouttes d'une liqueur parfumée ; le lendemain, la guérison était complète. On cria au miracle... Le nouveau docteur devint à la mode, se fixa dans ce village, qui prit le nom de pique-puce. puis fit venir quelques années après plusieurs religieux qui formèrent bientôt un nouvel établissement.

    Le grand chemin qui traversait le village fut nommé "rue de Picpus".

    Au N°35 se trouve l'entrée du cimetière de Picpus : sur le mur, une plaque rappelle les événements tragiques qui s'y sont déroulés.

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    A la Révolution, la guillotine qui était installée initialement sur la Place de la Révolution (ancienne Place Louis XV et actuelle Place de la Concorde) a été déplacée au moment de la Grande Terreur (due aux Montagnards sous l'impulsion de Robespierre) sur la Place du Trône Renversé (actuelle Place de l'île de la Réunion près de la Place de la Nation) car les riverains se plaignaient du spectacle qu'offrait la vue des charrettes pleines de cadavres montant au cimetière des Errancis.

    A nouveau lieu, nouveau cimetière : ce fut celui de Picpus.

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    La guillotine sur la Place de la Révolution : la statue de Louis XV a été déboulonnée de son piédestal...

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    En entrant dans la cour où se trouve la loge du gardien du cimetière - on entre ici moyennant une obole de 2 euros quand on est un groupe -, on se trouve tout de suite face à la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix qui rend hommage aux guillotinés.

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    Devant la chapelle, un vieux puits : il fait, nous a dit le gardien, 30 mètres de profondeur.

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    C'est la pleine époque des roses...

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    Passée la lourde porte en fer, on débouche sur un vaste espace joliment arboré.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

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    De l'autre côté du jardin, une superbe allée d'arbres pleureurs.

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    C'est là qu'Anne-Marie nous explique l'histoire du cimetière.

    Il s'agit d'un cimetière privé situé sur le domaine de l'ancien couvent des chanoinesses de Saint-Augustin (installé en 1640 par Louis XIII), chanoinesses qui en avaient été chassées deux ans plus tôt par la Révolution. Trois fosses communes vont être creusées ici et les corps décapités y seront jetés : nobles, nonnes, marchands, soldats, artisans, ouvriers, aubergistes, etc... indistinctement.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13 

    Le portail d'entrée donne accès à l'espace des fosses communes.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13 

    A droite du portail, une plaque

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13 

    Dans l'espace des fosses communes, sur la plaque de verre, sont inscrits ces simples mots : "Fosse N°2 - 304 martyrs décapités Place du Trône en juin 1794 reposent ici dans l'attente de la Résurrection."

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    La tombe de Gilbert du Motier, plus connu sous le nom de Marquis de La Fayette, se trouve juste à côté du portail donnant accès aux fosses communes.

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    C'était en effet son souhait d'être enterré aux côtés des ancêtres de sa femme, née Adrienne de Noailles, guillotinés en 1794.

    Son cercueil est recouvert avec la terre qu'il a ramenée de Brandywine, dans le Maryland. Un drapeau américain, qui flotte en permanence au-dessus de sa tombe, est renouvelé tous les 4 juillet, date anniversaire de l'Indépendance des États-Unis. L'ambassadeur des États-Unis vient lui rendre hommage ainsi que des représentants de la Ville de Paris, du Sénat et des communautés d'amitié du "héros des deux Mondes".

    Selon la légende, durant l'Occupation, les Allemands ont laissé le drapeau américain flotter au-dessus de sa tombe, malgré leur état de guerre avec les États-Unis...

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    Bien d'autres personnes sont aussi enterrées ici, descendantes des victimes de la Révolution.

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    Retour vers la Chapelle

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    toujours parmi les roses...

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    L'intérieur de la Chapelle est très sobre.

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    Dans le choeur, un beau Christ en bois sculpté.

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    Les deux bras du transept sont réservés à la mémoire des 1306 victimes de la Terreur.

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir et voir les origines diverses des victimes,

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     tandis qu'une statue de Notre-Dame de la Paix est déposée dans un petit oratoire voisin.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

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    Cette statue en bois brun foncé, haute de 33 cms, finement sculptée dans le style de la Renaissance, date du XVIème siècle (1530 plus précisément). Elle faisait partie du patrimoine de la famille de Joyeuse établie dans le Languedoc. Elle sera une des Madones les plus vénérées de Paris jusqu'à la Révolution.

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    Non loin de là, le bâtiment de l'Office national des forêts fait l'angle entre la rue de Picpus et l'avenue de Saint-Mandé.

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     Le groupe y fait une petite halte...

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    le temps pour Anne-Marie de se repérer et de nous conter la suite.

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    Dans l'avenue du Bel Air - quel beau nom ! - de jolis immeubles : celui-ci se trouve au N°13.

    Dans son Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, Félix Lazare indique que l'avenue du Bel-Air porte ce nom parce que « sa position un peu élevée et découverte lui a fait donner le nom qu'elle porte ».

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    et celui-là au N°17 : l'architecte en est Jean Falp.

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    Superbe décor Art Nouveau pour cette porte cochère

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    Regardez comme les balcons en fer forgé sont joliment galbés...

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

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    On change de rue : nous voici maintenant rue Fabre d'Eglantine au sein de laquelle j'ai vécu les quinze premières années de ma vie...

    Pas vilain non plus cet immeuble (du N°7 bis), surtout avec la végétation que les habitants y ont plantée...

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    Un peu plus loin, au N°9, un immeuble construit en 1896 par l'architecte G. Lobbée en style éclectique : il possède une façade en briques et pierres rappelant le style Louis XIII, tandis que la riche décoration est nettement néogothique.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Le rez-de-chaussée en pierre de taille est séparé du premier étage par une étroite frise sculptée de grotesques.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

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    Les fenêtres du deuxième au cinquième étage des deux travées centrales, en légère saillie, sont encadrées de motifs sculptés variés : les consoles sous le deuxième étage sont ornées d'animaux mythologiques, et leur linteau d'une tête de fou.

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    La porte d'entrée en bois qui possède une imposte en anse de panier, est percée de longues ouvertures rectangulaires à sommet trilobé, vitrées et protégées par des grilles en fer forgé. La porte est surmontée d'un tympan à arc en tiers-point, soutenu de part et d'autre de la porte par une colonne cylindrique à chapiteau à feuillage, et décoré d'un bas-relief.

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    Celui-ci représente un alchimiste méditant, un chien à ses pieds, devant une cornue en train de chauffer.

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    L'immeuble est inscrit sur la liste des « protections patrimoniales » du 12ème arrondissement.

    Personnellement, même si cet immeuble est "remarquable", je lui préfère de loin celui de l'Avenue du Bel-Air en style Art Nouveau.

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    Encore un immeuble construit par Jean Falp, à l'angle de la rue Dorian et de la rue de Picpus.

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    Etrange, cet étage mansardé crénelé...

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    Au N°15 de la même rue, l'architecte de l'Art Nouveau a encore frappé ! C'est un nom que je vais essayer de retenir mais... je ne promets rien.

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    Toujours rue Dorian, au N°7

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    Nous voici arrivés à l'Ecole Boule (école supérieure qui dispense des formations aux métiers de l'art, du design et des techniques industrielles) : elle crèche au 6 rue Pierre Bourdin.

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    La façade en briques du bâtiment est ornée de mosaïques portant des noms propres et je me suis renseignée grâce à mon ami internet : il s'agit des noms d'ébénistes français comme Martin Carlin, Claude-Charles Saulnier, du sculpteur et orfèvre florentin Benvenuto Cellini et de l'orfèvre parisien Claude Ballin.

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    Benvenuto Cellini est aussi un Opéra d'Hector Berlioz...

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    Anne-Marie a ensuite la bonne idée de nous conduire dans le petit jardin de la Fondation Eugène Napoléon que nous avons visitée l'an dernier, qui nous offre des bancs et un peu d'ombre.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13 

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    Elle en profite pour nous donner moult informations sur le lieu : créée par Napoléon III et son épouse, Eugénie de Montijo, pour veiller à l'éducation des enfants pauvres.

    Cliquer ICI pour relire mon laïus de l'époque.

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    La voici qui nous montre "L'affiche rouge" : il s'agit d'une affiche de propagande placardée en France à plus de 15 000 exemplaires par le régime de Vichy et l'occupant allemand, dans le contexte de la condamnation à mort de 23 membres du Groupe Manouchian (Francs-Tireurs et Partisans - Main-d'Oeuvre Immigrée (FTP-MOI), résistants de la région parisienne. Ils seront fusillés le 21 février 1944.

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    Elle est rouge car cette couleur représente le sang et la mort.

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    En effet, Marcel Rayman, l'un d'entre eux, a habité non loin d'ici, au N°1 de la rue des Immeubles Industriels.

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    La dite rue donnant sur la rue du Faubourg Saint-Antoine, porte bien son nom : elle est entièrement constituée de petits immeubles de trois étages seulement, tous identiques les uns aux autres. Le rez-de-chaussée et l'entresol étaient autrefois utilisés comme ateliers par les artisans du meuble, le reste consistait en des appartements qui bénéficiaient d'un très bon confort pour l'époque : gaz, eau chaude et eau froide.

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    Une machine à vapeur de 200 chevaux située au sous-sol d'un immeuble au milieu de la rue, fournissait l'énergie, distribuée par arbres, aux 230 ateliers qui occupaient jusqu'à 2 000 personnes. Les deux côtés de la rue étaient desservis grâce à un tunnel.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

     Nous terminerons notre petite randonnée par la Place de la Nation : en son centre, une magnifique sculpture d'Eugène Dalou représentant le Triomphe de la République.

    Debout sur un char tiré par deux lions, symboles de la force populaire, et conduit par le Génie de la Liberté éclairant la route de son flambeau, la République est entourée des allégories du Travail (le forgeron, un marteau sur l'épaule), de la Justice (une femme tenant un manteau d'hermine et la main de justice), et de la Paix (dite aussi l'Abondance, répandant des fleurs).

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Le Génie de la Liberté chevauchant un lion

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    L'allégorie du Travail

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Au fond de la Place, se trouve l'ancienne barrière d'octroi de l'enceinte des Fermiers Généraux, construite en 1787 sur les plans de l'architecte Claude Nicolas Ledoux. Elle comportait deux guérites encadrant une grille d'environ 60 mètres et servant de piédestal à deux colonnes de 28 mètres de haut. Seule, la grille a disparu. Les guérites sont maintenant occupées par des logements sociaux.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    En haut des deux colonnes, deux Rois très différents : Louis IX (plus connu sous le vocable de
    Saint-Louis) et Philippe Auguste.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    En bas des colonnes, le blason de Paris

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Du temps de Nicolas Ledoux, les statues des deux rois n'étaient pas présentes : elles n'ont été ajoutées qu'en 1845.

    Philippe Auguste, épée levée est un roi combattant.

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Saint-Louis, très pieux, par contre est représenté épée baissée...

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

     

    Notre promenade s'achève par un pot au "Dalou", une brasserie qui fait l'angle de l'avenue du Trône et de la place de la Nation. Une plaque est apposée près du bar sur laquelle on peut lire que la première bouteille de champagne a été débouchée ici même pour fêter l'arrivée de la 2ème DB en août 1944.

     

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

    Visite du quartier Picpus avec Générations 13

     

     

    Merci Anne-Marie pour cet accompagnement très instructif.


    2 commentaires
  • Ce vendredi après-midi il faisait un soleil radieux pour la balade intitulée "Belleville la rouge" des "Petites promenades dans Paris"du vendredi.

    Anne-Marie qui l'organisait m'a rappelé que j'avais déjà fait cette promenade précédemment et que je l'avais relatée dans mon blog à l'époque : c'est vrai qu'au fil de la promenade j'ai retrouvé des lieux connus !  La balade s'intitulait alors "Les métallos de Belleville".

    Je fais donc un copier-coller en ajoutant quelques photos de la sortie de 2018.

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    Le rendez-vous était donné au métro Parmentier

    Belleville la rouge

    Dans la rue Jean-Pierre Timbaud où nous démarrons notre circuit se trouve une ancienne cité ouvrière , "la cité d'Angoulême". Au rez-de-chaussée les ateliers et dans les étages les habitations des ouvriers des fonderies et du travail du cuir au XIXème siècle.

    Belleville la rouge

     Au bout de la cité, on débouche, dans une cour, sur un bâtiment à l'élégante architecture : il s'agit d'une ancienne manufacture (celle des frères Dutertre, peintres et décorateurs sur porcelaine) qui abrite actuellement les ateliers de Jean Nouvel. J'ai gardé pour mémoire ma photo de la promenade précédente car je me suis aperçue que l'horloge avait été restaurée depuis notre passage...

    Belleville la rouge

    5 - Cité d'Angoulême

    Belleville la rouge

    Nous continuons notre ballade en empruntant le passage de la fonderie, un vrai havre de paix à l'heure actuelle, mais qui devait retentir du bruit assourdissant des forges et du passage des clients à l'époque.  Comme vous pouvez le constater, les habitants ne sont pas avares de végétation.

    Belleville la rouge

    Au bout du passage, la cour a été réaménagée avec des logements modernes fort élégants.

    Belleville la rouge

    10 - Passage de la Fonderie

    La curieuse fresque mi-animal mi-végétal qui fait penser à la fable du corbeau et du renard date de 1992 et a été exécutée par J. Servières. je n'ai rien trouvé sur cet artiste sur le net...

    Belleville la rouge

    Belleville la rouge

     Empruntant la rue Saint-Maur puis la rue Jean-Pierre Timbaud, nous arrivons à la Maison des métallos. Face à elle, la statue de Jules Pendariès (1925) intitulée "le répit du travailleur" a été bâillonnée : est-ce par rapport aux événements actuels... ? Cela se pourrait bien !

    A la découverte de Belleville

    Initialement manufacture mondialement connue, fabriquant des instruments de musique en cuivre, puis haut lieu du syndicalisme et actuellement Etablissement Culturel de la Ville de Paris (théâtre, cinéma, conférences, expositions, danse...), la Maison des métallos a surtout le projet d'allier exigences artistiques et préoccupations sociétales. 

    20- Maison des métallos

    Anne-Marie nous fait remarquer la lyre qui se trouve en haut de la grille en fer forgé donnant accès à la cour, rappelant l'ancienne vocation musicale du lieu.

    Belleville la rouge

     

    Belleville la rouge

    Dans la cour intérieure de l'ancienne usine, une plaque rappelle que Jean-Pierre Timbaud, métallurgiste parisien et syndicaliste CGT, a été fusillé par les nazis en 1941 en tant que communiste suite à l'attentat perpétré par la branche armée du PCF contre le Feldkommandant Karl Hotz.

    A la découverte de Belleville

     Au 98 de la rue Jean-Pierre Timbaud se trouve un immeuble de briques rouges tout à fait banal mais si on s'aventure derrière la grille qui en ferme l'entrée on découvre une succession de trois cours possédant des petits ateliers d'artistes bien sympathiques. Ici, le temps semble s'être arrêté...

    21 - 98 rue Jean-Pierre Timbaud

     tout comme au 154 de la rue Oberkampf voisine où se trouve une cité d'artistes dont les maisonnettes, prêtes à tomber, tranchent avec les constructions modernes qui les surplombent. Je ne donne pas cher de cet endroit dans un avenir pas si lointain... !

    Belleville la rouge

    Belleville la rouge

     Non loin de là l'église Notre Dame de la Croix de Ménilmontant s'élève en haut des 54 marches de l'escalier qui en permet l'accès : la rue de Ménilmontant grimpe sec en effet.

    Belleville la rouge

    Regardez le beau soleil dont nous avons bénéficié...

    Belleville la rouge

    Ici ce panneau rappelle que c'est des hauteurs de Belleville que viennent les eaux ayant alimenté les premières fontaines parisiennes à partir de la fin du XIXème siècle. 

    36 - Place des Sources du Nord

     Le chemin de fer de la Petit Ceinture servait autrefois de liaison aux voyageurs désireux de se rendre d'une gare à l'autre dans Paris. Elle faisait le tour de Paris (32 kms) à l'intérieur des boulevards des Maréchaux et ceci jusqu'en 1934. Désertée par les parisiens qui lui préfèrent ensuite le métro, elle sert alors au trafic des marchandises et est définitivement fermée dans les années 90.

     La passerelle ayant desservi l'ancienne gare de Ménilmontant, aujourd'hui disparue

    Promenade du côté de Belleville avec Générations 13

    Heureusement, il en existe encore des cartes postales...

    Belleville la rouge

    Anne-Marie, un brin nostalgique du passé (!), nous fait écouter la chanson de Charles Trénet "Ménilmontant".

     Pour franchir les côteaux de Belleville et de Charonne, deux tunnels ont été creusés.

     38---Le-chemin-de-fer-de-la-petite-ceinture.jpg

    Après avoir emprunté la rue de la Mare, nous arrivons rue des Cascades dont le nom comme celui des Savies indique une fois de plus l'existence de sources à Belleville. Au Moyen-âge, les religieux du Prieuré Saint-Martin des Champs captèrent en effet une partie de cette rivière pour s'alimenter en eau. A cette époque, l'approvisionnement de Paris était essentiellement assuré par la Seine et par quelques puits, souvent peu salubres. Les "regards", petits bâtiments destinés à protéger les sources, sont les derniers vestiges conservés de ces travaux.

    Voici le regard Saint-Martin - encore appelé "regard des petites rigoles" : il est situé au 42 de la rue des Cascades.

    Belleville la rouge

    En haut du bâtiment, une inscription en latin qu'internet a gentiment traduite :

    « Fontaine coulant d'habitude pour l'usage commun des religieux de Saint-Martin de Cluny et de leurs voisins les Templiers. Après avoir été trente ans négligée et pour ainsi dire méprisée, elle a été recherchée et revendiquée à frais communs et avec grand soin, depuis la source et les petits filets d'eau. Maintenant enfin, insistant avec force et avec l'animation que donne une telle entreprise, nous l'avons remise à neuf et ramenée plus qu'à sa première élégance et splendeur. Reprenant son ancienne destination, elle a recommencé à couler l'an du Seigneur 1633, non moins à notre honneur que pour notre commodité. Les mêmes travaux et dépenses ont été recommencés en commun, comme il est dit ci-dessus, l'an du Seigneur 1722 ».

    Un écusson est visible sur une pierre située en haut à gauche de la porte. Selon M. Louis Tesson, il représenterait un saint Martin déchirant son manteau. Il affirme également qu'un deuxième écusson était placé de l'autre côté de la porte.

    Belleville la rouge

    En continuant la rue des cascades, une très jolie maison

    Belleville la rouge

    Sur le côté, une fresque florale avec "l'homme blanc" de Jérôme Mesnager

    Belleville la rouge

    La rue des Cascades débouche sur la place Henri Krasucki, syndicaliste français membre du PCF et Secrétaire Général de la CGT.

    Belleville la rouge

    Belleville la rouge

    Par un escalier nous arrivons sur la rue des Pyrénées ainsi nommée en raison de son aspect escarpé, particulièrement du côté des Buttes-Chaumont.

    43---Montee-vers-la-rue-des-Pyrenees.jpg

    Bien qu'elle soit très passagère, on y trouve encore des îlots de verdure...

    44---Rue-des-Pyrenees.jpg

    Comme ici, la Villa de l'Ermitage

    Belleville la rouge

    avec ses amusantes fenêtres décorées par les riverains

    Belleville la rouge

    Belleville la rouge

    et son concours d'épouvantails !

    Belleville la rouge

    La Cité Leroy un peu plus loin

     45---Cite-Leroy.jpg

     Avouez qu'on ne se croirait pas à Paris...

     48--Cite-Leroy.jpg

    49---Cite-rue-des-Pyrenees.jpg

     Donnant sur la rue de Ménilmontant, le Jardin du Carré de Baudoin avec sa "folie". Témoin authentique et unique des maisons de campagne édifiées au XVIIIème siècle pour les aristocrates et les bourgeois enrichis, cette maison fut construite en 1770, pour Nicolas Carré de Baudoin puis apartint à la famille Goncourt. A partir de 1836 les soeurs de Saint-Vincent de Paul y fondèrent dans le bâtiment adjacent un orphelinat "L'asile des petits orphelins". Racheté par la Ville de Paris, c'est aujourd'hui un espace culturel.

     Belleville la rouge

     Si vous avez le vertige, passez vite sur la photo qui suit : elle a été prise depuis le haut de la rue de Ménilmontant. Au loin, la tour Saint-Jacques et le Centre Pompidou.

     55---Vue-sur-Beaubourg-depuis-la-rue-de-Menilmontant.jpg

     Aux 19-21 de la rue Boyer, on trouve un bâtiment riche d'une histoire ancienne qui l'ancre dans la mémoire ouvrière. Il s'agit de "la Bellevilloise".

     56 - La Bellevilloise

     Wikipédia explique...

    En 1877, les ouvriers bellevillois fondent un petit dépôt d'épicerie au 10 de la rue Chevreau ouvert deux soirs par semaine. Il devient bientôt une coopérative ouvrière et celle-ci fonctionne jusqu'en 1936 (elle ferme avec la chute de la BOP : Banque Ouvrière et Paysanne). La coopérative propose à ses adhérents des produits de consommation courante (pain, viande, charcuterie, épicerie, charbon, ameublement, habillement) à prix réduit ; les achats en grosses quantités auprès des producteurs, souvent des coopératives ouvrières de production, et la limitation des marges lui permettent de toucher une large clientèle, qu’elle associe aux bénéfices de l’entreprise : en 1912, elle compte 9 000 sociétaires, réalise 5 MF de chiffre d’affaires annuel et dispose de plusieurs dizaines de magasins de vente, ou « répartitions », dans les 19ème et 20ème arrondissements ; en 1929, elle compte 15 000 sociétaires.

     À partir de 1900, sa prospérité commerciale lui permet de financer diverses œuvres sociales très actives. Elle ajoute alors à sa vocation consumériste une mission éducatrice et sociale qui repose sur 

    1- Le patronnage laïque : il a pour mission « de soustraire les enfants, garçons et filles, aux mauvaises fréquentations de la rue, en leur créant un centre d’éducation et de distraction les dimanche, et en leur permettant de suivre divers cours existants »,

     2 - l'Université populaire de la Semaille : celle-ci met à la disposition des coopérateurs une bibliothèque particulièrement riche et éclectique, donne des conférences gratuites et des cours, organise des sorties, anime un club scientifique ouvrier… À partir de 1930, elle propose un cinéma d'art et d'essai, le Cinéma de la Bellevilloise.

     3- La musique et le théâtre : le goût pour la pratique musicale est alors très répandu dans les milieux populaires et la Bellevilloise subventionne plusieurs groupes musicaux amateurs.


    En juillet 1905, la Bellevilloise crée une société de secours mutuels, la Solidarité mutuelle des coopérateurs de la Bellevilloise, exclusivement réservée à ses adhérents. Celle-ci gère d’abord une pharmacie, puis, à partir de 1913, un puis plusieurs dispensaires.


    La "forteresse coopérative", comme on l’a appelée, a été aussi un instrument de socialisation politique, participant activement à la lutte des classes. Servant de soutien logistique, elle ouvrait largement ses salles aux manifestations des organisations ouvrières de diverses obédiences, puis, à partir des années 1920, principalement communistes : permanences, réunions internes, fêtes, meetings, congrès. La façade comporte d'ailleurs sur son fronton la faucille et le marteau...

     
    La_Bellevilloise.jpg


    En 1908-1910, la Bellevilloise édifie sa "Maison du Peuple", aux N°s 19-21 de la rue Boyer, confiée à l’architecte Emmanuel Chaine, dans l’esprit de la Maison du Peuple de Horta, à Bruxelles. Il s'agit d'un vaste ensemble en béton armé et remplissage de briques avec ornementation de mosaïques et de céramique émaillée qui abrite un grand magasin de vente au public, bureaux, café, salles de répétition, salle des fêtes de 500 m²...

    Pendant près de soixante ans, la Bellevilloise a joué un rôle déterminant dans la vie économique et sociale de l’Est parisien. Actuellement, c'est un lieu de culture multidisciplinaire : concerts, spectacles, expos, défilés mais aussi café : La Bellevilloise reste un lieu de brassage, de rencontres et d'échanges qui s'ouvre à tout public.

     C'est là que se termine notre ballade. Le métro Gambetta n'est pas très loin.

     Mine de rien, on en a fait du chemin...


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