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Farniente à Banyuls - L'aller "Paris - Riom"
11 août 2012 : la Sainte Claire et..., on part en vacances !
Les vacances cette année, c'était à l'hôtel : cela faisait très longtemps que cela ne nous était pas arrivé et ma foi, c'est fort agréable ! Philippe avait réservé dès le mois de mars une semaine à la Villa Camille, propriété de l'APAS-BTP (l'Association de ceux qui bâtissent) et c'est ainsi que ce samedi 11 aôut, nous avons pris la route du sud.
Comme d'habitude pour nous rendre dans cette région, nous empruntons l'autoroute A75 et comme le dit si bien la publicité, la Méridienne : c'est l'autoroute du plaisir. Pas de péage ni de paysage pollué (elle passe même par le Larzac...). Evidemment ma titine peine un peu (un 70kms/heures dans les montées) car l'autoroute traverse le Massif central (le plus haut col est à 1100 mètres) mais au final elle ne nous lâche pas et nous avons ainsi le temps d'admirer ces paysages superbes qui nous confirment, si besoin était, que la France est bien belle.
Ma première photo est pour le Viaduc de Millau : un classique de mon blog
Puis c'est l'arrivée en fin d'après-midi à Riom où nous avons prévu de faire étape : une petite ville de 18000 âmes située à une quinzaine de kilomètres au nord de Clermont-Ferrand, autrement dit à mi-parcours. Nous y avons réservé une chambre d'hôtes située un peu en dehors du centre. Nos hôtes sont charmants, des retraités visiblement qui voient surtout passer des hollandais et qui nous accueillent très gentiment.
La chambre d'hôtes "Les géraniums" à Riom
Aussitôt installés, nous partons faire un petit tour dans la ville. Celle-ci est connue pour sa Tour de l'horloge. Ce soir, un attroupement s'est formé dans la rue piétonnière car le samedi en été, des bateleurs y font quelques animations...
En poussant la porte de l'Hôtel de Guimoneau (du XVIIIème siècle), nous découvrons une cour possédant un escalier à vis fort élégant. Notre hôte, rencontré tout à fait par hasard, nous explique en effet que la ville est calme et que les immeubles ne sont pas tous barricadés par des codes et des interphones comme dans la plupart des grandes villes...
Heurtoir de porte de l'Hôtel Guimoneau
L'intérieur de la cour
L'escalier à vis Renaissance
Détail de la montée d'escalier
Riom possède de nombreuses fontaines.
Celle située sur la Place de la Basilique Saint-Amable est imposante.
La Basilique est construite, intérieur comme extérieur, en pierre de Volvic, ce qui lui donne cet aspect sombre, mais elle ne manque pas de charme.
A l'intérieur se trouve un bel autel baroque en marbre de différentes couleurs
Il y a aussi la châsse où sont conservées les relique du Saint. Celle-ci est du XIXème siècle car l'original a été détruit à la Révolution mais c'est tout de même un bel ouvrage d'art. Elle repose sur un socle en faïence colorée évoquant la vie du Saint : on raconte qu'à sa voix, les bêtes venimeuses et les démons s'enfuyaient... ce qui explique qu'il soit toujours représenté avec des serpents à ses pieds. Deux fêtes l'honorent, l'une en été et l'autre en hiver : une procession réunit alors les habitants de la ville.
En continuant la Rue Saint-Amable, on arrive devant la Maison des Consuls.
Les piliers de la colonnade sont cerclés car ils sont fendus. Le gel peut-être ? Il ne doit pas faire chaud l'hiver dans cette région...
Correction faite par un commentaire d'une habitante de Riom : le gel n'a rien à voir dans l'état des piliers ! Les colonnes ont cédé à cause de bulles d'air contenues dans la pierre de Volvic lors du refroidissement de la lave.
Je suis heureuse d'avoir fait sourire cette habitante de Riom ! Par ailleurs, j'avais bien mis un point d'interrogation à mon hypothèse...
Non loin de là se trouve l'Hôtel Valette de Rochevend qui possède un joli porche.
En cheminant dans ces rues presque piétonnières, on arrive à l'église Saint Marthuret dont le porche est orné d'une jolie Vierge à l'oiseau.
La statue originale est conservée à l'intérieur de l'église contre les intempéries. Apercevez-vous le petit oiseau dans les mains du Jésus ?
Dans l'église également une Vierge noire du XIVème siècle en bois polychrome.
Voilà pour Riom. L'animation par les bateliers je n'en n'ai pas parlé...
Le lendemain matin, nous reprenons la route après un bon petit-déjeuner chez M. et Mme Lamaze : direction Banyuls. Nous arrivons en fin d'après-midi à la Villa Camille.
Le parking ?
C'est celui de la rivière (La Baillaury) : il est bien précisé qu'en cas d'orage les propriétaires des véhicules sont priés de procéder au déplacement de leur voiture !
C'est apparemment une coutume généralisée dans les communes de bord de mer de se servir de la sécheresse pour augmenter le nombre des places de parking gratuites...
Voilà la Villa Camille : notre chambre est celle au volet à demi tiré au dernier étage !
La villa a été bâtie en 1888 par un architecte danois, Viggo Dorph-Petersen, qui a beaucoup bâti en Midi-Pyrénées dans un style faisant fureur à l'époque. C'est une commande de l'industriel Pierre Bardou qui, ayant fait fortune grâce à l'invention de son père Jean Bardou (le papier à cigarettes JOB) l'offre à sa fille Camille...
Depuis la fenêtre de notre chambre, nous faisons face à la mer.
La Villa est en effet située en plein centre de Banyuls, face au port de plaisance.
D'un côté
De l'autre
Nous avons pris une demi-pension pour pouvoir itinérer dans la journée mais le soir, on dîne dehors et c'est très agréable. Nous avons compté : nous sommes une centaine cette semaine là, de quoi bien occuper le personnel de l'Hôtel qui est aux petits soins pour les clients. Marc, le gérant de la Villa et sa femme, Pascale, sont très attentifs à cela.
Comme vous le voyez, nous dînons à des tables individualisées, chambre par chambre.
Mais à deux reprises, la glace a été brisée par l'organisation de repas collectifs à de grandes tablées. L'occasion aussi de préparer des spécialités régionales. Nous avons ainsi eu une soirée "paëlla" et une autre "barbecue" : sympa.
Sinon, tous les jours, c'est la routine des buffets... (vous connaissez mon humour)
Mais moi, les buffets, surtout quand il y a du melon et des fruits de mer, je ne m'en lasse jamais... Ah, j'oubliais : le vin est à discrétion, rouge ou rosé et on en a bien profité !
Quand on rentre à temps le soir, on s'offre une petite sangria pour l'apéro...
Certains soirs, il y a des représentants qui viennent faire goûter les produits régionaux : le Banyuls et le Collioure un jour, les Olivades un autre. Avouez que c'est un endroit rêvé pour faire du commerce...
Et bien sûr, on se laisse tenter ! Je me suis ainsi fournie chez "Les Oliveraies de la Ballaury" en "Ameillade" (Olives noires et amandes au Banyuls blanc), en "Dame noire" (Olives noires et figues de Banyuls) et en "Salsa planxa" (olives, tomates et ail) mais le choix était vaste et j'aurais pu ne pas me limiter à cela mais il faut rester raisonnable...
Et le fameux apéritif de Banyuls me direz-vous : vous n'en n'avez pas rapporté ?
Que nenni bien sûr : nous avons pris pour l'occasion un petit train qui nous a conduit jusqu'à une petite chapelle (Notre Dame de la Salette) sur les hauteurs de Banyuls et au retour nous avons visité la cave souterraine : un prétexte bien sûr à déguster ce succulent apéritif (n'en déplaise à Christelle qui n'aime pas les vins cuits : promis, nous ne lui en avons pas rapporté !). Par contre, nous nous sommes largement approvisionnés pour nous même et la famille à laquelle nous comptons bien faire goûter ce vin qui se garde... ad vitam aeternam, sauf si on est gourmand et là, ce n'est pas gagné d'avance !
C'est là qu'on prend les billets : 7 euros tout de même et en plus le petit train est la propriété du Cellier des Templiers qui fait visiter ses caves : ça s'appelle avoir le sens du commerce...
Dans Banyuls, nous passons devant l'église de la Rectorie
Et la chapelle Notre Dame de la Salette se profile déjà à l'horizon.
Nous y voilà
Là-haut, une table d'orientation permet de se repérer. Joli, le paysage non !
Deux minutes d'arrêt et c'est reparti pour la descente à travers le vignoble : les vignerons du Cellier des Templiers nous attendent pour la visite de la cave.
Bien qu'implanté par les Phéniciens au VIème siècle avant J.C., le vignoble a réellement connu son expansion à partir du passage des Templiers au XIIIème siècle. Ce sont eux qui ont initié la structuration du vignoble en terrasses. Depuis, d'innombrables générations de vignerons entretiennent à la main plus de 6000 km de murettes en pierres sèches qui soutiennent ces vignes du vertige et zèbrent la montagne d'étonnantes formes géométriques.
La cave existe depuis 1950. Elle regroupe le vin de 750 vignerons qui produisent sur 1250 ha de vignes, soit l'équivalent de 75% de la production du Cru.
Le représentant qui fait la visite guidée nous explique que le Banyuls est d'abord vieilli en fûts de chêne en extérieur et ceci quelle que soit la température car il supporte aussi bien les grands froids que les fortes chaleurs.
Nous visitons ensuite la cave souterraine, contents d'y trouver un peu de fraîcheur. Les tonneaux sont légion et les bouteilles aussi.
La Cuvée "Président Vidal" est l'une des plus anciennes : elle date de 1950 et porte le nom du fondateur du Cellier des Templiers. Commande en poche, nous rentrons à la Villa Camille. Cette après-midi nous avons été livrés...
Et si nous visitions un peu Banyuls maintenant ?
La ville possède une promenade comme toutes les villes du midi et comme elle est voisine de l'Espagne et catalane de surcroît, elle a une Rambla : c'est là que la population déambule le soir à la fraîche et que les touristes se promènent aux heures chaudes... Vous pouvez d'ailleurs y apercevoir Philippe !
La Rambla de Banyuls s'appelle la Rambla de la Sardana : joli nom.
On y trouve justement une sculpture évoquant cette danse régionale bien connue : la ville de Banyuls a en effet été nommée "Ciutat Pubilla de la Sardana" en 1977.
La sculpture est de Patricia Rowland.
Banyuls, c'est aussi la ville de naissance d'Aristide Maillol. Celui-ci y est bien représenté par plusieurs sculptures qu'il a réalisées.
L'Ile de France (1925) se trouve tout contre l'Office de Tourisme.
La Jeune femme allongée (1921), elle, se trouve en face de la Villa Camille.
Maillol a aussi réalisé le Monument aux morts de la ville après la guerre de 1914-1918 et il en a été fait une réplique sur un rocher situé à l'extrémité du port sur l'initiative de Dina Vierny, muse du sculpteur.
Nous sommes bien sûr allés visiter le Musée Maillol qui se trouve dans l'arrière pays de Banyuls, plus exactement dans la métairie qui servait d'atelier au sculpteur et où il est d'ailleurs enterré.
La tombe de l'artiste (1861 - 1944)
La statue s'intitule : La Méditerranée et a été sculptée en 1905.
A l'intérieur quelques oeuvres grandeur nature de l'artiste
Jeune fille assise (1936)
mais aussi de petites statuettes pour la plupart représentant la femme.
Femme accroupie (1900)
Jeune fille debout se coiffant (1920)
Une exception, ce Jeune homme sculpté en 1930
Voici la signature du Maître
A la fin de la visite, un petit film très bien fait narre la vie du sculpteur français le plus réputé du XXème siècle et nous accédons à une reconstitution de son intérieur de vie.
Mon cousin Guy (89 ans la veille) nous accompagnait dans cette visite après avoir déjeuné avec nous au restaurant "Al Fanal". Il s'était payé 2 heures de voiture pour venir nous rejoindre... (faute à ces foutus touristes qui vont en Espagne !)
Un autre jour, nous nous sommes promenés dans un quartier de Banyuls appelé le Cap d'Osna bordé par la plage que les touristes ont envahie en cette fin d'après-midi.
Les ruelles y sont en pente raide. Bonjour les courses au super-marché : il n'y a pas d'accès voiture... Par ailleurs, ce quartier a un charme fou ! La promenade commence par la montée des escaliers de la Rue Saint-Pierre qui est la rue piétonnière de Banyuls et pour cause...
Encore un petit effort...
Ouf !
Dans la rue Frédéric Mistral il y a un joli puits.
L'atelier de peinture "Frédéric" : normal pour cette rue...
La fontaine bleue
De plus près
Vue sur la baie
Cette dame aime les fleurs.
La nature est généreuse dans le midi...
Ne ferait-il pas bon dîner ici ?
Mais c'est bientôt l'heure d'aller dîner à la Villa Camille : ce soir, buffet de hors-d’œuvres, filets de daurade et leur poêlée de légumes et... choux à la Chantilly. Naturellement, tout ici est fait maison. Philippe s'en lèche les babines d'avance !
Une petite promenade postprandiale sur la Rambla et on rejoint la chambre pour un dernier coup d'oeil à la baie où s'est installée une fête foraine.
D'un côté
de l'autre
Le lendemain matin, au programme : la visite de l'Aquarium municipal. Justement, il s'agit du grand bâtiment blanc que vous voyez sur la photo précédente, tout au bout du port. Il a été créé en 1885 par Henri de Lacaze Duthiers, professeur à l’Université Pierre et Marie Curie. Constitué primitivement de grands bacs rectangulaires posés que le public regardait par le dessus, il fut rénové et modernisé pour être présenté sous sa forme actuelle depuis 1951. Il met en valeur, dans une quarantaine de bacs, la faune et la flore marine que l’on peut rencontrer sur le littoral du Roussillon.
A l'entrée, il est bien sûr précisé que les photos au flash sont interdites mais qu'en plaçant l'objectif de l'appareil contre les vitres et en restant patient, on peut faire de jolies photos. Voici celles que j'ai réalisées grâce à mon Lumix.
Un Vérétille ancré sur le fond sablonneux et un Rouget barbet (à la fricassée de girolles, ça doit être délicieux...)
Un bloc de coralligène
Une anémone de mer : plus vraie que nature, non ?
Une baudroie (la lotte dans votre assiette !)
Un homard européen (à l'américaine, c'est un plat de choix...)
Un spyrographe ou ver annelidé tubicole
(dont le corps est à l'intérieur d'un tube...)
Une langouste... miam miam !
Une raie brunette
Et là, quesako : un caméléon ?
Mais non, un Rhombou : animal particulièrement discret vous en conviendrez. Si si, regardez bien : en bas de la photo enfoui dans le sable...
Après cette visite matinale, je décide l'après-midi de faire une des activités proposées par la Résidence, à savoir : une randonnée palmée (les snobs disent Snorkeling...) avec masque et tuba pour aller explorer les fonds sous-marins. En route donc pour le magasin "Aqua Blue Plongée" où je m'équipe de tout cet attirail barbare. Philippe, lui, fait le reportage photos (tant que je suis au sec !)
Eh oui : j'ai l'air d'un zombie !
Et c'est le départ en bateau : pas trop rassurée la fille... Vais-je arriver à nager suffisamment longtemps pour revenir entière ? Je plaisante bien sûr : l'activité est surveillée par des animateurs et je fais mes 40 minutes de randonnée en toute sécurité avant de rejoindre le bateau ancré au large de la côte.
Dans le genre activité organisée par l'APAS, j'ai aussi tenté le kayak. Le magasin qui propose l'activité est aussi situé sur le port, donc à proximité de la Villa Camille. Comme vous le voyez, les kayaks sont alignés et... je m'aperçois qu'il s'agit d'une activité en solitaire et non à deux... ! Qu'à cela ne tienne, j'aime l'aventure.
Mais il est trop petit ce gilet ! Ah : ça se règle sur les côtés, je ne savais pas !
Enfin ficelée, en compagnie de mes collègues d'aventure (les enfants qui croyaient pouvoir faire du kayak avec leurs parents étaient tout déçus quand on leur a dit qu'ils iraient au "Club" pendant ce temps là...)
Après une brève leçon de maniement de la pagaie sur la plage, nous voilà partis.
Bon : je suis revenue un peu mouillée (c'est un euphémisme) : m'étant aventurée un peu trop près des rochers, une manœuvre malheureuse m'a fait chavirer si bien que, n'ayant plus un poil de sec, je me suis portée volontaire par la suite pour la leçon de sauvetage que l'animateur nous a proposée !
Trempée mais contente de la balade
Voilà approximativement le circuit que j'ai fait. Je l'ai fait en zigzags, vous vous doutez pourquoi !
Autre jour, autre promenade...
Ce matin, nous partons pour une promenade en mer en direction de Collioure : encore une activité gratuite proposée dans le cadre de notre séjour à la Villa Camille. Le départ est à 9h, le retour prévu vers 10h30. Nous avons choisi cet horaire car à cette heure là, la chaleur n'est pas trop forte.
Nous sommes une vingtaine à participer à cette petite virée, jeunes et moins jeunes, grands minces, petits gros, bref un échantillon représentatif de la population française !
Pascale, la gérante, est là pour photographier chaque famille.
Notre bateau est à vision sous-marine : il est équipé d'un fond de verre faisant loupe permettant de voir les fonds quand ceux-ci ne sont pas trop profonds.
C'et ainsi que le capitaine, qui commente la croisière, ralentit quand il passe dans des endroits stratégiques ce qui nous permet d'admirer la faune locale...
Bon : on a vu quelques poissons tout de même mais ça ne passe pas à la photo !
Au passage, nous croisons une barque catalane joliment gréée.
La côte est jalonnée de petites fortifications (Vauban est passé par là) et les villages se sont installés en bord de mer sans trop dénaturer le paysage.
Une petite grotte...
Passage le long du port de Port-Vendres
Et arrivée à Collioure
Et Collioure, justement, est à notre programme terrestre. Comme vous vous en doutez, là-bas, il est quasiment impossible de se garer... Le Conseil Général du Roussillon a bien fait les choses en créant un service de "Bus à 1 euro" qui dessert toute la région y compris la côte. Nous prenons donc ce bus en face de l'Office de tourisme de Banyuls et 20 minutes après, nous voici à pied d'oeuvre. Nous descendons à l'arrêt du Christ comme vous pouvez le constater.
De là, on est tout de suite dans le centre.
A Collioure, il y a des barques catalanes en pagaille !
Le clocher de l'Eglise Notre Dame des Anges a cela de particulier qu'il est excentré par rapport au choeur et pratiquement entouré d'eau : il servait d'ailleurs de phare à l'époque médiévale, annonçant la position du port de Collioure par des fumées le jour et par des feux la nuit.
Vue sur l'Eglise et le Château Royal
LA photo-souvenir : j'y étais !
Philippe aussi mais j'ai mal cadré la photo : pas idée d'être aussi grand aussi...
Le chemin du fauvisme est constitué de petits promontoires munis d'une visée permettant de mettre en lumière les monuments principaux comme ici l'église du village si célèbre.
Autant l'extérieur de l'église est sobre (elle est de style gothique méridional), autant l'intérieur est décoré. Ainsi, l'église possède de nombreuses chapelles toutes flanquées de retables plus ouvragés les uns que les autres. On remarque en particulier celui du Maître-Autel qui est l'un des plus majestueux du Roussillon : c'est l'oeuvre du sculpteur catalan Joseph Sunyer qui travailla beaucoup pour les églises roussillonnaises au XVIIe siècle. Malheureusement, l'église est très sombre et les photos ne rendent pas vraiment bien... Je les mets pour le souvenir.
Il y a aussi le Retable du Précieux Sang
Celui du Saint-Sacrement date de 1703.
Ma photo du Saint-Sépulcre est meilleure.
Un petit coup d'oeil à la mer en sortant de l'obscurité...
Trop beau, n'est-ce pas Marie-Claire ?
Malheureusement, le défaut du car, c'est qu'il ne faut pas le rater ! On y retournera donc une autre année pour flâner plus longuement (mais cette petite place m'a bien plu).
La semaine n'est pas finie... Nous avons le temps de faire une autre ballade : celle-ci sera pour le site de Paulilles, voisin de Banyuls, où se trouve l'ancienne dynamiterie créée en 1870 par Paul Barbe suite à l'invention d'Alfred Nobel. Cette usine servira à l'industrie de l'armement ainsi qu'à l'industrie du BTP : percement du Canal de Panama, exploitation minière, percement du Tunnel du Mont-Blanc, etc...
Visite du Maréchal Pétain à la dynamiterie en 1937
Les ouvriers qui travaillèrent à l'usine (celle-ci a fermé définitivement en 1984) étaient recrutés parmi les agriculteurs et les pêcheurs du littoral à des conditions particulièrement attrayantes : un salaire supérieur au leur et surtout le logement gratuit au sein d'un village entirèrement aménagé sur place ce qui leur permettait de vivre en autarcie (il y avait des commerces, une église et une école). Pour l'anecdote, à la naissance de chacun des enfants des ouvriers, il était offert aux filles un poupon en celluloïd et aux garçons un jeu de boules de pétanque !
Ce poupon est celui de la mère de notre petite guide, Aline, petite-fille d'ouvrière. A côté du poupon, une matrice d'imprimerie des caisses de dynamite.
Le site a bien failli être livré aux promoteurs après la fermeture de l'usine (il était prévu d'y construire une marina) mais le projet a finalement été abandonné. Le Conservatoire du Littoral a finalement racheté les terrains pour en faire un lieu de souvenir. Par ailleurs, l'anse de Paulilles abrite toujours une jolie plage peu fréquentée car il faut y venir à pied depuis le parking du Site...
C'est d'ailleurs pour sa situation en bord de mer, aux antipodes de l'Allemagne et éloigné de tout village que le site de Paulilles avait été choisi par Nobel pour y construire la première dynamiterie.
Voici la maquette du site tel qu'il existait à l'époque avec une trentaine de bâtiments. Il s'étendait sur 24000 m².
La Maison du Site est l'ancienne maison du Directeur.
Une fresque rappelle l'origine des lieux : l'entrée des ouvriers à l'usine.
Le jardin du Directeur est attenant à la maison.
On y trouve de curieuses constructions : ce sont les socles des anciennes tours de dénitrification de l'usine. Ils sont en pierre de Volvic afin de pouvoir résister à la corrosion : dans ces tours, on séparait en effet par chauffage l'acide nitrique de l'acide sulfurique après synthèse de la nitroglycérine (celle-ci servant à la fabrication de la dynamite).
Un peu plus loin se trouve le lavoir du Directeur. A l'image du puits voisin, il a des proportions respectables. Il y a une raison à cela : à cette époque, plus les gens avaient un grand lavoir et un grand puits, plus on les pensait riches...
Il ne reste que très peu de bâtiments de l'ancienne dynamiterie. Celui-ci a été conservé avec sa cheminée et sur cet autre une fresque montre les ouvriers dans un moment de détente.
Non loin de là, du haut de la tour de Vigie (qui servait à détecter la moindre fumée ou autre anomalie sur le site), on a une belle vue sur la baie.
Plusieurs accidents eurent néanmoins lieu pendant la période de production de la dynamite sur le site de Paulilles entre 1870 et 1958 : le 27 janvier 1882, une terrible explosion fit vingt morts dans une salle de conditionnement de la dynamite, dont huit ouvriers de Banyuls.
Ici, on voit un atelier de tamisage des poudres dévasté après une explosion.
Mais il existait aussi un autre risque à Paulilles : c'est notre guide, Aline, très professionnelle, qui nous en a parlé. Il s'agissait d'une maladie professionnelle appelée "l'infarctus du Lundi" : pendant la semaine à l'usine, les ouvriers respiraient des solvants qui dilataient leurs artères. Pendant le repos dominical, celles-ci subissaient un rétrécissement et leur retour à l'usine le lundi matin leur était fatal. Beaucoup d'ouvriers préféraient donc se "shooter" pendant le week-end pour éviter ces brusques changements de taille de leurs artères...
Une autre anecdote : il n'existe pas de prix Nobel des mathématiques.
Savez-vous pourquoi ?
L'explication viendrait du fait que la compagne d'Alfred Nobel (Sophie Hess) aurait été "courtisée" par un mathématicien nommé Gösta Mittag-Leffler, suceptible de remporter le prix... En fait, il est plus probable que la raison en soit que Nobel, esprit hautement pratique, n'appréciait pas tellement cette science théorique que sont les mathématiques dont il considérait qu'elle n'apportait rien à l'humanité... L'équivalent du Prix Nobel en ce qui concerne les mathématiques est le Prix Abel (décerné par le Roi de Suède) : il a été créé en 2001.
Le voyage tire à sa fin...
Il ne nous reste plus à visiter que le site de Tautavel où se trouve un musée de la Préhistoire ouvert pour mettre en lumière la découverte de "L'homme de Tautavel" dans une grotte régionale (la Caune de l'Arago) il y a de cela quelques 450000 ans...
L'entrée du Musée de Tautavel
Agé de vingt ans, l’homme de Tautavel mesurait 1m60. Cet Homo erectus avait toutes les caractéristiques des premiers européens : un front fuyant, un bourrelet au-dessus des orbites, des pommettes saillantes et une mâchoire avancée : bonjour la photo d'identité !
Crâne reconstitué de l'Homme de Tautavel
S’il ne maîtrisait pas encore le feu, il se révélait être un excellent chasseur.
On peut penser qu’il aurait choisi le site de la Caune de l’Arago pour sa situation privilégiée : il pouvait y dominer la vallée, sa source d’eau et par conséquent ses proies.Il chassait aussi bien le loup, le bouquetin, l'ours, le renne que le rhinocéros.
La grotte a été reconstituée grâce à des empruntes au latex qui ont été prises sur place.
A cette époque, les scientifiques ont déterminé que le paysage dans lequel il vivait ressemblait à cela : les étés devaient être beaucoup plus froids puisqu'il y avait de la neige sur les montagnes environnantes. L'Homme de Tautavel ne connaissait pas les outils en os : il taillait les siens dans la pierre.
Sol d'un campement de chasseurs de grands herbivores
La suite : ICI
L'article précédent : ICI
Il est maintenant temps de songer à rentrer à la capitale. Nous avons décidé de faire étape cette fois-ci à Vichy où nous arrivons sous une chaleur accablante (je ne dirais pas qu'on a battu des records avec nos 40°C puisque c'est Châtillon-sur-Seine qui est passée aux informations nationales du soir avec ses 42°C... mais avouez qu'on n'en était pas loin).
En arrivant à l'Hôtel de Naples où j'ai réservé une chambre (il est pile poil au centre ville), une petite douche nous remet d’aplomb pour aller traîner nos savates dans la ville.
C'est ainsi que nous nous dirigeons vers les Thermes. Tout du moins croyons-nous nous y diriger... Pas de pot : on se trompe et on rentre dans "Trink Hall" (d'où l'intérêt de mon ami internet qui ne me donnait pas du tout les mêmes photos des Thermes que ce que nous avions vu !). Bon, c'est pas grave : on ira visiter les Thermes une autre fois !
On accède au Hall des Sources (Trink Hall) par deux longues promenades couvertes (qui mériteraient je trouve un petit rafraîchissement) que devaient emprunter les élégantes de l'époque pour cheminer à l'abri de la pluie. Elles sont dues au ferronnier Emile Robert et proviennent de l'Exposition universelle de Paris de 1889. Elles ont été remontées à Vichy entre 1899 et 1903.
En terme d'élégantes, nous avons croisé un couple costumé à la Napoléon III (pour les besoins de la publicité pour un concert) Je ne vous dis pas ce que la pauvre dame devait souffrir au vu de la chaleur...
Voici l'intérieur du Hall des Sources : le bâtiment, en bois et en fer et possédant une très jolie verrière colorée a été inauguré en 1903 et a été réaménagé en 1977. Depuis, toutes les sources arrivent à ce bâtiment.
Les sources sont au nombre de 6 et sont séparées moit-moit en sources chaudes et sources froides. La Source Célestins est la moins minéralisée : elle est à 22°C. Son nom provient de la proximité avec un couvent de moines célestins en 1410. Bon, à défaut de Saint-Yorre, Philippe a goûté la Célestins...
Après avoir goûté à toutes les sources vous vous en doutez..., nous allons nous rafraîchir dans le parc longeant l'Allier non sans être passés le long de très beaux immeubles : l'art nouveau est bien représenté à Vichy car il était très à la mode sous Napoléon III.
Voici la devanture de l'Aletti Palace où notre couple de costumés va aller danser le 26...
L'Hôtel Plazza n'a rien à lui envier.
Et cet immeuble : n'est-il pas élégant avec ses macarons en forme de tête de dragon ?
Notre petite buvette en bord d'Allier (merci le téléphone portable)
Nous y avons mangé du carpaccio et... une gaufre (au sucre pour moi, à la crême Chantilly pour Philippe),accompagnés, devinez par quoi ? Mais par de la Saint-Yorre bien sûr (enfin, pas uniquement !)
Allez, il est temps de rentrer à l'Hôtel : direction Paris.
Au passage, nous admirons le Casino. Au prochain passage, c'est décidé : on flambe !
Philippe m'a dit qu'il avait toujours la baraka...
Fin de notre première tranche de vacances : je sais, cette année on exagère !
Dès demain : d'autres aventures, dans l'est cette fois-ci, et en bonne compagnie...
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