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Fanny Ferré et le Château de Vascoeuil
Le Château de Vascoeuil (prononcer Vaccueil) n'est qu'à une vingtaine de kilomètres de Sotteville : il possède un beau parc planté d'essences rares et enrichi de sculptures de divers artistes contemporains. Il s'y tient en outre régulièrement des expositions temporaires. Pourquoi ne pas aller y passer l'après-midi ? C'est ce que nous avons proposé aux hommes, Evelyne et moi, en ce samedi de juin ensoleillé.
Vascoeuil a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques après 25 années d'une restauration très fidèle et il reçoit chaque année de 25 à 30 000 visiteurs.
Dès l'entrée, une première sculpture attire le regard.
C'est une oeuvre du céramiste français Jacky Coville. Un petit air de Niki de Saint Phalle, non ?
Le Château est un bon exemple des “maisons nobles” édifiées en Normandie après la guerre de Cent ans. Il garde une structure typique des dernières années du XV°s. Les ouvertures des façades ont été réalisées au XVII°s pour que la lumière pénètre plus largement.
La Victoire de la Liberté d'un certain Salvador... Ce Dali, quel original tout de même !
Un superbe pigeonnier fait face au château.
C'est là que Fanny Ferré, une sculptrice sur terre qui expose en ce moment au château, a choisi de mettre en scène un groupe familial fort réaliste.
A l'intérieur du pigeonnier, d'autres oeuvres de cette artiste qui dépeint si bien le monde des gens du voyage.
La suite de l'exposition se trouve dans le château, un bon moyen de le visiter. Dès l'entrée, on est tout de suite saisi par la force du groupe de personnages que l'artiste a installé près de la cheminée monumentale. Vous remarquerez que ceux-ci sont à taille humaine...
A l'étage, un autre groupe a pris place dans la grande salle de la demeure, entouré de plus petites oeuvres.
L'enfant à la gourde en fait partie : l'eau va sortir, c'est sûr !
Une plus petite sculpture : la femme aux deux singes
L'homme à la brouette : je crois bien que le chien va se mettre à aboyer...
Les lavandières
Fanny Ferré est née en 1963. Sensible à l'art, sa famille vivait à cette époque dans la région d'Evreux. Son père pratiquant la poterie, elle fût assez naturellement confrontée à la terre.
"Dès l'âge de neuf ans, j'ai commencé à fabriquer des cortèges de personnages", explique-t-elle. "Je m'inventais un monde. Quelques années plus tard, j'ai tourné le dos à l'école pour ne plus faire que ça. A quinze ans, j'ai consacré toute une année au modelage. Par la suite, j'ai pu être admise sur dossier à l'Ecole des Beaux-Arts d'Angers où je suis restée trois ans avant de m'inscrire à lEcole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans l'atelier-terre de Jeanclos où mes travaux ont pris de plus en plus de place, créant quelques problèmes de cohabitation."
Nous sommese tous les quatre tombés sous le charme de cette artiste.
Une des salles du château présentant l'oeuvre de Louise Gattet "Au pays des merveilles" qui est également exposée au château ce printemps.
En montant dans la tour, on accède au Cabinet où Michelet (l'historien vécut au château une partie de sa vie) travaillait. Une figure de cire le représente assis à sa table de travail.
De là, la vue sur le parc et la campagne normande est absolument spendide.
Côté "cour"...
Côté "jardin", à la française comme vous pouvez le constater !
Et justement c'est au jardin que nous retournons maintenant pour en explorer les trésors, comme cette autre sculpture de Jacky Coville intitulée "Madame Citron".
Bien pourvue la dame en question ! On aime ou on n'aime pas mais dans ce jardin cela fait de très jolies taches de couleur...
Au fond du parc, une statue géante de Volti
Antoniucci Volti, artiste français d'origine italienne (il est né en 1915 à Albano près de Rome et mort à Paris en 1989). Il fût à la fois sculpteur, dessinateur et graveur. Sa sculpture se rapproche de celle de Rodin, de Bourdelle et, surtout, d'Aristide Maillol (plusieurs de ses œuvres rappellent l'œuvre de Maillol, Les Trois Grâces en particulier).
Toute son œuvre glorifie la femme et son corps : " Ce qui m’enchante dans un corps de femme, ce sont les rythmes et les volumes. "
Les trois grâces de Maillol au Jardin des Tuileries
Encore une cascade...
C'est beau la tendresse...
Une sculpture de Pierre Székely, un sculpteur hongrois : "dragon bisexuel"...
Plus classique la statue de Michelet près du Musée qui lui est consacré.
Le Musée se trouve dans une très jolie petite chaumière...
De bien jolis coquelicots...
Dans cette pièce se trouve inscrite une très jolie phrase de l'écrivain : "L'Europe ce n'est pas un assemblage fortuit de peuples, mais un grand instrument harmonieux, une lyre dont chaque nationalité est une corde et représente un ton. Les Nations dont on croyait supprimer l'existence ont refleuri, toujours vivantes, indestructibles. L'Europe entière n'étant qu'une personne, chacune de ces Nations est une faculté, une puissance, une activité de cette personne." Jules Michelet (1831
Sympa cette après-midi !
Tags : Château de Vascoeuil, Fanny Ferré, Exposition
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