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Par Tolbiac204 le 11 Septembre 2022 à 23:30
Pour voir ou revoir l'épisode précédent (promenade dans Sisteron), cliquez ICI.
Après ce bon déjeuner en terrasse, nous prenons le chemin du village des Mées, l'un des deux endroits sur lesquels j'avais flashé en regardant les photos de Marie-France.
Sur la route, nous voyons un très beau moulin et des oliviers. Nul doute, nous sommes toujours en Provence !
Les champs de lavande (défleurie bien sûr) que nous longeons nous le confirment.
Pont sur la Durance
Peu d'eau en cet été caniculaire
En arrivant aux Mées, nous voyons aussi des vignes : le vin des Mées (vin de garde) était réputé entre le XVIe et le XIXe siècle. Au XXe siècle, le phylloxéra lui fit beaucoup de mal. Il n'est maintenant plus cultivé que sur des surfaces très réduites.
Vous me direz, qu'a-t-il de si particulier ce petit village... ?
A priori, rien de spécial de prime abord.
Sauf qu'en fait, il est dominé par une formation géologique très particulière appelée "les Pénitents" (le site est classé depuis 1941) qui occupe 27 hectares.
Leur nom leur vient de leur silhouette : d'après la légende, ils représentent les moines de la Montagne de Lure qui ont été pétrifiés (au sens propre) par saint Donat au temps des invasions sarrasines (vers le VIe siècle) pour s'être épris de belles jeunes femmes mauresques qu'un seigneur avait ramenées d'une croisade.
Bien que la façade des Pénitents évoque des formes rocheuses plus ou moins coniques, il s'agit d'un ensemble de crêtes et de minuscules canyons, s'interrompant simultanément sur un plan vertical. Cette formation s'étire sur 2,5 km, et l’abrupt le plus haut atteint 114 mètres.
Waaaoooouuuuh !
Promenade dans le village
Je vous l'avais bien dit que les clochers étaient en fer forgé dans cette région.
Voici notre premier pénitent.
Celui-là est très réaliste avec son chapeau pointu.
Il ne faut pas craindre le danger quand on construit sa maison ici... Le 2 décembre 2019, un des « Pénitents » de la commune, un de ces grands rochers de 3 000 m3 environ qui surplombent le village s'est effondré, selon la préfecture qui met en avant les conditions météorologiques très défavorables des derniers jours, une partie du terrain est devenu instable. L'incident est survenu vers 16 h 15 faisant au moins deux blessés et a provoqué la destruction de trois maisons et deux autres sont susceptibles d'avoir été endommagées. Une importante rupture de gaz et d'électricité a été provoquée par l'éboulement.
Ce petit moine est-il un clin d'œil aux moines de l'abbaye de Lure ?
Nous quittons maintenant Les Mées pour rejoindre l'Abbaye bénédictine Notre Dame de Ganagobie, également sur notre route et que j'ai mise au programme de cet après-midi.
Pour atteindre le monastère, c'est un vrai chemin de croix : quatre kilomètres d'une route en lacets serrés permettant à peine aux voitures de se croiser en longeant un précipice...
En même temps, c'est cool : si la voiture se crashe, c'est direct le Paradis !!!
L'abbaye est environnée d'oliviers.
Au Xème siècle, l’évêque de Sisteron, Jean II, décide de créer un monastère qui est donné en 965 à l’abbaye de Cluny. Une petite quinzaine de moines habite alors les lieux jusqu’au XIVème siècle, période à laquelle le monastère est abandonné et tombe en ruines. À la Révolution, en 1794, le chœur et les transepts de l’église sont démolis à la masse. Et après un court retour en 1891, les moines doivent s’exiler en Italie en 1901. Triste sort...
On accède au monastère par une longue allée bordée de lavandes.
Ce n’est finalement qu’en 1992 que la communauté de bénédictins de l’abbaye d’Hautecombe quitte ladite abbaye, devenue attraction touristique du lac du Bourget. Les moines viennent donc s’installer à Ganagobie pour y trouver un calme plus propice à la vie de prière et de travail. Aujourd’hui la communauté de Ganagobie compte quatorze moines bénédictins, qui suivent donc la règle de saint Benoît “ora et labora” (prie et travaille). Ils se rassemblent ainsi sept fois par jour pour chanter les offices, le premier étant à cinq heures du matin.
Le portail est ouvragé mais le contraste ombre-soleil n'est pas très favorable à la photo...
Le linteau est monolithe : il présente un bas-relief des apôtres, isolés ou groupés deux par deux. Seul St Pierre a pu être identifié grâce aux clefs qu'il tient en main.
Cette particularité rappelle l'attachement de l'Ordre de Cluny à St Pierre
et à ses successeurs, les Papes.Avez-vous vu que deux des apôtres ont perdu leurs pieds au cours d'une restauration... ?
Quant au tympan qui le surmonte, il est de forme quasi triangulaire. Le Christ entouré des quatre évangélistes, rayonne de noblesse et de sérénité. Il se détache de la composition par sa position dans une mandorle et bénit de la main droite. Dans sa main gauche Il tient la bible. Les symboles des quatre évangélistes entourent et acclament leur Seigneur.
Voici le chœur, la partie la plus intéressante de l'église
Il renferme des mosaïques médiévales polychromes, d'influence orientale, assez extraordinaires. Celles-ci, recouvertes de gravats suite à la Révolution, ont été récupérés quasiment intactes lors de travaux en 1893.
D'une surface originelle de 82 m², on pourra en sauver 72 m².
Réalisées au XIIe siècle, elles sont ornées de motifs géométriques et d'animaux fantastiques.
Le décor le plus saisissant de la mosaïque est, sans aucun doute, celui réalisé pour l’abside centrale. Il s’agit d’un ensemble de huit animaux de grandes dimensions – six quadrupèdes et deux poissons – s’organisant autour de l’autel majeur, placé au centre de la scène. Mélangeant animaux réels et fantastiques, les bêtes évoquent, tour à tour, le bien et le mal. Parmi les animaux rencontrés, une place primordiale est offerte à l’éléphant. Symbole de la puissance paisible, il porte sur son dos une maquette du monastère. Si sa présence peut paraître surprenante, c’est un animal pourtant bien connu de l’iconographie médiévale. En France, une vingtaine d’églises romanes possèdent des représentations d’éléphants.
On peut cependant aussi y reconnaître Saint-Georges terrassant le dragon.
L'église possède aussi un joli cloître mais le visiteur ne peut y accéder. Il est cependant visible au travers de vitres donnant sur la nef.
A l'intérieur, une Vierge à l'Enfant en bois datant des XIIIe-XIVe siècles
Assez contente de ma photo côté entrée
A la sortie de l'église, le porche est mieux éclairé.
Dans le cimetière attenant, les tombes de moines témoignent de l'humilité du monastère bénédictin.
Une longue allée ombragée de chênes conduit à une esplanade perchée au-dessus de la Durance depuis lequel on a une vue époustouflante.
J'ai malheureusement oublié de changer le réglage de mon appareil photo au sortir de l'église qui était sombre et cette photo de l'ombre de la croix sur le sol avec en arrière plan le paysage, qui devait être belle, est complètement surexposée. J'ai bien essayé de la "rattraper" mais en vain...
Les suivantes sont de Philippe.
Cliquez sur la photo pour l'agrandir.
Un première journée bien remplie
Pour voir la suite de ces petites virées provençales (le Colorado provençal), cliquez ICI.
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Par Tolbiac204 le 11 Septembre 2022 à 23:00
Nous voici maintenant installés dans notre gîte à Saint-Martin-les-Eaux, près de Manosque dans les Alpes de Haute Provence, et ce matin nous partons pour la journée à la découverte de Sisteron, une petite ville située à une soixantaine de kilomètres que nous rejoignons grâce à notre GPS en partie par l'autoroute.
En vue des Préalpes
Pas de doute, la montagne est là.
Certains commerçants, comme ce maraîcher, l'affichent même avec fierté sur la devanture de leur boutique.
Un peu de nostalgie avec cette enseigne de boucherie-charcuterie
Au centre de la petite ville, la Tour de l'Horloge.
La devise de Sisteron, « Sûre entre ses montagnes et ses fleuves », figure sur cette tour médiévale qui a été reconstruite en 1892.
Elle est surmontée d'un magnifique campanile en fer forgé à volutes, la norme en Provence.
La petite ville, dominée par sa citadelle, est en effet construite sur un éperon rocheux entre la montagne et la Durance.
Sur cette même place, une statue en hommage à un enfant du pays (il est né à Sisteron justement), Paul Arène, romancier-conteur et poète (1843-1896) qui a écrit des nouvelles et des contes ainsi qu'une pièce de théâtre jouée à l'Odéon à Paris qui a eu beaucoup de succès (Pierrot héritier). Cela lui a permis par la suite de vivre de sa plume.
Saviez-vous qu'il avait écrit "Les lettres de mon moulin" en collaboration avec Alphonse Daudet (en tout cas une moitié d'entre elles) ? Moi, non. Il y a eu en 1883 une querelle à ce sujet déclenchée par Octave Mirbeau qui a même accusé Daudet d'être un plagiaire.
La postérité n'a pas retenu son nom, dommage.
Il se reconnaît aussi en Frédéric Mistral avec lequel il partage l'idéal de la culture provençale, le Félibrige (association qui œuvre dans un but de sauvegarde et de promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l'identité des pays de langue d'oc).
Malade, il décède à Antibes en 1896 mais demande à être enterré à Sisteron et à ce que soient gravés sur sa tombe ces vers en langue d'oc, qui doit vouloir dire, je pense, quelque chose comme : je m'en vais l'âme ravie d'avoir rêvé ma vie...
Entrons dans la ville.
Encore une jolie devanture en préparation : c'est bientôt la saison des champignons et cette pharmacie pourra les identifier.
Les andrones sont à Sisteron ce que les traboules sont à Lyon, des passages étroits, souvent couverts, qui permettent de passer d'une rue dans l'autre. Paul Arène en disait ceci : « C'étaient là les couverts, abris précieux pour polissonner les jours de pluie ».
Au gré de notre promenade, nous rencontrons de nombreuses maisons très anciennes et des portes cochères remarquables datant du XVIIe siècle. Les plaques apposées sur la façade de cette maison concernent deux très jeunes gens ayant habité ici mais qui ont été tués pendant les deux dernières guerres.
Même motif ouvragé sur cette porte mais multiplié par deux
Jean-Baptiste D'Ornano, Maréchal de France est né dans celle-ci en 1581.
Cette fontaine rectangulaire surmontée d'une statue féminine est dite "ronde" du fait de son ancien bassin !
J'ai trouvé le pavement très élégant : nous trouverons souvent ce genre de petites pierres sur le sol en Provence.
La rue Saunerie que nous avons empruntée jusqu'à présent débouche juste à côté du tunnel qui permet aux voitures de passer sous la montagne dominée par le Citadelle.
A cet endroit, une terrasse surplombe la Durance.
En face, on se sent presque écrasés par le rocher de La Baume qui la surplombe.
Voici la face Nord : avouez qu'elle est impressionnante !
Les strates verticales qui composent le rocher de la Baume sont issus de sédiments calcaires déposés horizontalement au fond de la mer à la fin du Jurassique. Ces couches ont été plissées une première fois à la fin de l'ère secondaire puis une deuxième fois au tertiaire lors de la phase de surrection des Alpes. Ce sont ici les ammonites qui permettent d'affiner la datation stratigraphique.
Derrière nous, la Citadelle de Sisteron sur son éperon rocheux : depuis le haut, on doit avoir une vue superbe mais le petit train qui y monte ne fonctionne que cet après-midi. Ce sera pour une prochaine vie !
Sur la promenade longeant la Durance, une série de sculptures intéressantes.
Ici, il s'agit de mettre à l'honneur la ville qui a été le point de départ du Tour de France en juillet 2010. Pas mal, non ?
Sculpture "Equilibre" d'Alfredo Lombardo
Sous un autre angle
Et encore une boule ! Sans doute une œuvre du même sculpteur
La Cathédrale (Notre-Dame et Saint-Thyrse, du XIIe siècle), appelée aussi Notre-Dame-des-Pommiers est en vue mais comment la rejoindre... ?
Par cette androne...
Ou par cette autre...
Eh non, la direction en est indiquée par celle-ci.
C'est plutôt amusant, on suit des couloirs sombres et puis, tout d'un coup...
Elle surgit !
Nous en faisons le tour. Il s'agit d'une église de style Roman Provençal d'influence lombarde (portail, chevet et chœur) entièrement restaurée au XVIIe siècle.
Nous ne pourrons malheureusement pas y entrer car aujourd'hui c'est dimanche et l'heure de la messe.
Tour d'enceinte « de la Médisance » proche de la Cathédrale (front sud de l'enceinte de la ville), rebâtie à neuf dans la décennie 1370 dans le contexte de la guerre de Cent ans. Elle porte ce nom car on dit que les "habitantes" s'y retrouvaient pour y raconter les histoires du bourg.
Elle a conservé ses consoles de mâchicoulis, son escalier rampant en pierre au niveau 3 et des six arbalétrières, réparties sur les deux premiers niveaux. La gorge, ou face plate côté ville, est ouverte de trois grandes arcades superposées.
Que fait ce joli coq ici, j'ai oublié...
Il est maintenant l'heure de trouver un restaurant : ce sera "Le Cours" sur cette même place où nous déjeunerons en terrasse.
J'ai goûté à la spécialité de la ville "Les pieds paquets", autrement dit des abats d'agneau ou de mouton (panse et pieds) mijotés dans une sauce à la tomate, au vin blanc et aux herbes de Provence principalement. Ils étaient servis avec un gratin dauphinois succulent.
Philippe ne s'y aventurera pas préférant opter pour des rognons, avec le même gratin dauphinois, délicieux m'a-t-il dit.
Notre café nous a été servi avec un calisson : normal, nous sommes en Provence et les calissons d'Aix y ont la vogue.
Notre journée n'est pas finie : très vite, la visite des Mées et de l'abbaye de Ganagobie. Cliquez ICI.
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Par Tolbiac204 le 10 Septembre 2022 à 23:00
Avignon, c'est comme Capri : c'est fini !
(Pour voir le compte-rendu de notre promenade dans le Jardin des Doms, cliquez ICI).Nous prenons la route ce matin pour Saint-Martin-les-Eaux où j'ai loué un gîte pour la semaine. Au passage, deux arrêts : l'un à l'Isle-sur-la-Sorgue et l'autre à Saignon.
L'Isle-sur-la-Sorgue, parfois surnommée la Venise Comtadine (en référence au Comtat Venaissin - l'un des Etats Pontificaux - dont elle faisait partie autrefois) est une petite ville qui sent bon la Provence avec ses restaurants en terrasse au bord de la rivière qui l'arrose.
La ville compta au XIXe siècle jusqu'à 60 roues à aube dont la force motrice alimentait moulins à farine, moulins à papier et industrie drapière. Les roues servaient aussi à alimenter les besoins en eau et à arroser les jardins. Au XIIIe siècle, les draps de L'Isle (nos actuelles couvertures) sont très appréciés : la ville était alors le principal centre lainier du département.
Il en subsiste encore une quinzaine aujourd'hui.
Eh oui, je sais : le soleil dans les yeux, ça pique !
La petite ville est pleine d'animation ce matin.
Ici, cette librairie indépendante pavoise aux couleurs du Comté de Provence (quatre pales de gueules sur fond or).
La langue provençale, celle de Frédéric Mistral, est ici à l'honneur. "Lou souleu me fai canta" : il s'agit bien sûr du chant de la cigale !
Le soleil, il est aussi dans la couleur de la vaisselle locale...
Il aime à jouer avec l'ombre dans les ruelles étroites où il fait bon flâner.
Pause café juste en face la façade sévère de la Collégiale Notre-Dame-des-Anges, principale église de la ville.
Petit tour de l'église
Du côté du chœur, une jolie balustrade de pierre sculptée
Le clocher en fer forgé est typique des clochers provençaux.
Tout autour, on peut voir, surtout avec le zoom de l'appareil photo, de très curieuses gargouilles. Avouez qu'elles donnent la chair de poule !
Dès qu'on entre, on est ébloui !
La Collégiale est en effet réputée pour sa riche décoration intérieure du XVIIe siècle qui rappelle celle des églises italiennes.
Les orgues (il y en a deux) sont situés au niveau du chœur et non à l'arrière de l'église comme on a coutume de les voir. Ils datent de 1688 et sont de Jean Royer.
Au niveau des chapelles latérales, côté nord comme côté sud, les arcades sont ornées de sculptures allégoriques représentées par des femmes.
Côté Nord, on remarque par exemple la Justice (qui tient une balance et les faisceaux de licteur) et la Prudence (qui tient un miroir à la main et qu'un serpent s'enroule autour de son autre bras).
Au fond de l'église sur le mur situé à l'ouest, une Gloire en bois doré attribuée à Jean Péru.
On pourrait rester très longtemps dans cette église tant elle est riche d'architecture mais..., nous avons de la route à faire et un programme un peu chargé avant d'atteindre notre gîte.
Au programme justement, la visite de Roussillon et de ses ocres. Hélas, nous ne trouverons PAS UNE SEULE place de parking dans le village pour stationner et devrons poursuivre notre route sans même pouvoir faire la visite de l'Ecomusée de l'ocre...
Voilà ce que nous aurions pu voir (la deuxième raison qui m'avait fait choisir cette région pour passer nos vacances). Avouez que c'est dommage...
C'est pas tout ça, le temps tourne mine de rien et il est bientôt l'heure de faire miam-miam. Comme un "em...dement" n'arrive jamais seul, les restaurants sont, soit complets, soit fermés en cette arrière saison.
Un coup de chance : au bout d'un chemin blanc dont on ne sait trop où il va nous conduire (en suivant un panneau publicitaire), nous dénichons une perle. Il s'agit d'un petit restaurant sans prétentions, plutôt style guinguette situé au bord d'un vivier de truites en pleine nature. Certains soirs, il y a même des petits orchestres qui viennent animer les dîners des habitués.
Royal !
Un petit verre de vin blanc pour accompagner ma truite, une petite bière pour Philippe qui ne va pas y faire honneur vous vous en doutez, restant fidèle à la bidoche...
Pendant que nous déjeunons ainsi, nous entendons parler du village de Saignon tout proche et décidons d'aller le visiter.
Il faut le mériter, le village !
Une route étroite et plus qu'en lacets de surcroît : ça rappelle la Corse sauf qu'en Corse on avait vingt ans de moins. Mais le jeu en vaut la chandelle : le paysage est magnifique.
Nous voyons nos premiers champs de lavandes (nous en verrons beaucoup) : les paysages doivent être bien beaux avant la récolte ! Il faudra revenir...
Nous traversons de jolis sous-bois,
Arrêt photo devant les vignes : il s'agit du vin du Lubéron dont les grappes sont belles malgré la sécheresse.
Le village se profile à l'horizon. Serais-ce un château sur la droite ? Mon zoom n'arrive pas à me le montrer distinctement.
Ouf, nous y sommes !
En fait, le village est environné d'énormes rochers ressemblant, de loin, à un château.
Une superbe photo empruntée à Pierre Bona (à cliquer pour la mettre en grand)
Nous voici arrivés.
Un village tranquille et authentique
L'église est fermée : c'est souvent le cas dans les petits villages.
Des chaises ont été installées sur la place de la fontaine : le petit village s'apprête à y donner un concert (avec participation au chapeau) mais nous avons encore de la route à faire...
Bien à l'abri sous le lavoir, des livres à la disposition de tous
La partie la plus ancienne du village, à moitié en ruines et inhabitée, a beaucoup de charme.
Et encore ces gros rochers...
Il est possible d'en emprunter l'escalier pour découvrir la vue d'en haut.
Mais nous ne l'avons pas fait,
nous contentant de celle-ci.
Nous reprenons la route en laissant derrière nous ce très joli village.
Toujours ces routes ombragées par les platanes qui les bordent : avouez que c'est agréable.
Et c'est l'arrivée au gîte de la famille Salicis, situé dans le hameau du Coupier à Saint-Martin-les-Eaux. La pancarte annonce "Gîte rural" et je vous assure que pour être rural, c'est rural.
Pas une maison aux alentours exceptée celle des propriétaires qui donne derrière le gîte que voici.
Celui-ci possède une belle terrasse avec une vue imprenable sur la campagne environnante.
Les seules maisons à l'horizon lointain sont celles du village de Lincel, dans la "fenêtre" à droite du pilier.
Au zoom de l'appareil photo
En arrivant, les neveux de M. Salicis nous ont apporté un cageot de fruits et légumes du jardin : ils sont maraîchers. Pastèque, potimarron, tomates, pommes de terre, oignons et raisin...
Rien que ça !
A l'intérieur, le gîte comporte une grande pièce incluant la cuisine et une chambre avec salle de bains ouverte et WC séparés.
Le neveu de M. Salicis est venu le soir avec sa femme changer la roulette de la porte de douche qui venait d'être cassée lors du ménage entre deux locations.
Bref, nous sommes bien installés.
Nous allons rester ici une semaine et rayonner en étoile à la découverte des Alpes de Haute Provence et du Lubéron.
A bientôt la suite avec la visite de la petite ville de Sisteron (ICI).
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Par Tolbiac204 le 9 Septembre 2022 à 23:30
Nous sortons tout juste de la visite guidée du Palais des Papes d'Avignon (cliquez ICI) et, la fatigue aidant (la visite a duré deux heures debout), et la faim commençant à se faire sentir, nous nous mettons à la recherche d'un petit restau sympa histoire de se poser un peu. C'est sur la place de l'Horloge voisine où pullulent les restaurants, que nous le trouvons : il s'agit de "Léo Léa assiette au bœuf", un lieu où la viande est à l'honneur comme son nom le laisse deviner.
La formule unique affiche un "Bœuf Paradis" accompagné de son assiette de frites fraîches à volonté (les frites seulement, il ne faut pas rêver). Ceci est pour plaire à Philippe et j'avoue que je l'ai suivi dans ce choix.
Il semblerait que cette fameuse de sauce Paradis, même si elle reste secrète, soit préparée un peu comme celle de "L'entrecôte" : avec un beurre monté, accompagné de moutarde, de citron, de cerfeuil, de basilic, de sauge et d'estragon.
Un vrai délice !
Le personnel était très accueillant : nous avons passé un très bon moment avec, pour le dessert, un café gourmand, très gourmand...
Nous voici maintenant prêts à continuer notre visite d'Avignon.
Nous commençons par la Cathédrale Notre-Dame-des-Doms construite sur le rocher des Doms tout comme le Palais des Papes. Il s'agit d'un des chefs-d'œuvre de l'art roman provençal. Construite en 1150, à l'emplacement d'une église primitive du IVe siècle dont il ne subsiste pas de trace, c'est le plus vieux monument présent sur la Place du Palais des Papes.
La voici photographiée depuis le Calvaire situé sur son parvis, érigé au XIXe siècle.
La nef, romane, est élégamment ornée de balcons de pierre.
Vue sur la coupole du chœur depuis la chaire
L'orgue, étrangement situé dans le chœur et non à l'arrière de l'église, date de 1819.
Vue sur le Calvaire depuis l'intérieur de la Cathédrale
Le jardin des Doms jouxte la Cathédrale : on y accède par une rampe bitumée bordée de pins.
Des lavandes y ont été plantées et, tout le long, des photos (souvent d'Agnès Varda mais pas que) se succèdent, rappelant le passé culturel de la ville. C'est Jean Vilar, ici sur la photo en compagnie de Jean Négroni et d'enfants de la troupe qui a fondé en 1947 le Festival d'Avignon et pendant 17 ans, il restera l'affaire d'un seul homme.
Le jardin rend aussi hommage à un autre grand homme de théâtre, Georges Wilson, ici à gauche sur la photo entouré de la troupe du TNP. On peut y reconnaître Jean-Pierre Darras, Maria Casarès, Monique Chaumette ou encore Maurice Jarre...
L'un des buts de la balade est la découverte du Pont d'Avignon (ou Pont Saint-Bénézet), celui de la chanson vous savez... À son achèvement en 1185 après 8 ans de travaux, vingt-deux arches enjambaient le Rhône en formant une courbe de 920 mètres de long pour une largeur de quatre mètres. A la frontière entre l'Etat pontifical et le Royaume de France, il servait surtout à prélever des droits de péage et peu au transport des marchandises car il était trop étroit.
Le pont Saint-Bénézet d'après une gravure de P. Martellange (début XVIIe siècle)
Mis à mal à la fois par les guerres et les crues du fleuve et plusieurs fois reconstruit, c'est celle de 1669 qui en vint à bout pour n'en laisser que les piles qu'on peut voir de nos jours.
Au pied du jardin, le clos de la vigne du Palais des Papes a été planté pour la première fois en 1997 par les Compagnons des Côtes du Rhône (le vignoble des Côtes du Rhône s'étend sur 200 km entre Vienne et Avignon). Arraché un peu plus tard pour cause de travaux, il a été replanté en 2018 et compte 540 pieds avec 12 cépages emblématiques des Côtes du Rhône. Il fait d'Avignon, la capitale des Côtes du Rhône.
Voici un endroit bien sympathique du jardin : un café s'y est établi sur pilotis au bord d'une mare où nagent canards et cygnes.
Vous préférez sans canard...
ou avec canard... ?
Je pense que j'ai trouvé MA photo pour le concours de Générations Mouvement qui a pour thème cette année : les reflets.
Le Rhône sépare Avignon du Fort Saint-André.
Mettez vos lunettes : il est à gauche du tronc !
Mes photos suivent le sens du parcours : elles n'ont donc pas forcément de sens entre elles... Tel ce Monument à Paul Vayson, peintre né à Gordes et décédé à Paris (1841-1911). Renseignements pris sur le net, il a surtout peint des scènes se passant à la campagne, en particulier des bergers et des bergères avec leurs moutons.
Le berger avec son troupeau
La bergère et son troupeau
Cette scène de marché n'est pas mal non plus.
Repassons à la photo avec celle-ci d'Agnès Varda qui rappelle des souvenirs : elle est intitulée "Entre deux répétitions". Vous y reconnaitrez Gérard et Anne Philipe.
Le revoilà...
Savez vous qu'il faut payer 5 euros pour avoir le droit de se promener dessus : sans doute un reliquat de l'ancien droit de péage... !
Par contre, ce petit escalier qui mène à la tour et qui permet de rejoindre la ville basse est libre de droits.
Finie cette fois-ci la visite d'Avignon...
On a bien aimé !
Et ce n'est pas fini : cliquez ICI pour voir la suite.
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Par Tolbiac204 le 9 Septembre 2022 à 23:00
Après avoir découvert la ville d'Avignon (c'est ICI), c'est à la visite guidée du Palais des Papes que nous nous attelons aujourd'hui. Ce dernier est le symbole du rayonnement de l’église sur l’Occident Chrétien au XIVe siècle.
Edifié à partir de 1335, en moins de vingt années, il est l’œuvre principalement de deux papes bâtisseurs, Benoît XII et son successeur Clément VI.Mais pourquoi donc les Papes se sont-ils installés en Avignon ?
En fait, à cette époque la guerre civile qui sévit en Italie entre les Guelfes (partisans du Pape) et les Gibelins (partisans de l'Empereur) crée un climat d'insécurité. Elle va durer cent-cinquante ans. Dès 1309, avant même la construction du palais actuel, le pape Clément V s'installe à Avignon. Située à la frontière de la France et au carrefour des grandes routes, Avignon disposait d’un accès fluvial reliant l’Europe du nord à celle du midi, et occupait une position centrale.
Sept papes se succéderont jusqu’en 1376 dans ce qui devient la capitale européenne de la chrétienté, attirant dans leur sillon marchands, banquiers, artistes… Passant de 6.000 habitants en 1309 à 40.000 en 1376, Avignon devient la deuxième ville de France derrière Paris. Le successeur de Clément V, Jean XXII, choisit lui aussi Avignon pour lieu de résidence. À sa mort, en 1334, il est remplacé par Benoît XII, qui décide d'effectuer d'importants travaux pour modifier et agrandir ce qui va devenir le Palais des Papes actuel.
Nous ne sommes pas seuls ce matin sur la Place du Palais.
Comme vous pouvez le constater, aujourd'hui le soleil a oublié de se lever...
Une fois le porche passé,
nous parvenons à la Cour d'Honneur, là où se passe en juillet le fameux festival créé par Jean Vilar en 1947. Nous sommes début septembre, les estrades n'ont pas encore été retirées... C'est aussi là que débute notre visite guidée.
La Cour d'Honneur fait la jonction entre la partie la plus récente du Palais (photo ci-dessous) connue sous le nom de "Palais vieux", construite sous Benoît XII, pape d'Avignon de 1334 à 1342, et la partie qui lui fait face, nommée "Palais neuf" (qui n'est pas sur la photo), construite antérieurement sous le pape Clément VI, pape d'Avignon de 1342 à 1352.
La grande baie vitrée appelée "Fenêtre de l'Indulgence" que vous voyez là est l'équivalent à Avignon du balcon de l'église Saint-Pierre depuis lequel le Pape bénit les fidèles à Rome.
Nous la verrons du dedans plus tard.
Nous commençons la visite par le "Palais vieux".
Voici la cour du cloître de Benoît XII
C'est à ce moment qu'un miracle se produit : le soleil est de retour !
Dans la première salle que nous visitons, notre guide nous montre une maquette du Palais au XIVe siècle.
Nous en verrons plusieurs autres au cours de notre visite, montrant les ajouts des différents papes qui se sont succédés telle celle-ci où les différentes époques ont été identifiées par des couleurs distinctes.
C'est maintenant à l'air libre que nous poursuivons cette visite : les papes avaient de très jolis jardins. Il faut dire que c'était quasiment le seul endroit où ils pouvaient sortir...
Ces pergolas mettent bien en valeur l'architecture du Palais, je trouve.
Par contre, la fontaine qui se trouvait ici, sans doute en mauvais état, a été remplacée par celle-ci, en béton, résistant mieux aux intempéries...
Un peu dommage, non ?
Voici le jardin des Papes, du moins tel qu'il a été recréé en 2020 : il est planté de toutes sortes de plantes odorantes.
Il y a même des citronniers.
En contrebas, le verger des Papes
Les habitants de ces maisons ont une bien jolie vue depuis leurs fenêtres. Par contre, bonjour le loyer !
Sympa ce petit coin détente...
Cette petite tour est une tourelle d'escalier.
Nous l'empruntons pour accéder aux cuisines.
Depuis une plate-forme intermédiaire, on a une superbe vue sur le jardin et la ville.
En haut de l'escalier, on arrive dans la cuisine du Pape Clément VI.
Elle est bien sûr pourvue d'une grande cheminée dans laquelle on faisait cuire les viandes en les rôtissant.
Notre guide nous montre, à plusieurs endroits de la pièce les "marques" des tailleurs de pierre.
La cuisine est pourvue d'une hotte pyramidale de 20 mètres de haut, très impressionnante.
Par ailleurs, la pièce possède plusieurs fenêtres destinées à contribuer à l'évacuation des fumées.
Evidemment, je ne suis pas une spécialiste du contre-jour...
Jouxtant la cuisine, le Grand Tinel ou Salle des Festins frappe par ses dimensions (45 mètres de long pour 10 mètres de large),
et par son très beau plafond de bois (lambris) en forme de carène renversée recouvert au XIVe siècle d'étoffe bleue parsemée d'étoiles, figurant la voûte céleste.
Notre guide utilise les moyens numériques mis à sa disposition pour nous montrer comment étaient les lieux au temps des Papes.
Du temps des Papes, la Salle des Festins ressemblait à ça : Depuis le concile de Lyon en 1274, l'enfermement absolu des cardinaux devient de règle. Conclave vient du latin "cum clave" qui signifie "fermé à clé". Avant d'être reclus dans le Palais, les cardinaux procèdent à l'inventaire de leurs biens et à la rédaction de leur testament en cas de décès pendant le conclave. Les vingt à trente membres du Sacré Collège appelés à se prononcer, sont assistés chacun par un clerc et des serviteurs. Au Palais, cette centaine de personnes occupe l'Appartement des Hôtes, la Chambre de Parement et le Grand Tinel. A partir de Benoît XII, afin de créer un espace unique, ces trois salles sont réunies par le percement de deux arcs de communication. Pour éviter les pression extérieures, elles sont gardées en permanence tandis que leurs portes et fenêtres sont murées. La seule ouverture vers l'extérieur est un guichet permettant de livrer la nourriture. A l'issue du conclave, les lieux retrouvent leur configuration initiale : les arcs sont bouchés et le décor repris.
Une solution pour le chômage, non !!!
A l'extrémité nord, des tables étaient "dressées" comme c'était la coutume au Moyen Age et présentaient toutes sortes de plats alléchants, rôtisseries, poissons...
Nous passons ensuite dans la Chapelle Saint-Martial dont les fresques ont été peintes par Matteo Giovannetti (1344-1345) : il est bien sûr interdit d'y prendre des photos mais on trouve tout sur le net. Elles représentent la vie du saint venu évangéliser le Limousin, région dont le Pape Clément VI (1291-1352) qui les commanda, était originaire.
Détail du registre médian : chœur d'anges qui accompagnent le cortège funèbre de saint Martial.
Autre détail...
Par la fenêtre de la Chapelle
Comme dans les palais pontificaux italiens du XIIIe siècle, l'image joue un rôle central. En moins de dix ans, le pape fait peindre l'immense espace intérieur du palais.
Notre guide nous montre l'emplacement des chambres peintes des appartements du Pape : celles-ci se situent là où notre guide met le doigt (Tour de la Garde-Robe).
Il s'agit du cœur des appartements privés du pape comme ici, sa Chambre que nous commençons par voir sur l'écran... avant de pouvoir y passer physiquement.
Un étroit couloir nous conduit ensuite à son Cabinet de travail : accompagnées d'une frise et d'un plafond peint, des scènes de pêche et de chasse ornent les murs. La principale d'entre elles, une chasse au cerf, donne son nom à la pièce, appelée ensuite la Chambre du Cerf.(images du net)
Le plafond de la pièce est particulièrement ouvragé.
Ici, la pêche dans le vivier
Les chiens courants
Le fauconnier
Nous voici maintenant dans un lieu que je n'arrive pas à nommer : y est exposé le tombeau d'un Pape qui surmonte une résurrection.
J'ai remarqué aussi cette jolie scène du Chemin de Croix.
Il s'agit du retable "Du portement de Croix" de Francesco Laurana.
Au premier plan, les gisants d'Anne d'Auvergne et de Louis II de Bourbon. Notre guide nous a dit qu'elles n'étaient pas forcément en ce lieu et place à l'époque.
Nous avons bientôt terminé notre tour du Palais pontifical.
En face de ce superbe portail donnant sur la Chapelle pontificale,
les rosaces gothiques de la "Fenêtre de l'Indulgence" : celle-ci est située au sein d'une loggia depuis laquelle les Papes donnaient leur bénédiction.
Nous terminons la visite par un petit tour sur les terrasses.
Par cette brèche (une sorte de meurtrière), on aperçoit le calvaire situé devant Notre-Dame des Doms.
Pas de doute : nous sommes bien ici dans le midi.
Au loin, l'église Saint-Pierre d'Avignon, à ne pas confondre avec celle de Rome !
Au premier plan, l'Hôtel des Monnaies, du début du XVIIe siècle (baroque italien).
Le pont Saint-Bénézet, plus connu sous le nom de Pont d'Avignon
Après un passage obligé par la boutique,
nous ressortons du Palais des Papes par l'arrière.
A la bonne heure, le beau temps est vraiment de retour.
C'est là qu'on vérifie que le Palais est construit sur un rocher : le rocher des Doms.
On ressort en passant sous une arche, un arc-boutant qui semble s'appuyer à la Cathédrale Notre-Dame des Doms (?)
Pendant que nous suivions cette visite guidée, les bénévoles de la Croix Rouge ont installé leurs tentes : une journée d'information se prépare...
Evidemment, nous n'avons pas tout vu... mais nous avons maintenant un bon aperçu du Palais et de la ville d'Avignon.
Prochainement, la promenade sur le rocher des Doms et le Pont d'Avignon (ICI).
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