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Par Tolbiac204 le 22 Septembre 2019 à 23:00
Précédent post sur la visite du Palais de Kadriorg près de Tallinn en Estonie : ICI.
Ce voyage tire à sa fin hélas : plus qu'une matinée (libre) dans la capitale de l'Estonie et nous reprendrons l'avion pour Paris.
Ce matin, Philippe a décidé de se consacrer à la lecture du livre que je lui ai conseillé "Le temps des cathédrales", d'un auteur que j'aime bien, Jean Diwo, qui documente toujours de façon très détaillée les romans historiques qu'il écrit sur différents sujets. J'ai acheté ce livre en passant près de la Librairie du Compagnonnage située près de Notre-Dame quand nous sommes allés au chevet de la vieille dame malade il y a quelques mois...
Et moi, me direz-vous : que vais-je faire de cette matinée ? Et bien j'ai décidé de profiter de ma liberté (je parle de celle du programme de notre voyage organisé dans les pays Baltes qui prévoit une matinée "libre") pour justement retourner dans le centre ville de Tallinn. Une aventure pour moi qui n'ai pas le sens de l'orientation..., c'est le moins qu'on puisse le dire. Heureusement, j'ai mon "appli" sur le smartphone offert par Philippe qui devrait me secourir au cas où...
Pourquoi photographier un panneau publicitaire, me direz-vous ?
C'est parce qu'il s'agit d'une publicité de Jean-Claude Decaux ! Décidément, il est partout celui-là... La compagnie maritime finlandaise Eckero Line relie régulièrement (en un peu plus de deux heures seulement) Tallinn à la Finlande.
Sur mon chemin, une petite église orthodoxe : l'église de Saint-Siméon
Blottie au bord d'une rue proche du port, cette église de conte de fées, en bois, a été construite entre 1752 et 1755 à l’initiative de marins russes. La côte était à cette époque bien plus proche de la ville qu’aujourd’hui, et l’église a été bâtie presque au bord de l’eau, ses fondations reposant sur des remblais.
Selon la légende, ce sont des débris issus de naufrages qui furent utilisés à cette fin. L’édifice fut sérieusement endommagé pendant la période soviétique, quand il fut converti en salle de sport. À cette époque, il perdit également son clocher et son dôme en bulbe. Heureusement, l’église a été restaurée après l’indépendance.
Depuis 2001, une communauté orthodoxe estonienne y est active. Je suis entrée sur la pointe des pieds...
Au fond, plusieurs icônes que les fidèles embrassent (j'ai vu une femme le faire).
En continuant ma route, je traverse un tout nouveau quartier de Tallinn que nous n'avions pas encore vu : il s'agit du quartier de Rotterman.
Cette zone industrielle magnifiquement restaurée (elle n'était voilà encore dix ans qu'un ramassis de bâtiments vétustes), située à proximité de la Vieille Ville, abrite nombre de boutiques et de restaurants, ainsi qu’une scène culturelle active. La place principale accueille des festivals et des représentations en plein air. Son architecture d'avant-garde symbolise parfaitement la façon dont Tallinn s'est réinventée ces dernières années.
Notre guide nous avait conseillé d'y aller traîner un peu pour voir la restauration des bâtiments en "briques de pierre", si typique de Tallinn.
J'y ai découvert une "installation" très amusante, voisine d'un gros chien rouge, qui se met à tourner quand on s'en approche.
Philippe s'y était amusé la veille : un vrai gamin !
Contente de ma photo...
Chemin faisant, j'arrive au centre ville où je découvre un petit marché d'artisanat local, Viru Turg.
Ce sont essentiellement des estoniennes qui le tiennent et elles sont encore en train d'installer leurs stands, arrivées avec de gros sacs bien remplis...
Des bonnets et des écharpes ? En veux-tu en voilà ! Il ne faut pas oublier que les hivers sont parfois rudes dans les pays Baltes.
On peut aussi y trouver de très jolies chaussettes,
Des gants,
Des pulls et des manteaux de laine de toutes sortes,
et même ces fameux "bonnets de sauna" qui sont ici très fantaisistes !
J'ai trouvé intéressants ces "plots" pour bloquer l'accès en forme d'oiseaux...
Et cette petite sculpture en forme de fontaine n'est-elle pas trognon ?
En vue de l'église Saint-Olaf...
Les lettons et les estoniens seraient-ils fans de faux chats... ?
Une colonne Morris en béton ! Au loin l'une des portes de la ville.
Il s'agit de la Tour de la "Grosse Marguerite" adossée à la Grand Porte de la côte. Datant respectivement du 16ème et du 14ème siècles, elles faisaient partie des fortifications de la ville côté mer : elles étaient très impressionnantes quand on arrivait du port...
Les armoiries de la ville de Tallinn y sont gravées dans la pierre.
J'ai maintenant pris la rue Pikk et me trouve face aux "Trois sœurs", le plus bel ensemble de maisons mitoyennes du Moyen-Age : elles sont maintenant le siège d'un grand hôtel.
Et toujours ce clocher de Saint-Olaf qui se profile...
Je ne pourrai entrer que dans le vestibule de l'église car il y a un office.
Sur un mur de la chapelle de la Vierge Marie adossée à l'église, le cénotaphe de Hans Pawels, marchand de Tallinn : huit scènes de la Passion du Christ y sont représentées.
Un peu macabre...
L'ancien bâtiment du KGB à gauche
C'était dans les sous-sols de ce bel immeuble Art Nouveau que cela se passait du temps de l'ère soviétique : de belles décorations Art Nouveau pour un lieu autrefois sinistre...
Porte entre les deux immeubles : joli, non ?
En continuant la rue Pikk : les fameux panneaux indicateurs des directions
Shön...
Derniers regards sur Tallinn...
J'ai vu, au cours de ma petite promenade en solitaire, beaucoup de ces vieilles dames en train de tricoter : j'ai demandé à celle-ci si je pouvais la photographier et elle a dit "Oui". J'aurais dû demander plus souvent car je crois que les estoniens sont fiers de leur patrimoine et donc acceptent volontiers les photos...
Après avoir rejoint notre hôtel grâce à l'appli de mon smartphone (mon Dieu quelle chance de l'avoir eue !), je retrouve Philippe et les quelques personnes rencontrées dans le voyage avec lesquelles nous avons décidé de déjeuner avant de prendre l'avion.
Nous trouvons un restaurant tout près de l'Hôtel - Kochi Aidad - dans lequel nous nous sommes ma foi régalés. Le complexe d’entrepôts de la rue Lootsi est un vestige du port de commerce de Tallinn : les entrepôts y ont été construits entre les années 1870 et la première guerre mondiale. Ils ont conservé l’histoire du siècle précédent, ont été rénovés pour devenir une brasserie-taverne moderne , un café et un centre commercial et de services .
Un décor chaleureux
Des cuves à bière visibles depuis le comptoir de la taverne qui est spécialisé dans ce breuvage (on est dans le nord).
La tablée occupée à savourer ce délicieux repas
Moi itou : au menu, de délicieux harengs pomme à l'huile (j'aurais pu prendre autre chose car la carte était très variée mais je n'ai jamais mangé d'aussi bons harengs qu'aux pays Baltes et je ne suis pas prête d'en remanger...).
Nous rejoignons ensuite l'aéroport de Tallinn qui est tout petit mais très joli.
Voilà le programme pour ces trois heures quarante de vol.
Attention au décollage...
Nous survolons beaucoup d'îles...
Aux environs de Berlin ou de Hambourg ?
Roissy Charles de Gaulle
Fin de ce beau voyage
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Par Tolbiac204 le 21 Septembre 2019 à 23:00
Précédent post : fin de visite de la ville de Tallin en Estonie : ICI.
Ce matin, nous quittons Tallinn pour nous rendre au Palais de Kadriorg qui se situe dans la périphérie de Tallinn. Il a été édifié par Pierre le Grand à partir de l'été 1718 dans le style baroque nordique pour sa femme Catherine Ière (anciennement château de Catharinenthal en son honneur), huit ans après que l'Estonie passe aux mains de la Russie.
Le temps est un peu triste encore ce matin alors que nous prenons connaissance du grand parc public qui entoure le château : ici, le grand bassin des cygnes et son gracieux belvédère
J'ai pris cette photo car ce robot-tondeuse ne serait pas resté longtemps sur place chez nous...
Monique admire les plates-bandes où le persil double a été employé pour participer au décor. Une idée à creuser...
C'est Yannick, notre guide français pour ce voyage, qui nous donne les premières explications.
Il nous a réunis autour de la statue de Friedrich Reinhold Kreutzwald, le premier grand écrivain estonien, surnommé "le père du chant" par ses compatriotes.
Sa vie, qui s’étend sur près de quatre-vingts ans, coïncide avec la libération et le « réveil » national de son peuple. Les "contes de Kreutzwald", qui sont à la littérature estonienne ce que les contes des Grimm sont à la littérature allemande, paraissent en 1866 sous la forme d’un recueil, Les anciens contes du peuple estonien, premier chef d’oeuvre de la prose narrative estonienne.
Nous voici en vue du Palais.
Situé au bord de la Baltique, il fut la résidence d'été de la famille du Tsar.
Conçu par l’architecte italien Niccolo Michetti, le palais grandiose et les jardins raffinés qui l’entourent sont un bel exemple de l’extravagance tsariste mais..., nous n'avons nous pas eu nous aussi en France des souverains qui ont eu la folie des grandeurs ? Et cela fait au final un beau patrimoine !
Ce Palais surprend quand on s'en approche par ses couleurs fortes mais, au final, il fait bien russe.
En attendant la visite guidée prévue au programme de ce voyage organisé, nous faisons un tour dans les jardins donnant sur l'arrière du Palais.
Au fond du jardin, une statue du dieu de la mer, Poséïdon
En avant pour la visite !
Dans le hall d'entrée, nous sommes surpris de voir une "Venus de Milo" plus grande que l'original du Louvre : il s'agit d'une copie exécutée en 1858 par le sculpteur allemand Karl Voss et présente au Palais de Kadriorg depuis 1948.
Dans le hall également, trois portraits prestigieux
Celui de Catherine II, Impératrice de 1762 à sa mort en 1796
Celui d'Alexandre III (Empereur de 1881 à 1894)
et celui de son épouse, l'Impératrice Maria Fiodorovna, née Princesse de Danemark
Bien jolie, je trouve.
La visite guidée commence par la celle d'une vaste pièce au décor grandiose, le Salon d'honneur.
Il semble que Philippe l'aie trouvée à son goût ! Les chaises, entre parenthèses, sont magnifiques et on a le droit de s'asseoir dessus !
Dans le médaillon bleu, les initiales de Catherine Ière parait-il.
L'aigle à deux têtes russe a été choisi par les Tsars de Russie pour affirmer leur domination sur l'Ouest (l'Europe) et l'Est (l'Asie).
Cette autre salle, voisine de la précédente est beaucoup plus sobre.
Son plafond en est tout de même très élégamment décoré.
Mais le Palais Kadriorg est surtout connu pour être le Musée des Beaux-Arts d'Estonie. Il expose des centaines de tableaux de maîtres occidentaux ou russes du 16ème au 20ème siècles, ainsi que des gravures, des sculptures et d’autres œuvres.
Pour y accéder, il faut monter ce très bel escalier de bois.
Plusieurs de ses salles d'exposition comportent, tout comme au Château de Rundale en Lettonie, de magnifiques poêles en céramique.
Les dessins en sont toujours très fins.
Depuis cette salle, on jouit d'une jolie vue sur le Salon d'honneur et son superbe plafond.
Ce tableau s'intitule "Histoire du soldat" : il a été peint en 1877 par Ilya Repin, l'un des plus célèbres peintres russes du 19ème siècle (l'équivalent en peinture de Léon Tolstoï en littérature).
Celui-ci est de Ivan Kramskoi qui l'a peint en 1872. Son titre : Vieil homme à la béquille
"Forêt de pins" par Ivan Siskin (1878)
Ce tableau est tellement représentatif de la nature dans les pays Baltes !
"Laboureurs en Ukraine" par Mihhail Clodt Von Jürgensburg (1879)
De plus près...
J'ai bien aimé aussi cette Vue de Tallinn au matin peinte par Aleksei Bogoljubov en 1853. Le peintre était issu de l'aristocratie russe et avait servi dans la marine avant de faire les Beaux Arts. Il se fit une spécialité des marines.
Superbe, ce détail, non ?
Au passage, un joli lustre...
Abram Arhipov (1916) : Fille en rouge
Le peintre a, apparemment, peint de nombreuses versions.
J'adore !
La veillée pascale par Boris Kustodijev (1917)
C'est la première fois que je vois autant de poêles en céramique de ma vie !
Nous visitons ensuite une pièce qui est remarquable pour son plafond en bois décoré de marqueteries.
J'ai photographié ici le Palais de Kadriorg bien sûr...
Dans les vitrines, divers objets très précieux comme ce singe de Carl Fabergé (1870-1917)
ou cet éléphant du même fabricant, curieusement exposé sur le dos,
ou encore cet oeuf dont Fabergé s'est fait une spécialité.
Jésus chassant les marchands du Temple à la manière de Hyéronimus Bosch (1570)
Détail
Danse de mariage dans une grange : Cornelis Mahu (1647)
On a l'air de bien s'y amuser !Jeune fille au coq : Jacob Gerritsz Cuyp (1650)
J'ai bien aimé ce sujet campagnard.
La Sainte Famille : Jacob Jordaens (1915-1616)
Jacob Jordaens est l'un des trois maîtres renommés de l'école de peinture anversoise du 17ème siècle, avec Pierre Paul Rubens et Antoine Van Dyck.
J'aime bien le regard de Joseph sur Marie et l'Enfant.
Les noces de Cana : Maarten de Vos (1ère moitié du 17ème siècle)
Le tableau était dans la Cathédrale d'Anvers depuis 1597.
Avant de sortir, un coup d'oeil sur les sculptures que l'on peut apercevoir à travers une vitre.
Après cette belle visite, nous quittons le Palais de Kadriorg pour rejoindre un lieu où se tient tous les cinq ans une manifestation qui compte énormément pour les estoniens : il s'agit du Festival de la chanson (et de la danse).
Il a lieu ici, au Pré aux Chants, un espace assez vaste pour pouvoir accueillir 250.000 spectateurs - assis par terre - en totale communion avec les chanteurs, au nombre de 32.000 : c'est la rencontre des âmes d'une seule et même nation.
La tradition de la fête du chant commence au 19ème siècle avec le réveil national de l'Estonie : quel rôle, quel pouvoir le chant peut-il avoir face à un occupant? L'Estonie a fait face à cette question. Le chant les a réunis et leur a permis de rejeter le tout puissant voisin soviétique sans aucune arme sinon celle de leur voix.
On a appelé ce phénomène "La révolution chantante".
Statue de Gustav Ernesaks, compositeur et chef de choeur estonien : il a joué un rôle majeur dans la Révolution chantante.
Pour regarder une vidéo de ce spectacle, cliquez ICI.
Le car prend la route du bord de mer pour rejoindre le centre ville de Tallinn, ce qui permet quelques photos intéressantes.
Il y a beaucoup de circulation sur la Baltique.
Il ne fait guère plus de 10°C dehors mais quand on court on se réchauffe !
Nous passons près du Monument en mémoire du cuirassé Russalka faisant route vers Helsinki, qui sombra en 1983 avec à bord 177 membres d'équipage. Le monument représente un ange tenant une croix orthodoxe, tourné dans la direction supposée du naufrage.
Les deux pittoresques tours qui composent les portes de Viru témoignent de ce que fut le système des portes de la ville, bien plus important qu'aujourd'hui, au 14ème siècle. De nos jours, les portes de Viru marquent toujours l'entrée principale de la vieille ville, permettant aux piétons de pénétrer au travers du mur d'enceinte en empruntant la rue Viru, qui est une artère commerçante ainsi que l'emplacement de nombreux restaurants.
La partie organisée de notre voyage se termine après le déjeuner en ville.
Les amis rencontrés lors du voyage : Lydie et Sylvie de Nantes, Emmanuel et Monique de Lille
Un marché artisanal se tient sur la place de l'Hôtel de Ville aujourd'hui, l'occasion de faire le tour des stands.
On peut y grignoter sur le pouce..., des blinis
des petits toasts aux baies des bois,
du hareng probablement,
des chaussons à la viande,
du bon pain fait maison,
Ce sont surtout les estoniens qui achètent.
Les marchands arborent de jolis costumes folkloriques : l'identité nationale, pour se démarquer de la Russie, est très importante dans les pays Baltes.
Nous entrons ensuite dans l'un des magasins "Eesti" de souvenirs estoniens.
On y trouve des produits en feutrine de laine
en bois,
J'y ai acheté un petit sifflet en bois pour Louis que le vendeur a gravé à son nom.
Nous avons aussi eu la chance de voir quelques chants et danses folkloriques sur un podium qui était installé place de l'Hôtel de Ville, ce qui nous a permis de voir de jolis costumes. C'était l'union nationale des minorités estoniennes qui se produisait.
Vous pouvez constater qu'il ne fait pas bien chaud...
Charmantes ces trois petites dames acidulées, non ?
Nous avons vu beaucoup de couronnes de fleurs vendues sur les marchés : les estoniennes les portent notamment lors de la fête de Jean (Jaanipaïev), fête païenne célébrant le solstice d'été (entendez la Saint-Jean).
Cette dame accompagnée de son toutou n'en perd pas une miette !
Dans la rue Viru, des adeptes de Hare Krishna chantent la bonne parole...
tandis que je pose devant une sculpture de vache !
En continuant notre balade au hasard des rues..., nous trouvons une boutique vendant du caviar (la Finlande n'est qu'à 80 kms au nord...).
1000 euros le kilo en moyenne...
Là se termine cette avant-dernière journée à Tallinn.
Fin de ce voyage dans les pays Baltes : L'Estonie : matinée libre à Tallin et vol de retour : ICI.
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Par Tolbiac204 le 20 Septembre 2019 à 23:00
Précédent post consacré aux châteaux de Turaida et de Cesis en Lettonie : ICI.
Ce matin, nous quittons la Lettonie et ses légendes pour rejoindre en milieu de journée Tallinn, la capitale de l'Estonie, terme de notre voyage. Nous traversons naturellement des kilomètres de forêts de conifères mais aussi de bouleaux. Les routes sont très bonnes, réalisées avec l'aide de l'Union Européenne...
Nous arrivons 3 heures après à la frontière entre la Lettonie et l'Estonie : bien sûr, elle n'est que fictive puisque les deux pays font partie de l'Europe mais une station service et un magasin nous donnent l'occasion de nous y arrêter. Pendant le temps du voyage, Yannick, notre guide, nous abreuve de renseignements sur notre prochaine destination.
Comme je prends une photo du car, le chauffeur, Andrej, me montre la cigogne qui y est dessinée. Je pense qu'il s'agit du nom de la Compagnie de cars dans laquelle il travaille.
Vous savez que les cigognes traversent régulièrement la Lettonie (notre car et notre chauffeur sont lettons) pour se rendre en Afrique où elles hivernent.
Pendant l'arrêt-technique du car (et la pause-confort des voyageurs), je fais un tour dans la boutique où j'ai la surprise de trouver des tablettes de chocolat comme on n'en a pas chez nous, enfin je pense.
Celui-ci est à l'oignon.
Celui-là à l'ail...
et cet autre, tenez-vous bien..., au cannabis !
Amusant, non ? Comme quoi, les voyages forment même la vieillesse !
Dans la magasin, on peut acheter son bonnet de sauna en feutre : il sert à protéger les cheveux de l'agression par la vapeur.
Il y avait aussi de super chaussettes en laine multicolore.
L'artisanat du bois, très présent dans les pays Baltes, était aussi largement représenté. Des cuillères, des fourchettes et des couteaux, en veux-tu en voilà !
De très jolis dessous de plats.
Des sortes de petits sapins-puzzles avec le nom des différentes essences de bois : du haut en bas, le chêne, le tremble, l'aulne, l'épicéa, le bouleau, et le pin.
Avez-vous vu comme je suis forte en anglais ! Google traduction, ça aide...
Les autres souvenirs étaient moins typiques des pays Baltes.
Nous reprenons la route en direction de Tallinn qui est encore loin...
Heureusement, le voyage prévoit un arrêt à Parnü, une ville d'eau située au sud de l'Estonie. Vous l'avez compris : les pays Baltes sont des pays de forêts.
Arrivée à Parnü
Et toujours ces maisons de bois
En direction de la mer Baltique
Je ne sais pas pourquoi j'ai raconté à tout le monde qu'on avait eu mauvais temps...
Comme vous pouvez le constater, ici tout comme à Jurmala en Lettonie, pas de constructions en bord de mer : celui-ci est protégé.
Seulement un Hôtel de luxe à proximité
Pureté de l'eau...
Des méduses quand même
Les cabines de plage ne sont pas privatives comme on en trouve sur la côté normande. Elles ont un numéro mais je n'ai pas compris pourquoi.
Monique, l'une des participantes au voyage organisé, en a fait l'exploration : pas de problème, on peut se mettre en petite tenue sans problème.
Polaire et K-Way tout de même...
L'arrivée sur Tallinn
Le panneau d'entrée de la ville indique l'heure : 13h07. En dessous, un drôle de signe ressemblant au chiffre 18 ou au chiffre 100 : il indique les 100 ans de l'indépendance de l'Estonie qui ont été fêtés en 2018. Bien sûr, il y a eu pendant la guerre l'occupation allemande puis celle de l'URSS mais..., c'est du passé.
Yannick nous explique que ce quartier par lequel nous entrons dans la ville est très prisé des habitants ayant de l'argent : malgré la pluie qui s'est mise à tomber, on peut apercevoir de superbes propriétés nichées au cœur d'une pinède.
Andrej, notre chauffeur, nous dépose dans le centre ville, en haut de la colline de Toompea pour nous restaurer.
Au loin, on aperçoit l'élégant beffroi de l'Hôtel de Ville construit au tout début du 15ème siècle.
Le centre ville, piétonnier, est bien animé.
A Riga nous avions déjà vu des boutiques de souvenirs proposant les fameuses Matriochkas russes. Les pays Baltes n'ont pas l'air d'avoir de rancune contre les russes qui les ont occupés pendant si longtemps..., à moins que tout bonnement le commerce prime !
Après le déjeuner, nous faisons connaissance de notre guide locale qui parle bien le français.
Celle-ci nous emmène voir la Cathédrale orthodoxe vouée à Alexandre Nevsky, patron du défunt tsar Alexandre III, pour rendre grâces du fait qu'il avait été sauvé d'un accident ferroviaire survenu le 17 octobre 1888. Elle fut construite entre 1895 et 1900 dans le cadre de la politique de russification.
Elle est très spectaculaire avec ses bulbes surmontés de croix orthodoxes.
A l'intérieur les photos sont interdites : j'ai trouvé celle-ci sur le net où l'on peut admirer le bel iconostase séparant les fidèles du pope qui officie. Comme dans toutes les églises orthodoxes, il n'y a pas de bancs : les fidèles prient debout.
A deux pas de là se trouve une autre église, autrefois catholique et luthérienne depuis 1561, la Cathédrale Sainte-Marie fondée par les danois au 13ème siècle. C’est la plus ancienne église de Tallinn et aussi le seul bâtiment de la colline de Toompea à avoir survécu au grand incendie de 1684.
Son clocher baroque date de 1770.
Quand on entre, on est tout de suite frappé par l'abondance des décorations étranges qui couvrent presque tous les murs peints à la chaux : ce sont, renseignements donnés par notre guide, les blasons funéraires sculptés dans le bois de grandes familles estoniennes.
Cette tribune permettait, en son temps, aux riches familles estoniennes d'assister à l'office.
Joli, ce lustre hollandais éclairant la nef...
La chaire, décorée des images des apôtres, et datant de 1686 est due à Christian Ackermann, l'un des plus célèbres sculpteurs sur bois de style baroque du 17ème siècle.
ainsi que l'autel situé dans le choeur, qui date de 1696.
Pour terminer, voici l'orgue de 49 jeux de Friedrich Ladegast
Datant de 1878, il a été en partie reconstruit en 1914 et une nouvelle restauration a eu lieu en 1998.
Toutes les rangées de bancs sont fermées par des portes.
Au fond de l'église, l'élégant monument funéraire de Samuel Greigh qui joignit la marine russe et devint un héros dans les batailles navales russo-turques.
Egalement au fond, des pierres tombales très curieuses, datant du 18ème siècle. J'ai malheureusement mal écouté la guide qui, je crois, nous a dit que celle-ci était celle d'un cordonnier (?)
et cette autre celle d'un boucher.
Peut-être des commerçants de la Guilde... ?
Au sortir de l'église, une jolie vue sur Saint Alexandre Nevsky
Quittant la place de la Cathédrale où se trouve la Maison des Chevaliers Porte-Glaive (moines guerriers pendant les Croisades),
nous nous dirigeons maintenant vers un belvédère (le Patkuli Vaateplatevorm) depuis lequel on a une très jolie vue sur la ville.
Tiens tiens, nous voici encore à marcher sur des pavés Baltes...
Tout à fait à l'ouest, les bateaux attendent les touristes qui ont débarqué pour la journée.
J'avoue que j'aurais préféré voir les églises de près auparavant pour mieux me repérer car vous savez, le carnet de notes, moi j'oublie... pour me concentrer sur la photo !
Sans me tromper trop je crois : le clocher de Saint-Olaf, une église protestante proche de la Baltique.
Un petit zoom pour mieux voir les bateaux... C'est là que nous crécherons ce soir.
A gauche, celui de l'église du Saint-Esprit et à droite celui de l'Hôtel de Ville
Un autre petit zoom pour admirer la jolie cigogne-girouette d'une maison médiévale...
Les toits de la ville basse sont vraiment photogéniques avec leurs tuiles rouges. A l'origine, c'étaient des maisons en bois habitées par les petites gens et les commerçants, alors que dans la ville haute les maisons de pierre abritaient les archevêques et les chevaliers allemands contrôlant la région.
et celui de Saint-Nicolas. d'abord catholique puis luthérienne : elle est désormais un musée.
Le belvédère de Toompea est très touristique : normal donc d'y trouver des boutiques vendant de l'ambre...
J'ai résisté...
Nous sommes toujours dans la ville haute : ici, un bâtiment gouvernemental ayant trait à la Justice et datant de 1809
Belle porte
En direction des murailles : au loin la Cathédrale Alexandre Nevsky
Elle est photogénique...
La dernière pour vous montrer le drapeau de l'ambassade de Hongrie
Au bout de la rue, les murailles de la ville
Et maintenant, direction la place du marché (ou Raekoja Plats)
Une très curieuse enseigne en forme de botte !
Au passage, un coup d'oeil sur la "Porte de la jambe courte" qui a été construite en 1455 pour faire communiquer la ville basse avec la colline de Toompea cernée par les remparts.
Et toujours ces pavés ronds...
La place du marché avec l'Hôtel de Ville gothique de Tallinn (le seul intact de toute l'Europe du Nord) sous la pluie...
Les jolies maisons des marchands de la place du marché
Heureusement, il est l'heure d'aller déjeuner : une fois la chose faite chez Turg,
nous reprenons notre visite tandis que la pluie a cessé. a ce propos, regardez les gouttières de Tallinn : nous n'en avions jamais vu d'aussi grosses ! La rigole dans le trottoir : bien pensé...
L'Hôtel de Ville de Tallinn, dont on voit ici l'élégant beffroi face à une maison médiévale, est un édifice médiéval du 15ème siècle d'architecture gothique tardive
Le parapet crénelé, purement décoratif, confère à l'édifice l'aspect d'une forteresse.
Sur le pignon ouest se trouve une girouette à trois boules tenue par un lion en pierre assis sur une pierre de la crête.
Quant à la girouette du beffroi, c'est le gardien de la ville. Une légende y est attachée.
Un concours de tir à l'arc était jadis organisé chaque printemps pour voir qui serait capable d'atteindre un perroquet de bois perché au sommet d'un grand mât. Cette épreuve était réservée aux hommes issus de familles nobles mais une année personne ne réussit à atteindre la cible. Un garçon d'une famille pauvre ayant appris à tirer à l'arc se tenait dans la foule : il tira une flèche et atteignit le perroquet. Il fut alors engagé comme apprenti garde et se conduisit en héros lors de la guerre de Livonie, servant jusqu'à un âge avancé. Plus tard, on remarqua que la girouette de l'Hôtel de Ville, représentant un soldat à la moustache abondante, lui ressemblait.
On lui donna donc le nom de "Vieux Thomas".
Les gargouilles ont des têtes de dragons multicolores et des couronnes dorées.
Sur ce pilier, une chaîne médiévale dont j'ai oublié l'usage
Continuant notre promenade, notre guide nous fait remarquer les greniers portant des systèmes de poulies pour monter les marchandises.
Vous vous souvenez des "dainas" : ces jeunes gens chantent ici une de ces chansons populaires. Elles sont toujours "vivantes" pour perpétrer la culture estonienne.
Nous voici arrivés dans la rue Müürivahe qui est bordée de remparts où sont installés des petites échoppes vendant des souvenirs typiques.
Quelques filles de notre groupe chinent... On vend ici beaucoup de vêtements, écharpes, bonnets en laine qui sont très jolis et paraissent confortables.
Nous prenons ensuite un passage couvert qui débouche dans le Passage Sainte-Catherine, un must de la visite de Tallinn.
C'est sans doute la rue la plus médiévale de Tallinn. On se croirait à Rhodes !
Le long de ce mur, les pierres tombales médiévales de l'ancien couvent de l'église Sainte-Catherine
Notre guide nous explique que ces pierres tombales reviennent de loin : en 1874, elles avaient été utilisées pour faire le sol de la grange installée à l'époque dans l'église Sainte-Catherine...
Où allons-nous maintenant... ?
A la Pharmacie (Raeapteek) de la Place de l'Hôtel de Ville qui est la plus ancienne d'Europe.
L'enseigne sur le mur indique que l'ancienne pharmacie datant de 1422 est maintenant devenue un musée auquel a été adjoint un restaurant. Elle est restée dans les mains de la même famille pendant plus de 300 ans...
C'est là que fut inventé le "Mardileib" ou "Pain de Mart", sorte de massepain, spécialité de la ville de Tallinn. L'apprenti pharmacien, Mart, devant tester un remède, préféra remplacer les ingrédients amers par d'autres plus sucrés. Le massepain était recommandé pour soigner le coeur, les douleurs pectorales et les maux de tête. Je ne sais pas si on peut encore le trouver ici en sus du "claret" commercialisé depuis 1467 et des médicaments modernes dont dispose la pharmacie...
Ayant emprunté le passage situé juste à côté de la pharmacie, nous arrivons devant la porte d'entrée du restaurant Balthasar.
En poussant la porte, on peut apercevoir un bel escalier datant du 17ème siècle.
Le clocheton de l'église du Saint-Esprit, luthérienne
Vue sur l'église et sa vieille horloge (qui mériterait une restauration...)
En face de l'église, la Grande Guilde abrite le Musée d'histoire estonien.
Elle était extrêmement puissante à Tallinn : les conseilles et maires de la ville étaient élus parmi ses membres et elle avait le monopole sur l'achat de sel apporté par voie d'eau, sur sa revente et sur le brassage de la bière. Les membres devaient être nobles, marchands de Tallinn, mariés et propriétaires de leur maison. S'y ajoutait une cotisation et l'obligation pour tout nouveau membre d'organiser une réception pour tous les membres de la guilde.
C'était aussi un important centre social où les gens buvaient du vin, jouaient au billard et écoutaient des musiciens.
La date de sa construction, 1410, est inscrite en haut de son fronton.
La porte d'entrée cloutée m'a tapé dans l'oeil,
et surtout son heurtoir.
Tout près d'ici, la rue Pikk et ses immeubles Art Nouveau : l'immeuble du N°18 a été construit en 1910 par Jacques Rosenbaum, originaire de Riga.
Les décors sont inspirés de l'Egypte antique comme c'est habituel dans les pays nordiques pour ce style, et d'un bestiaire imaginaire (dragons).
Au n°21 de la même rue, un immeuble d'angle, également Art Nouveau, présente une profusion de macarons et frises du plus bel effet.
En outre, on peut si on lève la tête, y apercevoir à droite un chat noir et à gauche un curieux personnage perché en haut de son fronton : on l'appelle "la maison du voyeur".
Si vous regardez tout à fait à gauche,
vous le verrez ajuster son lorgnon pour mieux épier les appartements d'en face ! Il est l'oeuvre du sculpteur Auguste Voltz.
Le chat noir
Cet immeuble au N°20 de la rue Pikk est la Guilde de Saint-Canult. Sa façade est austère, reconnaissable aux deux statues noires qui ornent sa façade et représentent, à gauche, Saint-Canult, et à droite, Luther.
Il est fait mention de cette guilde pour la première fois à Tallinn en 1326 mais il semble qu'elle ait été créée au 13ème siècle. Initialement, il s'agissait d'une fraternité spirituelle. Par la suite, elle rassembla les artisans de Tallinn principalement des orfèvres, boulangers, chapeliers, artistes et cordonniers. Les membres étaient principalement d'origine allemande et formaient sans doute une élite. L'apogée de la guilde fut au 16ème siècle.
Le dernier immeuble que notre guide nous montre est celui de la maison de la Confrérie des Têtes Noires au N°26. Celle-ci accueillait les marchands célibataires sous la houlette de Saint-Maurice, originaire d'Afrique noire. Le bâtiment date de la fin du 16ème siècle.
La porte principale date des années 1640.
On peut voir, au-dessus de l'entrée principale et de sa riche décoration de style "renaissance des Pays-Bas", les armoiries de la Guilde des Têtes noires. Un Maure, symbole de Saint-Maurice, le saint-patron de la guilde, est sculpté dans le bois et la pierre au-dessus de la porte.
Tiens, nous revoilà près des murailles de la ville...
Elles ne sont jamais loin...
Notre visite de Tallinn se termine là.
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : L'Estonie - Visite du Château de Kadriorg et de la ville de Tallinn : ICI.
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Par Tolbiac204 le 19 Septembre 2019 à 23:00
Pour voir le précédent post sur la visite de Riga et de Jurmala en Lettonie, cliquez ICI.
Nous quittons Riga par beau temps. La veille au soir, je suis allée acheter un K-Way et une polaire à Philippe : il va maintenant pouvoir affronter la froidure des pays Baltes de façon plus sereine !
Nous prenons ce matin la route en direction de la Suisse lettone, et plus précisément celle du Parc national de Gauja afin de visiter le château de Turaida.
Nous traversons encore des forêts de conifères.
La rivière Gauja vue du car
Le Parc de la Gauja a été créé en 1973 et couvre plus de 900 kms². Il représente l'une des réserves naturelles les plus prisées de la tous les pays Baltes. Pour sa visite, un guide letton parlant français nous accompagne.
Voilà la parcours que nous allons faire pour aller jusqu'au Château.
Ici aussi, des maisons de bois : c'est le dénominateur commun des trois pays Baltes il me semble.
Ce magasin vend des cannes de montagnards venant de Sigulda, la ville voisine : il ne faut pas oublier que nous sommes ici en Suisse lettone et qu'il y a quelques dénivelés...
Effectivement, c'est la première fois que nous voyons une pente en Lettonie : 57 % de sa superficie se situe entre 0 et 100 m au dessus du niveau de la mer, et le point culminant ne dépasse pas les 311 mètres.
Comme vous pouvez le constater, Philippe a mis polaire et K-Way neufs ce matin...
La petite église est l'une des plus vieilles églises en bois du pays.
Derrière l'église, le groupe suit les explications du guide : mais que regardent-ils tous ainsi... ?
Il s'agit d'un tilleul au pied duquel se trouve une stèle qui rappelle une légende historique lettone contant l'amour tragique d'une jeune femme qui préféra mourir plutôt que de perdre son honneur : l'histoire se passe en 1601 pendant la guerre polono-suédoise.
C'est l'histoire d'une jeune fille dénommée Maija, adoptée au mois de mai (Maija en letton) alors qu'elle n'était qu'un nouveau né par le médecin du château de Turaida à la recherche de blessés sur un champ de bataille : elle était si belle qu'on la surnomma "la Rose de Turaida".
Maija avait l'habitude de retrouver son amoureux, Viktor, dans la grotte Gutmanis, située près du château. Un jour deux mercenaires polonais l'abordèrent et l'un d'eux - qui voulait s'offrir la jeune femme - élabora un stratagème pour arriver à ses fins. Il rédigea un petit billet de rendez-vous qu'il signa du prénom de Viktor
Maija se rendit donc à la grotte mais en lieu et place de son amoureux elle trouva le soudard polonais. Afin d'échapper à son triste sort, Maija proposa un marché à son agresseur : elle lui donnera une écharpe magique en échange de sa liberté."Si tu portes cette écharpe, le glaive de tes ennemis ne pourra t’atteindre" lui dit-elle. Mais le polonais se méfia, il douta des pouvoirs de l’étoffe. La jeune fille rajouta alors : "Je vais mettre l’écharpe autour de mon coup et tu tenteras de me transpercer avec ton arme. Tu constateras alors par toi-même la puissance protectrice de cette écharpe." Le guerrier tira alors son épée et plongea le fer de son arme vers le cou de la jeune fille. Celle-ci fut tuée sur le coup. En se jouant de celui qui voulait la prendre de force, elle perdit la vie mais sauvegarda son honneur et son amour. Le soudard se pend de remord dans la forêt voisine, et Viktor fait enterrer sa bien-aimée sous un tilleul, encore actuellement lieu de rendez-vous des amoureux.
Il existe un timbre à l'effigie de la Rose de Turaida.
Nous sommes entrés dans l'église qui est très jolie, hyper sobre comme toutes les églises luthériennes. Seuls quelques bancs dans les premières rangées sont un peu plus travaillés que les autres : ils étaient réservés aux notables.
Au fond de l'église, une vitrine montre de jolies cartes de vœux à l'ancienne.
Dans une autre vitrine, on peut écouter (en russe, en allemand, en anglais et en letton, mais pas en français...) la légende de la Rose de Turaida. On y voit Maija à l'entrée de la grotte Gutmanis.
Nous visitons ensuite le petit musée ethnographique et notre guide nous explique l’importance et l’ancienneté des Lives, un des peuples constituant la population autochtone de Lettonie. Leur langue et leur culture propre est d’origine finno-ougrienne ( une langue appartenant au groupe des langues Ouraliennes qui seraient parlées depuis 6000 ans ! ) Le riche patrimoine culturel de la Lettonie serait dû à la rencontre des cultures finno-ougriennes et indo-européennes.
Costume de Live homme
Costume de Live femme
Bijoux livoniens
Nous continuons notre promenade dans ce superbe parc.
Au loin, le château
Cette sculpture d'Indulis Ranka devant laquelle le guide s'arrête est très intéressante. Elle fait partie d'une série de 26 sculptures glorifiant les "Dainas", ces célèbres chansons populaires chantant la joie de vivre et la beauté de la nature (les premiers textes datent du début du 16ème siècle) qui ont contribué en 1990 à la libération du pays de l'emprise russe à la chute du mur de Berlin. Elles ont été exécutées à l'époque communiste.
La plus fameuse et la plus grande est la tête du poète Krisjanis Barons qui collecta les dainas. La main posée sur la bouche suggère que ces chansons étaient restées secrètes dans l’illégalité comme l’identité et la culture lettone. Cette statue est d’autant plus intéressante qu’elle présente plusieurs faces.
A l’arrière, trois femmes, trois générations (la grand-mère et la mère entourant la fille), glorifient les femmes lettones qui ont conservé et transmis cette culture.
Un homme très musclé... occupe la troisième face.
En route pour la visite du Château de Turaida
Il date du 13ème siècle pour l'archevêque de Riga.
Nous arrivons face à la tour-donjon du château qui a été complètement reconstruite en briques.
A l'origine, le château était construit en pierres comme on le voit ici sur les restes des fortifications.
Je suis montée en haut de la tour (42 mètres tout de même) d'où l'on peut jouir d'un superbe point de vue.
En arrivant au premier palier, on découvre une très belle voûte de briques et pierres.
La charpente à l'étage supérieur est très belle aussi.
Difficile de prendre une bonne photo ici avec le contre-jour des ouvertures...
C'est de ce côté du château que la vue est le plus intéressante avec la vue sur la Gauja.
La boutique de souvenirs du premier étage présente des reproductions de bijoux livoniens (les lives sont les ancêtres des lettons).
Je trouve cette photo, trouvée sur le net, superbe !
Les "Sensationnels" - vous savez, c'est le nom de notre voyage ! - reprennent la route en direction de la grotte Gutmanis (celle où mourut la pauvre Rose de Turaida...) avec Andrej au volant.
Retraversée de la Gauja : au passage, le drapeau letton, rouge, blanc, rouge...
Petit arrêt pour se restaurer...
En arrivant sur place, à côté d'un petit kiosque appelé Bundulitis construit en 1910 pour vendre du lait et des collations aux visiteurs de la grotte,
nous trouvons des petites dames (pas toutes jeunes) qui nous offrent des produits de leurs spécialités faites main : du pain d'épice et des baies des bois.
Nous acheté quelques paquets de biscuits à l'avoine avec des raisins secs.
Vite vite, la grotte maintenant...
Elle fut creusée par une source d'eau qui s'écoule à l'intérieur et ressort dehors au niveau du petit caniveau. On lui donnait alors des propriétés curatives...
J'ai bien ri en la voyant car j'avais posé la question au guide pour savoir s'il allait faire froid à l'intérieur ! Sans rire, c'est la plus grande grotte de Lettonie avec ses 12 m de large, 10 m de haut et 19 m de profondeur.
Mais ce qui la rend originale c'est qu'elle porte des inscriptions rupestres dont certaines remontent au 17ème siècle. Il faut avouer que nous ne les avons pas trouvées...
Le fond de la grotte
Un petit escalier monte sur la colline à côté depuis lequel on peut apercevoir des gravures acrobatiques... Depuis quelques temps, il est strictement interdit de graver quoi que ce soir sur les parois de la grotte.
Jolie couleur annonciatrice de l'automne, non ?
Ayant repris la route, nous arrivons en fin d'après-midi à Cesis (prononcer "Tçesis"), une petite ville très authentique (au sens où elle n'est pas si visitée que Riga tout en possédant beaucoup de charme) du centre de la Lettonie. Nous y ferons étape le soir.
Notre hôtel, sur la place de l'Hôtel de Ville : une situation qui, à première vue, ne casse pas des briques...
Yannick, notre guide, nous propose de faire un tour de ville avant le dîner.
Dans la rue principale, un immeuble que je qualifierais d'Art Nouveau possède une curieuse décoration en forme de marguerite. Entre les deux immeubles, l'église Saint-Jean, luthérienne.
Passage près de l'église Saint-Jean qui est en travaux.
Notre guide nous fait remarquer cette maison qui penche dangereusement ! Le maçon devait être bourré...
Une jolie enfilade de maisons de bois.
Yannick nous montre les double fenêtres, protectrices contre le froid de l'hiver qui peut atteindre - 35°C quand le vent venant de Russie souffle.
Une exposition de photos en plein air représentant les habitants de Celsis : sympa !
Juste en face, une sculpture imposante créée par l’artiste Matias Jansons, inaugurée en Juillet 2005. Elle se nomme "Gadsimtiem ejot", littéralement "au fil des siècles" : en quelque sorte le Vieillard du Temps, et il y est attaché une légende.
J'ai trouvé cette information sur le Blog de Gilles.
Il y a fort longtemps, quand Cesis était entourée de hautes murailles, cet homme parcourait les rues de la ville à la tombée de la nuit avec son gourdin et sa lanterne en disant "Dormez braves gens, tout est calme". Mais un soir, alors que la ville était enveloppée d’un épais brouillard, quelques passants attardés remarquèrent que la lanterne du vieil homme n’était plus si brillante et ne jetait plus que quelques éclats. Au petit matin, lorsque le brouillard se leva, personne ne retrouva le veilleur mais chacun pensa à la lanterne qui n'était plus si brillante. Il y eut de nouveaux veilleurs. Cēsis connu des hauts et des bas, elle fut envahie et détruite plusieurs fois, mais elle vit aujourd’hui sans murailles et en paix.
Si vous rencontrez à un carrefour quelqu’un portant un gourdin et une lanterne, n’oubliez pas d’astiquer sa lanterne. Ainsi, elle montrera la voie non seulement au vieil homme mais à vos propres pensées, à vos rêves et à vos intentions. La légende dit même que, si vous frottez la lanterne du vieil homme, vous pourrez voir dans l’avenir...
Il me semble que les pays Baltes et spécifiquement la Lettonie sont pleins de légendes et celle-ci me plait beaucoup.
Les voilà justement, les murailles de la ville de Cesis...
Le château moderne, en face
EN descendant vers le parc
Plus de doute, on y est bien !
Un superbe escalier mène à la pièce d'eau du parc.
Il est bordé d'adorables petits angelots. Celui-ci joue de la musique...
Cet autre est accompagné d'oies.
et celui-là tient une gerbe de blé.
C'est charmant.
Ayant descendu l'escalier, on fait face aux ruines du château,
et de l'autre à la pièce d'eau qui agrémente ce joli parc.
Au centre, une jolie fontaine représentant un pêcheur ayant attrapé un poisson.
En s'approchant du bord, on peut apercevoir au loin l'église orthodoxe de la ville.
C'est vraiment une jolie promenade que nous fait faire Yannick.
Nous voici maintenant sortis de ce beau jardin. Ici, la plus ancienne brasserie des pays Baltes que l'on reconnait grâce à sa cheminée surmontée d'une capsule de bière.
Nous voici en vue de la terrasse de l'Hôtel qui donne sur le parc : au final, une situation pas si banale que ça !
Sympa cette fin de soirée !
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : L'Estonie - Visite de Parnü et de Tallinn : ICI.
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Par Tolbiac204 le 18 Septembre 2019 à 23:00
Post précédent sur le Château de Rundale en Lettonie : ICI.
Ce matin, quand j'ouvre les rideaux de la chambre, j'ai la surprise de voir un ciel tout bleu. Le temps se serait-il remis... ?
Après le petit-déjeuner, nous partons en car depuis l'Island Hotel en compagnie de Yannick, notre guide pour les pays Baltes.
C'est la rivière Daugava qui arrose Riga (elle prend sa source en Russie et se jette dans le golfe de Riga). Elle sépare la rive droite où se trouve la vieille ville de la rive gauche où se trouve la Bibliothèque Nationale (le gros bâtiment pyramidal sur la droite de la photo). Au centre, la tour de la télévision qui est, parait-il, plus haute que la Tour Eiffel.
Elle fait en effet 368 mètres de haut contre seulement 324 mètres pour notre emblème parisien.
Au premier plan, le Palais présidentiel
Nous retrouvons ensuite Marina qui sera notre guide pour la visite de la ville pendant 3 heures. Elle nous emmène pour commencer découvrir la Riga Art Nouveau réservant la Riga historique pour la suite de cette balade citadine.
Mais c'est quoi l'Art Nouveau ?
L’art nouveau est un style d’art, d’architecture et d’art appliqué (arts décoratifs), populaire entre 1890 et 1910. Ce style procède de mélanges et offre une grande liberté aux architectes puisant aussi bien dans la tradition classique, baroque, intégrant des motifs nationaux ou encore s’inspirant de l’art japonais.
L’art nouveau s’inspire des formes et des structures naturelles, en particulier les lignes courbes des plantes, des fleurs et des femmes. Larges feuilles de marronniers, lys éclatés, chevelures longues et arrondies, spectaculaires iris ou orchidées aux couleurs surprenantes reviennent régulièrement dans les œuvres Art Nouveau.
Selon les pays, on parle d'Art Nouveau (en France), de Jugendstil (en Allemagne) ou de style Liberty (en Italie).
L’art nouveau a déferlé sur Riga en l’espace de quelques années laissant un très grand nombre de constructions dans tous les quartiers de la ville. Cette importante concentration d'immeubles de style Art nouveau a contribué à l'inscription du centre historique de Riga sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le premier bâtiment devant lequel Marina s'arrête se situe au 33 Elizabetes ielä, une rue connue pour les façades Art Nouveau exécutées par l'architecte russe Mikhaïl Eisenstein, le père du cinéaste ayant fait un tabac avec son film "Le Cuirassé Potemkine".
N'ayant trouvé aucune explication sur le net, vous vous doutez bien que j'ai largement oublié tout ce que la guide nous avait raconté de façon générale ainsi que sur cet immeuble : difficile d'avoir l'appareil photo dans la main droite et le carnet dans la main gauche...
Je vous livre donc mes photos "tout sec"...
Ce qui ne m'empêche pas de vous dire que ce sont ici surtout les balcons que je trouve particulièrement esthétiques. Les femmes nues, même si elles sont parfaitement sculptées, ce n'est pas forcément ce que je préfère. Il faut avouer qu'elles accompagnent toutefois bien la baie vitrée avec l'arrondi de leurs hanches.
Impressionnants, ces mascarons décoratifs !
Cet autre immeuble (au 10b Elisabetes ielä), également construit par Mikhaïl Eisenstein, joue sur le contraste entre la pierre blanche, très travaillée elle aussi, et les briques de céramique bleue.
Le sommet de l'immeuble est très impressionnant avec son masque grimaçant et son grand paon faisant la roue. Notre guide, Marina, nous a parlé de la vie privée de Mikhaïl Eisenstein qui adorait le théâtre et l'opéra - mais aussi les actrices et les cantatrices... -, ce qui n'était pas du goût de sa femme qui lui faisait des scènes de ménage. C'est la raison pour laquelle il a souvent représenté sur les immeubles qu'il a construits les visages des femmes qu'il trouvait à son goût..., avec parfois une pointe d'amertume.
Marina nous a montré des petits détails très amusants comme cette tête de chouette ouvrant grand ses yeux...
Au 8 Antonijas ielä : la maison aux dragons est l'oeuvre d'un autre architecte de l'Art Nouveau, letton cette fois, Konstantins Peksens.
Les voilà les fameux dragons : l'immeuble est bien gardé...
Il semble qu'il s'agisse du même immeuble et que le faîte de la toiture soit très habité !
Encore un immeuble conçu par Mikhaïl Eisenstein au 2a Alberta ielä (la rue Alberta à Riga est l'une des plus connues pour ses immeubles Art Nouveau).
Vous voyez : toujours ces masques qui font la grimace...
Et encore une création d'Eisenstein !
8 Alberta ielä (Eisenstein) : comme vous pouvez le constater, nous avons dû ouvrir nos parapluies, ce qui gâche un peu la balade...
11 Alberta ielä : une création de Eizens Laube, autre architecte letton
Ça change radicalement de style, je trouve : il s'agit ici d'un immeuble de tendance "Romantisme national", tardif Art Nouveau. Les bow-windows sont couronnées de casques de Vikings.
La sculpture au-dessus de la porte représente un emblème runique, qui fait référence de manière organique au concept nordique.
J'ai trouvé ça sur le net : vous en ferez ce que vous voudrez !
13 Alberta ielä : immeuble Art Nouveau d'Eisenstein
Where is it ? I definitely don't remember...
La façade du Musée d'Art Nouveau de Riga
Le musée est l’ancienne demeure du célèbre artiste Konstantins Peksens. L’oeuvre est une co-réalisation avec Eizens Laube.
Des motifs floraux décorent subtilement les balcons.
Marina nous a fait entrer dans le hall pour y admirer l'escalier : vous allez voir...
Je suis d'abord attirée par l'aspect du seuil de l'immeuble qui présage bien du reste.
Le hall d'entrée
Comment appelle-t'on le dessous d'un escalier... ? Je ne sais pas mais celui-ci est ici entièrement décoré de motifs floraux et géométriques.
La rampe en fer forgé est splendide.
Je vous l'avais dit que ça valait le coup d'oeil !
Après cette très intéressante visite, nous reprenons le car en compagnie de Marina pour rejoindre la Riga historique. Comme vous pouvez le constater, il pleut à grosses gouttes...
Notre car passe devant le monument à la Liberté qui honore les soldats morts lors de la guerre d'indépendance qui s'est achevée en 1918. Ce monument est appelé affectueusement "Milda" par les habitants de Riga.
Nous croisons un tramway et le temps ne s'arrange pas !
Nous voici dans la partie "historique" de la ville, toujours avec Marina.
Face à l'Hôtel de Ville
La maison des Têtes noires date originellement de 1334. Elle fut remaniée au cours des siècles et finalement reconstruite au 16ème siècle en briques et pierres. Pendant la deuxième guerre, elle fut totalement détruite par les allemands et les soviétiques la rasèrent même entièrement ultérieurement pour y établir un jardin.
Au centre de la place, une statue de Roland de Roncevaux, symbole de la résistance à l'oppression
Son état actuel date de 1999.
Elle devint en 1477 une résidence provisoire pour les marchands célibataires de passage à Riga regroupés au sein de la puissante "Confrérie des Têtes noires" (baptisée ainsi parce qu'elle avait une tête d'africain pour emblème, celle-ci faisant probablement référence aux origines nubiennes de Saint Maurice qui était le saint patron de la guilde).
Encadrant la porte d'entrée, une Vierge à l'enfant et Saint-Maurice
Nombreux sont les pays à revendiquer la paternité du premier sapin de Noël : Riga n échappe pas à la règle. Un sapin aurait été installé en 1510 par une guilde de marchands (la Confrérie des Têtes noires) sur les bords de la Daugava. D’abord destiné à être brûlé pour le solstice d'hiver, il aurait finalement été préservé grâce à des enfants qui l'auraient décoré et aurait été ensuite érigé sur la place du marché de la ville (la place de l'Hôtel de Ville actuelle) pour célébrer Noël.
Aujourd’hui encore, une dalle de pierre en signale l’emplacement : un petit sapin y a été installé.
Au hasard des rues...
L'église Saint-Pierre est une église évangélique luthérienne : son état actuel baroque date du 17ème siècle. Sa tour mesure 123 mètres dont 64 mètres pour sa flèche dans laquelle il est possible de monter en ascenseur pour admirer le panorama sur la ville.
Ce ne sera pas pour aujourd'hui, vu le temps !
Nous voici arrêtés devant l'une des curiosités de la ville : la sculpture des "Musiciens de Brême" qui fait référence au conte éponyme des frères Grimm.
Un vieil âne s’enfuit de sa ferme et rencontre un chien, puis un chat et enfin un coq qui le suivent vers Brême où ils projettent de devenir musiciens de la ville. Ils avisent une maison dans la forêt, qui s’avère être un repère de brigands. Alléchés par la table chargée de mets et de boissons, les animaux élaborèrent un plan. L’âne prit appui sur le rebord de la fenêtre, le chien sauta sur son dos, le chat grimpa sur le chien et le coq se percha sur la tête du chat. Au signal, l’âne braya, le chien aboya, le chat miaula et le coq chanta, tout en se lançant dans la pièce dans un grand fracas de vitres brisées. Les voleurs, croyant qu’un esprit entrait dans la pièce, s’enfuirent terrorisés et les quatre compagnons purent s’attabler et faire bombance. Et ils s’y plurent tellement qu’ils restèrent dans la maison.
C’est la scène où le chien est monté sur le dos de l’âne, le chat sur celui du chien et le coq sur celui du chat, qui est représentée par les statues.
Il me semble me souvenir que Philippe a atteint le chat mais pas le coq !
C’est un cadeau de la ville de Brême, fait en 1990 par la ville allemande pour matérialiser la coopération culturelle et économique entre les deux cités.
L'Eglise Saint-Jean, luthérienne, date du 13ème siècle. Elle se trouve derrière la sculpture des Musiciens de Brême et on raconte à son propos une histoire bien particulière...
Selon une légende, deux moines du monastère dominicain voisin souhaitaient tellement être canonisés qu'ils demandèrent à être emmurés vivants dans l'édifice... Le souhait des moines fut accompli et, pendant qu'ils étaient encore en vie, des citadins les nourrirent par un trou percé dans le mur. Les moines moururent bientôt, on s'en doute... Ils n'ont jamais été canonisés mais leurs os sont toujours dans une alcôve comme un rappel de ce que la vanité apporte...La disposition des panneaux dans la ville de Riga me rappelle l'Irlande où on ne savait jamais quelle route prendre...
Nous prenons pour notre part la direction de la grand place de Riga bordée de très jolis immeubles. On aperçoit au loin le clocher de Saint-Pierre.
De l'autre côté de la place, à côté de très jolies maisons médiévales, on aperçoit une construction ressemblant à un château fort (en fait il s'agit d'un bâtiment de la fin du 19ème siècle).
Il s'agit de la Petite Guilde de Riga qui jouxte la Grande Guilde.
Les guildes étaient, lors de la domination allemande, les places fortes de l'économie et le lieu de rassemblement et de transactions de tous les marchands de la région. La Grande Guilde regroupait les riches marchands et les commerçants, tandis que la Petite Guilde était le refuge des artisans et des artistes de la ville.
La Grande Guilde est actuellement le siège de l'Orchestre Philarmonique du pays tandis que la Petit Guilde accueille des conférences.
En face de la Grande Guilde se trouve un bâtiment de style Art Nouveau appelé "la Maison du Chat".
Mais que fait ce chat noir en haut de la maison... ?
Le bâtiment appartenait au 19ème siècle à un riche commerçant letton qui, par dépit de ne pas avoir été admis à la Grande Guilde, fit installer sur le toit de son immeuble deux statuettes de chat dans des postures particulièrement expressives, les queues des chats tournées vers le bâtiment de la Grande Guilde, exprimant ainsi sa désapprobation envers celle-ci. Plus tard le marchand fut réadmis dans la Guilde et les chats furent retournés tels qu'on peut les voir aujourd'hui.
Tiens, un sablier en guise de lanterne...
Comme la majorité des villes médiévales européennes, Riga possédait un système de fortifications composé de murailles et de tours. La tour de la Poudrière (Pulvera tornis) comptait parmi les 28 tours qui s'élevaient tout le long du mur d'enceinte de la ville. Erigée en 1330, la Poudrière gardait l'accès principal de la ville côté terre ferme. On l'appelait alors la tour de Sable, du nom de la grande route sablonneuse qui menait jusqu'à la capitale. C'était le lieu où autrefois s'est élevé le premier château en bois.
A la fin du 17ème siècle il y avait 200 canons pour défendre la ville de Riga. Les remparts actuels ont été reconstruits en 1987.
En face, d'anciens bâtiments de garnisons, les casernes de Jacob, construites au 18ème siècle. Elles sont actuellement le siège des résidences des ambassadeurs étrangers, des bureaux des entreprises internationales, des boutiques de souvenirs et des cafés.
Voici un pan des fortifications avec, au fond, la tour de Ramer : on peut voir ici au niveau des grilles comment le niveau de la ville a dû être élevé, dû aux nombreuses inondations qu'elle a subies.
La Porte suédoise date de 1698 : elle s'ouvrait au lever du soleil et se fermait à son coucher. Le commerçant qui possédait cette maison, et qui ne voulait pas payer de taxe pour le transport des marchandises à travers les portes de la ville, a décidé de faire sa propre porte en ouvrant le mur de sa maison. Après cela, il pouvait lui-même percevoir des redevances pour l'utilisation du portail !
Il y a une légende autour de cette porte : on dit q’une jeune fille de la ville de Riga était tombée amoureuse d’un soldat suédois qui était de service près de la Porte suédoise. Malgré l'interdiction, les amoureux s'y rencontraient souvent clandestinement. Ayant découvert cela, les habitants de Riga furent tellement en colère qu'ils attrapèrent la pauvre fille et la scellèrent dans le mur. On dit que, même maintenant à minuit, on peut entendre le chuchotement de la malheureuse : "Je l'aime !" près de la Porte suédoise. Mais ce sont seulement ceux qui sont capables d'aimer avec abnégation qui peuvent entendre ce chuchotement...
En haut de la Porte une sculpture portant la date de création de la Porte : 1698
Quand nous sommes passés dessous, une jeune lettone y jouait de la cithare... Cliquez pour écouter...
Nous retrouvons les pavés Baltes...
Il parait qu'autrefois les rues de Riga étaient pavées de poutres en bois, ce qui rendait la marche difficile par temps de pluie. Le magistrat de la ville a obligé les habitants qui voulaient entrer dans Riga à apporter avec eux deux pierres... C'est ainsi que Riga fut pavée.
Il pleut de plus en plus...
Heureusement nous sommes à proximité d'une galerie couverte où un artiste a exposé une gondole déstructurée pour témoigner du danger que représentent les gros paquebots qui entrent dans le port de Venise - et de façon plus générale l'importance de préserver le patrimoine mondial.
Voici la façade de la galerie donnant sur Pils ielä : il s'agit en fait de l'ancienne Bourse de Riga qui a été transformée en un musée qui abrite des collections d'art étranger.
On reconnait l'architecture néo-renaissance des palais vénitiens. Les façades (l’une donnant sur la place de la Cathédrale et l’autre sur la rue Saint-Jacques) sont couvertes de décorations architecturales, avec des colonnes, des pilastres et des corniches, ainsi que des sculptures et des bas-reliefs au contenu allégorique. Elles sont l’œuvre du danois David Jensen (1816-1902), actif principalement dans l’Empire Russe.
Au sortir de la galerie, la place du Dôme de Riga et au loin, le clocher de l'église Saint-Pierre
Sur cette place se trouve une plaque de bronze placée ici par l'UNESCO en 1997 témoignant du Patrimoine culturel de la ville.
Le Dôme de Riga est la Cathédrale protestante : c'est la plus grande des églises médiévales de la ville. Elle jouxte une galerie d'art où se trouvait exposé Kandinsky.
Enfin au sec !
Façon de parler, le K-Way de Philippe prend l'eau... Il va falloir songer à investir.Le petit train touristique à l'arrêt devant le Dôme
Le clocher baroque date de 1775 et est surmonté d'un coq : depuis le Moyen Age on a mis des coqs sur le sommet des clochers ou des tours partout en Europe. Le Dôme avait obtenu à cette époque un coq spécial avec un côté noir et l'autre d’or. Il servait de pointeur en indiquant la direction du vent et ses deux côtés multicolores avaient un sens purement pratique : si les gens de Riga voyaient le coq d'or, c’était une bonne journée pour la ville et les bateaux entraient au port - le commerce battait son plein - mais si le coq noir se tournait vers la ville, le vent soufflait du coté de la ville et aucun bateau ne pouvait entrer dans le port. Par conséquent, il n’y avait pas de revenus commerciaux...
Poussons la porte...
Une église vaste et sobre, telle que je les aime.
L'année 1883 fut marquée par l’inauguration de l’orgue Walcker alors considéré comme le plus grand instrument à tuyaux du monde (cent-vingt jeux et 6768 tuyaux) remplaçant celui datant du 16ème siècle. À cette occasion fut jouée la pièce "Choral Nun Danket alle Gott" écrite par Franz Liszt inspirée par un poème de Herder (poète allemand amis de Goethe).
La chaire est très travaillée elle aussi.
Ce coq a maintenant pris sa retraite : un autre l'a remplacé au sommet du clocher depuis 1985.
En face de la Cathédrale, un immeuble Art Nouveau encadré de deux tourelles différentes et d'une façade asymétrique et à côté la monumentale façade d'une ancienne banque (aujourd'hui radio nationale). On peut encore y distinguer des impacts de balle quand les soviétiques tentèrent de s'emparer de la radio en 1991.
Un petit temps libre pour nous rendre non loin de là vers le Monument de la Liberté. Comme je l'ai déjà dit, il s'agit d'un monument érigé en mémoire des soldats lettons morts pour la Patrie lors de la guerre d'indépendance de 1918-1920. Le monument a été érigé en 1935.
Les 3 étoiles, dans les mains de la statue, symbolisent à l'origine les 3 régions de la Lettonie. Sous l'occupation russe, le gouvernement donna une nouvelle interprétation : la mère Russie portant les 3 nouveaux pays intégrés à son empire (l'Estonie, la Lettonie et la Lituanie). Les lettons ont dû s'en mordre les doigts...
Après un déjeuner à l'ALus Arsenals Bar, près de la Daugava,
dans une cave...,
nous partons en car pour la visite du marché central de Riga. Aux abords, des deux côtés de la Daugava, deux bâtiments diamétralement opposés.
Le Palais de la Culture et de la Science : il s'agit d'un gratte-ciel de 108 mètres de haut édifié en 1955 à l'époque soviétique. Même si ce bâtiment ressemble beaucoup aux édifices purement soviétiques, sa flèche rappelle celle des églises baroques de la ville.
La Bibliothèque Nationale a été terminée en 2014, année où Riga a été Capitale européenne de la Culture. Son architecte est Gunnar Birkerts.
Le marché s'étend sur 16.000 m² : cinq toitures d'anciens hangars à zeppelin font office de pavillons.
Le premier pavillon que nous visitons est celui du poisson.
Une bien grosse bête !
100 euros le kilo tout de même...
Un stand de poisson séché
A côté, le pavillon des légumes fait plaisir à voir.
Mais ce qui m'a impressionnée en y entrant, c'est la très forte odeur des épices qui y sont vendues.
Avouez que ça donne envie d'acheter !
Dans le pavillon des laitages,
on trouve aussi le miel que les lettons consomment beaucoup.
Dans un bout du pavillon, des petits troquets pour manger sur le pouce.
Le pavillon de la viande
On y vend du cochon ici...
Le marché se poursuit à l'extérieur. Ce qui m'a surpris, c'est la taille absolument énorme des grains de raisin.
La pastèque et les melons semblent aussi très appréciés.
Pas de marché sans boutique de fleurs...
Nous prenons alors la route du bord de mer : direction Jurmala, le Saint-Tropez de la Lettonie. Lorsque la Lettonie faisait partie de l’Union Soviétique, Jurmala était une station balnéaire et une destination touristique favorite pour les hauts fonctionnaires du Parti communiste, en particulier Leonid Brejnev et Nikita Khrouchtchev.
Notre chauffeur doit payer un péage car l'entrée de la station de bains de mer est payante, donc très filtrée : c'est encore une station réservée aux gens huppés...
Jurmala est la plus grande station de balnéothérapie en bord de mer des Pays Baltes. La ville est fière de ses ressources naturelles uniques, telles que ses eaux de sources médicinales, ses bains de boue, ses forêts de pins, ses dunes de sable, et sa plage de 32,8 kilomètres.
Les maisons de bois ci-dessous que j'ai photographiées depuis le car (elles sont la caractéristique de Jurmala) sont éparpillées dans une pinède et je peux vous dire que les pelouses sont tondues au petit poil !
Certaines ressemblent à de petits châteaux.
En sortant du car, c'est le froid qui nous prend : il ne fait que 13°C et le vent souffle fort.
La mer Baltique nous attend, un peu houleuse.
Voici un des seuls bâtiments qui bordent la plage de Jurmala, le Baltic Beach Hotel
Devant l'Hôtel, la tortue géante en bronze est une attraction bien connue des touristes qui visitent Jurmala.
Brrrr....
Le seul autre bâtiment sur la plage est l'ancien établissement thermal, visiblement en vente.
Notre guide, Yannick, a cherché de l'ambre : quand le vent souffle fort comme aujourd'hui, on peut en trouver sous les algues. Il est revenu bredouille !
J'ai fermé les écoutilles !
Suite de ce voyage dans les pays Baltes : La Lettonie - Visite des Châteaux de Turaida et de Cesis : ICI.
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