• Vous savez sûrement que j'adore les légendes, non ?

    Et si l’apparition du champagne sur les tables du monde entier comme vin de fête et de prestige était due – par un effet boule de neige historique – à un acte de bravoure d’un esclave chypriote ?

    Si la légende est belle sur le papier, la vigne était cultivée bien avant qu’il y ait des comtes sur le territoire qui deviendra la Champagne...

    C’est, en tout cas, ce que raconte Alexandre Assier (1821-1906) dans son ouvrage "Légendes, curiosités et traditions de la Champagne et de la Brie" : l’histoire se serait déroulée vers 1250, et c’est Thibaut IV de Champagne (1201-1253) qui en est au centre.

    ☻ L’esclave qui aurait introduit la vigne en Champagne (selon Alexandre Assier)

    S’étant lié d’amitié avec la reine Alix (fille d’Henri II de Champagne, l'oncle de Thibaut IV), souveraine de Chypre, il se serait fréquemment rendu sur place.

    Médaillon par Masaccio

    Là, il aurait sauvé la vie d’un jeune esclave, Saleb, qui allait être tué pour avoir voulu revoir son amie d’enfance, et s’être de ce fait introduit dans les appartements de la reine. 

    Celui-ci le lui revaudra en le sauvant de la noyade alors que le comte embarquait pour revenir en France. Touché par la bravoure du jeune homme, Thibaut IV ramena le jeune Chypriote en Champagne.

    Mais, coupé de son île natale et, surtout, de sa bienaimée, le jeune homme avait du mal à s’acclimater à nos contrées. Thibaut s’aperçut du désarroi du jeune homme et l’autorisa à retourner à Chypre pour aller chercher sa promise et revenir avec elle. Saleb partit donc et pendant deux ans, il ne reparut point. Thibaut finit par se résoudre à la perte de son esclave. Mais celui-ci revint finalement et, avec lui, sa promise.

    En remerciement, la jeune femme offrit au comte une rose de Chypre (plus probablement une rose de Damas proche de l'île de Chypre) qui deviendra la célèbre rose de Provins, mais ceci est une autre histoire...) et Saleb, lui, rapporta un cep de Chardonnay. Il fut planté et prospéra permettant ainsi, nous dit Alexandre Assier, aux « coteaux incultes et infertiles de la Champagne » de se convertir « en riches cépages auxquels nous devons ce vin […] »

    Évidemment si tout cela est joli sur le papier, la réalité est tout autre.

    On sait que la vigne était cultivée en Champagne et alentours bien avant les années 1200. Les recherches de l’archéologue Aurélien Sartou, sur le lieu-dit « Le Port » à Dienville, en attestent. Se trouvait là le site d’une villa romaine du Ier siècle dans laquelle on a trouvé des restes de matériel végétal (sarments, pépins) et des fosses de plantation. Il y avait donc des vignes dans l’Aube au Ier siècle de notre ère et à cette époque, il n’y avait pas encore de comte de Champagne...

    La véritable histoire du Champagne, vous pouvez la lire en cliquant ICI.

    J'aime les légendes !


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  • C'est parti pour le Noël 2023 !

    Aujourd'hui 16 décembre, Arlette a choisi de nous offrir comme cadeau

    un spectacle de cirque au théâtre Sylvia Monfort

    en compagnie de notre amie Michèle. Direction donc le XVe arrondissement où se trouve ce théâtre créé d'abord sous la forme d'un chapiteau en 1977 et désormais construit en dur depuis 1992 sur la rampe d'accès des anciens abattoirs de Vaugirard voisinant le parc Georges Brassens que nous connaissons bien.

    La rue Brancion est ornée de lumières en cette époque festive.

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

    L'entrée du théâtre au N°106 de la rue Brancion jouxte un ancien bâtiment des abattoirs portant des bas-reliefs sculptés comme ceux-ci représentant respectivement Camille Leblanc, créateur du Centre Hospitalier Vétérinaire Frégis en 1836, et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, professeur au Museum National d'Histoire Naturelle.

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

     Sur la grille donnant accès au théâtre, le programme de l'année 2023-2024

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

     Et voici le théâtre proprement dit : il se présente sous forme d’une pyramide hexagonale métallique de vingt-trois mètres de haut.

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

     A l'intérieur, un espace pour la consommation où l'on retrouve Arlette

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

    Le spectacle s'intitule "23 fragments de ces derniers jours".

    Il est né de la rencontre en 2018 de la circographe Maroussia Diaz Verbèke avec le collectif brésilien Instrumento de Ver. Ils et elles sont fakir, trapéziste, ex-gymnaste, danseurs de frevo et de funk, et accompagnés d'une foule d'objets : papier bulle, bouteilles en verre, jouets pouet pouet, ballons de baudruche... Créé entre le Brésil et la France, ce spectacle a permis de tenir pendant ces dernières années où tout se cassait comme du cristal.

    Le spectacle est formé de 36 saynètes égrenées dans le désordre, présentées alternativement par l'un ou l'autre des six artistes en brésilien puis traduites en français. J'ai beaucoup aimé ce mélange des langues, celle qui chante avec celle qui permet au public de comprendre.

    Ci-dessous une petite vidéo qui montre qu'on peut aussi parler avec les pieds !

    Les objets que les artistes manipulent sont autant d'exemples de comment les choses les plus ordinaires peuvent être détournées pour en jouer, avec toujours pour objectif le dépassement de soi. On est dans un cirque oui ou non ?

    Et en jouer, c'est ce que les artistes font à merveille !

    Si au début on est un peu perdu dans le message que la troupe veut faire passer (délitement du Brésil sous le régime de Bolsonaro), on accroche très vite au spectacle par la suite, chaque artiste intervenant chacun dans sa spécialité.

     Pour dire la résilience et la joie malgré les accidents, quoi de mieux que la danse et la musique, surtout quand il s’agit de parler de l’histoire du Brésil et des Brésiliens ? 23 Fragments… se présente de prime abord comme une chorégraphie de cirque, presque une performance. Sur un tapis circulaire pris entre quatre gradins, les six interprètes enchaînent des tableaux qui sont autant d’allégories de vie, individuelle ou collective.

    Équilibre sur bouteilles, fakirisme sur Legos, acrodanse, l’ancrage des corps dans le sol est évident. Le traitement est ludique : on a l’impression d’être face à un tapis de jeu, et les objets mobilisés, s’ils n’appartiennent pas tous au monde de l’enfance, sont détournés de leur usage habituel, ce qui produit des décalages cocasses. La fin du spectacle voit les artistes prendre de la hauteur : danse suspendue, sangles, trapèze, et un étrange agrès fait de guirlandes de bouteilles. Les figures aériennes redonnent alors de la vigueur à un spectacle qui menaçait de patiner, ayant épuisé ses possibilités au sol.

    J'ai été frappée par l'importance du son dans ce spectacle, le son que fait le papier bulle quand on l'écrase, celui des tessons de bouteille sur lesquels une artiste se risque à marcher, celui qui fait rire des jouets pouet pouet ou encore celui des ballons de baudruche qui éclatent entre deux bouches qui se rapprochent...

    Ce qui m'a frappée aussi c'est la très grande coordination entre les artistes afin que tout se passe à la seconde près de façon à ce que le spectacle soit réglé comme du papier à musique.

    Du très grand professionnalisme !

    Les photos étaient interdites bien sûr et les sonneries de téléphone déconseillées mais la troupe nous a gentiment invités au milieu du spectacle à prendre une photo.

    Sympa je trouve !

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

    Le public installé sur scène est venu se mêler aux artistes lors des applaudissements qui ont été fournis.

    Le Noël d'Arlette : 23 fragments de ces derniers jours au Théâtre Sylvia Monfort

    Nous avons terminé la soirée dans un restaurant voisin tous les quatre et nous sommes dits...

    A l'année prochaine !


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  • Ce matin, nous sommes allés nous promener dans le deuxième arrondissement afin de visiter la Bibliothèque nationale, celle du site Richelieu, située sur les lieux de l'ancien Palais que le principal ministre de Louis XIII puis de Louis XIV, le Cardinal Mazarin, fit édifier ici pour abriter sa collection d'œuvres d'art et sa bibliothèque.

    Moi qui suis parisienne de naissance, je n'y étais jamais allée ! Il faut dire que pour visiter tout ce qu'il y a à Paris, il faut plus d'une vie, non ?

    Le Palais Mazarin sur une carte du XVIIe siècle : il fait un quadrilatère, enserré entre les rues Vivienne, des Petits Champs, Richelieu et Colbert.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Créé en 1839, le square Louvois se trouve juste en face de l'entrée de la bibliothèque du côté de la rue de Richelieu. Il occupe l'emplacement de la huitième salle d'opéra de Paris construite en 1792 pour la Montansier. Elle sera l'Opéra de Paris de 1794 à 1820. La flûte enchantée de Mozart y fut créée et en 1820, le duc de Berry, prétendant au trône de France, y fut assassiné à la sortie d'un spectacle.

    Au centre du square une jolie fontaine composée de sculptures allégoriques représentant quatre grands fleuves français : la Seine, la Garonne, la Loire et la Saône.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Dans la partie basse, des angelots chevauchent des poissons en s'enroulant dans leur queue tandis que des mascarons tirent la langue : en fait, ce sont eux qui crachent de l'eau quand la fontaine est en activité d'où la nécessité de la langue.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La Seine

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La bibliothèque a été fermée pendant douze ans pour travaux de rénovation et c'est donc un bâtiment "flambant neuf" que nous nous apprêtons à visiter.

    Nous entrons par la rue de Richelieu qui donne accès à cette cour.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La Gravure par Jean-Baptiste Hugues (1891)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Dans le hall d'entrée, un lustre assez impressionnant

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Et un coin boissons

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Le hall Labrouste

    Dallage du sol en marbre clair, revêtements en pierre dure des murs et bas-reliefs incrustés de disques en marbre poli : son esthétique fait écho aux vestiges de Pompéi et aux tombeaux étrusques.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Comme son nom l'indique, le hall Labrouste donne accès à la salle du même nom qui abrite l'INHA (l'Institut national d'Histoire de l'Art).

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    En 1861 débutent les travaux de construction de la salle de travail, appelée aujourd'hui salle Labrouste, qui n'est inaugurée qu'en 1868.

    La capacité de la salle est d'environ 400 personnes, 344 places assises et 70 places debout. Au sol, des grilles d'aération font parvenir le chauffage dans la salle, permettant aux lecteurs de ne pas se refroidir (Henri Labrouste savait qu'on se refroidit d'abord par les pieds...).

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Labrouste s'inspire des coupoles byzantines pour réaliser le plafond, conférant à la salle des allures assumées de sanctuaire. L'architecte exploite les possibilités du métal, un matériau qu'il a déjà utilisé avec brio à la Bibliothèque Sainte-Geneviève, et utilise le verre pour les coupoles afin d'inonder l'espace de lumière. Il fait également le choix de décors de faïence, plus coûteux mais plus durables que le plâtre et ayant l'avantage de refléter la clarté.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu) 

    En 1864 Labrouste confie les peintures des grandes arcatures à Alexandre Desgoffe, élève d'Ingres et grand paysagiste.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Si vous regardez bien cette photo, vous y verrez un petit écureuil : Henri Labrouste voulait que les lecteurs aient l'impression d'être dans la nature.

     

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    La sculpture des deux cariatides est l'œuvre de jean-Joseph Perraud.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Les médaillons des grands personnages des lettres et des arts sont réalisés entre 1865 et 1866 par divers artistes, dont Eugène André Oudiné, Hyacinthe Phileas Sabre, Louis Charles Janson, Hubert Lavigne et Théodore Charles Gruyère.

    Voici celui représentant Cervantès

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Le grand escalier d'honneur créé par Jean-Louis Pascal, élève d'Henri Labrouste et prix de Rome d'architecture, a été remplacé par un escalier à vis moderne, une création de l'agence Bruno Gaudin et Virginie Brégal. (Image JPD)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Ceci n'a pas plu à tout le monde visiblement si j'en crois les critiques sur le net. Il faut dire que l'ancien escalier était classé Monument Historique depuis 1983 seulement.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Je l'ai trouvé sympa car j'aime le mélange des styles.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Côté rue Vivienne, le jardin actuel se trouve à l'endroit de celui de Mazarin. Il a été aménagé entièrement de 2021 à 2022. En écho aux collections dans la bibliothèque, on y trouve de nombreuses plantes intervenant dans la fabrication des supports d'écriture et d'impression : papyrus, mûrier à papier, bambou, bouleau à papier etc.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Nous changeons maintenant de salle pour visiter la salle Ovale destinée à la lecture du grand public et accessible sans abonnement.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Surnommée le "Paradis ovale", la salle a été conçue par l'architecte Jean-Louis Pascal et son successeur Alfred Recoura entre 1897 et 1935.

    Elle est éclairée par une verrière centrale de forme ovale et par seize petits oculi vitrés de forme ronde, le tout à dix-huit mètres de hauteur.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Elle impressionne par ses dimensions : 43,70 mètres sur 32,80 mètres, et 18 mètres de hauteur. Elle fut ouverte aux lecteurs en mai 1935, pour la consultation des périodiques (que l'on peut désormais consulter à la Bibliothèque Mitterand). Elle est désormais une salle de lecture en accès libre et gratuit.

    Sur ses parois, trois étages de rayonnages contenant 24.000 livres et 8.000 Bandes Dessinées et romans graphiques.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Au pied des seize double-colonnes en fonte qui scandent le pourtour de la salle, un calorifère, poêle en fonte de près d'une tonne, est raccordé au système de chauffage-climatisation.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Une allée circule tout autour de la salle donnant accès aux livres classés par genre.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

     Tout autour de la salle, le visiteur peut découvrir l'histoire de la BnF, de ses collections et de ses métiers grâce à des bornes interactives.

    Visite non guidée de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu)

    Une première approche qui met l'eau à la bouche.

    Il nous reste à visiter le musée : ce sera pour une autre fois. 


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  • Ce mardi matin, nous avions réservé une visite guidée du "Musée de la Libération de Paris - musée du Général Leclerc - musée Jean Moulin" auprès de la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13ème (SHA 13) à laquelle nous adhérons depuis l'année dernière.

    Après quatre années de chantier, le musée a ouvert ses portes au public à l’occasion d’une date symbolique : le 25 août 2019, pour le 75e anniversaire de la Libération de la capitale.

    Celui-ci est installé dans l'un des pavillons Ledoux de la Barrière d'Enfer (ancienne barrière des Fermiers Généraux), située place Denfert-Rochereau, l'autre pavillon étant occupé par les Catacombes de Paris. Le mur des Fermiers Généraux, érigé en 1785 pour contrôler l'entrée des marchandises frappées de taxes dans la capitale, était percé de plus de 50 entrées associées chacune à un bureau d'octroi où logeaient les contrôleurs de la Ferme. Celles-ci sont les deux seules qui subsistent dans le XIVe arrondissement, les autres étant respectivement au Parc Monceau et sur la Place de la Nation, n'est-ce pas ma copine...

    Gravure ancienne de la barrière d'Enfer

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Vue actuelle des pavillons Ledoux construits au XVIIIe siècle par Claude-Nicolas Ledoux, architecte

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée se situe au 4 avenue du Colonel Henri Rol-Tanguy, résistant connu pour avoir mené la libération de Paris de l'intérieur avant l'arrivée de la deuxième DB du Général Leclerc. Philippe de Hautecloque, le voici justement en photo à côté de Jean Moulin sur la porte d'entrée du musée.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le parcours de visite, chronologique, correspond à l'action de Jean Moulin et de Philippe de Hauteclocque dans la France de l'entre-deux-guerres, la débâcle de juin 1940 durant l'Occupation, dans la Résistance intérieure et pendant les combats jusqu'à la libération du territoire dont Paris est resté le plus fort symbole.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe de Hauteclocque est né le 22 novembre 1902 au château familial de Belloy, près d'Amiens. Son milieu est celui de l'aristocratie terrienne de Picardie, antirépublicain et éminent patriote. Son père s'engage lors de la Première Guerre mondiale. Elevé dans la tradition catholique, il fait de brillantes études. Il est reçu à l'Ecole militaire de Saint-Cyr et et sort major de l'Ecole de cavalerie de Saumur. Il se marie en 1925 et fonde une famille. Il connaît le baptême du feu dans l'Atlas marocain entre 1926 et 1933. Energique et exigeant, le lieutenant conjugue sa foi profonde, sa vie de famille et son désir impatient de combattre. Il est politiquement proche des idées de l'Action française (mouvement d'extrême droite) dont il s'éloigne dès 1930. Il n'ignore pas les dangers du national-socialisme en Allemagne grâce à un cousin journaliste.

    Il devient instructeur à Saint-Cyr. Pour obtenir un poste de commandement de haut niveau, il passe le concours de l'Ecole supérieure de guerre en 1938. A l'été 1939, il vient de terminer brillamment sa première année de formation, sortant major de sa promotion.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Pierre Moulin est né le 20 juin 1899 à Béziers d'un père, Antoine-Emile Moulin professeur d'histoire et géographie au collège Henri IV et de Blanche Elisabeth Pègue. Il est baptisé quelques mois plus tard à Andiol dans les Bouches-du-Rhône et passe une enfance paisible en compagnie de sa sœur Laure et de son frère Joseph (qui décède en 1907). Il s'adonne à sa passion pour le dessin où il excelle au point de pouvoir vendre dessins, aquarelles ou caricatures à des journaux. Au lycée Henri IV, il est un élève moyen qui fait preuve d'un talent particulier pour la caricature et les belles lettres.

    Au musée, on peut voir une lettre qu'il a adressée au Père Noël en 1905 alors qu'il avait dans les 6-7 ans, bourrée de fautes !

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans cette autre vitrine, sa boîte de pastels de la marque Lefranc

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jean Moulin fera  néanmoins une brillante carrière dans l'administration devenant en janvier 1939 Préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Il est arrêté le 17 juin 1940 sur ordre du colonel von Thünge, commandant le régiment de la Wehrmacht qui a combattu devant Chartres, parce qu'ayant refusé de signer un protocole rédigé par les allemands (il s'agit de reconnaître faussement qu'une section de tirailleurs sénégalais de l'armée française aurait commis des atrocités envers des civils) et fait une tentative de suicide qui échoue. Il sera arrêté plus tard à Caluire-et-Cuire dans la maison du Docteur Dugoujon où doit se tenir une réunion avec sept dirigeants de la Résistance. Il meurt le 8 juillet 1943 près de Metz dans un convoi à destination de l'Allemagne - probablement des suites des tortures subies.

    Notre conférencière, Thanh Trâm Journet, nous montre l'ordre de mobilisation générale datant du 2 septembre 1939.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Petite histoire familiale

    Mon père est mobilisé le 6 du même mois.

    Ci-dessous une photo datant de février 1940 parmi ses copains de combat

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il sera fait prisonnier le 23 juin 1940, passera un mois au camp de Vaucouleurs, un camp de toiles, puis rejoindra le stalag XII A près de Limburg où seront retenus prisonniers jusqu'à 17.000 soldats.

    Voici sa plaque de prisonnier

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Et voici son passeport allemand : on peut dire qu'il a ici une sale tête...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Heureusement qu'il ne sait pas qu'il n'en sortira qu'en mars 1945...

     La conférencière nous parle ensuite dans cette pièce de l'exode et cette fois-ci c'est à ma mère que cela me fait penser, elle qui est partie en voiture (elle était la seule de la famille à posséder le permis de conduire) avec sa sœur, sa mère et sa grand-mère plus les valises et les matelas sur la galerie de toit, dormant dans les granges parmi les rats, jusqu'à s'apercevoir que les allemands les avaient dépassés ! Mon grand-père était resté à la maison car il s'occupait à l'époque de l'économat de l'hôpital de Petit-Quevilly.

    Les télévisions diffusent des films d'époque.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    ► Le 14 mai 1940, arrivée à Paris des réfugiés belges et hollandais.
    ► Le 10 juin, le gouvernement quitte Paris pour Tours.
    ► Le 14 juin, les allemands entrent dans Paris déclaré ville ouverte et le gouvernement s'installe à Bordeaux.
    ► Le 17 juin, les allemands arrivent à Chartres : tentative de suicide du préfet Moulin.

    Cette petite vidéo explique bien les choses.

    La correspondance entre la zone occupée et la zone dite libre est très surveillée. Les cartes sont préimprimées et ne laissent pas beaucoup d'espace à la poésie...

    Ici, une carte de Laure Moulin à son frère

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Philippe Pétain, qui organise la défense de Verdun pendant la Première Guerre mondiale, prend alors les commandes de la France (il devient Président du Conseil) et signe l'armistice avec Hitler le 22 juin 1940 à Rethondes.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Le musée possède un authentique drapeau nazi, le drapeau désormais associé à tous les bâtiments officiels français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Hitler pose devant le monument français le plus emblématique, la Tour Eiffel. Les français sont soumis à la loi du vainqueur. Le maintien d'un gouvernement à Vichy ne les protège pas. Le Reich impose sa loi à Paris, maintien de l'ordre par la terreur, répression sanglante de la Résistance, persécution des juifs. Le gouvernement de Vichy qui a instauré un antisémitisme d'Etat, propose à l'Allemagne une politique de collaboration qui le conduit dans les faits à servir les intérêts des nazis.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Dans ces conditions, Jean Moulin, révoqué par le gouvernement, se rend fréquemment à Paris, il peut constater que l'opinion politique est divisée. Le Maréchal Pétain inspire la confiance mais il est à Vichy. Paris devient la vitrine de la collaboration culturelle. Par idéologie ou par vénalité, des parisiens profitent de la situation. Mais la majorité de la population subit la rigueur des privations et se méfie de l'Occupant.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Ces acteurs français partent à Berlin en mars 1942 pour le tournage du film "Premier Rendez-vous" : on reconnaît Suzy Delair (qui a dit qu'elle avait regretté de ne pas avoir été présentée à Goebbels), Danielle Darieux et Jean Cocteau.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Soldat allemand dans un grand magasin parisien

    Le taux de change permet aux soldats allemands d'acheter à bon compte les produits français. Les parisiens sont contraints de subir la présence de l'occupant comme ici au Printemps.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les tickets de rationnement ont en effet fait leur apparition. Ils resteront en vigueur jusqu'en décembre 1949. Je me souviens que Maman nous en a parlé : c'est à peu près tout ce qu'on a appris de la guerre...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les semelles en bois ont remplacé celles en cuir qui s'usent plus vite...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

     et les femmes habitant la ville se dessinent derrière la jambe la couture des bas qu'elles ne peuvent plus s'offrir.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Les arrestations et les exécutions commencent.

    Ici une inscription dans la pierre : Sabitaille Setion, son épouse Ida et leurs quatre enfants (Elie 14 ans, Eliane 9 ans, Monique 6 ans et Jacqueline 4 ans) habitent rue de la Folie Méricourt dans le 11ème arrondissement. Ida et les enfants sont arrêtés le 4 novembre 1942 puis déportés de Drancy cinq jours plus tard. Ils sont tous assassinés à Auschwitz le 14 novembre 1942.

    Graffiti sur carreau de plâtre formant contre-cloison trouvé au camp de Drancy

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Golda "Olga" Bancic est née en 1912 à Kichinev en Roumanie. Son activité communiste lui vaut une peine de prison. Elle part pour la France en 1938 où elle vit rue du Château (14éme) et rue Andrieux (8ème). Elle cache des armes qu'elle apporte sur les lieux des actions des résistants communistes FTP-MOI de la région parisienne. Arrêtée le 16 novembre 1943, elle est jugée le 18 février 1944 avec des membres du groupe Manouchian. Vingt-deux hommes sont fusillés ensemble au Mont Valérien. Seule femme parmi les vingt-trois condamnés, elle est décapitée à la hache (ou guillotinée ?) à Stuttgart le 10 mai 1944.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Jacques Bonsergent : station du métro parisien en souvenir de ce résistant fusillé par les allemands le 23 décembre 1940.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Quant à Jean Moulin, avant de quitter Chartres en novembre 1940, il se fait établir une carte d'identité au nom de Joseph Mercier : il prépare son action clandestine.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il peut aussi être Jacques Martel, peintre décorateur car il se sait particulièrement surveillé pour avoir refusé, en mai 1942, un poste important proposé par Vichy. L’ancien préfet d’Eure-et-Loir imagine une couverture destinée à brouiller un peu plus les pistes : ce sera la galerie d’art Romanin, dont les portes ouvrent à Nice en février 1943 et qui, sous couvert de la vente de tableaux, lui permet de justifier ses allers-retours vers Lyon et Paris. Au quotidien, le magasin est géré par une amie de Jean Moulin, Colette Pons ; grand amateur d’art, Rex (autre pseudo de Jean Moulin) parvient à dégager du temps pour acquérir des toiles et les lui confier.

    Pendant six mois, il prend contact avec des résistants à Paris et gagne Londres le 20 octobre 1941 où il est reçu par le général de Gaulle auprès duquel il se présente comme l'émissaire des mouvements de Résistance. Le chef de la France libre en fait son représentant personnel pour la zone sud. Sa mission vise à organiser le lien entre la Résistance et Londres. Il doit convaincre les mouvements de se rapprocher et de reconnaître l'autorité du général de Gaulle. Parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 dans les Bouches-du-Rhône, Jean Moulin est prêt pour la mission "Rex".

    Jean Moulin s'entraîne à Ringway (près de Manchester en Angleterre) avant d'être parachuté au-dessus de la France dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942. Il a endossé une combinaison du modèle présenté ici, munie d'un coussin pour amortir la chute.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Voici rassemblés ici son fauteuilson cendrier (il était un grand fumeur) et un tableau de Maurice Utrillo dont il fit l'acquisition pour décorer son studio de la rue des Plantes dans le 14e arrondissement qu'il occupa de 1934 à 1940 par intermittence.

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    Duplicata de la note de Utersturmführer Müller du 9 juillet 1943

    L'inconnu décédé dont la police doit faire incinérer le corps est Jean Moulin. Ses cendres sont placées dans une urne au cimetière du Père-Lachaise, sans mention de nom. Elles seront transférées en 1964 au Panthéon.

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    La visite des musées terminée (c'était un peu un survol tellement il y a de choses à voir), nous descendons dans les sous-sols à 20 mètres sous terre : 100 marches à descendre, puis à remonter... pour visiter le QG du colonel Henri Rol-Tanguy. Ce nom de Rol pris au début de l'année 1944 est un hommage à un camarade des brigades internationales, Théo Rol, parti avec lui en Espagne pour lutter conte le coup d'état fasciste de Franco en 1936 et tué dans les combats en 1938. 

    Henri Tanguy est né le 12 juin 1908 à Morlaix et mort le 8 septembre 2002 à Ivry-sur-Seine. Il est ouvrier métallurgiste dès l'âge de 14 ans (chez Talbot puis Renault) et est plusieurs fois licencié pour ses actions syndicales. Il est aussi champion cycliste mais c'est surtout un militant communiste français de la première heure. Il est membre dirigeant de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale et installe son QG entre le 20 août et le 25 août 1945 dans les sous-sols de la place Denfert-Rochereau afin de coordonner l'action des FFI en vue de la libération de Paris.

    Il s'agit d'un abri de défense passive qui fut utilisé par une partie du personnel de la direction technique des eaux et de l'assainissement de Paris lors des alertes. Le lieu était équipé d'un système de recyclage de l'air, de toilettes, d'un central téléphonique et de bureaux. Il figure sur les cartes des allemands qui en connaissent l'existence, loin toutefois de se douter qu'il abritera une activité clandestine lors de la Libération de Paris.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e 

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    Nous circulons dans des couloirs qui se ressemblent tous et qui débouchent parfois sur des impasses... Heureusement, la sortie est fléchée !

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    Voici un modèle de porte blindée sécurisant le site

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    Peu de choses à voir en bas en dehors de quelques vitrines présentant des informations et du matériel pour se protéger des gaz toxiques

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    Alerte aux avions ! : manuel officiel rédigé par les services de la Défense et de l'Education nationale 

    L'ouvrage détaille les bonnes pratiques à mettre en œuvre en cas d'alerte.

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    Reconstitution : le système de ventilation de l'abri souterrain était actionné par ces deux "vélos".

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    Le central téléphonique

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     Le bureau du Colonel Rol-Tanguy

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    Il s'agit de tenir la rue face à 6000 soldats allemands restés dans Paris jusqu'à l'arrivée des alliés...

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    Les parisiens édifient des barricades dans la capitale sur l'appel du colonel Tanguy.

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     Le 26 août 1944, le général de Gaulle défile depuis l'arc de triomphe en direction de Notre-Dame pour assister à un office religieux dans Paris libéré.

    Evidemment, je fais ici un raccourci...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Une fois remontés, nous découvrons un très joli espace décoré aux couleurs du drapeau français.

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

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    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    L'espace est équipé de bancs depuis lesquels on peut continuer à s'instruire...

    ☻ Visite du Musée de la Libération de Paris avec la Société d'Histoire et d'Archéologie du 13e

    Il me faudra y retourner tranquillement (l'entrée est gratuite puisqu'il s'agit d'un musée de la ville de Paris).

    J'ai besoin de revoir pas mal de choses. 


    2 commentaires
  • Depuis quelques années, nous sommes fidèles chaque été aux pièces présentées par la Compagnie des Gens à l'Espace Kiki de Montparnasse de Châtillon-sur-Seine car elles sont toujours excellentes et souvent drôles.

    Après avoir assisté aux représentations de "Un fil à la patte" de Georges Feydeau en 2017, "Avatars, les dieux sont tombés sur la terre" en 2021, et "Richard III, l'enquête", inspiré de la pièce de Shakespeare en 2022, nous répondons "présents" cette année à l'invitation de la Compagnie des Gens, dirigée par Jacques Senelet, qui revient aux sources du burlesque avec une toute nouvelle version du Revizor de Nikolaï Gogol.

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    La soirée débute mal : le restaurant de la Compagnie a oublié de noter ma réservation... et comme le service est "à l'assiette", nous nous trouvons bien démunis à une heure trente du début de la représentation, le ventre vide !

    Après avoir arpenté en vain toute la ville à la recherche d'un restaurant, qu'il soit français, italien ou même asiatique, nous atterrissons au café Le Saint-Vorles qui nous sauve grâce à son distributeur de pizzas. Une consommation et une petite glace vont faire l'affaire pour ce repas tout à fait improvisé.

    Voiture garée (difficilement : ce soir c'est le concert de clôture de la Semaine musicale de Saint-Vorles), nous accédons enfin au graal : les gradins de bois - pourtant bien durs - installés face à la structure de bois (fabrication maison également) servant d'espace scénique aux acteurs.

    Ayant acheté la Gaztte du spectacle, j'ai accès à une mine de renseignements.

    Il faut savoir que la yourte Nicolas Gogol qui avait été conçue pour la création de la pièce en 2007 et qui a accueilli plus de quinze spectacles depuis a été démantelée au profit d'un nouveau plateau en plein air en partie construit avec des matériaux de récupération de celle-ci. Depuis le mois de mars, les perceuses, visseuses, et marteaux résonnent dans le parc de l'Espace Kiki de Montparnasse. Le petit théâtre élisabéthain construit l'an dernier a été peaufiné, arrangé, et métamorphosé par les mains adroites de l'équipe de création des décors.

    Le but : créer un espace scénique adapté pour accueillir la farce du Revizor.

    Face à lui, les gradins destinés au public.

     Qui était Nicolaï Gogol ? 

    Il naît en 1809 au cœur de l'Ukraine. Cette région appelée alors "Petite Russie", dépend de l'Empire russe depuis le milieu du 18e siècle, après une brève période d'indépendance. Son folklore et son mode de vie très patriarcal fourniront une riche source d'inspiration à l'oeuvre de Gogol.

    Nicolaï appartient à une famille de petits propriétaires fonciers. Sa mère, dévote et passionnément attachée à son fils, exerce sur lui une influence religieuse et morale dont il ne s'affranchira jamais. Son père, quant à lui, se pique de littérature et compose des comédies légères pour le théâtre d'amateurs placé sous le patronage de son riche voisin et protecteur, haut dignitaire de l'Etat tsariste.

     L'intrigue 

    Dans une province russe très éloignée de la capitale, le Gouverneur (équivalent actuel du Maire dans nos campagnes) et ses sbires (l'inspecteur scolaire, le juge, le surveillant des œuvres de bienveillance, le directeur de l'hospice et le directeur des postes etc.) se consolent de leur isolement en pillant allègrement les caisses de l’État et en accablant le peuple réduit au servage.

    La corruption règne et la gestion de la petite ville laisse pour le moins à désirer. Dans ces conditions, il est facile de comprendre la panique qui saisit ces notables lorsqu’ils apprennent qu’un Revizor, tout droit venu de la capitale, est en route pour inspecter leur bourgade incognito. La panique les saisit ; aussi entreprennent-ils de dissimuler au plus vite leurs méfaits, quand ils découvrent qu’un jeune étranger réside à l’auberge.

    Il s’agirait du fameux Revizor. Nous vous laisserons découvrir comment nos braves fonctionnaires vont s’y prendre pour tenter de le soudoyer.

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    Je n'ai pas fait de vidéos ni de photos ce soir là car nous étions installés dans les gradins du bas (de peur de recevoir une averse, le temps étant très incertain encore une fois en cette fin juillet) contrairement à d'habitude où nous choisissons d'être à l'étage donc "à tout vent".

    Voici quelques photos des scènes : elles sont dues à Thomas Journot.

    Le Directeur des Postes détourne souvent des courriers...

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    La femme du Gouverneur offre sa fille en mariage à Khlestakov.

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    Toutes les "huiles" sont réunies dans la maison du Gouverneur : tout semble "baigner"...

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    La femme du Gouverneur et sa fille torse nu dans leur bain : il ne devait pas faire chaud !!!

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    Khlestakov presque démasqué

    Le Revizor de Nicolaï Gogol à Châtillon par la Compagnie des Gens

    La troupe a été très applaudie naturellement.

    Cliquez ICI pour lire l'article très détaillé et imagé de Cristal de Saint-Marc dans son blog "Châtillonnais en Bourgogne" sur le précédent spectacle du Revizor en 2014 : un vrai plaisir de se remémorer la pièce presque un mois après l'avoir vue !

    "Le rire est une grande chose : il n'enlève à personne ni la vie ni les biens, mais le coupable n'en est pas moins devant lui comme un lièvre aux pattes ligotées. Ne t'en prends pas au miroir si tu as la gueule de travers." Nicolaï Gogol

    Comme toujours, un excellent spectacle que nous avons tous les trois (Martine était avec nous) bien apprécié.


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