• Je suis allée au cinéma cet après-midi dans le cadre du Printemps du cinéma. Mon cinéma préféré, l'ex Gaumont-Gobelins devenu Les Fauvettes est très confortable et proche de chez nous.

    Mon choix s'est porté sur "Mon Bébé", un film où Sandrine Kiberlain, l'une de mes actrices préférées, excelle aux côtés d'une jeune actrice que je découvre avec plaisir, Thaïs Alessandrin. Cette dernière a aussi participé à l'écriture du scénario aux côtés de Lisa Azuelos, la réalisatrice, qui est aussi sa mère.

    Pour la petite histoire, je viens de lire que Lisa Azuelos n'est autre que la fille de Marie Laforêt et j'ai bien reconnu dans le rôle du fils, un descendant de Jean-Paul Belmondo, Victor Belmondo, qui n'est autre que son petit-fils : y'a pas photo !

    C'est donc délibérément un film de femmes et il m'a énormément plu.

    Même si je n'ai pas du tout le vécu de Lisa Azuelos qui a inspiré son film, je comprends parfaitement la difficulté que peut représenter pour une mère l'envol du dernier de ses enfants.

    Plutôt que de galérer à essayer de faire ma propre critique au risque qu'elle soit mauvaise..., voici celle de Télérama à laquelle j'adhère parfaitement.

    Si vous aimez voir jouer Sandrine Kiberlain, allez-y les yeux fermés, vous ne serez pas déçus.

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    La critique par Guillemette Odicino

    Sandrine Kiberlain incarne une mère bobo déboussolée par le départ imminent du dernier poussin de sa couvée. Avec un bel allant comique.

    Héloïse est la mère divorcée, moderne et complice, de trois enfants, dont Jade, 18 ans, qui s’apprête, à son tour, à quitter le nid pour faire ses études au Canada. La petite dernière. Comment coupe-t-on le cordon avec son « bébé » ? Dix ans après LOL avec Sophie Marceau, Lisa Azuelos revient sur la relation mère-fille avec le même allant et, toujours, cette réjouissante exactitude sur l’évolution des rapports parents-enfants dans la bourgeoisie bohème, décontraction verbale comprise : « Vous voulez de l’aide pour la fumette ? », balance Héloïse devant les copines de sa fille, avant de s’inquiéter qu’elles partent à une soirée techno. La connivence est montrée dès la séquence d’ouverture, matinale et hilarante : la lycéenne est en retard pour le bac blanc, mais on jurerait que sa mère le passe aussi. S’ensuit un contrôle policier pour excès de vitesse, où Héloïse trouve une solution exclusivement féminine pour se dérober à l’amende, puis une convocation chez la principale où elle ment bien mieux qu’une adolescente…

    Comment garder un peu son enfant (interprétée par Thaïs Alessandrin, la propre fille de la réalisatrice) qui va s’envoler ? En la filmant ! Héloïse ne quitte plus son smartphone, engrangeant des images de vie quotidienne, pendant que d’autres surgissent en flash-back, du temps où Jade, son frère et sa sœur étaient encore petits et, donc, Héloïse encore jeune. Car Mon bébé dessine aussi le portrait d’une femme à un tournant de sa vie, guettée par la solitude, sommée de se réinventer sentimentalement. Avec, en creux, une autre angoisse de cet âge charnière où l’on devient, simultanément, le parent, inquiet, de nos parents — Patrick Chesnais, délicieux, en grand-père encore vert. Le scénario se résume à peu, mais les situations et les dialogues percutent, sans relâche, à la table du petit déjeuner ou au petit matin, après une soirée d’anniversaire. Et il y a Sandrine Kiberlain. Son incroyable sens du rythme comique. Exaltée, déboussolée, ou soliloquant sur l’ingratitude de sa progéniture, elle est drôle comme jamais.

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    Si vous aimez voir jouer Sandrine Kiberlain, allez-y les yeux fermés (enfin presque !), vous ne serez pas déçus : elle a une pêche pas possible et toujours beaucoup d'humour.


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  •  Comme dans la pièce de Maxime Gorki dont la cinéaste s'inspire librement, le film de Valeria Bruni-Tedeschi est structuré en actes : trois plus exactement, suivis d'un épilogue.

    Le premier acte commence à Paris, dans un café où Anna est attablée en compagnie de son producteur et de son mari. Elle a rendez-vous avec l'équipe qui finance son prochain film (le CNC) et s'entretient parallèlement avec son mari (Riccardo Scamarcio) venu lui signifier qu'il la quittait. Autant dire que le rendez-vous professionnel s'avère compliqué...

    La suite du film se passe dans une grande et belle propriété de la Côte d'Azur (qui n'est pas sans rappeler celle de Marisa Borini, la mère de Valeria et de Carla, au Cap Nègre où la famille se réunit chaque été).

     Anna (c'est le personnage que joue la cinéaste) y arrive avec sa fille adoptive (la même que dans la vraie vie) pour quelques jours de vacances au soleil.

    L'action se situe souvent autour de la table familiale dressée sur la terrasse, près de la piscine.

    J'ai vu "Les estivants" de Valeria Bruni-Tedeschi et j'ai adoré !

    C'est là que se rencontrent deux mondes diamétralement opposés, celui du personnel de maison auquel Valeria Bruni s'intéresse tout autant qu'au reste des personnages (avec, entre autres, une Yolande Moreau plus vraie que nature), et celui des vacanciers, faisant partir le film un peu dans tous les sens, sur fond de lutte des classes.

    L'ombre du frère plane en permanence : Valeria Bruni-Tedeschi et Carla Bruni ont perdu leur frère, Valerio (décédé du sida en 2006). Il y a un côté onirique dans ce film où la cinéaste fait même parler les morts... Le film lui est d'ailleurs dédié.

    Il parle en effet beaucoup de la mort, de la solitude mais aussi de l'amour si salvateur quand il est partagé. Vous l'aurez compris : c'est en quelque sorte un film autobiographique, même s'il s'agit d'une fiction (Anna le dit à plusieurs reprises dans le film) qu'a réalisé Valeria Bruni-Tedeschi.

    Certains critiques disent que ce film serait une thérapie : je le crois aussi.

    Un film fort, qui met parfois mal à l'aise, entre rires et larmes

    Il divise... mais moi j'ai adoré !


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  • Cette semaine a été riche en cinéma pour moi, grâce à mon amie Michèle d'une part qui m'a offert un Pass Télérama pour le Festival organisé par le média et grâce à l'Université Paris-Diderot à laquelle je suis fidèle (à son ciné-club) d'autre part.

    Le premier film, je l'ai vu dans un cinéma que je ne connaissais pas mais au final très facile d'accès à partir de chez nous, le Cinéma du Panthéon, l'une des plus anciennes salles en activité de Paris puisqu'il a ouvert en février 1907...

    Le cinéma se trouve en sous-sol d'un joli salon qui peut être réservé pour des événements privés et la salle est confortable : à retenir...

     

    J'y ai vu un film superbe, Cold War de Pawel Pawlikowski, un cinéaste polonais : le film a remporté le Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes.

    Le film est en noir et blanc et en 4/3, un choix délibéré du réalisateur qui a appelé ses héros des prénoms de ses parents pour leur rendre un hommage : Zula (diminutif de Zuzanna) et Wiktor.

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    Pendant les années 1950 et 1960, Zula, une jeune chanteuse polonaise, vit avec Wiktor, musicien, des amours compliquées entre Est et Ouest, sur fond de guerre froide.

    Au début du film, Wiktor (pianiste et chef d'orchestre) parcourt la campagne polonaise à la recherche de chanteurs et de danseurs authentiques (dans les campagnes, les gens dansent au son des cordes et de l'accordéon) dans le but de monter une troupe folklorique professionnelle. C'est dans un de ces villages qu'il remarque Zula, une jeune chanteuse, qu'il embauche pour sa voix, ses bases de danse et son caractère affirmé.

    Tous deux tombent rapidement follement amoureux et jurent de ne plus se quitter.

    Wiktor profite d'un déplacement de la troupe à Berlin-Est pour passer à l'Ouest et rejoindre Paris, mais Zula refuse de le suivre.

    Zula épousera quelques années plus tard un Italien afin de pouvoir quitter légalement la Pologne et rejoindre Wiktor à Paris. Là, ils vivent quelque temps ensemble des amours compliquées, lui pianiste et compositeur pour le club de jazz L'Éclipse, et elle chanteuse de jazz. Mais Zula, sombre dans la mélancolie alcoolique et ne supporte pas le milieu artistique parisien. Elle décide alors de repartir en Pologne.

    Wiktor rentre dans son pays pour la revoir, mais se retrouve incarcéré dans un camp de travail polonais pour trahison à la Pologne communiste et franchissement illégal de frontières. Mutilé à une main, la carrière musicale brisée, il est libéré au bout de cinq années avec l'appui de l'administrateur du groupe folklorique, devenu le mari de Zula, et dont elle a eu un enfant.

    Wiktor et Zula décident de revenir sur les lieux de leur rencontre pour s'y "marier" et se suicider ensemble dans une chapelle orthodoxe en ruine et forger définitivement leur amour impossible.

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     La première partie se passe donc en Pologne et c'est un vrai régal de voir danser les robes des filles au son de jolis chants traditionnels inspirés de la nature. Peu à peu cependant le répertoire change à la demande du directeur de la troupe qui désire l'orienter plus vers une glorification du pouvoir communiste...

    La musique de la deuxième partie change radicalement puisque c'est du jazz que l'on écoute dans les clubs parisiens.

    Un film où la musique tient un rôle primordial en tout cas.

    Tout comme Télérama, j'ai beaucoup aimé le film.

    Le deuxième film, je l'ai vu à l'Université Paris-Diderot, et c'est un film de science-fiction qui n'a rien à voir avec celui-ci... Il s'appelle "Seven sisters" et est de Tommy Wirkola, un réalisateur norvégien.

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    Le thème traite - pour faire simple - de la surpopulation mondiale.

    Le jour où la fille de Terence Settman accouche de sept filles et décède suite à l'accouchement, ce dernier décide de tromper l'administration de la Fédération européenne qui applique la politique de l'enfant unique en "cryogénisant" les enfants surnuméraires (en attendant d'être réveillés quand le monde pourra les accueillir décemment) et donne à ses sept petites-filles les prénoms des jours de la semaine et l'identité unique (celle de leur mère) de Karen Settman.

    La règle est la suivante : Lundi sortira le lundi, Mardi le mardi, Mercredi le mercredi etc. Jusqu'au jour où - trente ans plus tard, en 2073 - Lundi disparaît...

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    Le film est pour le moins violent, il faut le savoir, mais c'est tellement gros qu'on en sourit très souvent.

    Le réalisateur a réussi un véritable exploit technique lié à la duplicité (par sept !) de Karen Settman et des effets spéciaux liés à la science-fiction (simulacre de reconnaissance rétinienne ou inclue dans la main).

    Comme toujours à l'Université Paris-Diderot, il y a un débat mais celui-ci m'est un peu passé au dessus de la tête, en tout cas je suis incapable de vous le restituer... sauf que la film traite à la fois de la surpopulation du globe, du risque (vrai ou faux) de manque de nourriture sur la planète, et de l'identité.

    A voir... une fois


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  • Bon..., le film a du mal à démarrer mais au bout d'un quart d'heure il prend corps, nous émouvant ou nous faisant sourire tour à tour : une vraie réussite pour Gilles Lellouche dont c'est la quatrième réalisation en tant que scénariste.

    Il faut dire qu'il avait pour le servir une pléiade de bons acteurs (Virginie Effira, Leïla Bekhti, Marina Foïs, Benoit Poelvoorde, Guillaume Canet, Philippe Katerine, Jean-Hugues Anglade, Mathieu Amalric etc.) mais, c'est bien connu : il ne suffit pas d'avoir de bons acteurs pour faire un bon film, n'est-ce pas ?

    La bande-annonce ne m'avait pourtant pas spécialement accrochée mais plusieurs personnes de notre entourage nous ayant conseillé le film, nous sommes allés nous rendre compte par nous-mêmes. A la regarder à posteriori, elle rend bien l’atmosphère du film.

    Pas la peine de conseiller le film : il a déjà fait plus de 2.000.000 d'entrées !


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  • J'avais déjà vu en avant-première au Centre-Wallonie-Bruxelles le premier long métrage de Guillaume Senez, "Keeper" (cliquer ICI pour lire mon post de l'époque) et j'avais adoré.

    Le metteur en scène, Guillaume Senez, est belge bien sûr.

    "Nos batailles" de Guillaume Senez en avant-première au CWB

    Ce deuxième film, "Nos batailles", ne me déçoit pas : le réalisateur aime ses acteurs et leur fait donner le meilleur d'eux-mêmes en faisant la part belle à l'improvisation, ce qui donne un film très touchant.

    Au début du film, un drame humain : l'un des employés de l'usine d'achats en ligne (type Amazon) se suicide après avoir appris qu'il allait être licencié à 53 ans. On est tout de suite dans l'ambiance de ce monde du travail extrêmement dur : avant toutes choses, c'est le rendement qui compte.

    Olivier (Romain Duris) est chef d'équipe dans l'usine. Il travaille tard pour défendre les acquis sociaux des employés de son équipe, au détriment de sa vie de famille et ne voit pas arriver le mal-être de sa femme Laura (Lucie Debay) qui assure seule le quotidien de la famille (ils ont deux enfants en bas âge).

    Un jour, celle-ci s'en va du foyer... et Olivier va tout faire (maladroitement au début puis avec de plus en plus de justesse) pour empêcher la dislocation de son foyer et préserver l'équilibre dont les enfants ont besoin.

    Le film sonne juste car il est fait de tout un tas de petits détails, de moments de vie, qui mis bout à bout le rendent profondément humain.

    Les rôles dits secondaires sont en fait des rôles forts, à part entière :

    Laetitia Dosch, en particulier, qui joue la soeur d'Olivier, Betty, venue l'épauler provisoirement dans les tâches domestiques. Elle essuie dans les larmes une réplique de son frère agacé parce qu'elle parle de repartir : "toi de toutes façons tu n'as pas de travail, pas de mari, pas d'enfants !", une réplique qui m'a bien fait rire tout comme l'ensemble de la salle.

    Les enfants - n'ayant encore jamais joué - ont été triés sur le volet et leur naturel est une vraie réussite.

    La mère d'Olivier est jouée par Dominique Valadié : "une mère n'abandonne jamais ses enfants" dit-elle a son fils pour le rassurer, se référant à sa propre vie.

    Et puis il y a la syndicaliste, Claire, avec laquelle il a une aventure d'un soir, jouée par Laure Calamy, excellente.

    Un excellent moment de cinéma

    Sortie sur les écrans le 3 octobre prochain

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     

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