-
Par Tolbiac204 le 7 Août 2018 à 23:55
"Les Mardis découvertes" de l'Office de Tourisme de Châtillon proposent aujourd'hui un programme très appétissant : "1 2 3 P, pour Poterie, Patrimoine et Pétillant" !
La première visite se passe à la ferme du Bel Air à Bouix, où Gerke Grashuis, une hollandaise établie dans le Châtillonnais, a installé son atelier de poterie tandis que son mari y élève des moutons.
Très bucolique tout ça...
Il faut monter sur les hauteurs par la route qui sort du village pour trouver, comme son nom l'indique, la ferme du Bel Air : de là, on domine toute la plaine de Châtillon.
La chaleur du jour (39°C tout de même) n'a pas empêché les gens (ni moi toute seule, Philippe préférant rester au frais - relatif - de la maison) de s'inscrire à l'animation. Nous sommes 73 à y participer : un record absolu pour Nadine qui organise ces sorties.
L'artiste nous accueille dans sa salle d'exposition et nous donne quelques explications.
Voici quelques unes de ses productions
Gerke nous a réservé un très bon accueil.
Elle avait préparé des petites douceurs hollandaises et... surtout de l'eau pour ses visiteurs.
Nous avons ensuite assisté à la fabrication de plusieurs objets, Gerke nous faisant des commentaires sur sa façon de travailler la terre. Celle-ci vient de la région de Sancerre.
Gerke nous a expliqué que son "truc" c'était la fabrication d'objets usuels...
Il faut ensuite cuire l'argile dans un four : voici la réserve de bois.
Photo internet
Les moutons du mari de Gerke
Il y a toujours des déchets quand on travaille l'argile : Gerke les appelle avec humour "ses petits chagrins". Ils sont en vente sur une table à part à des prix défiant toute concurrence : certains sont un peu craquelés, d'autres pas parfaitement arrondis...
Notre après-midi s'est poursuivie par la visite du château de Larrey, distant de seulement quelques kilomètres, par Monsieur Bouchard, son propriétaire. Je ne peux hélas pas vous en montrer des photos, celles-ci étant interdites : le château est une propriété privée. M. Bouchard nous a expliqué que du fait de l'inscription du château à l'inventaire des monuments historiques depuis 1972, il avait eu le choix quand il en a fait l'acquisition en 1981, soit de recevoir des subventions (mais alors il fallait le faire visiter) ou bien de se débrouiller seul (et du coup ne pas le faire visiter).
Cette visite (des extérieurs) était tout à fait exceptionnelle.
Le château a été construit en 1230 par Eudes III de Grancey, l'un des plus puissants seigneurs du nord de la Bourgogne, qui avait reçu le fief de Larrey de son épouse, Constance de Larrey. Les Grancey gardèrent cette terre jusqu'à la fin du XVème siècle ou elle passa à Marie de Grancey marié à Claude Toulongeon qui rebâtirent en partie le château. Elle fut finalement vendue en 1650 à Abraham de Fabert qui la fit ériger en marquisat, mais la céda dès 1661 à Pierre Lenet, conseiller d'Etat, lequel modifia le corps de logis et une partie des communs. En 1780, nouvelle vente au prince de Condé, qui en fit don à l'hôpital de Chantilly. Le château est ensuite tombé dans l'abandon au XIXème siècle, servant d'étables, de granges et d'écuries dans le cadre d'une exploitation agricole.
Le château surplombe le village mais reste en grande partie caché par la végétation (Photo Maude Gallimard).
Il s'agissait à l'époque d'une véritable forteresse militaire.
Pendant l'interminable guerre de Cent Ans, entre deux batailles pour "bouter l'Anglais hors de France", les troupes du roi Charles VII avaient la détestable habitude de battre la campagne, armes à la main, pour s'emparer des châteaux et rançonner les populations. Leurs méfaits leur valaient le nom d'Écorcheurs, ralliés au parti des Armagnacs. Leurs rivaux dirigés par le Duc de Bourgogne, Philippe le Bon (qui avaient des intérêts convergents avec les Anglais puisqu'ils guerroyaient contre le Roi de France), étaient la cible régulière de ces pillages.
Enluminure du XVème siècle représentant le pillage d'une ville
Le capitaine Jacques d'Espailly, surnommé "Fortépice", malgré ses titres ronflants d'écuyer du Roi et de bailli de Melun, n'était rien d'autre qu'un de ces mercenaires. En 1430, le château fut assiégé par les Bourguignons qui le reprirent à l'ennemi.
◄►◄►◄►◄►
Le château domine le village et est entouré de plusieurs niveaux de terrasses. Il est constitué d'une enceinte polygonale doublée de bâtiments d'enceintes en U. Le domaine ne fait pas moins de 10.000 mètres carrés et les bâtiments 1200...
C'est par ce côté possédant encore deux belles tours reliées entre elles par une galerie en surplomb qu'on entrait à l'époque dans le château par une porte charretière précédée d'un pont-levis surplombant des douves sèches de dix mètres de profondeur. Il y avait à l'époque un chemin de ronde comme en témoignent les petites ouvertures situées sous la toiture.
Photos Wikipédia
Le bâtiment le plus ancien occupe la moitié orientale de la courtine nord. Bâti en moyen appareil, il contient au rez-de-chaussée un cellier formé de deux travées de sept voûtes d'ogives.
L'édifice en retour d'angle à l'est est le logis principal, plus tardif et plus remanié : on peut y voir une superbe tour Renaissance. La carte postale est ancienne et montre mal la beauté actuelle de cette "basse-cour" intérieure qui est maintenant en train d'être aménagée en jardin à la française.
Le troisième "P" de ce mardi découvertes, c'était la dégustation de crémant de Bourgogne sur la terrasse intérieure du château : du Crémant "Cailletet", viticulteur à Bouix.
La terrasse date du XVIIème siècle : on la voit ici de l'extérieur (photo internet).
Nous avons eu droit à goûter le Crémant Tradition, un assemblage de Pinot Noir et de Chardonnay et l'Elixir de Léonie, un Crémant Blanc de Blanc élaboré à partir de chardonnays. Vue la chaleur qu'il faisait, je n'ai pas attendu la dégustation du Crémant Rosé.
Il faut dire que Monsieur Bouchard nous a retenus pas loin de deux heures je crois pour la visite exhaustive de l'extérieur de sa propriété...
Sympa !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 17 Juillet 2018 à 23:00
Pour ce premier "Mardis Découvertes" de l'été, Nadine nous a emmenés à la découverte du Château de Romprey, commune qui se trouve à une quarantaine de kilomètres au sud est de Courcelles, juste après Bures-les-Templiers.
Il fait un temps magnifique comme c'est le cas depuis le début de ce mois de juillet.
La commune est très fleurie et le château ne fait pas exception.
La seigneurie de ce lieu était sous la directe féodale des grands prieurs. Ce fut là, sous la protection des sires de Grancey et de leur fort-château que les Templiers se posèrent en Bourgogne.
Très élégant ce portail d'entrée flanqué d'une tour.
Le château date du début du XVIe siècle : il a été construit par Edme Régnier - seigneur de Romprey - lieutenant général du bailliage de la Montagne et est composé de quatre corps de logis dont la façade nord, presque aveugle, forme enceinte (Photo Wikipédia).
Côté jardin...
Nadine a fait appel au propriétaire, M. Prouvost, pour nous en dire plus sur le monument mais ma mémoire est défaillante pour vous le restituer...
Nous sommes un bon groupe à participer à cette animation.
Derrière nous, des vaches paissent paisiblement, à la recherche de l'ombre des arbres.
Les ailes en U ont été modifiées au XVIIIe (bâtiment de droite) et au XIXe siècle (bâtiment de gauche), avec l'adjonction d'une toiture en ardoises au lieu de la tuile traditionnelle.
Face au château se trouve une toute petite chapelle dédiée à Saint-Rénobert.
Elevée en 1500, elle a été restaurée par le propriétaire du château Monsieur de Chazelle.
A l'intérieur de superbes peintures murales datant des XVIème et XVIIème siècles ont été découvertes sous l'enduit qui les recouvrait en 1933 et restaurées.
Nous n'avons pas eu le droit de faire des photos mais heureusement mon ami Wikipédia m'en a fourni une : il s'agit, en haut, d'une fresque de l'Annonciation avec à gauche l'archange Gabriel et à droite la Vierge. Dieu le Père est au centre.
Photo Wikipédia
En y regardant de plus près, on voit, juste en dessous de l'archange Gabriel, le donateur, Edme Régnier, agenouillé.
tandis qu'à droite c'est sa femme qui y est représentée agenouillée.
En dessous, une crucifixion (Photo Christaldesaintmars)
Mais qui était donc ce saint dont la statue se trouve à l'intérieur de la chapelle ?
Notre guide nous explique qu'il a vécu au VIIème siècle après Jésus Christ. Il a été le huitième'évêque de Bayeux et il s'est acquis une réputation de protection des troupeaux et des récoltes que l'on bénissait le jour de sa fête, le 24 octobre, encore aujourd'hui à Romprey.
(Photo Christaldesaintmars)
Notre guide nous explique aussi que c'est Edmé Régnier qui passa commande de la superbe mise au tombeau se trouvant dans l'église Saint-Vorles de Châtillon : on parle parfois pour cette raison de la mise au tombeau de Romprey...
Allez, je vous la mets en prime ! (Photo Wikipédia)
Avant de quitter Romprey, un coup d'oeil au joli lavoir
Comme je vous l'ai dit, le village est très fleuri.
Et maintenant, en route pour Bures-les-Templiers où nous attend la visite de l'église (en travaux depuis 2011 et bientôt ré-ouverte au culte).
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 14 Octobre 2017 à 20:00
Il y a quelques temps, Christianne Talfumières m'a contactée pour me demander si j'accepterais de "prêter" l'une de mes photos à Jérémie Brigand, le Président de la Communauté de Communes, pour illustrer le numéro d'octobre du Magazine Châtillonnais Mag'.
Quelques jours plus tard, l'élu me téléphonait (c'est fou ce qu'il a la voix de son père !) et je lui confirmais mon accord.
Et voici que l'une de mes photos a fait la Une de couverture !
Le magazine fait l'éloge de la ruralité de cette région de la Bourgogne et en page 13 (Tourisme), je m'aperçois que cette fois-ci nous sommes tous les deux en photo (à droite).
Cliquez sur la photo pour lire le texte.
Jérémie Brigand m'a bien sûr remerciée pour cet emprunt et m'a joint le magazine.
Mon premier autographe d'un élu !
Depuis que j'habite Courcelles, je n'ai jamais été aussi photographiée...
Amusant pour une parisienne que tout destine à l'anonymat !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 8 Août 2017 à 23:59
Après la visite du château de Duesme, l'après-midi de ce mardi a été consacrée à celle de l'atelier créatif d'Eclisse et Brindille à Etalante, un atelier de vannerie créative tenu par Gérard Bisiaux.
Celui-ci nous a reçus très gentiment dans la grange atennante à sa maison où il avait tout préparé pour une démonstration complète de son art.
Gérard Bisiaux, à droite, nous explique qu'il a été enseignant pendant toute sa vie professionnelle et qu'il a découvert la vannerie quand il a pris sa retraite : il s'agit plus d'un loisir que d'un travail rémunérateur, même si les vanneries qu'il crée peuvent être achetées.
Vous comprendrez pourquoi plus loin...
Voici quelques unes de ses réalisations : des paniers...
des mangeoires à oiseaux
Une très jolie corne d'abondance : le mélange des bois crée de jolis dessins.
Le public est attentif aux explications de l'artisan qui "donne tout"...
Voici un panier fabriqué en rotin : Gérard Bisiaux n'utilise que très peu - en solo - ce matériau.
Il préfère le marier avec d'autres plantes cueillies dans la forêt telles que la viorne, le noisetier, la bourdaine ou encore le cornouiller. Voici dans la cour, trempant dans l'eau pour la conservation des feuillages, des exemples de ces végétaux fraîchement cueillis.
Je n'ai pas retenu le nom des plantes qu'il nous a montrées une par une...
Mais celle-ci est de la viorne, sûr.
Le vannier nous a montré ses outils : la base, c'est le couteau. Ici des fendoirs pour fabriquer des lamelles à partir d'une tige de bois.
Dans la main gauche, le début d'un panier (vannerie sur arceaux)
Le départ est toujours délicat à réaliser : il faut avoir du métier...
La préparation du bois : la branche de noisetier a été fendue en trois sur toute sa longueur (à l'aide d'un fendoir) pour fabriquer des éclisses.
Utilisation du couteau pour amincir le bois
Dessus dessous, dessus dessous... Y'a plus qu'à !
A la fin de la démonstration (qui a bien duré 1h30...) une petite collation nous a été offerte.
Sympa !
La fabrication d'un panier nécessite une quinzaine d'heures de travail, sans compter le temps passé à collecter les matériaux... Voilà pourquoi Gérard Bisiaux pratique cette activité surtout comme un loisir. En tout cas, il parait bien difficile d'en vivre...
Il est toujours bon de remettre les pendules à l'heure !
5 commentaires -
Par Tolbiac204 le 8 Août 2017 à 23:05
Ce mardi, il ne faisait pas bien beau sur Châtillon mais nous avons trouvé le soleil à 40 kms au sud, à Duesme, lors de la visite hebdomadaire organisée par l'Office de Tourisme de Châtillon.
Depuis la place de l'église, nous suivons les panneaux indiquant la direction du château : il faut parfois prendre des chemins de traverse - et ne pas avoir peur de la grimpette - pour découvrir les secrets cachés de la Bourgogne...
La visite du site est assurée par le propriétaire du château, Alain Houpert, sénateur de la Côte d'Or. Il a acheté le château en 2003, l'a fait classer en 2006 et a alors commencé à le restaurer.
Le château est construit à l'extrémité d'un éperon rocheux ayant appartenu aux seigneurs de Duesme, du XIIème au XIVème siècle. En effet, à cette époque Duesme était aussi peuplé qu'Aignay-le-Duc aujourd'hui. La forteresse passa ensuite dans les mains des Ducs de Bourgogne. Les guerres de Religion dégradèrent le bâtiment (la Ligue catholique occupa tous les châteaux à cette époque), entraînant son démantèlement en 1595, sur ordre de Henri IV, puis sa démolition en 1763.
Pour la petite histoire, en 1561 François Ier coucha deux nuits dans le château...
Depuis le bout de l'éperon, la vue sur la campagne est bien belle.
Trois fossés entouraient le château, appartenant à des périodes différentes. Voici un pont qui a été construit par le propriétaire pour enjamber l'un d'eux.
Il s'appuie sur les fondations de l'ancien pont-levis (photo Christal de Saint-Marc).
Passé le pont, on découvre les anciens remparts dont il subsiste quelques pans encore debout.
L'ancien pigeonnier a été restauré récemment.
Au-dessus de la porte d'entrée, un blason de réemploi
L'abbé Perny, au XIXème siècle, se rendit acquéreur des ruines qu'il transforma en romantique jardin à l'anglaise. Mais tout ceci a disparu actuellement et il a fallu beaucoup défricher pour retrouver les vieilles pierres.
Et ce n'est pas fini : ici, ce qu'il reste de l'ancienne chapelle. Alain Houpert compte la dégager cette année si mes souvenirs sont bons...
Nous étions une bonne vingtaine à nous être inscrits à cette visite guidée.
Nous voici traversant un deuxième fossé par l'intermédiaire d'un petit pont assez rustique ! Nous passons ainsi de la basse cour - réservée aux écuries et aux dépendances - à la haute cour - lieu d'habitation du seigneur et de sa famille.
Nadine s'occupe de ses ouailles...
Nous sommes ici dans ce qui était autrefois le donjon.
Les grosses pierres que vous voyez en premier plan ne sont pas banales : elles proviennent d'une ancienne cheminée du château.
En retrouvera-t-on tous les morceaux... ?
Le pigeonnier depuis la haute cour
Il faut de l'imagination pour considérer cet espace comme l'une des douves sèches du château, profonde de 18 mètres si je me souviens bien.
Alain Houpert vérifie que personne ne s'estropie en retournant dans la basse cour...
Ce monsieur est tout à fait passionnant : je n'ai pas retenu le quart de la moitié de tout ce qu'il nous a dit mais ce n'est pas grave. L'essentiel a été de passer un excellent moment.
Qui dit basse cour dit pigeonnier (ou colombier) : Alain Houpert nous en ouvre les portes.
Remarquez que ce pigeonnier possède une corniche. Constituée d'un alignement de pierres plates placées en saillie d'une dizaine de centimètres, elle a un double but : empêcher les prédateurs, surtout fouines et rats, de parvenir jusqu'au nids en stoppant leur ascension et rejeter l'eau des pluies en faisant retomber les gouttes loin du mur.
Assez souvent, comme ici, le pigeonnier est partagé en deux parties : seule la partie supérieure abrite les pigeons, la moitié inférieure étant aménagée en poulailler, bergerie, resserre, etc. On parle alors d'un pigeonnier bi-fonctionnel ou encore d'un colombier d'étage.
Voici la partie basse du pigeonnier
Son plafond de pierres a été magnifiquement restauré (les pierres ont été scellées à la chaux).
Un petit escalier de fer permet d'accéder au premier étage.
Vue sur les ruines du château depuis le haut du pigeonnier
A l'intérieur, une belle charpente de bois
A l'origine, le colombier était recouvert de lauzes : il a été lors de sa restauration couvert par des tuiles, moins lourdes pour la charpente.
On ne s'ennuie pas à Châtillon avec les animations estivales de l'Office du Tourisme !
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique