-
Par Tolbiac204 le 9 Octobre 2021 à 23:00
Ce week-end, nous étions partis en balade chez les cousins de Rouen et nous sommes allés voir tous les quatre l'exposition "Les Fables" qui se tient en ce moment au Château de Vascoeuil. Vous savez comme moi que nous fêtons cette année les 400 ans de la naissance de Jean de La Fontaine.
Dès leur parution (1668), Les Fables connaissent le succès de par leur stratégie narrative - mise en scène d’animaux pour critiquer et dénoncer - et déjà par leurs illustrations, car les images ont un impact immédiat et durable. Elles constituent un pan de notre patrimoine culturel et leurs morales font partie de la sagesse populaire.
Mais avant de visiter l'exposition, un petit tour dans les jardins du château qui sont en eux-mêmes un musée en plein air.
Une statue de Jules Michelet qui habita le château.
Hommage à Calder
Une œuvre, originale cette fois, de Kandinsky
Il y a plein de petits cyclamens sauvages près du pont.
Il s'appel Léon : plus vrai que nature ! Une œuvre de Pasquer (2018)
Décidément, la Direction du château de Vascoeuil aime bien la nature...
Celle-ci est de Miroslav Stastny.
Détente sous le soleil...
Ici on peut se rafraîchir dans ce salon de thé "La Cascade"...
En vue du Château
Jacquotte et Roger Capron : Athéna
Ce n'est pas du Nicki de Saint-Phalle mais la femme y est aussi représentée avec tous ses attributs !Et maintenant, l'exposition, l'occasion de revisiter les fameuses fables.
En 2004, Lukáš Kándl, peintre français d'origine tchèque, crée “Libellule, Renaissance contemporaine” avec des peintres figuratifs qui se réfèrent aux grands maîtres du passé, dans l’inspiration comme la technique. La dimension internationale du mouvement permet de découvrir les spécificités de chacun des artistes. Thème commun 2021 : les Fables de la Fontaine (1621-1695) pour les 400 ans de sa naissance. 17 artistes ont "interprété" selon leur sensibilité et à leur manière (fantastique, surréalisme et symbolisme) 75 fables.
Dans cette première salle sont exposés les tableaux de Lukáš Kándl qui situe sa peinture quelque part entre le surréalisme et le fantastique.
Les Souris et le Chat-huant - Livre XI (Fable 9)
Ici, pas de morale : La Fontaine explique l'intelligence de la chouette hulotte (c'est l'autre nom du chat-huant) qui sait nourrir les souris avec du blé tout en les mutilant (elle leur coupe les pattes) afin de les manger l'une après l'autre au gré de ses besoins...
Il ne faut jamais dire aux gens :
« Écoutez un bon mot, oyez une merveille. »
Savez-vous si les écoutants
En feront une estime à la vôtre pareille ?
Voici pourtant un cas qui peut être excepté :
Je le maintiens prodige et tel que d’une fable
Il a l’air et les traits encore que véritable.
On abattit un pin pour son antiquité,
Vieux palais d’un Hibou, triste et sombre retraite
De l’oiseau qu’Atropos prend pour son interprète.
Dans son tronc caverneux et miné par le temps,
Logeaient, entre autres habitants,
Force Souris sans pieds, toutes rondes de graisse.
L’oiseau les nourrissait parmi des tas de blé,
Et de son bec avait leur troupeau mutilé.
Cet oiseau raisonnait, il faut qu’on le confesse.
En son temps, aux Souris le compagnon chassa :
Les premières qu’il prit du logis échappées,
Pour y remédier, le drôle estropia
Tout ce qu’il prit ensuite ; et leurs jambes coupées
Firent qu’il les mangeait à sa commodité,
Aujourd’hui l’une et demain l’autre.
Tout manger à la fois, l’impossibilité
S’y trouvait, joint aussi le soin de sa santé.
Sa prévoyance allait aussi loin que la nôtre :
Elle allait jusqu’à leur porter
Vivres et grains pour subsister.
Puis, qu’un Cartésien s’obstine
À traiter ce Hibou de montre et de machine !
Quel ressort lui pouvait donner
Le conseil de tronquer un peuple mis en mue ?
Si ce n’est pas là raisonner,
La raison m’est chose inconnue.
Voyez que d’arguments il fit :
« Quand ce peuple est pris, il s’enfuit ;
Donc il faut le croquer aussitôt qu’on le happe.
Tout ? il est impossible. Et puis, pour le besoin
N’en dois-je pas garder ? Donc il faut avoir soin
De le nourrir sans qu’il échappe.
Mais comment ? Ôtons-lui les pieds. » Or, trouvez-moi
Chose par les humains à sa fin mieux conduite.
Quel autre art de penser Aristote et sa suite
Enseignent-ils, par votre foi ?Le Chat, la Belette et le petit Lapin - Livre VII (Fable 15)
Où le chat trouve comment arbitrer le différent entre le lapin et la belette...
Du palais d'un jeune Lapin
Dame Belette un beau matin
S'empara ; c'est une rusée.
Le Maître étant absent, ce lui fut chose aisée.
Elle porta chez lui ses pénates un jour
Qu'il était allé faire à l'Aurore sa cour,
Parmi le thym et la rosée.
Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours,
Janot Lapin retourne aux souterrains séjours.
La Belette avait mis le nez à la fenêtre.
O Dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ?
Dit l'animal chassé du paternel logis :
O là, Madame la Belette,
Que l'on déloge sans trompette,
Ou je vais avertir tous les rats du pays.
La Dame au nez pointu répondit que la terre
Etait au premier occupant.
C'était un beau sujet de guerre
Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant.
Et quand ce serait un Royaume
Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi
En a pour toujours fait l'octroi
A Jean fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume,
Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi.
Jean Lapin allégua la coutume et l'usage.
Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis
Rendu maître et seigneur, et qui de père en fils,
L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis.
Le premier occupant est-ce une loi plus sage ?
- Or bien sans crier davantage,
Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis.
C'était un chat vivant comme un dévot ermite,
Un chat faisant la chattemite,
Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras,
Arbitre expert sur tous les cas.
Jean Lapin pour juge l'agrée.
Les voilà tous deux arrivés
Devant sa majesté fourrée.
Grippeminaud leur dit : Mes enfants, approchez,
Approchez, je suis sourd, les ans en sont la cause.
L'un et l'autre approcha ne craignant nulle chose.
Aussitôt qu'à portée il vit les contestants,
Grippeminaud le bon apôtre
Jetant des deux côtés la griffe en même temps,
Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre.
Ceci ressemble fort aux débats qu'ont parfois
Les petits souverains se rapportant aux Rois.Les fables des trois premiers livres étaient avant tout destinées à la cour et au Dauphin, à savoir Louis XIV, dans un but éducatif.
Le Corbeau et le Renard - Livre I (Fable 2)
Une interprétation de la fable toute en hauteur...
Le Renard et la Cigogne - Livre I (Fable 18)
Tout y est : l'assiette et le vase au long bec !
Le Cygne et le Cuisinier - Livre III (Fable 12)
Le Cygne et le Cuisinier sert essentiellement la mise en valeur de certaines idées des Lumières : l'honnêteté et la valeur de la parole, s'éloignant quelque peu des dénonciations et autres satires habituelles de l'auteur.
Dans une ménagerie
De volatiles remplie
Vivaient le Cygne et l’Oison :
Celui-là destiné pour les regards du maître ;
Celui-ci, pour son goût : l’un qui se piquait d’être
Commensal du jardin, l’autre, de la maison.
Des fossés du Château faisant leurs galeries,
Tantôt on les eût vus côte à côte nager,
Tantôt courir sur l’onde, et tantôt se plonger,
Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies.
Un jour le Cuisinier, ayant trop bu d’un coup,
Prit pour Oison le Cygne ; et le tenant au cou,
Il allait l’égorger, puis le mettre en potage.
L’oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage.
Le Cuisinier fut fort surpris,
Et vit bien qu’il s’était mépris.
« Quoi ? Je mettrois, dit-il un tel chanteur en soupe !
Non, non, ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe
La gorge à qui s’en sert si bien! »Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe
Le doux parler ne nuit de rien.Le Lion et le Rat - Livre II (Fable 11)
Deux morales dans cette fable, l'une au début...
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
De cette vérité deux fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.L'autre à la fin.
Patience et longueur de temps
Font plus que force ni que rage.Nous changeons de salle et d'artistes.
Patrizia Comand est une artiste peintre italienne qui a beaucoup travaillé en Amérique latine. En 2005, elle est choisie pour la réalisation du portrait du Pape Benoit XVI pour la Chambre des Papes dans la Basilique de Superga de Turin (Italie). En 2007, elle peint, pour la façade de la Cathédrale de Milan, deux grandes toiles exposées pendant 4 mois.
La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf - Livre I (Fable 3)
Une fable bien connue de tous...
Yu Sugawara est né en 1977 au Japon. Il apprend à l'école de design de Tokyo le design, l'illustration et la peinture. Son œuvre repose principalement sur la métamorphose des portraits.
La Cigale et la Fourmi - Livre I (Fable 1)
Je vous laisse chercher la fourmi...
Raffaele de Rosa est un peintre italien du groupe "Libellule".
Le Paysan du Danube - Livre XI (Fable 7)
La fable "Le Paysan du Danube" est, en apparence, une dénonciation de l'Empire romain. Mais, en réalité, elle sert à condamner le pouvoir en place à l'époque et son Impérialisme. La morale est ici implicite. Je ne retrace pas la fable qui est immensément longue et super compliquée à comprendre !
Zoran Ivanovic est né en Serbie en 1952. S'il est peintre (du mouvement "Libellule"), il s'intéresse également à la littérature.
Le Chien qui porte à son cou le dîné de son Maître - Livre VIII (Fable 7)
La morale de la fable est indiquée dans les vers 3 et 4.
« Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles ».Nous n'avons pas les yeux à l'épreuve des belles,
Ni les mains à celle de l'or :
Peu de gens gardent un trésor
Avec des soins assez fidèles.
Certain Chien, qui portait la pitance au logis,
S'était fait un collier du dîné de son maître.
Il était tempérant plus qu'il n'eût voulu l'être
Quand il voyait un mets exquis :
Mais enfin il l'était et tous tant que nous sommes
Nous nous laissons tenter à l'approche des biens.
Chose étrange ! on apprend la tempérance aux chiens,
Et l'on ne peut l'apprendre aux hommes.
Ce Chien-ci donc étant de la sorte atourné,
Un mâtin passe, et veut lui prendre le dîné.
Il n'en eut pas toute la joie
Qu'il espérait d'abord : le Chien mit bas la proie,
Pour la défendre mieux n'en étant plus chargé.
Grand combat : D'autres chiens arrivent ;
Ils étaient de ceux-là qui vivent
Sur le public, et craignent peu les coups.
Notre Chien se voyant trop faible contre eux tous,
Et que la chair courait un danger manifeste,
Voulut avoir sa part ; Et lui sage : il leur dit :
Point de courroux, Messieurs, mon lopin me suffit :
Faites votre profit du reste.
A ces mots le premier il vous happe un morceau.
Et chacun de tirer, le mâtin, la canaille ;
A qui mieux mieux ; ils firent tous ripaille ;
Chacun d'eux eut part au gâteau.
Je crois voir en ceci l'image d'une Ville,
Où l'on met les deniers à la merci des gens.
Echevins, Prévôt des Marchands,
Tout fait sa main : le plus habile
Donne aux autres l'exemple ; Et c'est un passe-temps
De leur voir nettoyer un monceau de pistoles.
Si quelque scrupuleux par des raisons frivoles
Veut défendre l'argent, et dit le moindre mot,
On lui fait voir qu'il est un sot.
Il n'a pas de peine à se rendre :
C'est bientôt le premier à prendre.Mickaël Thomaso est un peintre, dessinateur et sculpteur français qui a fait ses études à Rennes où il est basé.
Le Lièvre et la Tortue - Livre VI (Fable 10)
Une interprétation fort personnelle...
La Mort et le Malheureux - Livre I (Fable 15)
Cette fable est inspirée du texte d'Esope "Le Vieillard et la Mort".
Un jour un Vieillard, portant du bois qu’il avait coupé,
faisait une longue route.
Succombant à la fatigue, il déposa quelque part son fardeau, et il appela la Mort.
La Mort arriva et lui demanda pourquoi il l’appelait.
Alors le Vieillard épouvanté lui dit: " Pour que tu soulèves mon fardeau " ...Un malheureux appelait tous les jours
La Mort à son secours.
"Ô Mort, lui disait-il, que tu me sembles belle !
Viens vite, viens finir ma fortune cruelle."
La mort crut, en venant, l'obliger en effet.
Elle frappe à sa porte, elle entre, elle se montre.
"Que vois-je ! cria-t-il, ôtez-moi cet objet ;
Qu'il est hideux ! que sa rencontre
Me cause d'horreur et d'effroi !
N'approche pas, ô Mort, retire-toi."
Mécénas fut un galant homme :
Il a dit quelque part : "qu'on me rende impotent,
cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme
Je vive, c'est assez, je suis plus que content;"
Ne viens jamais, ô Mort, on t'en dit tout autant.Nous interrompons un temps la visite de l'exposition pour monter dans la tour du château et rejoindre le Cabinet de travail de Michelet qui habita Vascoeuil. Il y écrivit "Histoire de France" et "Histoire de la Révolution française".
"Le nez" d'après Gogol - Alexander Ney (1975)
Jules Michelet par Antoine Bourdelle (1803)
Tout en haut de la tour...
L'Europe, ce n'est pas un assemblage fortuit de Peuples, mais un grand instrument harmonieux, une lyre dont chaque nationalité est une corde et représente un ton. Les Nations dont on croyait supprimer l'existence ont refleuri ; toujours vivantes, indestructibles. L'Europe entière, n'étant qu'une personne, chacune de ces Nations est une faculté, une puissance, une activité de cette personne. Jules Michelet (1831)
Le Cabinet de travail de Michelet
Vue sur les jardins
Nous continuons la visite de l'exposition avec cette salle au superbe plafond.
Gisela Verdessi, artiste peintre chilienne née en 1986, maîtrise avec virtuosité la technique des glacis à l'huile.
Le Singe et le Chat - Livre IX (Fable 17)
Le singe use de persuasion : le moraliste sait bien qu'en faisant appel à la vanité on fait agir les gens aussi bien que par la contrainte. La duperie est d'autant plus réussie que l'intervention de la servante (qui joue ici le rôle de l'ironique Fortune) empêche le chat de se rendre même compte qu'il a été dupe : le dupeur et le dupé communiquent dans le même mécontentement. Ce ressac piquant du récit est encore de l'invention de La Fontaine.
Bertrand avec Raton, l'un Singe et l'autre Chat,
Commensaux d'un logis, avaient un commun Maître.
D'animaux malfaisants c'était un très bon plat ;
Ils n'y craignaient tous deux aucun, quel qu'il pût être.
Trouvait-on quelque chose au logis de gâté,
L'on ne s'en prenait point aux gens du voisinage.
Bertrand dérobait tout ; Raton de son côté
Etait moins attentif aux souris qu'au fromage.
Un jour au coin du feu nos deux maîtres fripons
Regardaient rôtir des marrons.
Les escroquer était une très bonne affaire :
Nos galands y voyaient double profit à faire,
Leur bien premièrement, et puis le mal d'autrui.
Bertrand dit à Raton : Frère, il faut aujourd'hui
Que tu fasses un coup de maître.
Tire-moi ces marrons. Si Dieu m'avait fait naître
Propre à tirer marrons du feu,
Certes marrons verraient beau jeu.
Aussitôt fait que dit : Raton avec sa patte,
D'une manière délicate,
Ecarte un peu la cendre, et retire les doigts,
Puis les reporte à plusieurs fois ;
Tire un marron, puis deux, et puis trois en escroque.
Et cependant Bertrand les croque.
Une servante vient : adieu mes gens. Raton
N'était pas content, ce dit-on.
Aussi ne le sont pas la plupart de ces Princes
Qui, flattés d'un pareil emploi,
Vont s'échauder en des Provinces
Pour le profit de quelque Roi.Au passage, une petite "nature morte" du Corbeau et du Renard...
Le Loup et le Renard - Livre VIII (Fable 3)
Ici, le renard utilise une fois de plus la ruse face à la naïveté du loup.
Mais d'où vient qu'au Renard Ésope accorde un point ?
C'est d'exceller en tours pleins de matoiserie.
J'en cherche la raison, et ne la trouve point.
Quand le Loup a besoin de défendre sa vie,
Ou d'attaquer celle d'autrui,
N'en sait-il pas autant que lui ?
Je crois qu'il en sait plus ; et j'oserais peut-être
Avec quelque raison contredire mon maître.
Voici pourtant un cas où tout l'honneur échut
A l'hôte des terriers. Un soir il aperçut
La Lune au fond d'un puits : l'orbiculaire image
Lui parut un ample fromage.
Deux seaux alternativement
Puisaient le liquide élément.
Notre Renard, pressé par une faim canine,
S'accommode en celui qu'au haut de la machine
L'autre seau tenait suspendu.
Voilà l'animal descendu,
Tiré d'erreur, mais fort en peine,
Et voyant sa perte prochaine.
Car comment remonter, si quelque autre affamé,
De la même image charmé,
Et succédant à sa misère,
Par le même chemin ne le tirait d'affaire ?
Deux jours s'étaient passés sans qu'aucun vînt au puits ;
Le temps qui toujours marche avait pendant deux nuits
Echancré selon l'ordinaire
De l'astre au front d'argent la face circulaire.
Sire Renard était désespéré.
Compère Loup, le gosier altéré,
Passe par là ; l'autre dit : Camarade,
Je veux vous régaler ; voyez-vous cet objet ?
C'est un fromage exquis. Le Dieu Faune l'a fait,
La vache Io donna le lait.
Jupiter, s'il était malade,
Reprendrait l'appétit en tâtant d'un tel mets.
J'en ai mangé cette échancrure,
Le reste vous sera suffisante pâture.
Descendez dans un seau que j'ai mis là exprès.
Bien qu'au moins mal qu'il pût il ajustât l'histoire,
Le Loup fut un sot de le croire.
Il descend, et son poids, emportant l'autre part,
Reguinde en haut maître Renard.
Ne nous en moquons point : nous nous laissons séduire
Sur aussi peu de fondement ;
Et chacun croit fort aisément
Ce qu'il craint et ce qu'il désire.Nous voici sortis du château pour un petit tour dans les jardins.
Bouquet de verre (Marcoville - 2014) devant une sculpture de François Pompon.
Une autre œuvre de Jacquotte et Roger Capron.
Jacky Coville célèbre aussi la femme, sous la forme de céramiques.
Plus célèbre, celle-ci : elle est de Dali.
Le pigeonnier du château, une très belle construction dont la construction remonte aux environs de 1650.
A l'entrée, les restes d'une précédente exposition que nous avions déjà vue en compagnie d'Evelyne et André : Fanny Ferré, sculptrice sur terre. Elle s'était alors attachée à dépeindre le monde des gens du voyage.
Nous avions adoré !Que d'émotions dans ces visages...
Il y a toujours une exposition à l'intérieur du pigeonnier. Celle-ci est en noir et blanc mais j'ai oublié si celle-ci est la continuation de l'expo des Fables...
Une remarquable charpente en chêne à double épi supporte la couverture conique. L'échelle tournante servait autrefois au gardien à ramasser les œufs ou choisir dans les boulins les pigeons destinés à la broche ou au marché.
Il possédait autrefois 900 boulins dans lesquels chaque couple de pigeons nichait. Les "boulins" ont disparu à la Révolution car les pigeonniers représentaient un signe extérieur de richesse : plus ils possédaient de "boulins", plus la surface du domaine était grande donc plus le seigneur était riche...
Et maintenant, direction la sortie : au passage, petit arrêt au musée Michelet qui retrace la vie, l'œuvre et l'influence de Jules Michelet.
Pendant plus de vingt ans, Michelet fit de fréquents séjours au château de Vascoeuil qui appartenait à la mère d'un de ses élèves au Collège de France, Alfred Poullain-Dumesnil. Epris de cette femme, il fut reçut dans cette demeure des XVe, XVIe et XVIIe siècles en 1840. Françoise Adèle Poullain-Dumesnil décéda en 1842, mais Michelet continua à se rendre à Vascoeuil.
C'est ici que Michelet conçut le plan de sa gigantesque Histoire de France qui parut dans son intégralité en 1869. Il trouvait une inspiration certaine dans la contemplation des murailles médiévales du château, mais le spectacle de la nature et la chaleureuse atmosphère familiale (sa fille, née d'un premier mariage et Alfred tombèrent amoureux et se marièrent) influencèrent également son œuvre naturaliste (La Mer, l'Oiseau).
Séance de lecture de Jules Michelet à Adèle Dumesnil (cires de Daniel Druet - 2014)
Une journée bien agréable et en bonne compagnie...
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 26 Juillet 2021 à 23:00
Aujourd'hui lundi, Arlette et moi avons laissé Philippe à la maison pour aller passer la journée à Dijon. A 8h15 pétantes, nous prenions le car à la gare de Châtillon-sur-Seine et une heure trois quarts plus tard nous arrivions à destination, non sans avoir traversé de très jolis paysages vallonnés où les vaches charolaises paissent tranquillement.
Sur la place Darcy, ma première photo est pour la fontaine aux grenouilles de Max Blondat : trois enfants regardent trois grenouilles !
Puis, nous passons sous la porte Saint-Guillaume afin de nous diriger vers le centre.
C'est la rue de la Liberté qui conduit au centre historique. Au coin de cette rue, la boutique de la célèbre moutarde dijonnaise fondée en 1747 : Maille.
Une petite Vierge à l'enfant s'est nichée dans son encoignure.
Sur la place François Rude, une curieuse sculpture moderne en forme d'arbre
En réalité, il s'agit de la tête d'un homme ! Il doit s'agir d'une œuvre éphémère car je n'en n'ai trouvé aucune trace sur le net.
Au centre de la place François Rude, une jolie fontaine : la statue qui la surmonte représente un vigneron foulant le raisin. Elle date de 1904 et est l’œuvre de Noël-Jules Girard.
Au fond de la petite place, la rue des Forges où se trouvent beaucoup d'hôtels particuliers.
Au N°52, l'Hôtel Maurel Sauvegrain qui a été édifié au milieu du XVème siècle, sans doute pour Pierre Morel, échevin et capitaine de la ville de Dijon, fils de Jean Morel et de Simone Sauvegrain, nourrice de Charles le Téméraire.
Il possède à chaque extrémité de curieuses petites avancées qui ont été raccordées à des gouttières : modernisme ne rime pas toujours avec esthétisme mais c'est tout de même mieux que recevoir l'eau sur la tête !
Quelques numéros plus loin, voici deux hôtels particuliers qui ont fière allure : celui de gauche est l'Hôtel Aubriot. Il date de la fin du XIIIème siècle et a été entièrement reconstitué au début du XXème siècle pour le poète Stephen Liégeard. Pour l'anecdote, il est l'inventeur du terme "Côte d'Azur" pour remplacer le mot "Riviera". Il inspira à Alphonse Daudet le personnage du "sous-préfet aux champs" des Lettres de mon moulin.
Celui de droite, au numéro 38, est la Maison Maillard-Milsand. Elle a été construite pour Jean Maillard, maire de Dijon en 1560. Elle a sans doute été réalisée en deux temps, le niveau supérieur plus équilibré ayant vraisemblablement été conçu par Hugues Sambin, architecte et sculpteur célèbre. Le rez-de-chaussée de la maison a été remanié au XXème siècle.
La façade sculptée présente une étonnante gamme du répertoire décoratif de la Renaissance : frontons brisés, figures rehaussées de diadèmes, mufles de lions, vases, guirlandes de fleurs et de fruits, trophées...
Vers la cour intérieure
Un élégant escalier en bois dessert l'étage.
Les archives permettent avec certitude d'attribuer à Hugues Sambin la façade arrière et le portique à atlantes dans la cour. Cet ouvrage, commandé en 1565, évoque les atlantes de la grotte des pins à Fontainebleau réalisés par l'artiste italien Le Primatice à la demande de François Ier
Petit café en terrasse non loin du Musée des Beaux Arts
A côté du café, un triangle de cuivre nous indique que nous sommes en train de suivre le parcours de la Chouette.
En vue de l'église Notre-Dame
Elle est un chef-d'œuvre de l'architecture gothique de la première moitié du XIIIème siècle.
En haut de son campanile, deux automates métalliques, Jacquemart et Jacqueline, sonnent les heures avec un marteau sur une grosse cloche tandis que leurs "enfants", Jacquelinet et Jacquelinette frappent de quart d'heure en quart d'heure sur une petite cloche.
Cette photo tirée d'internet vous montre mieux les différents personnages que mon appareil a du mal à saisir tellement le clocheton est haut perché...
La façade occidentale de l'église est très particulière avec ses deux galeries superposées et sa triple frise en manière de métopes portant les cinquante et une fausses gargouilles rétablies au XIXème siècle.
A l'intérieur, de jolis vitraux et des lustres modernes dans le transept,
Dans l'absidiole sud de l'église est exposée une vierge, Notre-Dame de Bon-Espoir, datant du XI ou XIIème siècle. Il s'agirait d'une des plus anciennes de France. A l'origine, son visage était de couleur bistre clair mais au XVIème ou au XVIIème siècle, la vierge fut peinte en noir pour une raison inconnue. En 1945, cette couche de peinture fut retirée, révélant la polychromie d'origine.
Face à l'église Notre-Dame, un autre hôtel particulier : la Maison Maillard. Cette maison fut élevée à partir de 1565 par le vicomte-mayeur Jean Maillard qui avait déjà entrepris la construction de son autre maison, du même nom, au 38 rue des Forges. La façade a peut-être été réalisée selon un modèle de l'artiste Hugues Sambin qui avait déjà oeuvré pour Jean Maillard. Son décor est caractéristique du style Renaissance : frontons, têtes et mufles de lions, fruits et fleurs sculptés. Les lucarnes sont accotées de cariatides.
Au centre, une grande niche dominée par un cartouche abrite une statue de Vierge.
Sur la face nord de l'église Notre-Dame, la fameuse Chouette de Dijon dont la signification est inconnue. Pour certains, la chouette pourrait être une signature laissée là par un tailleur de pierre. Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'est pas la signature de l'architecte de l'église, car cet oiseau est sculpté sur une chapelle élevée à la fin du XVème ou au début du XVIème siècle, soit plusieurs siècles après la construction de Notre-Dame. Elle est toute usée tellement les touristes la touchent...
Cette maison à colombages est une boutique où l'on vent de la moutarde Fallot, la célèbre moutarde de Dijon !
Quand on croit en avoir fini avec les hôtels particuliers de Dijon, on se trompe lourdement ! La ville en abrite des dizaines dont celui-ci, appelé l'Hôtel de Vogüé, dont le portail entrouvert invite le promeneur à franchir le seuil...
Considéré comme l'un des hôtels particuliers emblématiques de Dijon, cet édifice traduit la prééminence politique et sociale acquise par la noblesse de robe dès le début du XVIIème siècle. Etienne Bouhier de Chevigny, conseiller au Parlement et grand amateur d'art, fit construire à partir de 1614 cette demeure, entre cour et jardin, d'une grande magnificence, comme en témoigne le portail d'entrée, côté rue et côté cour. S'adonnant à l'architecture, on lui accorde la possibilité d'avoir été l'architecte de son hôtel. L'intérieur de la demeure conserve quelques exemples remarquables des décorations successives telles que ses plafonds peints et cheminées.
Pour l'anecdote, cet hôtel particulier a été utilisé comme décor lors du tournage du film Cyrano de Bergerac de Jean-Paul Rappeneau.
La façade intérieure présente un superbe toit en tuiles vernissées.
Cette photo d'internet vous en montre plus...
Quand on se retourne, c'est encore plus majestueux : un portique inspiré de la Renaissance à l'italienne clôt la cour intérieure (je n'ai pas trouvé sur le net l'origine de sa pierre rouge).
Les pilastres, qu'ils soient de coupe rectangulaire ou ronde, sont élégamment décorés d'un entrelacement de lierre...
Pas un centimètre ne reste sans être sculpté...
Le plafond intérieur n'est pas en reste.
Non loin de là, je remarque une belle maison à colombages.
Nous voici arrivées sur la Place des Ducs de Bourgogne : la statue de Philippe le Bon veille sur l'entrée du musée des Beaux-Arts.
Les fenêtres du musée sont ornées de petits pignons et sont soulignées par une balustrade ajourée du plus bel effet.
On aperçoit ici la tour Philippe le Bon qui offre, du haut de ses 46 mètres, un panorama exceptionnel sur la ville (pour cela, il faut gravir ses 316 marches...). Elevée entre 1450 et 1460, elle domine l'ensemble du Palais des Ducs et des Etats de Bourgogne et rappelle le prestigieux passé médiéval de la ville de Dijon.
A cette époque, c'étaient les Ducs de Valois-Bourgogne dont les noms sont inscrits sur cette pierre (Jean-sans-Peur, Philippe-le-Bon et Charles-le-Téméraire) qui régnaient sur la région.
Voici où nous sommes arrivés en sortant de l'église Notre-Dame : nous traversons la cour de Flore, puis la cour d'honneur avant d'accéder à l'ancienne place royale.
Le Palais des Ducs de Bourgogne est affecté pour une part à l'Hôtel de ville et pour l'autre au musée des Beaux-Arts.
Voici sa façade avec la tour Philippe le Bon à l'arrière-plan.
Une jolie grille donne accès à l'actuelle place de la Libération.
Face au Palais des Ducs, une harmonieuse place en arc de cercle pourvue de fontaines qui, aujourd'hui, ne s'avèrent pas vraiment utiles vu le temps maussade...
Nous empruntons ensuite la rue Porte aux lions où se trouve au N°8 une maison du XVème siècle présentant une jolie Vierge à l'enfant.
C'est dans ce petit restaurant, le Bistrot de l'Amiral, que se terminera cette matinée.
Nous consacrerons l'après-midi à la visite du Musée des Beaux-Arts mais ceci sera pour un prochain post !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 25 Juin 2021 à 23:00
Autour de notre visite à la cousine Aimée, nous avons retrouvé Arras avec grand plaisir.
Ayant pris la route jeudi après le déjeuner, deux heures après nous prenions livraison de notre gîte, un petit studio situé au 31 place des Héros dans l'immeuble de "La griffe d'Arras", un chocolatier-glacier.
Il faut le mériter son gîte : on se croirait à Amsterdam !
Piétonnière, la place des Héros (ainsi baptisée en 1945 en hommage aux résistants fusillés durant la Seconde Guerre mondiale) est un genre de place des Vosges à Paris d'où on aurait retiré toutes les voitures : le rêve d'Anne Hidalgo !
Il faut dire qu'elle a de la gueule avec ses maisons aux pignons à volutes et ses arcades au rez-de-chaussée des habitations.
Vue depuis notre studio
Les propriétaires d'un soir... (ne riez pas, ça fait des souvenirs, les photos !)
Le coin-cuisine est très bien aménagé.
Nous avons admiré les superbes fenêtres aux vantaux en fer forgé qui servent de double-fenêtres au studio : utiles aux beaux jours quand on est situé juste au-dessus d'un café...
De très jolies aquarelles ornent le studio, tel celui-ci représentant la place un jour de marché avec, en toile de fond, l'Hôtel de ville et son fameux beffroi.
Quand on parle du loup...
La place, libérée des voitures, fait le bonheur des cafés qui y ont installé de grandes terrasses.
Nous sommes aux première loges !
Il est temps de goûter un peu au sirop de la rue.
Le beffroi, tour haute de 75 mètres, a été édifié de 1463 à 1554. Au sommet se dresse le lion d'Arras, animal emblématique de la ville. L'hôtel de ville, lui, date du début du XVIème siècle : il est de style gothique flamboyant. Totalement détruits en 1914, le beffroi et l'Hôtel de ville sont reconstruits à l'identique par Pierre Paquet, architecte en chef des Monuments Historiques. Il a su respecter les styles anciens tout en adoptant la modernité avec l'emploi du béton armé pour les structures porteuses. Les deux édifices sont inaugurés en 1932.
Le beffroi d'Arras est classé au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis le 15 juillet 2005.
Il a été élu "Monument préféré des français" en 2015. A cette date, on était déjà à Arras et on avait été interviewés par "La Voix du Nord" comme touristes visitant le beffroi : ma cousine Aimée nous avait montré ensuite l'article paru dans le journal !
Depuis la colonnade de l'Hôtel de ville
Nous promenant le long des arcades, je remarque ces jolis macarons sculptés.
Ici, L'amiral et sa longue vue...
La sirène,
La salamandre,
et la licorne.
Cette enseigne est celle d'une pâtisserie (celle de Sébastien et Corinne Thibaut) qui fabrique les deux spécialités arrageoises : les rats et les cœurs.
Les rats
On ne prononçait pas autrefois le « s » d’Arras. « Arra » devient « A Rats » dans l’imagerie et le langage populaire. Des rats apparaissent sur les sceaux de la ville officiels dès le 14e siècle autour d’un lion et d’une enceinte fortifiée. Ils figurent également dans les attributs de l’Évêché d’Arras, dès 1331. Adopté par l’atelier monétaire de Philippe II d’Espagne au 16e, l’image du rat s’exporte et devient le curieux emblème d’une ville plutôt espiègle.
Bon : renseignements pris sur le net, il paraîtrait que cette explications serait fausse et que Arras serait la contraction du nom d'Atrébates (ATREBATES donne Atrades / Atradis / Aras puis Arras).
Le plus célèbre : le rat en chocolat
Les cœurs
Il faut remonter au Moyen-Age pour en retrouver les traces. Plus précisément sur les armoiries d’une grande famille arrageoise : Les Crespin. Une certaine dame Emma Crespin possédait au 12e siècle un moulin sur le Crinchon (cours d’eau aujourd’hui souterrain), en plein cœur d’Arras, place du Wetz d’Amain. Sur ses armoiries figuraient des petits cœurs. De cette forme, aurait-elle fait une spécialité en pain d’épices, reprise par des « faiseurs de pain despisses » dès le 14e siècle ?
Les cœurs d'Arras en vitrine
Nous voici maintenant arrivés sur la Grand-Place qui communique avec la place des Héros par la rue de la Taillerie. Une grande roue y a été installée. En arrière plan, le beffroi de l'Hôtel de ville.
Son alignement de maisons majestueuses est le témoin de sa prospérité passée.
Si, au lieu de lever le nez, on regarde ses pieds, on trouve les éternels pavés du nord...
Retour à l'appartement après avoir dîné au café d'en bas : la place est maintenant très animée.
Je regarde la nuit tomber sur la place...
Avez-vous vu cette petite maison sur la droite d'une seule largeur de fenêtre... ?
Le lendemain matin, c'est jour de marché sur la place des Héros : les marchands s'installent sous une pluie fine...
Un petit tour du côté de l'Hôtel de ville : même reconstruit en 1932, il garde toute la splendeur de l'origine de sa construction (1501).
Si à l'extérieur il est toujours de style gothique flamboyant, à l'intérieur il a été restauré dans le style Art déco. Nous n'avons malheureusement pas pu le visiter à cause des restrictions sanitaires, mais en voici une vidéo.
Sur la gauche de l'Hôtel de ville, deux dates : 1927 et 1931.
Et de curieuses sculptures de têtes grimaçantes.
A chaque fois que nous allons à Arras, nous passons voir les géants : Colas et Jacqueline vivent leur amour au grand jour depuis 208 ans. L’idylle du couple de maraîchers d’Achicourt est née sous la plume du poète Leguay en 1812. Les figures de légende d’une ville naissent parfois d’une chanson. Ce qui est le cas de nos deux amoureux arrageois.
Depuis 40 ans, Jacqueline et Colas animent les grands événements de la vie arrageoise. Les Jouteurs de la ville, membres de la plus ancienne association locale, veillent sur eux et les accompagnent lors de leur sortie à l’occasion des fêtes d’Arras. Entre les géants et les Arrageois, l’histoire d’amour est bien réelle. Et elle n’est pas près de s’éteindre.
Et voici Dédé (à droite), le fils de Jacqueline et Colas, à côté de l'Ami Bidasse.
"Avec Bidasse" est une chanson créée en 1913 par le chansonnier Charles-Joseph Pasquier dit Bach qui la chantait, comme il était d’usage à l’époque pour ce type de répertoire, habillé en tourlourou, en comique-troupier, vêtu du sacro-saint pantalon rouge-garance de l’infanterie.
"Avec l’ami Bidasse,
On n’se quitte jamais,
Attendu qu’on est,
Tous deux natifs d’Arras,
Chef-lieu du Pas-d’Calais"Nous finissons cette balade par un petit tour sur le marché : ce n'est pas à Paris qu'on verrait vendre des poules et des coqs !
Fin de ce petit week-end improvisé : une réussite !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 12 Mai 2021 à 23:00
Cet après-midi, je suis allée me balader avec une mon amie Annie au Jardin des plantes.
Le "jardin des iris" est situé sur la droite quand on emprunte l'entrée donnant sur la rue Geoffroy Saint-Hilaire. Pour y parvenir, nous longeons la Galerie de Paléontologie devant laquelle sont disposées plusieurs statues de marbre qui ont été nettoyées récemment.
L'Amour captif par Félix Sanzel (1868)
Vénus Génitrix par Charles Dupaty (1810)
C'est l'époque des roses...
Voici l'entrée du jardin des iris côté face...
et côté pile... Jolie, la glycine blanche !
Les iris ne sont pas encore très fleuris mais j'en ai tout de même trouvé de très beaux : ce sont des iris de culture.
On a parfois l'impression que ce sont les mêmes, mais ils sont tous différents !
Annie sous un bel arbre en fleurs
Ces iris "vulgaires" ne sont-ils pas charmants également... ?
Tout au fond du jardin des iris, une sculpture que je n'ai pas identifiée
Une belle balade
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 22 Avril 2021 à 23:30
Ce jeudi des vacances, nous sommes allés avec Arlette et Louis sur les Champs-Elysées où se tenait une exposition en plein air des sculptures réalisées par Philippe Geluck de son animal fétiche, le "Chat". Vingt sculptures de 2,7 mètres nous attendent dans la partie la plus jolie des Champs, celle qui est très arborée.
« À travers ces vingt pièces, j’espère apporter au public de la joie, du rire et une certaine poésie surréaliste que nous affectionnons en Belgique », confie Philippe Geluck. Au même moment, des sculptures et des dessins préparatoires seront visibles dans la galerie Huberty & Breyne, avenue Matignon.
Créé en 1983 par Philippe Geluck, le "Chat", anti-héros par excellence, s'est imposé comme l'animal préféré de la bande dessinée européenne. Actualité, philosophie, vie quotidienne, arts-plastiques..., aucun sujet ne lui échappe. A coup de maximes acérées, d'aphorismes et de mises en abîme, Geluck et son Chat commentent la marche du monde, avec flegme et insolence.
Philippe Geluck n'est pas le premier dessinateur à devenir peintre et pas le premier peintre à devenir sculpteur. Tout a d'ailleurs commencé dans sa tête à l'âge de 8-9 ans, lorsqu'il commettait ses premiers croquis, tableaux et objets étranges. Il commence à publier ses cartoons à 16 ans et ne lâchera plus jamais crayons, pots de peinture et terre à modeler.
C'est à la fonderie Van Geert à Alost, en Belgique, qu'à été réalisée la version monumentale de ces sculptures. Il aura fallu deux ans de travail à plus de soixante personnes pour aboutir à ces gigantesques chats de bronze, et plus de vingt étapes de fabrication.
Commençons par l'expo des Champs-Elysées...
Le docteur : attention à la fourchette, Philippe !
Comme vous pouvez le remarquer, les sculptures ont un nom, en français et en anglais, car l'exposition tournera dans le monde entier pendant plusieurs années.
Le parleur
"Rodin a choisi la facilité avec son Penseur,
Geluck met la barre plus haut avec son Parleur."Le martyre du Chat : Avec l'humour de Geluck, les crayons ont remplacé les flèches.
Joli, le petit oiseau posé sur le crayon !
Le Chaltérophile : joli jeu de mots !
Roméo et Juliette : l'échelle a remplacé le balcon...
L'autre discobole
La palette du peintre et son pinceau en guise de disque
Le juste retour des choses
"Pour une fois, c'est une voiture qui s'est fait écraser par une chat"
Le golfeur
C'est l'oiseau qui ramasse la balle !
Sur le fil
Le chat a la bouche grande ouverte bien sûr...
Le Chat au journal
Rawajpoutachah : j'adore !
Ouille ouille ouille...
Le Dieu du stade
Evidemment, il y a de la triche...
J'ai les boules : Y'a de quoi...
Une photo prise par Louis !
Singin' in the rain
L'eau coule du parapluie !
Tutu et Grosminet : trop drôle, le cric !
Le charmeur d'eau : On ne le voit pas ici mais un jet d'eau monte du panier.
On en a plein le dos : ce sont des bouteilles en plastique écrasées qui tiennent lieu de terre.
Geluck ne l'a pas nommée : on pourrait dire C'est qui le plus fort ?
Pipi et grobidet
Flûte à bec : très joli...
Philippe Geluck a mis ses sculptures en vente : au prix de 300.000 euros chaque et en en ayant déjà vendu 16, il compte utiliser la somme pour financer le musée qu'il a prévu d'ouvrir à Bruxelles. On ira le voir, naturellement, histoire de faire une petite balade !
Et maintenant, l'exposition de la galerie Huberty & Breyne, en virtuel pour l'instant, les galeries étant fermées actuellement.
Cliquez ICI pour la découvrir.
Cliquez ICI pour écouter et voir l'interview de Philippe Geluck.
Nous avons tous été ravis de cette belle promenade.
Un musée à ciel ouvert en cette période de pandémie, quelle bonne idée Monsieur Geluck !
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique