-
Par Tolbiac204 le 26 Janvier 2013 à 19:54
Une belle fête !
Cela fait des mois que les châtillonnais la préparent en confectionnant des centaines de milliers de fleurs en papier destinées à décorer leur ville mise à l'honneur cette année à l'occasion de la Saint-Vincent, patron des vignerons.
La Saint-Vincent Tournante est une fête traditionnelle typiquement bourguignonne : elle se tient tous les ans à la même époque dans un village viticole différent. La fête, apparue au Moyen-Age avec les "Sociétés de Secours Mutuel", connut un déclin au début du XXème siècle pour être relancée en 1938 par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin.
Pourquoi Saint-Vincent, Diacre de Saragosse au début du IVème siècle, mort sous la torture le 22 janvier 304 après JC, est-il le patron des vignerons ? Bien des explications existent mais celle-ci est amusante : Saint Vincent se serait arrêté au bord d'une vigne pour échanger quelques mots avec les vignerons et pendant ce temps son âne aurait brouté les jeunes pousses de vigne. A la récolte suivante, le pied de vigne brouté par l'âne aurait produit plus que les autres. L'âne de saint Vincent serait donc l'inventeur de la taille de la vigne !
Arrivés de Paris le vendredi matin pour l'occasion (n'oubliez pas que Philippe a ses racines là-bas...), nous allons dès l'après-midi prendre la température de la fête.
Les commerçants ont joué le jeu : les façades et les vitrines sont superbement décorées. En voici quelques unes situées au centre ville.
Le fleuriste a l'habitude de faire des vitrines fleuries... mais pas avec des fleurs en papier : exception faite pour ce week-end !
Elégance de la vitrine du bijoutier de la place de la Résistance
Objets du terroir et édition spéciale Saint-Vincent pour Le Châtillonnais.
23 communes réparties dans trois vallées participent cette année à la Saint-Vincent tournante du Crémant. Le Châtillonnais a fait une double page sur leurs blasons.
Les villages de la vallée de la Seine
Gomméville, Noiron-sur-seine, Charrey-sur-Seine, Villers-Patras, Pothières, Chaumont-le-Bois, Obtrée, Vannaire, Mosson, Massingy, Vix et Montliot et Courcelles. J'ai mis mes préférés en vert...
Les villages de la vallée de l'Ource
Belan-sur-Ource, Thoires, Bissey-la-Chaume et Brion-sur-Ource
Les villages de la vallée de la Laigne
Bouix, Poinçon-lès-Larrey, Larrey, Marcenay, Griselles, Villedieu et Molesme
On voit bien ici les trois vallées gravitant autour de Châtillon-sur-Seine constituant la Route du Crémant en Pays Châtillonnais. En vert sur la carte, les vignobles et en jaune, la route du vignoble.
Une chance : les sapins de Noël ont été conservés, ce qui permet de les orner d'une multitude de fleurs multicolores ; une deuxième vie, en quelque sorte...
Ici, le commerçant a pris des sarments récemment coupés pour les faire refleurir...
Les rues de la vieille ville et les façades des maisons, de la plus simple à la plus élégante, rivalisent de beauté.
Ici, la Bibliothèque, en haut de la rue du Maréchal Leclerc.
Un petit tour à l'intérieur pour constater que la Bibliothécaire y a mis un présentoir avec des livres sur la Bourgogne vinicole pour l'occasion.
Le Couvent des Ursulines, rue du Bourg à Mont
Pour les autres photos, je ne me répère pas encore assez dans Châtillon pour vous donner le nom des rues où elles ont été prises. Sachez seulement que les rues étaient décorées vallée par vallée, de couleurs différentes, formant un ensemble fort plaisant.
Cette maison a choisi de mettre à l'honneur le vase de Vix, fierté des châtillonnais : bien que découvert à Vix, il est en effet exposé au Musée de Châtillon.
◘ A ce propos, je suis à la recherche des photos prises en 1953 lors de la découverte du vase : avec l'inventeur, Maurice Moisson et l'archéologue René Joffroy, il y avait des enfants. Si l'un d'entre vous en connait l'existence, merci de me contacter par l'intermédiaire de mon email sur le blog.
In Crémant veritas dit la pancarte : il y en a qui ont de l'humour ! Celle-ci, accrochée aux volets, surmonte les statues des trois saints bourguignons : Saint-Bernard, le fondateur de Clairvaux, Saint-Vincent, le patron des vignerons, et Saint-Vorles, le protecteur des enfants possédant le don d'ubiquité (représenté ici dans les flammes desquelles il sauva un enfant au Vème siècle).
On ne saurait se promener dans Châtillon sans aller admirer l'église Saint-Vorles dont l'environnement a, pour l'occasion, aussi été décoré.
Chemin faisant, nous arrivons à la Douix.
Une bouteille de Crémant géante y a été installée.
Les bénévoles des différentes communes du Châtillonnais, bravant le froid, préparent activement les stands devant présenter leur commune lors de la fête du lendemain.
Vix a évidemment fabriqué une copie de son fameux vase...
et Larrey a choisi de mettre à l'honneur son château et son lavoir. Les habitants sont ici en pleine préparation de leur stand.
Tout ces préparatifs nous donnent bien envie d'être déjà à demain !
Justement, ce Samedi matin à 8h30 et par -6°C...
Il y a déjà une heure que le défilé est parti de la Salle Luc Schreder. Le jour s'est levé et nous arrivons un peu après la bataille... La foule a envahi le square de la Mairie et entoure les représentants des quelques 80 Congrégations de Chevaliers du Tastevin.
Certains arborent des tenues rigolottes...
C'est un peu le Carnaval à Châtillon aujourd'hui !
Puis la Procession s'ébranle accompagnée par la Fanfare de la Lyre Châtillonnaise et par celle de Saint-Seine l'Abbaye.
Les Chevaliers du Tastevin sont reconnaissables à leurs costumes bien particuliers montrant l'origine religieuse de la fête. Il y a 12.000 Chevaliers dans le monde.
A la fin du cortège, Vincent Barbier, Grand Maître des Chevaliers du Tastevin, suivi par le Maire de Châtillon, Hubert Brigand et le Président du Conseil Général de la Côte d'Or,François Sauvadet.
On voit passer les banières et les Saints de communes viticoles aussi renommées queMeursault, Chablis, Auxey-Duresse, Mercurey, Santenay, Chassagne-Montrachet et bien d'autres encore...
La famille Verdot est aux premières lignes...
La Procession se dirige alors vers le Cours l'Abbé pour déposer les statues des Saint-Vincents dans la cour du Musée tandis que les Chevaliers du Tastevin, Vincent Barbier en tête, et quelques heureux privilégiés se rendent à l'église Notre-Dame voisine pour assister à la messe célébrée par Monseigneur Minnerath, l'Archevêque de Dijon.
Pour notre part, la matinée se terminera là, pressés que nous étions d'aller nous réchauffer à la maison en buvant..., non pas du crémant (il faut rester raisonnable et se réserver pour l'après-midi) mais un bon café !
Il est 9h30 heures du matin.
et nous ne regrettons pas notre lever matudinal...
Après un bon déjeuner au Tournedos (menu spécial Saint-Vincent : choucroute, plateau de fromages, coupe Saint-Vincent, café) le tout pour 17 euros..., nous nous dirigeons vers le centre historique de Châtillon.
Clic-clac photo Kodack !
Munis d'un kit de dégustation (le kit coûte 15 euros et fournit un verre spécialement gravé pour l'occasion et des muselets permettant de déguster 7 fois 4 centilitres de Crémant de Bourgogne), nous découvrons les stands des communes du Châtillonnais fin prêtes pour la fête.
Dans la vallée de l'Ource, voici celui de Brion-sur-Ource, une commune de 227 habitants qui a choisi de mettre en avant son pont de pierre enjambant la rivière du même nom ainsi que les outils du vigneron.
Celui de Belan-sur-Ource (261 habitants) présente son église du XVème siècle et ses côteaux plantés de vignes.
Dans la vallée de la Laigne, il y a celui de Larrey. Les habitants de la commune (ils sont 95) ont réalisé une maquette de leur ancien lavoir fort fidèle à la réalité.
Voici une photo de l'original...
En voici la copie !
Plus vrai que nature, n'est-ce pas ?
Remarquez les robinets en cuivre à l'arrière du lavoir...
Le stand de Villedieu (80 habitants) était adossé à l'Eglise Saint-Nicolas : un joli tableau
et une jolie décoration pour cette hotte à cueillir le raisin.
A Poinçon-lès-Larrey (205 habitants), on n'hésite pas à retrousser ses jupes pour fouler la vigne...
Dans la vallée de la Seine, il y a le stand de Chaumont-le-Bois (85 habitants).
Ma parole, on dirait que le printemps est déjà là : Les forsithias sont déjà fleuris !Il faudra qu'on aille voir sa croix percée qui date du XIVème siècle : selon la légende, les parents passaient les enfants malades au travers pour assurer leur guérison...
Les habitants de Chaumont ont de l'humour !
Voici le stand de Massengy-lès-Châtillon : Massengy pour les intimes. Ses 161 habitants ont choisi de représenter leur commune sous les traits de Gargantua, ce géant qui, selon la légende, en décrottant ses bottes, forma fût à l'origine des Jumeaux de Massingy...
Celui de Pothières (184 habitants) met en scène Jeanne d'Arc, passée à l'entrée de l'ancienne abbaye.
Le stand de Mosson (il y a 90 habitants dans le village ) était adossé aux remparts.
Celui de Villers-Patras (93 habitants) présentait des vignes et des vaches laitières.
A Obtrée (73 habitants), on n'est pas très progressiste : devant le lavoir communal, la mémé lave son linge tandis que le pépé lit tranquillement son journal !
Bravo pour les personnages : plus vrais que nature !
Voici le stand de Vix (110 habitants) installé devant une fort jolie maison...
J'ai gardé le meilleur pour la fin : je suis un peu chauvine par alliance...
La commune de Montliot et Courcelles (286 habitants, bientôt 288...) et sa boulangerie, tenue par M. et Mme Bernard, a fait une jolie décoration de pains avec la Mairie de Montliot et l'église de Courcelles.
Les communes de Griselles, Bouix et Molesme (de la vallée de la Laigne), celles de Bissey-la-Côte et de Thoires (de la vallée de l'Ource) et celles de Vannaire, Charrey-sur-Seine, Noiron-sur-Seine et Gomméville (de celle de la Seine) me pardonneront si je n'ai pas présenté leurs stands qui ont échappé à mon objectif...
La fête était ponctuée par des animations en tous genres. Nous avons ainsi assisté, le temps froid mais sec de ce samedi l'autorisant, à des danses du folklore bourguigon mettant en scène de jeunes vendangeurs.
Une réussite que je ne suis pas prête de revoir... à Châtillon !
Qu'à cela ne tienne, il y aura toujours des "Saint-Vincent Tournante" en Bourgogne : c'est une tradition millénaire qui n'est pas près de s'éteindre. On sait déjà que la prochaine se tiendra à Saint-Aubin : l'occasion de visiter une autre région et de déguster d'autres crus !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 6 Décembre 2012 à 20:01
Etre parisienne et ne pas aller voir les illuminations..., c'est un peu pour moi comme manger une tartine de pain sans beurre ou du foie gras sans confiture d'oignon !
C'est ainsi que tous les ans : vous y avez droit...
L'air est plus que frais cette après-midi mais le temps est sec et j'aime la marche à pied. Longeant le Parc Monceau, j'arrive à l'avenue Hoche où se trouvent les Salons du même nom que je découvre avec ravissement. La devanture élégamment éclairée m'engage à aller jeter un coup d'oeil à l'intérieur. L'Association "Les ailes brisées" y fait justement une vente de charité au profit des pupilles de l'air : entrée libre donc !
Le hall est absolument féérique.
Un peu plus loin, le Royal Monceau a lui aussi revêtu ses habits de lumière.
J'arrive bientôt à l'Arc de triomphe et je décide de descendre "la plus belle avenue du monde". Cette année, des cerceaux lumineux aux couleurs changeantes la décorent du haut en bas. Tantôt une lumière bleue...
tantôt une lumière rouge.
Au passage, j'admire les façades scintillantes.
La vitrine de la maison Guerlain
Celle de Naf-Naf
celle de Citroën
Chemin faisant, les mains dans les poches à cause du froid qui pince..., j'arrive au Rond-Point des Champs-Elysées : à mon sens, le clou de l'avenue. C'est vrai que tous les ans, ce carrefour composé de quatre bosquets de sapins est toujours particulièrement réussi.
Il y a ensuite le marché de Noël qui se tient sur toute la partie basse de l'Avenue.
Chauds les marrons !
On peut manger sur la marché : les chalets de "boustifaille" sont légion...
Mais il y a aussi les chalets présentant de l'artisanat devant lesquels il y a des attroupements (les parisiens - et les autres - sont des aficionados des Champs-Elysées).
L'heure tourne, il est temps de rejoindre la maison. Un passage par la Place d'Italie pour admirer les illuminations de la Mairie du 13ème et du Centre commercial Italie 2...
Avouez que ça flashe !
Une dernière photo : elle est pour le "Circus", en bas de notre immeuble, qui a lui aussi décidé de prendre un air de fête !
A l'année prochaine pour d'autres images de rêve...
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 2 Septembre 2012 à 20:04
Mini circuit en Meurthe et Moselle du 28 au 31 août 2012
Non, je ne vous parlerai pas des trois capitaines... mais des trois (ou quatre) villes que nous avons visitées lors de notre petite virée dans l'est de la France en compagnie de Marie-France et de François. Partis de bon matin de Courcelles, nous arrivons à Colombey les deux églises après une heure de route. Philippe a pris les commandes de la 407 et moi j'ai enfilé le costume de guide accompagnateur !
Des deux églises du village, il ne subsiste que Notre-Dame-en-son-Assomption dans le cimetière duquel se trouve la tombe du plus célèbre de ses habitants, le Général de Gaulle. L'ancien prieuré Saint-Jean-Baptiste, lui, a été transformé en maison d'habitation après la révolution. La tombe du Général est à l'image de ce qu'il avait souhaité, c'est à dire toute simple et sans hommage particulier. Sa fille, Anne, décédée en 1944 y repose également ainsi que Mme de Gaulle, Yvonne pour les intimes...
Après ce petit hommage au grand homme, direction La Boisserie, anciennement "La Brasserie", ancienne brasserie du village. Le Général acquit cette propriété en 1934. Le choix de son emplacement : à mi-chemin entre Paris et les garnisons de l'Est et du Nord.
Une longue allée d'arbres conduit à la propriété familliale.
C'est le Général qui a fait construire la tour (qui abrite son bureau au rez-de-chaussée).
Depuis ce dernier, il avait une vue complètement dégagée sur la campagne.
Aucune maison à l'horizon...
Dans le jardin, un golf miniature rappelle la jeunesse de ses petits-enfants. La propriété possédait également terrasse pour accueillir une piscine d'été et un tennis.
A l'intérieur de la maison, les photos sont interdites mais j'ai trouvé une photo de son bureau sur internet. Par la fenêtre ouverte, on aperçoit la jolie vue qui s'offrait au Général. C'est depuis ce bureau que ce dernier écrira ses mémoires de guerre.
Après cette visite, nous prenons le chemin du Mémorial de Gaulle : il s'agit d'un centre d'interprétation historique qui a été inauguré en 2008 par le Président de la République, Nicolas Sarkozy. Le bâtiment moderne, situé au pied de la Croix de Lorraine, abrite 1600 m² d'une exposition permanente réalisée avec des technologies de pointe.
L'entrée du Mémorial : tout le monde n'aime pas... Moi, j'aime cette caricature du Général car je trouve qu'elle représente bien cet homme démesurément grand ! De grand, il n'avait pas que la taille d'ailleurs...
Dans le hall d'entrée, les deux voitures du chef de l'Etat : la Citroën 15 Six H au premier plan et la DS 19 grâce à laquelle le Général a pu échapper à l'attentat du Petit-Clamart. Pour rappel, l'attentat a eu lieu le 22 août 1962, donc en pleine guerre d'Algérie. Il était le fait d'un groupe appelé "OAS-Métropole" et l'action menée avait pour code "Opération Charlotte Corday".
Le Général, Mme de Gaulle, le Colonel Alain de Boissieu (gendre et aide-de-camp du Général) et le chauffeur de la voiture échapèrent miraculeusement à la mort malgré les 187 balles tirées par le commando.
Les croix blanches montrent les impacts des balles sur la voiture présidentielle.
Un ascenceur ultra moderne relie le rez-de-chaussée du Mémorial à l'espace muséographique et à la Croix de Lorraine.
Le Musée est immense et extrêmement bien documenté. Par contre, il n'est pas évident d'en parler... J'y ai pris quelques photos que voici.
Charles de Gaulle est né en 1890. Tout petit, il faisait déjà la collection de soldats de plomb et les mettait en scène dans de petits théâtres. Il entre à Saint-Cyr en 1908 et a le grade de Capitaine quand éclate la guerre de 1914.
Panneau montrant des photos de l'enfance et de l'adolescence de Charles de Gaulle.
Une tranchée de la grande guerre reconstituée regroupe des photos du Capitaine de Gaulle.
Un peu plus loin, un poste de radio évoque l'appel du 18 juin et Radio-Londres.
Ici, une évocation de la résistance : dans un petit appartement parisien, Madeleine et Geneviève de Gaulle, sa belle-soeur et sa nièce, glissent des photographies du Général entre les pages de livres d'occasion, collent légèrement lesdites pages et rangent les livres dans des colis à poster... Leur mission : faire connaître le chef de la France libre, dont le visage est ignoré de presque tous les français.
De Gaulle va faire beaucoup de voyages en Afrique pour tenter de rallier les territoires français d'outre-mer à la cause de la France. On voit ici la valise d'un infatigable voyageur... Les médicaments, dans le premier tiroir, rappellent son état de santé alors précaire (il était sujet à des crises de paludisme). L'oeuf sur le coquetier fait partie de l'ordonnance du Dr Lichwitz, son médecin à Alger. Se soumettant jusque là au régime commun des restrictions alimentaires, le Général est trop affaibli pour guérir rapidement. Madame de Gaulle achète alors quelques poules : leurs oeufs viennent améliorer l'ordinaire du Général. Le thermomètre, associé au réveil (dans le tiroir du bas), évoque, avec le chapeau colonial, la chaleur écrasante du soleil d'Afrique.
La guerre finie, la France retrouve le goût de vivre. Ici, une évocation des années 60. C'est ma jeunesse qui défile : je me souviens encore d'une robe-manteau orange que j'avais achetée à cette époque. Il fallait oser !
A cette époque, certains sont encore "fans" du Général.
Mais Mai 68 va le faire partir.
Le 9 novembre 1970, la Une des journaux est unanime : la France pleure le Général (même l'enseignante et les élèves de Bar-sur-Seine...) Grâce à qui ? Grâce à Marie-France. Demandez-lui pourquoi !
Une silhouette célèbre...
Avant de quitter l'espace muséographique, un coup d'oeil sur la Boisserie...
En prenant l'ascenceur jusqu'au second, on arrive près de la gigantesque croix de Lorraine élevée en 1972, il y a donc 40 ans suite à la volonté du Général. En 1954, il confie en effet à un journaliste : "voyez cette colline, c'est la plus élevée : on y édifiera une croix de Lorraine quand je serai mort. Personne n'y viendra, sauf les lapins pour y faire de la résistance...". En réalité, dès la première année d'ouverture, le Mémorial attire 400 000 visiteurs…
La croix de Lorraine est le symbole de la France libre, en opposition à la croix gamée. Une souscription a été lancée pour la construire à laquelle plusieurs millions de personnes (dont Philippe !) ont répondu. 67 pays étrangers y participent dont le Liban qui offre, en plus, 1000 cèdres qui sont plantés sur la colline.
La croix est faite de béton armé précontraint revêtu d'un parement de granit rose de Perros-Guirec. Elle mesure 44.30 mètres de haut pour un poids total de 950 tonnes.
Il est maintenant plus que temps d'aller se restaurer : ça tombe bien, la terrasse du Comptoir de Martine nous attend à deux pas d'ici.
En route Chauffeur ! Direction Nancy : il faut compter 2h30 de route...
Notre Hôtel est l'Ibis Styles : je l'ai réservé plusieurs mois à l'avance ce qui m'a permis d'obtenir un prix assez intéressant. C'est un Hôtel moderne qui se trouve près de la gare et donc pas très loin du centre historique. La publicité parlait d'un parking privé : la voiture y restera 2 nuits.
L'Hôtel possède une jolie petite cour intérieure sur laquelle donnent certaines chambres.
Une fois installés à l'Hôtel, nous partons à pied vers le centre ville (oui..., je sais : pas tout à fait directement...) pour rejoindre la Place Stanislas (la "Place Stan" comme aiment à l'appeler les habitants de Nancy). C'est en effet le joyau de la ville.
La Place a été inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Voulue par le duc de Lorraine, Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV, dont la statue orne le centre de la place, elle a été construite entre 1751 et 1755 sous la direction de l'architecte Emmanuel Heré. A cette heure de fin d'après-midi, la lumière y est très belle car le soleil nous gratifie maintenant de ses rayons pour notre plus grand plaisir.
Les quatre grilles de fer forgé doré à l'or fin qui en marquent les angles et les fontaines qui les ornent en font sa renommée. Les nancéiens n'hésitent pas à parler de "la plus belle place du Monde"... A défaut d'être la plus belle, c'est certainement l'une des plus magnifiques.
La place qui autrefois avait été ouverte à la circulation des voitures, a été complètement réamménagée en 2005 à l'occasion de son 250ème anniversaire. Pour le plus grand plaisir des nancéiens, elle est redevenue piétonne : l'architecte responsable de sa réhabilitation (Pierre-Yves Caillault) s'est inspiré d'un tableau dit "de Pange" du nom d'un Château qui le possède où elle est représentée telle qu'elle était en 1760.
On voit bien sur le tableau la grande unité qui la caractérise.
Entre le Grand Hôtel et l'Hôtel de ville, la Cathédrale.
De l'autre côté de la place, un arc de triomphe (l'arc Heré), conduit à une autre jolie place, la place de la Carrière. Mais pour l'instant, nous avons tout simplement le projet de dîner à la terrasse du Grand Café Foy, l'un des plus prestigieux restaurants de Nancy.
A la nuit tombée, la place prend de très jolis éclairages.
La Mairie y contribue avec la Fée électricité...
Sur les rembardes où les nancéiens aiment à se reposer, se trouve un macaron que Philippe a photographié : il marque le 250ème anniversaire de la place Stanislas : 1755-2005.
Il est 22 heures : le son et lumières va pouvoir commencer.
Ouvrez vos mirettes !
Le spectacle change paraît-il chaque année mais reste lié à la construction de la place Stanislas. Cette année, ce sont de petits lutins qui ont la part belle. Ce sont eux qui construisent le château !
Le lendemain matin, nous décidons de prendre un petit train touristique pour faire le tour de la vieille ville. Le départ se situe derrière l'arc Heré, ce qui nous donne l'occasion d'admirer cette oeuvre du grand architecte de Stanislas.
Un médaillon à l'effigie de Louis XV se trouve noyé dans la sculpture dorée du fronton. Il semble que les inscriptions rendent hommage à Louis XV, excellent homme d'armes et homme de paix à la fois.Une belle promenade bordée d'hôtels particuliers conduit à la Place de la Carrière.
Au centre de la place, un bâtiment classique, le Palais du Gouvernement, rappelle que c'était l'état français qui gérait en fait la Lorraine sous le règne de Stanislas Leszczynski.
Notre petit train nous conduit ensuite vers la place où se trouve la Basilique Sainte Epure. Au centre, une statue de René II, duc de Lorraine, vainqueur de Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, en 1477 à la bataille de Nancy.
Non loin de là se trouve une maison où le corps de Charles le Téméraire fût déposé et veillé après sa mort : les pavés y dessinent la date de 1477.
Si je n'avais pas appris qu'il s'agissait d'une église néogothique bâtie au XIXème siècle, je ne m'en serais pas doutée : elle a de la gueule !
Nous déjeunons face au Palais des Ducs de Lorraine, dans la Grand'Rue.
Rare, cette gargouille humanoïde...
Très joli ce cul-de-lampe ornementant un balcon du Palais...
Nancy possède aussi de nombreuses portes. Celle-ci est la plus ancienne : elle date du Moyen-Age. Il s'agit de la porte de la Craffe : c'était historiquement la porte d'entrée des Ducs de Lorraine.
Celle-ci est la porte de la Citadelle. Elle est de style Renaissance et venait en renfort de la porte de la Craffe.
Une jolie placette de Nancy : la place Jacques Callot. Elle se trouve en contrebas de la Place Stanislas. Le dessinateur et graveur lorrain est en effet nancéien d'origine et sa statue orne la fontaine qui se trouve sur la place.
Notre petit tour touche à sa fin et nous rejoignons ainsi la place Stanislas.
Notre après-midi est consacrée à la visite du Jardin Botanique du Montet qui se trouve un peu à l'extérieur de la ville. Le tram dessert plus ou moins le jardin...
Tout à l'entrée, un carré d'orangers et de citronniers
Les serres tropicales sont renommées et il n'y fait pas plus chaud qu'à l'extérieur. Il faut dire qu'aujourd'hui il fait un bon 33°C !
Habituellement, les heliconia pendula poussent en Amérique.Voici des nénuphars d'Amazonie également appelé "moule à tartes" à cause de leurs feuilles géantes en forme de plateau recourbé. Celles-ci sont pourvues au revers de longues épines qui les protègent des prédateurs. Leur flotabilité est due à leur revêtement par un tissu épais rempli d'air. La dimension des feuilles est proportionnelle à la profondeur de plantation.
Nous avons aussi vu de nombreuses plantes utilisées dans l'alimentation.
Voici une plante de riz
et voilà un caféier
Dans la serre également, un cotonnier en fleurs
Le fruit du cotonnier est une capsule ovoïde à cinq loges contenant chacune de six à douze graines. Les graines sont recouvertes de longs poils unicellulaires (jusqu'à trente à quarante millimètres) d'aspect soyeux qui commencent à pousser dès la fécondation et constituent les fibres de coton formées de cellulose quasiment pure.
Voici une photo où l'on voit bien les différents stades de la maturation du coton.
Le jardin est très vaste : il ne couvre pas moins de 27 hectares et présente 12000 espèces végétales, autant dire que vous n'en verrez qu'une infime partie...
Oh, les belles coloquintes !Dans les hauteurs, le jardin alpin
Après cette bonne journée, un petit retour place Stanislas pour revoir le son et lumières. Non prévu initialement au programme mais vivement souhaité par les participants au voyage organisé !
Au préalable, nous sommes allés nous restaurer au "Bouche à Oreille". Son nom est prédestiné, en tout cas fort à propos.
La déco est chargée mais très originale. Le couvert est mis sur les tables mais... pas seulement !
Original aussi ces tableaux accrochés au plafond
L'orage qui menaçait avant le dîner a l'air d'avoir passé son chemin. Nous assistons donc aux premières 20 minutes que dure le son et lumières sur la place et puis... soudainement, ce sont des trombes d'eau qui se déversent sur les spectateurs, des parasols qui volent, des verres qui se cassent : l'orage ne fait pas que gronder...
Quelques photos intéressantes du fait de cette météo perturbéeComme vous le voyez, la place peut changer d'aspect selon les jeux de lumières qui y sont projetés. Nous étions émerveillés de voir la précision avec laquelle tout ceci est réglé.
C'était tellement féerique que personne n'a bougé avant le déluge !Nous quittons Nancy le lendemain matin. Le temps est perturbé à cause de l'orage d'hier mais nous en avons pour une bonne heure de route pour rejoindre Lunéville, deuxième ville de ce circuit. Peut-être fera-t-il meilleur là-bas, qui sait ?
Lunéville est tristement célèbre depuis le 2 janvier 2003, date à laquelle un violent incendie détruisit pendant la nuit en grande partie l'aile droite de son château du XVIIIème siècle construit sous le règne du Duc Léopold (qui trouvait le Palais ducal de Nancy trop étriqué pour y recevoir sa cour). Stanislas Leszczynski (je devrais dire "Stan" comme toute le monde : en tant que polonais, il a un nom à coucher dehors...) en avait fait sa résidence principale. Le Duc Léopold avait fait construire son château sur les plans de Versailles aussi était-il appelé "le petit Versailles".
Voici le château au XVIIIème siècleLa restauration de la Chapelle, joyau du château, ainsi que de la Salle de la Livrée ont pris 7 années et ont réquisitionné 400 ouvriers de tous les corps de métiers.
La Salle de la Livrée servait à la fois de salle d'attente et de salle des fêtes. Elle doit son nom à l'uniforme des domestiques que l'on y trouvait en grand nombre. Pendant les périodes de fête, notamment le Carnaval (du jour des Rois au début du Carême), la pièce accueillait des banquets, des bals, des concerts ou des représentations théâtrales qui divertissaient toute la cour. Les contraintes pratiques liées à cet usage imposaient un ameublement réduit et une décoration simple.La couleur rouge, option choisie lors de la récente restauration, est une évocation de la tenture de même couleur qui garnissait les murs à la fin du règne de Stanislas.
On visite ensuite la Chapelle.Edifiée sous Léopold, elle s'apparente intérieurement à la chapelle de Versailles.
Son décor sculpté accorde une large place au plâtre (ou gypse), matériau plus rapide et plus économique à utiliser. Les têtes d’anges, les guirlandes de fleurs, et même les chapiteaux des colonnes sont faits en plâtre par moulage. Cette même technique a été utilisée lors de la récente restauration.
On y donne des concerts...
Avant de rejoindre les sous-sols, on passe à côté de l'escalier d'honneur.Dans les sous-sols, des salles voûtées... Elles servaient au XVIIIème siècle de caves pour les ducs Léopold et Stanislas qui appréciaient tous deux la gastronomie. Le vin, livré en tonneaux, y était mis en bouteilles et celles-ci y étaient stockées.
Aujourd'hui, cette salle accueille des séminaires et des conférences.En remontant à l'air libre, nous faisons une petite promenade dans les jardins du château. Malheureusement le soleil n'est pas de la partie mais il ne pleut pas, c'est déjà ça.
Cette nouvelle mode qui consiste à décorer les jardins avec des fleurs champêtres est bien jolie, je trouve. Mine de rien, tout est très étudié.
En prenant l'audioguide, on apprend plein de choses sur le Château et la vie au XVIIIème siècle. Savez-vous qu'Elizabeth-Charlotte, l'épouse de Léopold, ayant des goûts simples, est à l'origine de la création, dès 1705, d'un mécanisme permettant de faire monter une table déjà dressée depuis les cuisines en sous-sol : cette "machine" ou "table volante" permettait de préserver l'intimité des convives sans subir la présence de nombreux domestiques pendant leur repas...
Stanislas avait fait construire dans les jardins de nombreuses petites "folies" servant de lieux de divertissement pour lui-même et sa cour. Malheureusement, quand Louis XV prit possession du Château, il les fît détruire pour économiser les finances publiques...
Ce petit pavillon, le Pavillon Royal de Chanteheux, se situait à 2 kms du Château lui-même... C'était à la fois une véritable ferme et un riche pavillon dédié aux concerts et aux discussions.Il n'en reste que cette gravure.
Quant au Pavillon de la cascade...
Voici ce qu'il en reste !
Si le Château de Lunéville a vu des têtes couronnées, il a vu aussi des têtes illustres : Voltaire y séjourne pour la première fois en 1748, accompagné d'Emilie du Châtelet, son amie, sa maîtresse depuis quelques années. Stanislas l’accueille avec grand plaisir et lui fait les honneurs de sa cour. Très vite va naître entre les deux hommes une amitié sincère. Même si Voltaire n’est pas toujours en accord avec les ouvrages que publie Stanislas, il apprécie l’atmosphère détendue et tolérante de Lunéville. La cour de Lunéville lui offre un refuge dans lequel il peut fuir Paris, où il n’est pas toujours le bienvenu en raison des ouvrages qu’il publie et qui dérangent.
Emilie du Châtelet était ce qu'on appelle une femme éclairée : mathématicienne et physicienne, elle est connue pour avoir traduit "les Principes mathématiques de la philisophie naturelle" d'Isaac Newton et écrit "le Discours sur le Bonheur"après sa rupture avec Voltaire. Elle meurt à Lunéville des suites d’un accouchement. Suite à sa mort, Voltaire ne peut plus vivre à Lunéville et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il quitte Stanislas. Les deux hommes vont alors correspondre pour garder contact. Avec la présence de Voltaire à Lunéville, on mesure pleinement le rayonnement intellectuel de la cour de Lorraine au XVIIIe siècle. L’appellation « château des Lumières » prend alors tout son sens.
Portrait d'Emilie du ChâteletSi je connaissais Emilie du Châtelet pour avoir vu à Paris une pièce au théâtre de l'Aire Falguière la concernant (voir mon article du 30 janvier 2011 intitulé "Discours sur le bonheur"), j'avoue que ce Boufflers m'était totalement inconnu avant que je ne découvre sur internet qu'il s'agit d'un poète lorrain devenu français...
Une petite faim nous tiraillant, nous allons nous restaurer sur la place du Château puis prenons la route pour Saint-Nicolas de Port à une vingtaine de kilomètres de Lunéville, en fait non loin de Nancy. Deux visites sont à mon programme : la Basilique, pour l'architecture... et une ex-brasserie, pour le gosier ! La visite prévoit en effet une dégustation.
Le bâtiment de la Grande Brasserie de Saint-Nicolas de Port est de style Art-Déco : il est désaffecté depuis la fermeture de l'usine employant 100 ouvriers en 1985. Pourtant, il revit tous les jours par le souvenir grâce aux visites guidées qui y sont faites.La visite commence par l'ex-bâtiment de l'Administration qui sert maintenant d'accueil aux visiteurs. Des salles y regroupent des photographies anciennes et des objets concernant l'ancienne activité de production de bière.
Au rez-de-chaussée du bâtiment, une jolie salle avec du mobilier Art Nouveau et des vitraux (de Jacques Grüber de l'Ecole de Nancy) évocateurs de l'industrie de la bière.
Un vitrail moderne de Sophie Guinzbourg
Dans la même salle, une statue de Gambrinus : symbole des amateurs de bière. Il représente la bonne humeur et de la joie de vivre typique de la Belgique et des Flandres.
Un clin d'oeil à Monsieur et Madame Fischer !
Au premier étage se trouve une salle regroupant divers objets provenant de nombreuses brasseries françaises ainsi que des reproductions des peintures, affiches et caricatures portant sur le thème de la bière à travers les âges.
Dessin de Henri Gustave Jossot (1907)
"Je ne bois pas pour me désaltérer, je bois pour ne pas avoir soif."Tableau du flamand Peter de Hooch datant du XVIIème siècle
Après cette petite mise en bouche, nous rejoignons avec notre guide le bâtiment de la tour de brassage. Un grand escalier dessert plusieurs étages et nous montons haut, très haut, pour arriver à la salle qui présente une malterie-brasserie du XVIIIème siècle. Bien sûr à cette époque tout se faisait à la main...
Ici, la cuve de trempe et l'aire de germination du maltCuve-matière et ses fourquets (pelles de fer), chaudière, bac refroidisseur, cuves-guilloirs, tonneaux et cave d'entonne (cave où l'on met la bière en tonneau) présentent le lieu de brassage.
L'entrée de la cave d'entonne et les fourquets
Plusieurs éléments symboliques (étoile du brasseur, crucifix, bouquets d'orties, pièces métalliques etc...) montrent à quel point le brasseur du XVIIIème siècle est perçu comme un alchimiste : il a la maîtrise de la levure, substance mystérieuse à l'époque qui redonne la vie à un liquide plat...
En redescendant un étage, on arrive à la pièce aménagée en tonnellerie : un lot important d'outillage ancien de tonnelier de brasserie est mis en situation.
A côté se trouve l'ancien laboratoire de la brasserie : verreries et appareils de laboratoire sont présentés sur les paillasses d'origine. C'était un lieu clos car il gardait des secrets de fabrication...
On descend à nouveau pour visiter la chambre à houblon qui était une pièce réfrigérée pour favoriser la bonne conservation du houblon alors fourni en grosses balles de toile.
Au fait, le houblon se présente ainsi.
Il est stocké dans des bocaux.
Au même niveau on accède à la salle de brassage, pièce largement éclairée par d'élégantes et grandes baies vitrées : elle renferme trois immenses cuves de cuivre créées en 1931 par Diebold, entreprise nancéienne qui deviendra Nordon, un des leaders français dans la fabrication du matériel pour l'agroalimentaire.
Dans cette même salle se trouve le grand filtre à plaques construit à Lunéville dans les années trente. Il s'agit d'un appareil rare.
A côté, se trouve la salle dite du "Baudelot". Ce grand refroidisseur en cuivre porte le nom de son inventeur. Il surprend par ses dimensions et son côté sensuel...
En redescendant d'un étage, on découvre l'envers du décor : le dessous des cuves est une véritable forêt de tuyaux qui permettent les échanges entre les différentes cuves.
Dans la salle des machines, on passe près de l'énorme compresseur à froid entraîné par une roue de 4 tonnes...
La visite se termine par la salle dite des anciennes glacières.
On peut y voir des appareils à nettoyer les bouteilleset une ancienne charrette de livraison des tonneaux de bière.
Maintenant, si vous n'avez pas tout compris : voici la recette de la fabrication : vous la trouverez sur Wikipédia en cliquant ici !
L'heure a tourné : nous n'aurons pas droit à la visite guidée de la Basilique à tarif réduit... mais nous y faisons tout de meme un tour. Encastrée dans les maisons, la Basilique Saint-Nicolas ne permet pas beaucoup de recul pour le photographe. Il faudrait détruire, je trouve, le vilain Office de Tourisme qui y est accolé (et en reconstruire un autre tout beau tout neuf dans un autre endroit de la ville) pour lui faire la place qu'elle mérite. Avis aux amateurs !A l'intérieur, c'est l'admiration : la Basilique jouit d'une extrême luminosité et la hauteur de sa nef est vraiment étonnante. De plus, l'église est curieusement décentrée sans qu'on puisse savoir vraiment pourquoi : le terrain, semble-t-il inégal, aurait décidé de cette construction "tordue" mais néanmoins admirable.
La Chapelle de Saint-Nicolas a retenu tout spécialement mon attention.
Aux pieds du Saint, les trois petits enfants de la légende...
Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs.
Tant sont allés, tant sont venus Que vers le soir se sont perdus.
S'en sont allés chez le boucher.
« Boucher, voudrais-tu nous loger ?
Entrez, entrez, petits enfants,
Il y a de la place assurément.»
Ils n'étaient pas sitôt entrés,
Que le boucher les a tués,
Les a coupés en petits morceaux,
Mis au saloir comme pourceaux.
Saint Nicolas au bout d'sept ans,
Saint Nicolas vint vint à passer dedant ce champ.Alla frapper chez le boucher :
« Boucher, voudrais-tu me loger ? »
« Entrez, entrez, saint Nicolas,
Il y a d'la place, il n'en manque pas. »
Il n'était pas sitôt entré,
Qu'il a demandé à souper.
« Voulez-vous un morceau d'jambon ?
Je n'en veux pas, il n'est pas bon.
Voulez vous un morceau de veau ?
Je n'en veux pas, il n'est pas beau !
Du p'tit salé je veux avoir,
Qu'il y a sept ans qu'est dans l'saloir.
Quand le boucher entendit cela,
Hors de sa porte il s'enfuya.
« Boucher, boucher, ne t'enfuis pas,
Repens-toi, Dieu te pardonn'ra. »
Saint Nicolas posa trois doigts.
Dessus le bord de ce saloir :
Le premier dit: « J'ai bien dormi ! »
Le second dit: « Et moi aussi ! »
Et le troisième répondit : « Je croyais être en paradis !
Saint-Nicolas est le patron des écoliers lorrains.
Il est fêté le 6 décembre et ce soir-là, les enfants déposent leurs souliers devant la cheminée (quand il y en a une !). Ils reçoivent, s'ils ont été sages, des friandises et des cadeaux. C'est l'ancêtre du Père Noël.
Plusieurs autres représentations de Saint-Nicolas se trouvent dans la Basilique. Celle-ci, toute simple, est particulièrement expressive.Cette autre est plus majestueuse.
A noter aussi dans la Basilique un rare vitrail en grisaille.
et un trésor : les reliques de Saint-Nicolas (?) auxquelles on accède en payant son aumône... On n'a rien sans rien !
Forts de ces deux belles visites, nous rentrons à notre Hôtel (l'Hôtel Accacia de Moncel lès Lunéville que je ne vous recommanderai pas) non sans avoir dîner dans un Buffalo Grill. Une découverte pour Marie-France et François qui n'en n'ont pas à Chatillon mais une valeur sûre quant à la viande. Néanmoins, je suis tombée sur un faux-filet plein de nerfs que j'ai échangé contre un carpaccio de boeuf ma foi fort délicieux avec son parmesan en morceaux. Non non non : je ne vous fais grâce de rien !
Le lendemain, ça sent le roussi : nous terminons en effet notre escapade par la visite d'Epinal et de sa Cité de l'Image avant de penser à rejoindre nos pénates : je parle de la maison de Courcelles.
Epinal est à un peu plus d'une heure de route de Lunéville. Le temps est très moyen mais il ne pleut pas encore... Notre premier arrêt : près du marché couvert d'apparence moderne mais dont la structure en fer est ancienne. C'est là que nous trouvons à stationner.Tout à côté, une mosaïque sur un mur représente Saint-Nicolas. Ah, décidément celui-là il nous poursuit partout !
La Place des Vosges est la place principale de la ville.
Sur l'un de ses côtés, de jolies arcades abritent restaurants et cafés.
Là a été apposée une plaque (don de la ville de Paris aux habitants d'Epinal) qui rappelle le civisme des vosgiens lors du conflit qui opposa les révolutionnaires aux armées des monarchies voisines en 1792 suite à la destitution du Roi.
La Basilique Saint-Maurice vue des jardins du château. On n'a pas vu mais la photo est belle !
A l'intérieur, une belle mise au tombeau
et une vierge à l'enfant couronnée très touchante. Malheureusement, l'église est très sombre, ce qui n'aide pas le photographe...
En dehors de celà, rien d'extraordinaire sauf peut-être cette Tour Chinoise classée au Patrimoine en 1992. Construite au XIXème siècle, elle abritait un escalier destiné à faire communiquer la maison de son propriétaire avec le parc du château
La pluie s'annonçant... nous nous abritons sans plus tarder dans une crêperie que je vous recommande "La Cornouaille" : beau décor, bonnes crêpes et un service irréprochable.
L'après-midi est consacrée à la visite de l'ancienne imagerie Pellerin où se trouve un musée retraçant l'histoire de l'image d'Epinal. Il abrite également l'atelier encore utilisé par les quinze salariés de l'entreprise (boutique comprise).Je dois dire que je suis assez contente de l'interdiction de photographier car je me trouve ainsi libérée d'un gros travail : la visite guidée que nous en avons faite m'aurait incitée à mitrailler pour garder une trace des anciennes machines et des anciennes techniques. Rassurez-vous : j'ai trouvé sur Youtube une petite vidéo qui vous dira tout sur l'impression des images d'Epinal.
Dans la librairie, avez-vous vu la réserve de pierres gravées ? Il doit y en avoir pour une fortune !
Une presse, je suppose
On nous a distribué à la sortie une publicité pour le musée amusante.
Ce sont des devinettes... Trouverez-vous les deux clowns ?
Réponse en retournant l'image !
Une escapade bien sympathique et fort instructive : j'ai la confirmation que la France possède un riche patrimoine.
C'est pour cela que nous partons demain en Bulgarie !
votre commentaire -
Par Tolbiac204 le 4 Août 2012 à 20:07
Ce samedi, nous sommes allés suivre une visite guidée avec l'Agence "Raconte-nous une histoire". Notre guide n'en était qu'à sa deuxième visite, autant dire qu'elle faisait ses premières armes, épaulée par un jeune homme plus confirmé heureusement. L'Association nous proposait de découvrir l'histoire et l'architecture des différents ponts reliant l'île de la Cité au reste de la capitale.
Partis de la statue de Charlemagne située sur le parvis de Notre Dame, notre première halte est pour le Petit Pont (N°1 sur la carte) reliant l'île de la Cité à la rive gauche au niveau de la rue Saint-Jacques. Ce pont, le plus ancien probablement construit par les Parisii (les gaulois habitant cet endroit à l'époque de Jules César), se trouve à l'endroit le plus étroit de la Seine. A l'origine il s'agissait d'une passerelle en bois maintes fois détruite et reconstruite et ce n'est qu'au 12ème siècle qu'un pont de pierre la remplaça. A cette époque, le Petit Pont était très utilisé et pour le désengorger, Louis IX (Saint-Louis) instaura une taxe pour le franchir. Les forains, bateleurs ou jongleurs qui possédaient un singe pouvaient, en guise de paiement, faire faire son numéro à leur animal d'où l'expression "payer en monnaie de singe".
Le pont fût détruit en 1718 : à sept heures un quart du soir, on vit descendre deux grands bateaux enflammés chargés de foin venant du Pont de la Tournelle. Les deux brûlots se suivaient de près : ils s'arrêtèrent sous une arche du Petit-Pont et malgré la promptitude des secours, le feu se manifesta aussitôt dans la maison d'un marchand de tableaux, près du petit Châtelet qui défendait l'entrée de la capitale (photo ci-dessous).
L'incendie augmentant d'intensité, le pont et les maisons qui s'y trouvaient s'écroulèrent dans les flots. On n'a jamais pu connaître au juste la cause de ce sinistre mais certains historiens croient que cet accident arriva par la crédulité d'une mère dont l'enfant s'était noyé au-dessous du pont de la Tournelle : la malheureuse pria, supplia Dieu de lui rendre son fils ; dans l'exaltation de son amour maternel, elle eut recours à un pain de saint Nicolas de Tolentin, et plaça au milieu de ce pain un cierge allumé, qu'elle abandonna dans une sébile de bois au cours du fleuve ; la pauvre mère espérait que l'écuelle de bois s'arrêterait à l'endroit où le corps de son fils avait disparu. Cette sébile fut portée vers un bateau de foin auquel le cierge allumé mit bientôt le feu.
La reconstruction du Petit-Pont fut ordonnée par arrêt du 5 septembre suivant. On le rebâtit en pierre, mais sans maisons dessus. L'actuel pont date de la période d'Haussman. Il ne présente pas d'intérêt architectural particulier.
Ce plan datant de 1850 diffère du plan actuel par la position de l'Hôtel-Dieu : l'actuel hôpital est hachuré en rouge sur la carte (il fait face à la rive droite) tandis que l'hôpital de Saint-Louis était situé en bord de Seine mais de l'autre côté comme le montre la carte. En 1606, on construisit une annexe à l'hôpital qui devenait trop exigü, la salle Saint-Charles, située sur la rive gauche et on fit communiquer les deux ailes du nouvel hôpital par un nouveau pont, le Pont Saint-Charles (ici numéroté 2). Quant au pont N°3, il s'agit du Pont au Double qui existe encore actuellement.
Le Pont Saint-Charles et l'Hôtel-Dieu au 18ème siècle
Le Pont N°3 ou Pont au Double est ainsi nommé parce que l'on prélevait un péage pour le traverser à pied correspondant à 2 deniers (un double tournois : le tournois étant la monnaie de l'époque en cuivre) alors que pour traverser les autres ponts le péage n'était probablement que d'un denier. Quant au cavalier, il lui en coutait le triple pour le traverser. La raison de ce péage particulier résidait dans le fait que le pont était partie intégrante de l'hôpital. Le péage a été supprimé en 1789 mais le nom est resté.
Le pont actuel date de 1864. Il est peint couleur cuivre pour ressembler à du bois.
Nous arrivons au pont N°4 ou Pont de l'Archevêché ainsi nommé parce qu'autrefois se trouvait à son extrémité la demeure de l'Archevêque de Paris. Construit en 1828 sous Charles X, il a la particularité d'être le pont le plus étroit de Paris.
Un terrible accident eut lieu sur le pont en septembre 1911 : un bus tomba dans la Seine en franchissant le parapet faisant 11 morts...
Si on regarde le pont de plus près, on est bien étonné de voir des milliers de cadenas accrochés sur sa rambarde : ce sont "les cadenas de l'amour" qui fleurissent maintenant un peu partout en Europe et même jusqu'à Broolyn sur les ponts suite à la parution d'un roman italien appelé "J'ai envie de toi" de Federico Moccia dans lequel l'héroïne et le héros scellent leur amour en gravant leurs initiales sur un cadenas (accroché sur un réverbère du pont Milvius à Rome) non sans avoir au préalable jeté la clé dans le Tibre...
Il parait que la Mairie de Paris devrait les enlever prochainement craignant que leur poids ne cause des dommages au pont... mais pour l'instant rien ne vient ! Le premier pont à avoir été ainsi décoré à Paris est la Passerelle des Arts.
Mon Dieu, où allons-nous pouvoir accrocher le nôtre !
Nous contournons maintenant Notre Dame par son chevet pour nous rendre à notre cinquième étape : le Pont N°5 ou Pont Saint-Louis ainsi nommé, vous vous en doutez, parce qu'il relie l'île de la Cité à l'île Saint-Louis.
Au passage, une petite photo du groupe
A l'emplacement du Pont Saint-Louis se sont élevées 7 passerelles ou ponts avant que le Baron Haussman ne remplace la passerelle de bois par un pont métallique. Pas de chance, un accident avec une péniche détruisit celle-ci... Le pont actuel, très sobre, a été construit sous la présidence de Georges Pompidou en 1970. Il est réservé aux piétons et fréquenté par de nombreux musiciens de rue l'été.
Le pont N°6 relie également les deux îles : il s'agit du Pont Louis-Philippe ainsi nommé en l'honneur du Roi qui en posa la première pierre en 1833. A l'origine suspendu, il est incendié en 1848 pendant les émeutes de février (Louis-Philippe abdique alors et fuit en Angleterre) et prend le nom de "Pont de la Réforme" après avoir été restauré. Le pont actuel date de 1862 : toujours le Baron Haussman...
Nous voici maintenant face à l'Hôtel de ville : notre pont N°7 est le Pont d'Arcole, premier pont français construit d'une seule arche en 1855. En 1884, il s'affaisse et doit être allégé. Son nom, contrairement à la croyance ordinaire, ne vient pas directement de la bataille remportée par Napoléon en Italie (en 1796) mais bien d'un révolutionnaire (ayant pris le nom de guerre d'Arcole en référence à Bonaparte probablement) qui y perdit la vie lors des émeutes de 1830. En effet, le 25 juillet 1830, Charles X fait publier dans Le Moniteur des ordonnances qui établissent une censure rigoureuse de la presse, dissolvent la Chambre des députés nouvellement élue et modifient le système électoral en faveur des candidats conservateurs. Trois journées d'émeutes s'ensuivent, au terme desquelles la Restauration s'effondre. Arcole, imitant en cela le général Augereau, soldat de Napoléon au Pont d'Arcole, court sur le pont pour y planter le drapeau français avant de mourir sous les balles non sans avoir permis au peuple de prendre l'Hôtel de ville.
Tableau d'Horace Vernet : Bonaparte au Pont d'Arcole
(ou comment flatter sa hiérarchie...)
Longeant l'Hôtel-Dieu, nous nous dirigeons vers notre 8ème pont, le Pont Notre Dame. Existant sous différentes formes depuis le XIVème siècle, il fut baptisé "Pont Notre Dame" en 1413 par Charles VI et était alors chargé de 60 maisons d'architecture uniforme, 30 en amont, et 30 en aval, qui s'abatirent toutes d'un seul bloc dans la rivière le 25 octobre 1499. Il fut reconstruit en pierre en 1512 avec 10 maisons de plus mais celles-ci furent abbatues par la suite jusqu'en 1786 où il n'en resta aucune.
Ayant donné lieu lui aussi à de multiples accidents nautiques, il fut surnommé "le pont du Diable". Le pont actuel date de 1853. Il est formé de deux arches en pierre entourant une arche métallique.
Nous longeons ensuite le marché aux fleurs et aux oiseaux pour rejoindre le pont suivant, le 9ème de notre circuit : le Pont au Change. Celui-ci prit ce nom en 1141 lorsque Louis VII ordonna aux changeurs de s'y établir. Les changeurs de ce temps étaient de véritables banquiers faisant commerce de numéraire et de lettres de change.
On le désignait précédemment sous le nom de Grand Pont car, en regard du Petit Pont qui enjambait la Seine à l'endroit le plus étroit, il traversait, lui, le grand bras de la Seine. D'un côté le petit Châtelet, de l'autre le Grand Châtelet (à l'emplacement de l'actuel Châtelet).
Au milieu du pont, on trouve une petite placette avec la statue d'Henri IV. Il s'agit d'une copie exécutée en 1818 et inaugurée par Louis XVIII. L'original a été détruit pendant la révolution après la chute de Louis XVI (il a été jeté à la Seine). Cette statue, qui est actuellement à l'extrémité de l'île de la Cité était autrefois sur une île appelée l'île du Palais (à cause de son voisinnage avec le Palais de Justice) qu'Henri IV fit relier à l'île de la Cité pour y créer un ensemble de maisons homogène en pierre et en brique : c'est l'actuelle Place Dauphine (ainsi appelée en l'honneur du petit Dauphin, futur Louis XIII).
La Place Dauphine et le Pont Neuf
C'est sur l'extrémité de l'île de la Cité, à un endroit alors appelé l'île aux juifs qu'ont été brûlés, en tant qu'hérétiques, Jacques de Morlay, dernier grand maître des templiers, et Geoffroy de Charnay, grand prieur de Normandie, qui protestèrent de leur innocence sur le bûcher : un bien triste sort précédé par des années d'emprisonnement et de tortures...
Enluminure issue des Grandes Chroniques de France (ouvrage commandé par Louis IX et retraçant la vie des Rois de France) montrant les deux templiers brûlant sun un bûcher élevé sur l'île aux juifs devant le regard satisfait des parisiens.
Des expressions utilisant le mot Pont Neuf
Se porter comme le Pont Neuf.
Un Pont Neuf : une chanson populaire facile à chanter.
Dernière étape de notre petite promenade : le 11ème pont ou Pont Saint-Michel qui relie la rive gauche (le quartier latin) au Boulevard du Palais sur l'île de la Cité. Du pont initial construit en 1387, il ne reste rien : il a été rompu par les glaces en 1408...
Le pont prit le nom de Saint-Michel d'une petite chapelle qui occupait l'angle sud-ouest de la cour de la Sainte Chapelle dans l'intérieur du Palais de Justice.
Le Pont Saint-Michel avec au fond le début du "boulmich" et la Fontaine Saint-Michel
Notre petite guide nous conta une anecdote amusante : un certain Gauthier habitait l'une des maisons du pont et il était tombé amoureux de sa voisine mais... hélas, trois fois hélàs, celle-ci était mariée et même... mère d'un bébé. Ne se décourageant pas, il contacta une sorcière pour lui demander une solution à son mal. Celle-ci lui dit de se procurer du lait de la dame pour qu'elle fabrique un philtre d'amour. Ni une ni deux : Gauthier embauche un enfant pour aller mendier du lait chez la fameuse donzelle. Le mari trouvant que la nourriture était déjà difficile à trouver et craignant pour la santé du bébé, fit traire sa chèvre pour la donner à l'enfant.
Je vous laisse deviner ce qui arriva ! Ne me demandez pas d'où sort cette histoire : elle est introuvable sur le net... mais avouez qu'elle est salace.
Une visite sympathique mais un peu légère en contenu.
Pourquoi ne pas avoir présenté la visite à l'aide de documents iconographiques des ponts présents et anciens pour mieux fixer les idées d'un public, au final, très "bon public" heureusement ! Mon ami internet m'a permis d'approfondir la chose...
2 commentaires -
Par Tolbiac204 le 15 Avril 2012 à 20:43
Même si le temps n'était pas au grand beau ce dimanche (il faisait même un brin frisquet, le thermomètre affichant un 11°C...), nous avons décidé, Arlette et moi, d'aller nous promener dans les "Jardins Albert Kahn" à Boulogne-Billancourt avec, en prime, une exposition sur la Mongolie intituée "La Mongolie entre deux ères - 1912-1913".
Nous avons donc rendez-vous au cœur des steppes, parmi les cavaliers, au milieu des yourtes et des temples bouddhiques pour une évocation haute en couleur et riche d'enseignements sur un monde aujourd'hui disparu.
Au sortir de l'exposition, une promenade dans les jardins s'impose. Ce sont en effet les plus beaux qu'on puisse voir sur Paris. Je dis "Paris" : en fait ils sont sur Boulogne-Billancourt mais c'est touche touche.
Albert Kahn, né Abraham Kahn en Alsace en 1860, émigre avec sa famille à Saverne au moment de la guerre de 1870 et il y fait des études courtes. Puis, il monte à Paris où il se perfectionne avec Henry Bergson et embrase rapidement une carrière de banquier qui le conduit, ses intuitions aidant, à la fortune. Il loue avec promesse de vente en 1893 un hôtel particulier situé à Boulogne sur Seine et en 1894 il demande à un paysagiste, Eugène Deny, d'aménager les 23 parcelles de terrain attenantes dont il s'est porté acquéreur petit à petit. L'ensemble se monte tout de même à 4 hectares...
Par ailleurs, c'est à l'établissement de la paix universelle qu'il va consacrer sa vie. Pour cela, il crée de nombreuses institutions destinées à favoriser la compréhension entre les peuples et la coopération internationale.
Plan des jardins
Je ne suis pas allée aux Jardins Albert Kahn depuis longtemps et je trouve le jardin japonais vraiment très en beauté. Nouvellement inauguré en 1991, il est maintenant très vaste. En ce moment une exposition de bonsaïs Rémi Samson s'y tient.
Zénitude de la pierre...Pour traverser le cours d'eau : au choix, le petit pont ou les pas japonais
Avouez qu'on croirait de l'eau...
Au sortir du jardin japonais, se trouve le jardin anglais. On y est plus habitué mais il ne manque pas de charme non plus.
Merveilleuses azalées...
Puis, on entre dans le jardin à la française. Il faudra sans doute y retourner au moment de la floraison des roses car tous ces arceaux sont couverts de boutons.
Charme d'un pavillon
La serre, nous la visiteront la prochaine fois ! L'entrée du Musée et du jardin ne coûte que 3 euros : un vrai cadeau.
Nous terminons notre promenade par un petit tour dans la forêt vosgienne, une réminiscence de son enfance sans doute pour Albert Kahn. La tempête de 1999 y a fait de gros dégâts mais le Conseil général des Hauts de Seine s'est employé à la reconstituer.
On s'y croirait, non ? Avez-vous réalisé que vous êtes en plein Paris !
Ces différents jardins contribuent à l'oeuvre d'Albert Kahn tout autant que ses fondations : ils représentent la réunion dans un même lieu de modèles horticoles de différents pays permettant un voyage végétal autour du monde.
En prime, ma tronche et celle d'Arlette dans le jardin japonais qui m'a enthousiasmée...Un petit film trouvé sur le site des Jardins Albert Kahn, présente la personnalité du mécène de façon exhaustive. Le site par ailleurs est fort bien fait.
Une bien belle balade !
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique