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Un groupe d'une vingtaine de personnes s'était donné rendez-vous ce vendredi après-midi sur la Place de la République pour une visite guidée proposée par l'UPP (l'Université Permanente de Paris) du quartier du Temple. Derrière le groupe, les bâtiments, datant du XIXème siècle, des anciens Magasins Réunis font face à la Caserne Vérines de l'autre côté de la rue du Faubourg du Temple.
La place de la République, située à l'emplacement de l'ancienne porte du Temple et de l'enceinte de Charles V, est une création du Baron Haussmann. A l'extérieur, c'était la campagne à l'époque : mais ceci, c'était au XVIème siècle...
Au XIXème siècle, on appelle ce quartier le Boulevard du Crime, non pas parce qu'il était mal famé mais parce qu'ici se trouvaient des théâtres mélodramatiques dans lesquels étaient fréquemment représentés des crimes.
Il y avait ainsi le Théâtre-Lyrique, le premier théâtre de l'Ambigu, le Cirque-Olympique, les Folies-Dramatiques, la Gaîté, les Funambules, les Délassements-Comiques, le théâtre des Associés, le théâtre des Pygmées, le Petit-Lazari ainsi que de nombreux cafés-théâtres.
Le Boulevard du Temple et ses théâtres en 1862
Le réaménagement en 2011 de la place de la République a rendu l’espace aux piétons, renouant ainsi avec l’esprit populaire qui régnait lorsque le quartier du carreau du Temple était dédié à la fripe et au théâtre de boulevard.
Le monument à la République est dû aux frères Morice (Léopold pour la statuaire et Charles pour le soubassement) et date de 1883.
Marianne, qui symbolise la République, tient dans la main droite un rameau d'olivier, symbole de paix.
Elle est coiffée d'une couronne végétale et porte le bonnet phrygien, symbole de la liberté : il a été porté successivement par les esclaves affranchis dans l'Empire romain puis par les sans-culottes pendant la Révolution.
Sur le soubassement, des allégories de la Liberté, de l'Egalité et de la Fraternité.
La Liberté porte un flambeau dans la main gauche tandis que sa main droite est posée sur son genou, tenant une chaîne brisée.
L'Egalité tient dans sa main droite le drapeau de la République et dans sa main gauche un niveau de charpentier, symbole d'égalité.
J'aime beaucoup La Fraternité qui est représentée par une jeune femme au regard bienveillant sur deux enfants en train de lire un livre, allégories de la Connaissance.
En bas du piédestal, un lion tient l'urne du Suffrage Universel.
Quittant cette belle place, nous empruntons maintenant le Passage Vendôme - construit en 1827 - pour rejoindre la rue Béranger.
En cette période de l'année, il est un peu désert...
La rue Béranger est ainsi nommée en l'honneur du chansonnier Pierre-Jean de Béranger qui remporta un énorme succès à son époque : Chateaubriand, Goethe, Sainte-Beuve, Mallarmé, Stendhal, Eugène Sue pour ne citer qu’eux admirèrent ses talents de poète.
Pierre-Jean de Béranger en 1839
Il a écrit un nombre incommensurable de chansons.
J'en ai choisi une assez rigolote.
MA GRAND'MERE
Ma grand’mère, un soir à sa fête,
De vin pur ayant bu deux doigts,
Nous disait en branlant la tête :
Que d’amoureux j’eus autrefois !
Combien je regrette
Mon bras di dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !Quoi ! maman, vous n’étiez pas sage ?
— Non vraiment ; et de mes appas
Seule à quinze ans j’appris l’usage,
Car la nuit je ne dormais pas.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, vous aviez le cœur tendre ?
— Oui, si tendre qu’à dix-sept ans,
Lindor ne si fit pas attendre,
Et qu’il n’attendit pas longtemps.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !Maman, Lindor savait donc plaire ?
— Oui, seul il me plut quatre mois ;
Mais bientôt j’estimai Valère,
Et fis deux heureux à la fois.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Quoi ! maman, deux amants ensemble !
— Oui, mais chacun d’eux me trompa.
Plus fine alors qu’il ne vous semble,
J’épousai votre grand-papa.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, que lui dit la famille ?
— Rien, mais un mari plus sensé
Eût pu connaître à la coquille
Que l’œuf était déjà cassé.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Maman, lui fûtes-vous fidèle ?
— Oh ! sur cela je me tais bien.
À moins qu’à lui Dieu ne m’appelle,
Mon confesseur n’en saura rien.
Combien je regretteMon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Bien tard, maman, vous fûtes veuve ?
— Oui ; mais, grâces à ma gaîté,
Si l’église n’était plus neuve,
Le saint n’en fut pas moins fêté.
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !
Comme vous, maman, faut-il faire ?
— Eh ! mes petits-enfants, pourquoi,
Quand j’ai fait comme ma grand’mère,
Ne feriez-vous pas comme moi ?
Combien je regrette
Mon bras si dodu,
Ma jambe bien faite,
Et le temps perdu !On rapporte une anecdote sur lui.
Béranger se promène dans la rue. Un miséreux lui tend son chapeau et le poète laisse tomber deux sous. Un homme se précipite et dit au pauvre diable : "Cédez-moi les deux sous que vient de vous donner ce monsieur, et je vous remets à la place une pièce de cinq francs.""Et pourquoi ?" fit l'homme.
"Parce que ce « monsieur », c'est Béranger !"
"Béranger ! reprit l'autre, en retirant ses deux sous, je les garde !"Voici sa maison dans la rue en question. Elle fut habitée précédemment par Abraham Peyrenc de Moras, un financier français du XVIIIème siècle, avant que celui-ci ne déménage pour aller s'installer à l'Hôtel Biron (actuellement Musée Rodin).
Une plaque commémore l'événement.
Chemin faisant, nous voici maintenant arrivés au Carreau du Temple, un quartier où je ne viens quasiment jamais...
Notre guide nous explique toute l'histoire du lieu, nous transportant du XIIème siècle à nos jours...
Historique
Au début du XIIème siècle, les chevaliers de l’Ordre du Temple de Jérusalem (les Templiers) reçoivent, en donation du roi, les terres qui constituent l’enclos du Temple. Celui-ci est entouré d’une enceinte de 8 mètres de haut, renforcée au XIIIème siècle par un donjon, la tour du Temple. L’enclos couvre au XIVème siècle un espace d’environ 6 hectares, compris aujourd’hui entre les rues du Temple, de Bretagne, de Picardie et Béranger. Il bénéficie jusqu’à la Révolution de privilèges et les boutiques s’y louent à prix d’or.
La Ville de Paris fait construire un marché couvert entre la rue du Temple et la Rotonde. Ce marché édifié entièrement en charpente de bois, œuvre de l’architecte Jacques Molinos, rencontrera un grand succès.
Vue de l'ancien marché couvert démoli en 1863
Le marché est alors constitué de quatre carrés ayant chacun sa spécialité.
► Carré du Palais-Royal : tapis, soieries, rubans, gants, plumes et articles à la mode.
► Carré de Flore : linge de maison
► Carré du Pou-volant : ferraille et friperies
► Carré de la Forêt-Noire : cuirEntre ces 4 halles et la Rotonde se trouvait un « carreau », terre-plein où fonctionnait une bourse du vêtement d’occasion. De là dérive, parait-il, l'expression "Rester sur le carreau" pour dire que ce n'est pas le meilleur endroit.
La Révolution se saisit de l’enclos. La famille royale est enfermée dans le donjon le 13 août 1792 jusqu’à son exécution le 19 décembre 1795.
Louis XVI à la tour du Temple par Jean-François Garneray
Marie-Antoinette à la tour du Temple par Kucharski
Création de l’actuel bâtiment
La ville dans le cadre de la rénovation urbaine voulue par Napoléon III et le préfet Haussmann, décide de le remplacer par une structure métallique, plus sûre face aux fréquents incendies, et lance un concours d’architecture qui sera remporté par l’architecte Jules de Mérindol en 1860.
Sa façade monumentale s’ouvre sur la rue du Temple. Le marché avec ses pavillons de métal, de verre et de briques, peut accueillir plus de 2000 places pour les vendeurs.
Le marché du Temple en 1863 : la partie bleue est la partie actuelle restante (non détruite en 1905).
Cependant, le marché décline et en 1892 il ne reste plus qu'une centaine de marchands.
En 1982, toujours très attachée à ce lieu, la population locale réussit à faire inscrire à l’inventaire des Monuments historiques l’unique bâtiment restant, écartant ainsi définitivement tout risque de démolition future.
La restructuration et la rénovation du Carreau du Temple a été menée entre 2007 et 2014 par le studioMilou architecture. Respectant autant que possible les orientations initiales du projet, le Carreau du Temple propose des activités culturelles, sportives et accueillera de nombreux événements grands publics.
La structure de fer est interrompue ça et là par les portes d'entrée en pierre et c'est du plus bel effet.
L'une des façades
Tout à côté, caché derrière les stands d'une brocante, se cache un plan de l'ancien quartier du Temple.
Notre guide nous emmène maintenant visiter une église située dans la rue du Temple voisine : il s'agit de Sainte-Elisabeth-de-Hongrie. Comme vous le voyez, des croix de Malte sont affichées sur sa façade car elle est l'église conventuelle de l'Ordre de Malte à Paris.
Sur le fronton, une statue de Saint-Louis et une statue de Sainte-Elisabeth
Nous sommes rentrés dans l'église pour y voir un tableau de Gustave François représentant les adieux de Louis XVI à sa famille (le 20 janvier 1793).
On y voit Louis XVI étreindre Marie-Antoinette. Sont présents aussi leurs deux enfants, Marie-Thérèse-Charlotte - dite Madame Royale -, le dauphin Louis-Charles, et Madame Elisabeth, la soeur du roi tandis qu'un soldat monte la garde à la porte.
Dans le square du Temple, une statue de Pierre-Jean de Béranger - vous savez, le chansonnier - par Henri Lagriffoul
Le square du Temple - jardin à l'anglaise - a été créé par Jean-Charles Alphand lors des travaux d'Haussmann. Il occupe une part de l'ancien enclos des Templiers, et recouvre partiellement l'emplacement passé de la tour du Temple.
Empruntant la rue de Picardie, nous nous dirigeons maintenant vers la rue de Beauce où se trouve un petit jardin qui rend hommage à Madeleine de Scudéry.
La plupart des célébrités de l’époque, Madame de La Fayette, Madame de Sévigné, La Rochefoucauld et bien d'autres - moins connus de moi -, honorèrent régulièrement les « samedis de Mademoiselle de Scudéry » - femme de lettres française dont l'oeuvre littéraire marque l'apogée du "mouvement précieux" dont Molière se moquera dans Les Précieuses Ridicules. Le salon se situe d’abord rue du Temple, puis rue de Beauce.
Nous arrivons au terme de cette visite : elle prend fin au Marché des Enfants Rouges. Celui-ci fut créé en 1628 et s'appelait alors le Petit Marché du Marais. Le nom des Enfants Rouges ne lui fut donné que plus tard, de même que celui de Marché de Beauce. Ces deux noms viennent de la proximité de l'hospice des Enfants-Rouges (1524-1777) créé par Marguerite de Navarre pour des orphelins dont l'uniforme était rouge (un signe de charité chrétienne), qui a aussi donné son nom au quartier, et de celle de la rue de la Beauce.
Il s'agit du plus vieux marché couvert de la capitale et sans doute de France : je le découvre seulement aujourd'hui après 68 ans de vie parisienne !
C'est un marché, mais pas tout à fait comme les autres...
Outre les commerces de bouche (une vingtaine, dont de nombreux traiteurs aux diverses spécialités), on y trouve quelques petits cafés et restaurants où l'on peut déjeuner ou dîner à l'abri des intempéries (il y a l’épicerie italienne, le stand bio, le traiteur libanais ou encore le snack japonais).
Et puis, il y a l’Estaminet qui ne propose que des produits de saison choisis chez de petits producteurs issus, majoritairement, de l'agriculture biologique ou La Petite Fabrique où l'on peut manger des pâtisseries succulentes et boire du bon chocolat chaud parait-il.
Il faudra qu'on aille traîner nos savates par là un dimanche...
That's all folk !
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Je suis allée la semaine dernière avec ma soeur voir une exposition au Petit-Palais intitulée "L'art du pastel - de Degas à Redon". Vous vous doutez bien qu'elle m'intéressait particulièrement puisque depuis un peu plus d'un an je m'adonne, modestement, à ce loisir de temps en temps, ce qui me procure beaucoup de joies.
Voici le magnifique portail d'entrée du Petit-Palais. Le musée n'a pas encore ouvert ses portes aux visiteurs qui font déjà la queue. Le titre de l'exposition est accrocheur : il attire donc du monde...
Superbe escalier, non ?
Ugolin par Jean-Baptiste Carpeaux (plâtre patiné)
Ugolin, tyran de Pise, enchaîné et muré dans la tour de la Faim avec sa progéniture (Divine Comédie de Dante). En le voyant se mordre les mains de désespoir, ses enfants lui proposent, par pitié filiale, de se faire dévorer...
Mais venons-en à nos pastels : 120 sur les 221 que possède le musée sont ici exposés à la lumière alors qu'ils sont d'habitude soigneusement conservés au noir.
J'ai découvert à l'occasion de cette exposition une technique nouvelle : celle qui consiste à utiliser un papier coloré pouvant servir comme base pour les fonds. J'ai aussi découvert une multitude de peintres que je ne connaissais pas : le pastel a toujours été considéré - à tort peut-être car aussi beaucoup utilisé par les femmes peintres - comme un art mineur.
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La belle bouquetière (Norbert Goeneutte - 1888)
Pastel sur papier gris collé sur toileCe pastel est inspiré du portrait de la Marquise de Pompadour en bergère de Carle Van Loo (huile sur toile vers 1760 - Château de Versailles) mais ne reprend pas les traits de celle-ci. La composition, le coloris, l'exaltation de la nature ainsi que l'usage du pastel, en font un bel hommage à l'art du XVIIIème siècle.
Portrait de Mademoiselle Erhler (Léon Riesener - 1861)
Pastel et fusain sur papier gris collé sur toileAu Salon de 1851, Léon Riesener présente 12 pastels, affirmant clairement son goût pour ce matériau qu'il a découvert très tôt. Le portrait de cette petite fille au cerceau, dont le fini rivalise avec celui de la peinture, est exemplaire par la maîtrise du rendu des chairs et des matières, et la fraîcheur des coloris.
L'original est dix fois plus beau que cette photo...
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LE PASTEL NATURALISTE
Si le pastel est très en vogue au XVIIIème siècle, il trouve un véritable renouveau dans le premier quart du XIXème puis au début du XXème siècle. La nouveauté du médium offre une alternative séduisante à la classique peinture à l'huile.
Les paysagistes sont très désireux à cette époque de sortir de l'atelier pour aller au contact de la nature. Ils s'emparent du pastel qui est un matériau léger et peu encombrant ne nécessitant pas de préparation ni de temps de séchage.
L'embâcle de la Seine entre Asnières et Courbevoie (Alexandre Nozal - 1891)
Pastel et et crayon graphite sur toileRemarquable, ce pastel : j'adore !
Alexandre Nozal délaisse parfois les bords de Seine pour parcourir la France, mais aussi la Hollande, l'Espagne et l'Algérie. Il représente à plusieurs reprises les bords du lac Léman.
Nocturne : le lac Léman - souvenir de Villeneuve (1895)
Pastel et aquarelle sur papier marron collé sur toileJoseph-Félix Bouchor (soleil et neige - avant 1915)
Crayon graphite - Pastel sur papier collé sur toileUn petit air de Claude Monnet, non (Cf. La Pie) ?
Il s'agit du village de Freneuse, situé au bord de la Seine, où l'artiste résida pendant plusieurs années. Le sol terreux et le ciel nuageux sont rendus grâce au papier chamois savamment laissé en réserve par l'artiste.
Plus largement, le medium est utilisé pour tous les sujets de la vie moderne, scènes populaires ou intimes, qui réclament un traitement neuf, simple et spontané.
Théophile-Alexandre Steinlen - La sortie des midinettes (avant 1907)
Pastel et fusain sur papier
Fasciné par le grouillement perpétuel de la rue, l'artiste "croque" les jeunes couturières des grandes maisons de mode de Paris qui "faisaient dînette le midi".Fernand Pelez - Danseuse penchée en avant pour ajuster son collant (1905)
Crayon noir avec rehauts de blanc et de pastels rose et jaune collé sur toileLà encore, il faut voir l'original...
Guillaume Roger - Petite fille hollandaise (avant 1916)
Pastel sur papier collé sur toileL'artiste a effectué de nombreux pastels sur ce sujet. A l'aide d'un cerne jaune pâle il souligne les contours du visage de la petite fille, ce qui donne l'illusion d'effets de contre-jour.
Superbe dans la simplicité
Paul-Albert Bartholomé - Tête de mendiante (1882)
Pastel et mine de plomb sur papier gris-bleu collé sur cartonL'artiste réalise ici le portrait d'une vieille paysanne coiffée d'un foulard. Il s'agirait de "la mère Sophie" qu'il avait prise comme modèle à Bouillant, près de Crépy-en-Valois.
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LE PASTEL IMPRESSIONNISTE
Pour traduire des sensations instantanées, le pastel s'impose comme une évidence auprès des artistes impressionnistes. Edgar Degas, Mary Cassatt, Armand Guillaumin, Paul Gauguin, Berthe Morisot et Auguste Renoir s'y sont essayés.
Avant tout paysagistes, les artistes impressionnistes ne délaissent pas pour autant la représentation humaine pourvu qu'elle soit rendue dans la réalité du quotidien.
Berthe Morisot - Dans le parc (vers 1874)
Pastel sur papier brun collé sur toileIl s'agit de la soeur de l'artiste assise dans les herbes hautes en compagnie de ses deux fillettes.
Edgar Degas - Madame Alexis Rouart et ses enfants (vers 1905)
Pastel et fusain sur papier calque collé sur cartonCe portrait familial met en scène une dispute entre la mère et sa fille. La dégradation de la vue de l'artiste à cette époque ne lui permettait pas la précision du tracé indispensable pour créer des portraits.
Armand Guillaumin - Artiste à son chevalet (1872)
Pastel sur papier bleuL'artiste excelle dans la pratique du pastel qu'il pratique entre 1865 et 1921. Il s'agit ici d'un ami du peintre "surpris" en train de peindre lui-même. Les taches éclatantes du pastel rapidement posées suffisent à rendre les volumes et à triompher de la ligne.
Mary Cassatt s'attache tout au long de sa carrière à dépeindre le sentiment d'amour maternel. Dans le tableau qui suit, le visage de la mère n'est qu'esquissé en haut à gauche mettant en valeur le visage de la fillette.
Mary Cassatt - Margot Lux avec un large chapeau (vers 1902)
Pastel sur papier gris-bleu collé sur cartonSuperbe ce contraste entre le visage abouti et l'entourage ébauché
Toujours de Mary Cassatt - Sara avec son chien (vers 1901)
Edgar Degas - Danseuse à l'éventail (vers 1876)
Pastel et fusain sur papier vergéDans les années 1880, le peintre obtient ses entrées à l'Opéra Garnier : il va dès lors nourrir son travail des gestes du quotidien et de l'intimité des ballerines. Degas construit d'abord son dessin au fusain pour donner forme et volume, puis introduit la couleur avec de légères touches de pastel sur les épaules, les bras, l'éventail et les chaussons.
LE PASTEL MONDAIN
James Tissot - Berthe (vers 1882-1883)
Crayon graphite et pastel sur papier gris collé sur toileCe portrait d'une jeune fille accoudée sur un sofa s'inscrit dans le prolongement de la tradition des pastels du XVIIIème siècle.
J'aime beaucoup.
Pierre Carrier-Belleuse - Tendre aveu. Mlle Litini et Mlle Barriaux de l'Opéra (1894)
Pastel sur toileOn peut admirer la finesse de la collerette du Pierrot et la délicatesse du tutu de la danseuse.
Emilie Guillaumot-Adan - Au soleil (vers 197)
Pastel sur papier collé sur toileL'artiste privilégie, sur fond de verdure, l'intimité et l'introspection du modèle aux yeux mi-clos.
Victor Prouvé - Etude de femme les yeux fermés (avant 1907)
Pastel et fusain sur papier collé sur cartonIl s'agit ici d'un dessin préparatoire à une commande de décor.
J'aime bien ici aussi le côté inachevé du dessin.
LE PASTEL SYMBOLISTE
Le pastel est utilisé avec prédilection par les peintres symbolistes à la fois pour ses couleurs et pour sa matière vaporeuse. Les artistes expriment leurs sentiments, leurs rêves, et traduisent esthétiquement une réalité intérieure à la portée plus universelle que les portraits ou les paysages. Ils privilégient les climats de mystère et d'étrangeté propices à la rêverie et à idéal poétique...
Lucien Lévy-Dhurmer - Portrait de Lise et Antoine Mayer (1828-1829)
Pastel sur papier gris-bleu collé sur boisTrès jolie cette évanescence
Toujours de Lucien Lévy-Dhurmer - Grand nu de dos (non daté)
Pastel sur papier gris-bleu collé sur toileLes portraits réalisés au pastel par Levy-Dhurmer remportent un vif succès auprès du public et des critiques. L'artiste utilise ici une méthode chromatique raffinée adaptée du divisionnisme de Georges Seurat.
On pense à David Hamilton...
Charles Léandre - Sur champ d'or (1897)
Pastel sur toileLe modèle serait Fanny Zaessinger, actrice au Théâtre de l'Oeuvre et égérie montmartroise de la Belle Epoque. Le cadre votif monumental, conçu par l'artiste, participe aussi de la vénération pour son modèle.
C'est cette toile qui, à juste titre, fait l'affiche de l'exposition.
Odilon Redon - Anémones dans un vase bleu (après 1912)
Pastel sur papier gris collé sur cartonLes fleurs ont toujours été pour l'artiste un sujet d'étude et un objet de rêve. Il dépasse ici la stricte copie pour proposer une composition florale essentiellement suggestive et poétique.
Toujours d'Odilon Redon - La naissance de Vénus (vers 1912)
Pastel sur papier beige collé sur cartonContraste entre le fond diffus et la netteté du corps de la divinité aux contours précis, admirablement travaillé en réserve
Alphonse Osbert - Le Lyrisme dans la forêt (1910)
Pastel sur papier blanc collé sur cartonCe tableau constitue un archétype de la méthode du peintre : le paysage s'organise en bandes horizontales parallèles, correspondant aux différents éléments de la nature (la terre, l'eau, la forêt, le ciel), opposés à la verticalité des troncs d'arbres se prolongeant en dehors du tableau et des personnages féminins.
Antoine Calbet - Parmi les roses (1917)
Pastel et aquarelle sur papier collé sur cartonLe peintre pastelliste est connu pour ses compositions très lumineuses et son talent de coloriste.
Maintenant, y a plus qu'à mettre en pratique !!!
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Un bouquet d'anémones en fin de vie apporté par une collègue
Le modèle pour s'inspirer à défaut de bien copier...
Quatre heures de plaisir !
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Hier je suis allée écouter en compagnie de quelques copines la version de concert de La Bohème à l'amphithéâtre des Arts et Métiers boulevard de l'Hôpital.
Les Dimanches Musicaux ont en effet l'habitude de proposer aux parisiens une version de concert d'un opéra chaque année. C'est ainsi que j'y ai déjà écouté Carmen et la flûte enchantée.
Les musiciens sont prêts : on attend plus que le chef d'orchestre, Romain Dumas.
Et voici Mimi (Shigeko Hata), une jolie brodeuse qui vient de rencontrer Rodolfo (Daniel Galvez-Vallejo), un poète qui vit dans une mansarde en compagnie de ses amis : Marcello est peintre, Schaunard est musicien, et Colline est philosophe.
L'un des airs les plus célèbres : Mi chiamano Mimi... (s'adressant à Rodolfo)
On m'appelle Mimì,
Mais mon vrai nom est Lucia.
Mon histoire est brève.
Sur de la toile, sur de la soie,
Je brode chez moi ou dehors.
Je suis tranquille et heureuse.
Mon passe-temps,
c'est faire des lys et des roses.
Elles me plaisent, ces choses
qui ont ce charme si doux,
qui parlent d'amour, de printemps,
de songes et de chimères :
ces choses que l'on nomme poésie.
Me comprenez-vous?Marcello (à droite) entretient une liaison avec la belle Musetta (Véronique Chevallier).
Hélas, la belle Mimi est atteinte de tuberculose et elle meurt à la fin de l'opéra...
Bon... les photos sont mauvaises mais c'est juste pour le souvenir d'un bel après-midi de novembre.
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Quelques images d'une belle randonnée d'automne dans la forêt de Meudon
Oh les beaux coprins !
Une petite grimpette...
Des dolmens : oui... mais ils sont faux !
D´après l´Office national des eaux et forêt, cette reconstitution date de 1895 et serait l´oeuvre des missionnaires d´un séminaire de Meudon. Lesquels, aussi mystiques que passionnés d´études préhistoriques, auraient choisi le site en raison du vieux chêne (actuellement tricentenaire), dédié à Notre-Dame des Aspirants.
Ils auraient transplanté un véritable menhir émanant du bois de Vélizy et lui auraient adjoint une demi-douzaine de dolmens fabriqués maison, du plus petit au plus grand.
Nous avons longé plusieurs étangs : celui-ci était particulièrement beau en cette saison.
Le hangar Y (son nom vient du fait que sur certains plans il se trouvait au niveau de la lettre Y !)
C'est le premier hangar à dirigeables au monde et un des seuls encore debout.
C'est d'ici que La France, le premier dirigeable, effectua son premier vol au dessus de la forêt de Meudon le 9 août 1884 sur 8 kilomètres en circuit fermé.
Menhir de la Pierre de Chalais
Le mégalithe est constitué d'un bloc de grès plat. Il mesure 2,10 m de hauteur pour une largeur variant de 0,70 m au sommet à 2,10 m à la base et une épaisseur d'environ 0,50 m. Il est très peu enterré dans le sol. D'autres blocs gisent au sol à proximité. Bien que le mégalithe soit souvent classé parmi les menhirs, il pourrait s'agir des vestiges d'un ancien dolmen.
Et ça regrimpe...
Bien agréable cette balade...
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