• Cette année, et pour la première fois, je me suis inscrite à l'Université Permanente de Paris qui offre aux Seniors habitant Paris depuis plus de 3 ans une profusion d'activités gratuites (surtout des conférences) dans le domaine culturel principalement, mais aussi des propositions de randonnées pédestres ou de promenades découvertes de la capitale.

    C'est ainsi que vendredi j'ai rejoint Arlette et mon amie Michelle qui s'étaient elles aussi inscrites à une visite guidée du quartier du Sentier (ce rectangle d'immeubles délimité par la rue du Sentier à l’ouest, le boulevard de Sébastopol à l’est, le boulevard Poissonnière et le boulevard de Bonne-Nouvelle au nord et la rue Réaumur au sud, et dédié à la confection textile).

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le rendez-vous était donné au 2, Place du Caire dans le 2ème arrondissement.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Celle-ci est ainsi nommée pour rappeler le souvenir de l'entrée victorieuse des troupes françaises au Caire le 28 juillet 1798 (conduite par Bonaparte). Les rues avoisinantes évoquent d'ailleurs l'Egypte (rue d'Aboukir, rue de Damiette, rue d'Alexandrie, rue du Nil...).

    La tête de la Déesse Hathor (identifiable à ses oreilles de vache) que vous apercevez entre les branchages de cet acacia aux belles couleurs d'automne, est l'un des trois hauts-reliefs ornant la façade de l'immeuble situé au niveau du Passage du Caire.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    L'immeuble a probablement été réalisé dans le style "Retour d'Egypte" peu avant 1830 par Jules-Gabriel Garraud, architecte : à cette époque c'était "l'égyptomania".

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Une grande frise ornée de hiéroglyphes surmonte les trois têtes d'Hathor, chacune étant couronnée d’une Mastaba, ce qui confirme une bonne connaissance de l’art égyptien.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Une autre frise de hiéroglyphes forme la corniche de l’immeuble. On peut y voir la caricature d'Henri Bougenier, peintre du XIXème siècle dont le nez était, pour le moins, proéminent ! Il faut savoir que des caricatures de ce fameux "nez de Bougenier" ont été crayonnées à divers endroits de Paris par ses camarades de l'époque, en représailles d'une querelle.

    On peut se rendre compte sur la photo par la même occasion de l'élégance des chapiteaux en forme de feuille de lotus des colonnettes qui soutiennent la frise.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Donnant sur la Place du Caire, le Passage du même nom dont la construction en 1798 est attribuée à l’architecte Philippe-Laurent Pétrel : mesurant au total 370 m, c'est le plus grand de la Capitale). Il fit l’objet d’une vaste opération de lotissement des terrains de l’ancien couvent des Filles-Dieu (religieuses hospitalières).

    C'est devant l'entrée du Passage du Caire que nous retrouvons notre guide de la matinée, Romain Siegenfuhr, diplômé de l'Ecole du Louvre, ayant créé le site "Culture en Capitale".

    Comme sur la photo : très sympathique mais surtout très compétent.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Nous sommes une petite vingtaine à participer à cette visite. A l'avant-plan, une sculpture intitulée "L'homme au bras levé" d'Olivier Brice.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Nous prenons maintenant la rue d'Aboukir.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le guide nous fait remarquer les fenêtres en demi-cercle du premier étage, signe d'une activité commerciale intense du quartier, de longue date.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Regardez la lucarne où était accrochée une poulie destinée à  monter des charges sans emprunter des escaliers parfois trop étroits...

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Ah... : comme ça c'est mieux, non ?

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     Alors là, il va falloir que vous me croyiez sur parole car la photo ne rend pas la réalité : il s'agit de pans d'immeubles avec des murs "à fruit" situés rue de Cléry.

    Je ne connaissais pas cette expression : Le fruit est l'inclinaison donnée en arrière au côté extérieur des murs d'une construction, la surface intérieure restant cependant et toujours rigoureusement verticale. C'est pour voir plus de solidité que l'on donne du fruit aux murs.

    Un petit crobard vaut mieux qu'un grand discours !

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    La rue des Degrés, comme son nom l'indique, n'est qu'un petit escalier faisant communiquer la rue de Cléry avec la rue Beauregard (dont le nom sera expliqué plus loin).

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Ses façades aveugles se prêtent au Street Art.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    La butte sur laquelle nous venons de monter, appelée au XVIIème siècle la "butte aux gravois" (les habitants parlaient aussi de la "Ville-Neuve-sur-Gravois"), provient des immondices et des boues de voirie entassés à cet endroit depuis le Xème siècle jusqu'à la fin du XVIème siècle en dehors de l'enceinte de Charles V (limitée à la rive droite). Les rares rues voisines se plaignaient d'ailleurs des mauvaises odeurs...

    Une visite du quartier du Sentier avec l'Université Permanente

    Des moulins s'y installèrent puis des maisons...

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le quartier prit au XIXème siècle le nom de "butte Bonne-Nouvelle" du nom de l'église que l'on aperçoit un peu plus loin.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Au 23 de la rue Beauregard (ainsi nommée du fait du panorama qu'elle offrait à l'époque.), se trouvait la maison occupée autrefois par Catherine Deshayes, épouse du bijoutier Monvoisin, dite "la Voisin", célèbre empoisonneuse prétendue sorcière.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Voici une estampe de la Voisin (1640 - 22 février 1680) datée du XVIIème siècle 

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Très connue par ses contemporains (principalement des femmes (Eh oui, les femmes sont parfois plus vicieuses que les hommes, ou plus roublardes... !) dans les domaines de la chiromancie et de la vente de poisons, elle est suspectée d'être à la tête d'un réseau d'environ 100 empoisonneurs qui sévirent pour le compte de la haute société à la fin du XVIIème siècle, ce qui la fit mêler à "L'affaire des Poisons". Elle est également connue pour sa pratique d'avortements, illégaux et sévèrement punis à l'époque.

    L'historien Jean-Christian Petifils raconte :

    "on y vendait aussi bien des onguents que d'actifs poisons, herbes vénéneuses, ciguë, morelle, grains d'opium, venin de crapaud ou de vipère, sublimé, arsenic ou ses dérivés, le réalgar ou l'orpiment ; des devineresses, comme la Bosse, la Vigoureux ou la Voisin, font commerce de philtres aphrodisiaques, où se mêlent urine, sperme, sang menstruel, rognures d'ongle, bave de crapaud et mouches cantharides ; des sages-femmes, comme la Lepère, pratiquent les avortements en série ; des prêtres apostats et sacrilèges, comme l'abbé Cotton, maître des petites écoles de la Charité, l'abbé Deshayes, prêtre de Notre-Dame de Paris, Gilles Davot, chapelain de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle, l'abbé Mariette, vicaire à Saint-Séverin, et surtout le plus hideux d'entre tous, Etienne Guilbourg, dit le Prieur, adepte du démon, fournissent des hosties consacrées, rédigent des conjurations, glissent sous le calice des poudres et des poisons pour les « activer » et obtenir la bénédiction des esprits, signent des pactes avec le diable."

    La Voisin se livrait souvent à la pratique de messes noires : un jour, la célèbre Madame de Montespan lui demanda d'en organiser une pour qu'elle puisse revenir dans les faveurs du roi en éliminant sa rivale, Mademoiselle de Fontanges. La Voisin accepta et fit appel à l'abbé Etienne Guilbourg pour l'aider.

    Je ne vous raconte pas les horreurs que j'ai lues à ce sujet qui aboutirent à l'arrestation de la Voisin et à son supplice en place de Grève où elle fût brûlée vive...

    Une visite du quartier du Sentier avec l'Université Permanente

    Comme quoi, il n'est pas prudent de jouer avec le feu ! Ha ha ha...

    A la Magritte...

    Ceci n'est pas un fleuriste, c'est un restaurant (au coin de la rue que nous allons emprunter).

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Rue de la Lune

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    L'église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle a été construite sur pilotis (du fait sans doute de la nature meuble du terrain). L'édifice actuel, de style néoclassique, date de 1830.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    La maison Castrique : un beau Siège Social à deux pas des Grands Boulevards...

    A la tête d'une société d'assurance de bris de glaces et de vitrines, Marie Caroline Castrique la développe en y ajoutant un service de remplacement des vitres brisées. En 1842, elle poursuit son idée et crée la Générale Maison Castrique pour assurer le nettoyage des vitres de ses clients.

    Ainsi naquit la première entreprise de nettoyage d'Europe de glaces et de vitrines !

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    A l'arrière du bâtiment, une mosaïque présente l'enseigne.

    Anecdote : Nathalie Kosciusko-Morizet y avait signé un bail pour son futur local de campagne pour la Présidence de l'UMP...

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Une belle enseigne, non ?

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    La rue de la Ville Neuve (Cf. Ville-neuve-sur-Gravois plus haut) débouche sur le Boulevard Poissonnière au niveau du Théâtre du Gymnas Marie-Bell.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    La tragédienne Marie Belle en prend la direction en 1962 ; elle interprète notamment une Phèdre particulièrement marquante. Elle dirige le théâtre jusqu’à son décès le 15 août 1985.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le petit immeuble du centre est le premier immeuble daté de la Capitale (1830).

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    En prenant la rue Rougemont, on débouche sur une construction fort élégante...

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Mais avant d'en parler, le guide s'arrête au N° 13 devant la devanture d'une ancienne crèmerie BOF,un établissement où l’on vend du lait, de la crème, du fromage et souvent des oeufs, d'où l'acronyme BOF pour "Beurre, Oeufs Fromages".

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Pendant la Seconde guerre mondiale, les détaillants en beurre œufs et fromage ont acquis la dégradante réputation de s'enrichir grâce au marché noir. Ils vendaient leurs produits sous le manteau à des prix excessifs, profitant du rationnement. Le sigle BOF (Beurre Œufs Fromage) est négativement connoté depuis.

    Les laiteries et les crèmeries n’ont pas toujours existé. Pendant très longtemps, les paysans buvaient du lait et vendaient leur fromage à la ville. Les laiteries de campagne apparaissent au début du XXème siècle tandis que les techniques se perfectionnent pour conditionner le lait selon des normes d’hygiène qui se font exigeantes. A la ville, il s'agit souvent de pauvresses venues de leur campagne pour vendre au détail les quelques litres qu’elles tiraient de l’exploitation familiale. 

    La crèmerie de ville, seul établissement capable de s’adapter aux bouleversements du progrès industriel et agricole, remplace ensuite la paysanne. La première crèmerie ouvre à Paris en 1870, près des Halles et de son arrivage de matière première.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    À Paris, dans la seconde moitié du XIXème siècle, certaines crèmeries deviennent des restaurants bon marché, fréquentés par une clientèle populaire et laborieuse, où les ouvrières et les étudiantes sont nombreuses. Outre des laitages et des fromages, ces crèmeries proposent du riz, des œufs, des bouillons, puis également des viandes plus ou moins soigneusement préparées. Lorsqu'on est lassé de manger tous les jours la même chose dans sa crèmerie habituelle, on va dans une autre, d'où l'expression "Changer de crèmerie" !

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Détail intéressant, cette laitière très "image d'Epinal" figée en façade sur de la céramique est déjà un métier qui disparaît. Elle est ici fantasmée par la ville qui l’habille de couleur et de vêtements folkloriques ; mais cette image est davantage rêvée qu’elle n’est fidèle et la laitière appartient au passé.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Il s'agit de l'oeuvre d'un peintre de la Faïencerie Ebel et Cazet

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Nous voici devant l'imposant bâtiment de la Banque BNP Paribas. Il fallait bien ce luxe pour une banque... A l'origine, l'édifice était celui de l'ancien Comptoir National d'Escompte de Paris.

    Il est l'une des réussites du style éclectique de la fin du XIXème siècle.

    Il fut élevé entre 1878 et 1881 par Corroyer, élève de Viollet-le-Duc, et se distingue par l’aspect monumental  de sa façade et l’opulence de son ornementation. Encadrant le fronton en marbre rouge, on trouve d’un côté la Finance et son grand livre, et de l’autre le Commerce représenté avec le caducée d’Hermès, sculptures également de Millet.

    Un grand toit en pavillon, rehaussé d’un clocheton, couronne enfin le tout, rappelant que Corroyer fut aussi l’un des restaurateurs du Mont-Saint-Michel !

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Au dessus des trois hautes arcades de l’entrée, se tient la Prudence qui tient d’une main un sceptre et de l’autre le miroir de la Vérité, grande statue sculptée par Millet. Elle est surmontée  entre les demi-coques de bateaux en haut-relief, d’une frise de cinq médaillons en mosaïque polychrome figurant les cinq continents.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Empruntant la rue Bergère qui longe l'édifice, nous arrivons à la Cité Bergère.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Cette création urbaine du règne de Charles X est une des plus originales de la Restauration. A l’origine passage fermé la nuit, disposant de trottoirs (innovation pour l’époque) et de réverbères, la cité Bergère relève du style néo-classique le plus élégant.

    Dans cette voie paisible la plupart des immeubles sont des hôtels de tourisme ayant gardé leur ordonnance de baies cintrées sur entresol et leurs chapiteaux ioniques.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Les entrées sont souvent agrémentées de gracieuses marquises en fonte datant de la Belle époque.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    La sortie de la Cité s'effectue par un passage voûte donnant sur la rue Montmartre.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Tout près, au 7 boulevard Montmartre, le Théâtre des Variétés est l'un des plus anciens théâtres parisiens encore en activité (il date de 1807).

    Avouez qu'il fait triste figure avec ces néons publicitaires...

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Notre guide nous montre une photo représentant le théâtre vers 1820, à côté des deux Panoramas.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Les Panoramas étaient une attraction commerciale constituée de deux rotondes de 17 mètres de diamètre et de plus de 20 mètres de haut où se déployaient des toiles peintes figurant des paysages de Paris, Toulon, Rome, Jérusalem et d'autres grandes villes célèbres. Le spectateur, placé au centre sur une estrade, recevait la lumière par le haut (par un puits de lumière cachée).

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le cinéma n'existait pas encore...

    La Bibliothèque Nationale possède plusieurs estampes représentant des panoramas de Paris tels que celui-ci (une vue du Boulevard Poissonnière).

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    A côté du Théâtre des Variétés, une "pelle" raconte l'histoire du Passage des Panoramas. Doté, dès 1817, de l'éclairage au gaz, il possédait une foule de boutiques de luxe dont le graveur Stern qui y possède encore un emplacement.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Le passage des Panoramas sous l'Empire : une affiche du Théâtre des Variétés

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Voici la Galerie des Variétés qui fait communiquer le théâtre avec le Passage des Panoramas.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    L'enseigne du graveur Stern

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    On peut voir rue des Panoramas des fenêtres en demi-cercles : c'était le signe, rappelez-vous, d'une grande activité commerciale... et ça l'est toujours !

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    Une rue qui porte bien son nom : la rue des Colonnes. Elle date de l'époque révolutionnaire. Les arcades couvertes permettaient aux passants d'accéder facilement aux commerces. A l'origine, c'était une voie privée fermée par des grilles entre 11 heures du soir et 5 heures du matin.

    Cela conduira aux passages couverts.

     

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    L'architecte (Nicolas Vestier) dessine des colonnes doriques, très sobres donc, et orne les façades de palmettes (inspirées de l’architecture étrusque).

    Le Sentier avec l'Université Permanente

     

    La rue, longue de 90 mètres, a été mutilée et fractionnée par le percement de la rue de la Bourse en 1826 et de celle du Dix-Décembre en 1864. Elle a sans doute inspiré les créateurs de la rue de Rivoli.

    C'est d'ailleurs à la Bourse que se termine cette très intéressante balade.

    Le Sentier avec l'Université Permanente

    Le plan de la balade

    Cela parait peut-être grand mais en fait on n'a fait que 500 mètres en tout. Que de richesses et d'histoire sur une si petite surface !

    Une visite du quartier du Sentier avec l'Université Permanente

    Merci à la Mairie de Paris (ainsi je peux voir où passent mes impôts...)


    votre commentaire
  • Départ Gare de Lyon ce jeudi en direction de Montargis : arrivée à Vulaines-sur-Seine vers 10 heures. Le temps n'est pas super beau mais il ne pleut pas.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Maguy est une "nouvelle" qui fait tout de même sa troisième randonnée avec nous. Toujours souriante, elle a été tout de suite adoptée par le groupe.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Jacqueline nous explique les nouvelles règles : il faut désormais par-ti-ci-per !

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les couleurs d'automne battent leur plein.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Voici la maison que Stéphane Mallarmé occupa à Valvins : il s'agit d'un hameau de Vulaines, cité comme lieu de baignade sur la Seine lors des séjours de Louis XIV à Fontainebleau par Alexandre Dumas dans "Le Vicomte de Bragelonne".

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Sur la façade de la maison un bronze représente le poète.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    La chambre de Mesdames Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Accrochée au mur, une photographie faite par Degas représentant Mallarmé et Renoir.

    De 1895 à 1896, Edgar Degas se passionne pour la photographie et réalise notamment une série de portraits et d’autoportraits, dans des intérieurs et en lumière artificielle. L’artiste fait poser ses modèles selon une idée très précise et cherche, à travers ce médium, des nouveaux effets de lumière et de clair-obscur.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    La salle à manger où se trouve la pendule de Saxe qui sonne treize heures...

    A l’automne 1864, Mallarmé rapporte de Londres à sa femme Marie cette petite pendule en porcelaine de Saxe aux motifs floraux. Elle décore d’abord leur appartement de Tournon en Ardèche où Mallarmé occupe son premier poste comme professeur d’anglais. Eblouie par sa splendeur, Marie Mallarmé ne cesse de la contempler. Cette œuvre est présentée dans la salle à manger qui a été réaménagée.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Poème en prose : Frisson d'hiver

    "Cette pendule de Saxe qui retarde et sonne treize heures parmi ses fleurs et ses dieux, à qui a-t-elle été ? Pense qu'elle est venue de Saxe par les longues diligences autrefois. (...)"

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Le Boudoir

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Ce cabinet japonais laqué de style extrême-oriental se trouvait dans l’appartement parisien de Stéphane Mallarmé. Il a été apporté à Valvins après la mort du poète. Il témoigne de la vogue du japonisme qui déferle sur l’Europe dans la seconde moitié du 19ème siècle. Mallarmé possédait d’ailleurs d’autres objets, éventails et kimonos, de style japonisant.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    La chambre du poète

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Un jeu de glace fait croire qu'il va entrer par la porte entrouverte !

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    La chambre de Geneviève

    Comme son père, Geneviève aime les souvenirs et les vieux objet. Elle décore sa chambre presque comme un petit musée avec les portraits de son père et de sa famille. Elle y met aussi des objets qui lui appartiennent comme son piano.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Lanterne magique de marque Lapierre (vers 1885)

    Elle a servi à projeter les plaques de verre peintes en 1896 par Julie Manet, pupille de Mallarmé, après la mort de sa mère, Berthe Morizot.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Et maintenant, sus à la cueillette des pommes ! Le jardin en regorge...

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Il suffit de se baisser pour les ramasser.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Elle est bonne cette Reine des Reinettes, Jacqueline ?

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Provisions rangées, nous repartons pour notre balade.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Voici à peu de choses près la vue que Mallarmé avait sur la Seine depuis sa chambre.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Un peu plus loin, une guinguette où il ne doit pas être désagréable de déjeuner.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Le chemin se sépare : mais où aller... ? Apparemment les "pros" n'hésitent pas une seconde !

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Traversée de Samois-sur-Seine

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Une jolie statue de Django Reinhardt qui acheta une maison à Samois deux ans avant d'y mourir.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Prenez le temps de regarder cette vidéo sur la vie de Django Reinhardt tout en écoutant sa musique...

    Il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure, comme aurait dit Brassens.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Vais-je parvenir à rattraper le groupe ?

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Ces oies bernaches sont la raison de mon retard.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Pique-nique sorti du sac en bord de Seine

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Jacqueline avait repéré ces oies. Elle me propose de les faire s'envoler...

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Waaaooohhh...

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Voici la maison de Django Reinhardt

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Sympa la petite maison de poupée voisine !

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Appréciées les chaussures de randonnée pour marcher sur ces pavés...

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Un petit passage à couvert très rigolo

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Au sortir de la forêt, on aperçoit la civilisation : au loin, le village de Fontaine-le-Port, notre but.

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    La gare de Fontaines-le-Port, nous dit ce panonceau, a remporté en 1955 le prix de la plus jolie gare de France : je n'ai rien trouvé sur le net à ce sujet !

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    A vous de juger

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Retour Gare de Lyon

    Les bords de Seine et le Musée Stéphane Mallarmé

    Cette fois-ci, je crois que c'est Marie-Annick qui dirigeait la balade, non ?

    Merci à elle pour ce beau parcours

     


    votre commentaire
  • Pour cette première randonnée d'automne, direction le sud de Paris : nous nous rendons en effet aujourd'hui à Jouy-en Josas où se trouve le Musée de la toile du même nom que Jacqueline a mis au programme des visites.

    A la gare du "Petit Jouy les Loges", une petite photo vite fait bien fait : Jacqueline n'a pas l'habitude d'attendre les retardataires car son atelier s'intitule "randonnée 4 à l'heure" et nous devons être au musée à 11 heures pétantes !

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Le Château de l'Eglantine a été construit en 1891-1892 pour Emile Franck, un riche parisien. Après être passé entre différentes mains, il est racheté en 1979 par la municipalité qui y installe en 1991 le Musée de la Toile de Jouy. Une construction moderne baptisée "l'Orangerie" y a été adjointe : elle abrite les expositions temporaires.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Une fois de plus Jacqueline a commandé le soleil comme vous le voyez !

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    J'ai emprunté cette photo à mon fidèle ami internet car elle rend bien compte des jardins qui précèdent le château : le site du Musée explique qu'ils ont été créés par pour rappeler les couleurs des tissus qui séchaient à l'époque sur les terrains de la manufacture .

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Nous sommes vint-trois aujourd'hui à participer à cette balade (et la liste d'attente est longue paraît-il)...C'est la rançon du succès de Jacqueline qui insuffle un vent de bonne humeur au sein du groupe. Deux nouvelles recrues tout de même aujourd'hui qui j'espère me pardonneront d'avoir oublié leurs prénoms...

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Au premier étage du Musée, une frise rappelle les différentes étapes de la fabrication.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    La manufacture a été fondée en 1760 par Christoph-Philipp Oberkampf. un industriel allemand naturalisé français en 1770 après dix ans de résidence en France. L'emplacement de la manufacture fut choisi en raison de la présence de la Bièvre et de ses qualités chimiques propices au lavage des toiles. Cette manufacture devint rapidement l'une des plus importantes "indienneries" du XVIIIème siècle et a laissé son nom dans l'histoire de l'art décoratif.

    Pas vraiment évident de faire des photos dans le Musée qui est, soit trop éclairé par les vitres, soit dans la pénombre pourtant nécessaire à la conservation des étoffes...

    Les différentes étapes de fabrication

    ► 1 - Lavage des toiles blanchies

    La toile brute est lavée puis battue au fléau pour enlever la gomme et les apprêts du tissage.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 2 - Grillage et calandrage

    Elle est ensuite passée sur du métal chauffé pour en ôter le duvet de coton. La toile est relavée, séchée, puis passe à la calandre (entre deux cylindres appelés "rouleaux de calandage") qui en écrase le grain pour une meilleure impression sur une surface rendue lisse.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Deux techniques d'impression des motifs : planches de bois gravées en relief pour les motifs polychromes, plaques et rouleaux de cuivre gravés en creux pour les motifs monochromes.

    ► 3 - Impression au bloc de bois

    Le mordançage (à l'aide de sels métalliques) est une étape souvent incontournable de la teinture textile végétale artisanale. Il a pour fonction de créer un pont chimique entre les fibres textiles et les teintures naturelles, ces dernières n'ayant pas suffisamment d'affinités chimiques avec la fibre pour pouvoir s'y fixer durablement. De la bonne consistance du mordant épaissi de gommes dépend la netteté du motif. On imprime un mordant par nuance de couleur.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 3bis - Impression à la plaque de cuivre

    Un seul mordant imprimé. Après chaque mordant, la toile est séchée.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 4 - Bousage en cuve

    La toile est trempée dans un bain de bouse de vache afin d'éliminer les gommes utilisées pour épaissir les mordants.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 5 - Bains de teinture

    Les toiles attachées bout à bout sont plongées dans un bain de teinture bouillant à base de garance. Un enfant actionne un moulinet qui maintient les toiles en mouvement pour les teindre uniformément.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 6 - Blanchiment sur herbe

    Les parties non mordancées sont devenues légèrement colorées. Il faut donc les blanchir. Les toiles sont étendues dans les prés, motif en dessous, arrosées sept à huit fois par jour pendant six jours.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13 

    ► 7 - Pinceautage à la main

    Les pinceauteuses ajoutent à la main les petits détails de couleur. Le vert est obtenu par superposition de bleu et de jaune jusqu'à l'invention du vert solide en 1806.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 8 - Séchage des toiles

    Après un dernier lavage les toiles sont suspendues pour sécher le long d'un haut bâtiment nommé "l'étendard".

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 9 - Lissage glaçage

    Un apprêt à base de cire et d'amidon peut être tissé à la ville d'agate sur la toile pour lui donner un aspect brillant.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    ► 10 - Pliage et expédition

    Les toiles sont aplaties et emballées pour l'expédition.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Et maintenant une visite (un peu rapide à mon goût...) du Musée avec le sourire de Françoise

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    En France, dès la fin du XVIe siècle, des navires revenaient des Indes chargés d’épices et d’étoffes de coton aux coloris chatoyants - les indiennes - qui connurent un très grand succès auprès du public. Ces cotonnades colorées étaient réputées plus agréables à porter, plus faciles d’entretien et plus durables et elles convenaient aussi bien au vêtement qu’à l’ameublement.

    Cependant, ces nouvelles importations heurtaient les intérêts des fabricants « d’étoffes nationales », drapiers normands et soyeux lyonnais en premier lieu. Tant que Colbert vécut, leurs protestations restèrent vaines, en dépit de leurs solides arguments mercantilistes ; après sa mort, son rival Louvois n’eut plus les mêmes raisons de temporiser. Ce dernier porta un coup d’arrêt à cet « engouement social » des Français pour les indiennes et instaura, dès octobre 1686, une véritable prohibition de ces étoffes « exotiques », allant à l’encontre du goût du public dans l’ensemble du royaume.

    Le jeune Oberkampf grandit dans une famille de teinturiers allemands établie en Suisse. Il apprend le métier avec son père, fabricant de toiles imprimées (indiennes). Lorsque, fin 1759, arrive enfin la levée de la prohibition, il propose au suisse du roi Louis XVI, Antoine Guerne, dit "Tavannes", de s'associer avec lui pour la création, à Jouy-en-Josas, d'une manufacture d'indiennes dont il devient le directeur en 1760. A ses débuts, il bénéficie de l’aide de son père : procédé d’impression du bleu inventé par son père, envoi d’ouvriers qualifiés et achat de toiles de grande largeur et de produits pour la teinture, difficiles à trouver en France.

    Oberkampf par François Gérard - 1819

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Afin de donner plus d'étendue à ses opérations, Oberkampf s'associe M. Sarrasin de Maraise ; les fonds qu'il lui apporta, ses connaissances dans les affaires et ses conseils, rendirent cette association très avantageuse pour l'un et pour l'autre, et elle ne finit qu'en 1788, par la retraite de M. de Maraise, avec une fortune des plus considérables.

    Le couple de Maraise, associés d'Oberkampf

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Les produits...

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Les outils...

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    La manufacture suivit toujours le goût de l'époque.

    Ici un coton imprimé à la planche de bois intitulé "Obélisque, pont et ruines" - vers 1770

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Marie-Antoinette, reine de France, est cliente de Jouy pour ses habits et son mobilier. Les archives nationales mentionnent dans sa garde-robe "une robe sur considérations (paniers) en toile de Jouy choisie par la reine. En 1784, Oberkampf fournit les tissu de la bibliothèque de la reine dans ses nouveaux appartements de Versailles.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Fragment d'une robe de Marie-Antoinette (coton imprimé à la planche) - vers 1780

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Même dans les compositions végétales, la manufacture de Jouy suit le goût de l'époque. Elle imprimera ainsi plusieurs dessins avec des Ananas. Ce fruit, découvert par Christophe Colomb, est cultivé avec succès à Versailles dans le potager du roi entre 1754 et 1782. On sait que les dessinateurs de Jouy ont également accès à des planches botaniques dont ils s'inspirent.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Le petit buveur : siamoise imprimée à la planche de bois - mai 1784

    Le buveur de Watteau copié d'une gravure d'Aveline est placé dans un décor d'arabesques et de motifs picotés.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Les scènes de genre imprimées à la plaque de cuivre sont nombreuses en Angleterre dès les années 1760. Oberkampf en achète et s'en inspire.

    La diseuse de bonne-aventure - Manufacture anglaise

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Oberkampf s'adjoint de grands peintres comme Jean-Baptiste Huet qui exécuta le dessin ayant servi à fabriquer le coton ci-dessous imprimé sur plaque de cuivre. Son dessin répond aux exigences d'Oberkampf pour s'adapter au "nouveau goût" pour l'antiquité et les motifs géométriques.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Sous le Premier Empire, on honore la récente découverte de l'Egypte.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Cependant, si les nouveaux motifs plaisent, les anciens sont toujours réédités et toujours vendus.

    Redescendant au rez-de-chaussée, la visite se termine par le "salon Oberkampf" : le mobilier de la famille Oberkampf, agrémenté de portraits, est présenté grâce à un dépôt du musée du Louvre. Une ré-édition d'un motif floral polychrome permet de se rendre compte de l'effet produit par un décor en toile de Jouy.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Maquette de ce qu'était la manufacture à l'époque : on peut y voir les toiles sécher sur l'herbe.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

     Il est temps, nous dit Jacqueline, de reprendre la balade...

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Une grimpette raisonnable

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Pique-nique au bord de l'étang...

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Pas désagréable n'est-ce pas Francine ?

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Sous-bois de conifères cette fois-ci 

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Nous reprenons ensuite le train à Bièvres, mais attention, pas n'importe quel train : le train "Versailles" décoré avec des vues du château et des jardins grâce à un partenariat entre la Sncf et le Château.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Jean-Pierre et ses copines ont opté pour un petit salon tandis  que le reste de la troupe a préféré prendre de la hauteur.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    On peut même y apprendre l'Histoire...

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir.

    La vallée de la Bièvre et le Musée de Jouy-en Josas avec G13

    Merci Jacqueline pour cette journée en bonne compagnie.


    votre commentaire
  • Le cinéma à 4.50 euros le mardi chez Gaumont, c'est avec la carte bleue ! et j'en profite souvent.

    Cette fois-ci, je suis allée visionner un vrai chef-d'oeuvre : la vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minnelli. Le film date de 1956 mais c'est dans une version restaurée que je le découvre au Fauvettes, seule ou presque (nous étions quatre dans une salle de 94 places...).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Un petit rappel de la vie du peintre...

    Vincent Van Gogh est issu d'une famille bourgeoise néerlandaise au sein de laquelle le père est Pasteur. C'est sans doute d'ailleurs influencé par ce dernier que Vincent, après un échec dans le monde de l'art en tant que marchand, s'engage à 25 ans dans une congrégation religieuse afin d'aider les plus démunis. Il est rapidement mis à l'épreuve quand il est envoyé en Belgique dans le Borinage, une région extrêmement misérable où hommes, femmes et enfants travaillent à la mine. Prêchant la bonne parole mais loin des préoccupations de ses ouailles, il comprend vite qu'il lui faut partager leur quotidien misérable pour les conquérir. C'est ainsi qu'il descend dans la mine, se dépouille de son mobilier au profit des pauvres et se prive de nourriture, ce qui fatalement lui fait perdre la santé.

    Usine de coke au Borinage - 1880

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Mineurs dans la neige - 1880

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Femmes de mineurs portant du charbon - 1882

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    C'est son frère Théo, le soutient de toujours, qui va le ramener aux Pays-Bas où il va se consacrer à ses deux passions : le dessin et la peinture.

    Durant cette période, Vincent réalise de nombreux portraits de paysans de la région. A travers ses dessins, il étudie l’expression des visages et le corps humain. Cette série d’études lui permet de réaliser sa première œuvre majeure les mangeurs de pomme de terre (1888).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Pour peindre les gens, Van Gogh n'hésite pas à braver les intempéries parfois, pour être au plus près de son sujet.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Paysanne bêchant - 1885

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    De retour dans la maison familiale, Vincent tombe amoureux de sa cousine Kee qui est veuve - il lui exprime le désir de fonder un foyer - mais celle-ci l'éconduit. Il rencontre ensuite une jeune blanchisseuse, Sien, qui se prostitue parfois : elle sera son modèle mais aussi sa compagne.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Ils vont vivre ensemble un certain temps (avec le bébé de Sien) jusqu'à ce que celle-ci décide de mettre fin à leur vie commune, Vincent dépensant tout l'argent du ménage en peinture...

    Sien Hoornik - 1882 

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

     Après avoir goûté à la couleur à La Haye et connu à Paris où il habite chez son frère Théo d'autres artistes peintres comme Seurat, Degas, Pissaro, Guillaumin, Toulouse-Lautrec...,

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    il décide de partir en Provence : c'est à Arles qu'il élit domicile.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Cerisiers en fleurs - 1888

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Enthousiasmé par la lumière du midi, il fait rapidement venir son ami Paul Gauguin et les deux amis se donnent alors entièrement à la peinture.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Van Gogh peint par tous les temps et même la nuit...

    Dans le film, les toiles sont saisies par la caméra, souvent en gros plan, avant ou après la scène réelle qu'ils représentent.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Nuit étoilée au dessus du Rhône - 1888 

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Mais leurs vues divergent et au cours d'une querelle particulièrement houleuse, à la sortie de ce café, Van Gogh se tranche l'oreille droite...

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    On le retrouvera en sang sur son lit.

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    C'est le début d'une grave maladie : conscient de son état, il demande à être interné. Depuis sa chambre à l'asile du monastère Saint-Paul de Mausole, il peint un deuxième tableau de nuit étoilée (1889).

    La vie passionnée de Vincent Van Gogh par Vincente Minelli

    Puis il quitte la Provence pour aller vivre à Auvers-sur-Oise chez le Dr Gachet.

    Alors qu'il peint le "champ de blé aux corbeaux", il continue à se sentir seul et se suicide.

    ◄►◄►◄►◄►◄►

    Le film s'articule en trois grandes parties : l'échec pastoral et sentimental en Hollande puis les années de formation à La Haye et à Paris et enfin la révélation du midi avec le séjour de Gauguin à Arles et le suicide.

    Le film frappe par son authenticité et son souci de réalisme. Nul tableau n'est montré dans la première partie. Van Gogh dessine seulement parfois. Puis, petit à petit, le spectateur est invité à entrer dans la peinture à l'aide de tableaux authentiques loués par le cinéaste aux plus grands musées du monde.

    Allez, une petite bande annonce en prime ! Désolée pour la VO...

    J'ai beaucoup aimé le film et l'interprétation de Kirk Douglas. J'avais cantonné, sûrement à tort, cet acteur dans des films d'action et me suis aperçue qu'il pouvait jouer tout autre chose avec beaucoup de justesse ! Quant à Anthony Quinn, c'est un Paul Gauguin plus vrai que nature...


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires