• Encore un livre choisi par les bibliothécaires de la Bibliothèque Glacière, ma bibliothèque préférée, et pour cause, elle est à deux pas de chez nous !

    "Le tabac Tresniek" de Robert Seethaler

    L'auteur, Robert Seethaler, est un autrichien né en 1966, également acteur et scénariste.

    "Le tabac Tresniek" de Robert Seethaler

    L'intrigue se passe à Vienne où le héros du livre, Franz Huchel, un jeune campagnard de 17 ans, est venu embaucher chez un ancien ami de sa mère, buraliste de son métier, Otto Tresniek. Franz quitte donc la riante nature du lac Attersee où se trouve son village (dans les montagnes de la Haute-Autriche) pour rejoindre la grande ville où il n'est jamais allé.

    "Le tabac Tresniek" de Robert Seethaler

    Au Tabac Tresniek, il vend la presse, du tabac et des cigares aux classes populaires et à la bourgeoisie juive de la Vienne des années trente. Mais en 1937, date à laquelle le récit commence, c'est la montée du national-socialisme : la lecture de la presse font rapidement son éducation politique.

     Il rencontre aussi Anezka, une jeune artiste de cabaret dont il tombe fou amoureux sans forcément en avoir de retour sincère : pour essayer de comprendre quelque chose à ce mal qu'il n'a jamais connu, il fréquente le Docteur Freud, le docteur des fous comme on l'appelle. Celui-ci habite à deux pas, est client du tabac et fumeur de havanes. Il quittera par la suite Vienne pour s'exiler en Angleterre afin de fuir la Gestapo qui arrête les juifs en masse.

    Otto Tresniek, lui, est arrêté par celle-ci pour avoir vendu des "revues galantes" à des juifs...

    Qu'adviendra-t-il à Franz après l'arrestation du buraliste... ?

    Un livre sans chapitres, qui se dévore d'une traite

    Un nouveau livre de cet auteur, son deuxième, vient de sortir : une vie entière.
    Je pense que je le lirai aussi...


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  •  Nous avons vu deux films très distrayants dernièrement ayant pour point commun le Salon de l'Agriculture, un sujet d'actualité tous les ans au mois de mars...

    Le premier est "La vache" de Mohamed Hamidi avec Jamel Debbouze et Lambert Wilson - pour ce qui est des acteurs que tout le monde connaît bien - ET un acteur français d'origine algérienne kabyle qui ne tardera pas à le devenir, Fatsah Bouyahmed.

    Celui-ci a été formé à Aubervilliers par la Compagnie de théâtre Etincelles au métier de comédien : il a joué au théâtre classique (diverses pièces dont "Les précieuses ridicules") mais a aussi fait du théâtre de rue, au cinéma (plusieurs films dont "Né quelque part" également de Mohamed Hamidi) et à la télévision (en particulier dans "Le Marrakech du rire" de Jamel Debbouze).

    Il vient d'être distingué pour son interprétation dans le film "La vache" au festival international du film de comédie de l'Alpe d'Huez par le Prix Michel Galabru.

    Une révélation pour moi

    Fatsah Bouyahmed incarne dans le film un paysan algérien, Fatah, qui va à la rencontre de la France avec sa vache, Jacqueline, (une Tarine : autrement dit une vache Tarentaise) qu'il rêve depuis des années de présenter au Salon de l'Agriculture.

    Fatah traverse ainsi la méditerranée et se rend à Marseille (sous la pression de sa femme) chez son beau-frère (joué par Jamel Debbouze). Celui-ci y vit avec femme et enfants mais... n'en n'a pas informé la famille restée au bled car il n'arrive pas à assumer d'avoir épousé une française...

    Quant à Lambert Wilson, le rôle d'aristocrate ruiné et dépressif lui va comme un gant. Il rencontre Fatah alors que Jacqueline s'est embourbée sur ses terres et il va, à plusieurs reprises, tirer son maître d'un mauvais pas tout en tissant avec lui des liens d'amitié : une rencontre plutôt inattendue...

    ◄►◄►◄►◄►

    A une époque où les gens ont plutôt tendance à se déchirer, voire à se tirer dessus à boulet de canon, c'est un film qui raccommode tout le monde grâce à la naïveté et à la bonhomie de son héros. Le film a, en outre, la grande qualité d'être très touchant. J'ai versé plus d'une larme...

    Un vrai moment de bonheur !

     

    Le deuxième film que nous avons vu se passe aussi, comme je vous l'ai annoncé, au Salon de l'Agriculture. Son titre : Saint-Amour, ses metteurs en scène : Benoît Delépine et Gustave Kervern.

    Son acteur "star" n'est autre que Gérard Depardieu... On peut critiquer celui-ci sur son physique (c'est un peu facile) ou sur ses idées politiques..., mais on ne peut nier que c'est, à mon sens, le meilleur acteur français de sa génération, capable de jouer tous les rôles depuis le petit malfrat des Valseuses jusqu'à Cyrano de Bergerac.

    C'est mon point de vue et je l'assume !

    Il est accompagné par l'excellent Benoît Poelvoorde, une référence également en matière de cinéma.

    Celui-ci dans le film c'est Bruno, le fils de Jean (Gérard Depardieu) : tous les deux sont agriculteurs. Tandis que Jean est au Salon pour présenter son taureau, Nabuchodonosor, Bruno fait la route des vins avec un copain sans sortir du salon... Jean, qui voudrait bien passer le relais de la ferme à son fils, comprend que depuis la mort de sa femme la communication ne passe plus entre lui et son fils : il recrute alors un chauffeur de taxi pour faire la vraie France des vins.

    Le troisième larron, c'est donc Mike, le chauffeur de taxi, pas vraiment franc du collier (joué par Vincent Lacoste : je ne le connaissais pas mais j'ai bien aimé son côté "pince-sans-rire").

    Ce road-movie qui va à la rencontre des vins du Beaujolais au Bordelais, va également à la recherche de la femme dont les trois larrons sont privés.

    Jean dont on comprend assez tard qu'il a perdu sa femme (même s'il a conservé son portable ce qui lui permet de l'appeler régulièrement pour entendre le son de sa voix... : "Allo ma douce ?"), Bruno parce qu'il essuie toujours des échecs de ce côté là en temps que "bouseux", et Mike qui se sent bien seul depuis qu'il a quitté sa dernière petite amie (devenue à posteriori tétraplégique).

    La femme, chacun va la trouver en la personne d'une mystérieuse amazone (jouée par Céline Sallette) rencontrée au hasard d'un chemin et qui va héberger les trois compères dans son gîte (constitué de cabanes dans les arbres...).

     Un film émouvant et généreux : nous avons bien aimé.

     


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  • En ce jeudi particulièrement ensoleillé, Jacqueline avait prévu une très jolie balade dans l'ouest parisien. Partis de la gare Saint-Lazare, nous arrivons trois quarts d'heure plus tard à la gare de Sévres - Ville-d'Avray. La rue des Jardies est bordée de maisonnettes en meulière, architecture typique des années 30, et mène tout naturellement à la maison du même nom, celle que Balzac occupa de 1838 à 1840.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Fuyant ses créanciers, il achète en 1837 un terrain et loge son jardinier dans l'ancienne maison de vigneron qui s'y tient, se réservant un petit chalet de bois qu'il fait construire au fond du jardin. C'est aux Jardies (dans sa maison qui n'existe plus aujourd'hui) que furent créés des classiques de notre littérature comme César Birotteau ou La maison Nucingen.

    Léon Gambetta rachètera la maison du jardinier de Balzac en 1878 : il s'y rend régulièrement pour se reposer de ses activités politiques en compagnie de sa maîtresse, Léonie Léon. Il y décédera en 1882 à l'âge de quarante quatre ans.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Un monument lui est consacré, très difficile à photographier : c'est l'oeuvre de Bartholdi.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Depuis l'avenue Gambetta, on rejoint la rue de Sèvres en passant par le Parc de Lesser.

    Difficile de prendre des photos tout en courant, n'est-ce pas Anne... ?

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Petit zoom sur le héron : c'est un vrai, je le jure !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Empruntant la rue de Sèvres, nous arrivons en vue de l'église Saint-Nicolas et Saint-Marc de Ville-d'Avray : il s'agit d'une église de style néo-classique qui a la particularité d'avoir été construite pendant la Révolution. En 1793, l'église fut transformée en temple de la Raison avant d'être rendue au culte en 1795.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Sa décoration intérieure a été assurée par des artistes de renom qui séjournaient à Ville-d'Avray : Camille Corot, James Pradier ou encore François Rude.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Dans le choeur, une belle sculpture de François Rude : le baptême du Christ

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    En pendant, de l'autre côté du choeur, une oeuvre de James Pradier représente le mariage de la Vierge.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Sur le mur côté Nord, un tableau de Camille Corot représente Saint-Jérôme dans le désert. Il est très difficile à photographier du fait de sa position, très haute dans l'église, et des reflets qui s'y projettent mais j'en ai trouvé une copie sur le net qui le montre assez bien.

    Le peintre fait don à l'église en 1849 de cette peinture qui lui avait valu beaucoup d'éloges au Salon de l'Académie Royale de peinture de 1837. Il racontait souvent que, faute de moyens, il ne chauffait pas son atelier et que son modèle serait mort quinze jours après avoir posé... Cela explique, selon lui, la couleur violacée et glaciale de Saint-Jérôme.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Il y a aussi, parait-il, dans l'église deux fresques de Corot : je ne les ai pas vues...

    L'une représente le baptême du Christ 

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

     

    et l'autre Adam et Eve chassés du Paradis.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Dans l'église aussi, un beau plafond à caissons et un curieux Christ en croix.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    La chaire en chêne est extrêmement travaillée.
    Il m'a semblé y reconnaître un triangle, le symbole de la Franc Maçonnerie... ?

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Quittant la place de l'église de Ville d'Avray,

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    nous empruntons le mail du Docteur Bosvieux puis celui d'Alphonse Lemerre et passons devant la maison que Camille Corot habita, avant de rejoindre les étangs de Ville d'Avray.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    C'est dans cette maison que Camille Corot commença à peindre.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Pas dégueu la maison, n'est-ce pas Annie ? C'est un restaurant m'as-tu dit ?

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Tous attentifs aux explications de Jacqueline...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ah... enfin les choses sérieuses !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Au sortir de la forêt de Fausses-Reposes, on arrive au Haras de Jardy.

    Situé à Marnes-la-Coquette, c'était autrefois un haras de réputation internationale. Il a été créé dans le style anglo-normand en 1890 par Edmond Blanc, un richissime  propriétaire-éleveur de chevaux de course.

    Les héritiers d'Edmond Blanc vendent discrètement en 1943 le haras à Marcel Boussac, le célèbre magnat du textile et propriétaire-éleveur.

    Le haras est à dix minutes de voiture de la Porte d'Auteuil et deux minutes de Versailles. Il est très proche également de l'embranchement de l'autoroute de Normandie.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Plan du domaine

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

     

    Les bâtiments furent conçus dans un style anglo-normand qui s'inspirait directement des cours d'entraîneurs de Chantilly, les plus prestigieuses, et de certains élevages de Normandie, mélange heureux de briques apparentes et de structures de bois ou de fer au dessin élégant à colombages.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

     La cour des 49

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Le box de Quiloa est bien gardé...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Obbie One et Jonc aime la compagnie apparemment...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Je me suis renseignée sur les tarifs : une heure par semaine annuelle coûte environ 1000 euros.

    Cheval cabré - Jacques Boutrais (2008)

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Le retour s'effectue en retraversant la forêt de Fausses-Reposes.

    Il y a parfois des obstacles !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Le terrain est accidenté...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Le midi, on est content de tirer son repas du sac au hasard de tronc d'arbres hospitaliers...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Mais, dis-moi Marie-France : on l'a déjà vu cet étang, non ?

    Mais oui, c'est celui de Ville-d'Avray !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Qu'il fait bon se dorer la pilule au soleil !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    En haut de la dernière grimpette, quelles sont ces étranges pattes de volatile... ?

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Ce ne sont que les racines d'un arbre fort vénérable.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Le repos des guerriers (le masculin par respect pour Paul !)

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Attention à mon zoom !

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Il est puissant...

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Cette belle balade s'achève comme elle a commencé : sous le soleil.

    Ville d'Avray, Chaville et la forêt de Fausses Reposes

    Retour à la Gare Saint-Lazare (en fait "La Défense : tout le monde descend") par Chaville.

    Le Blog, ça occupe bien l'esprit : on en a tous besoin en ce moment.


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  • Arlette m'a fait un beau cadeau pour me changer les idées : elle possède une carte d'entrée au Louvre qui lui donne le droit d'emmener la personne de son choix pour la visite de n'importe quelle exposition.

    Ce samedi matin, nous sommes donc allées voir l'exposition du peintre français du XVIIIème siècle, Hubert Robert, et j'ai été enchantée par cette visite.

    Hubert Robert est né en 1733 et décédé en 1808 à Paris. Il est tout autant dessinateur que peintre et graveur. Mais il est bien plus que cela : il est aussi créateur de jardins et conservateur du Muséum central des arts, le futur Musée du Louvre.

    On peut d'ailleurs voir dans l'exposition toutes les facettes de ces talents : 140 œuvres (dessins, peintures, esquisses peintes, gravures, peintures monumentales, ensembles décoratifs et mobilier) sont présentés au public du 9 mars au 30 mai 2016.

    C'est Elisabeth Vigée-Lebrun, sa contemporaine, qui en a fait le portrait en 1788.

    Un très joli tableau, je trouve, plein d'expression.

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    On dit d'Hubert Robert que c'était un homme sociable, spirituel et en quête de perpétuelles recherches, un homme des Lumières en quelque sorte.

    A 20 ans il part pour Rome où il restera une dizaine d'années. C'est là qu'il rencontrera Le Piranèse (Giovanni Battista Piranesi) et Jean Baptiste Fragonard en compagnie duquel il étudiera la vie pittoresque du petit peuple. Il peint des vues des palais et des jardins abandonnés, sujets fort appréciés de ses contemporains.

    Tivoli, dans la province de Rome l'a aussi beaucoup inspiré : "Les cascatelles de Tivoli" (1762)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "Personnages dans une baie à Saint-Pierre de Rome" - détail - 1764 (Musée de Valence)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "La lingère" est directement inspirée de Fragonard (1761)

    J'adore ce tableau où le bambin arrose le chien à l'instar de la fontaine voisine sur laquelle le peintre a signé son oeuvre du nom de H. Roberti, à l’italienne ! tandis que la jeune femme étend un linge immaculé.

    (même si je trouve que les jambes de l'enfant ne sont pas très réussies...)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Peu après son retour de Rome, Hubert Robert participe au Salon de 1767 (qui se tient au Louvre tous les deux ans). Il y présente une oeuvre intitulée "Le port de Rome orné de différents monuments antiques et modernes" ou "Le port de Ripetta".

    C'est ce qu'on nomme un "caprice architectural" comme le peintre aimait à en inventer : il s'agit d'un condensé de tout ce qu'il a appris pendant son séjour à Rome.

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Cette autre oeuvre s'intitule "Caprice architectural avec un canal" - 1783 (Musée de l'Ermitage)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    En 1765, quand le peintre revient à Paris, la capitale est en pleine vogue de "l'anticomanie".

    Il peint ainsi "Les découvreurs d'antiques" dont voici un détail - 1765 (Musée de Valence)

    Cliquez sur l'image pour la voir en grand : ça en vaut la peine...

     

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Cette vogue réactive la fascination pour l’Antiquité classique et les vestiges qui en sont parvenus. Hubert Robert est souvent présenté comme "le peintre des ruines"...

    Voici "L'ancien portique de l'Empereur Marc-Aurèle" (Musée du Louvre)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

    "L'obélisque brisé autour duquel dansent des jeunes filles" - 1798

    Superbe, ce bleu du ciel !

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Ce qui rend très intéressante la peinture d'Hubert Robert c'est aussi son "côté reportage" : le peintre vit à une époque troublée et en témoigne comme dans ce tableau où il peint la démolition de la Bastille.

    "La Bastille dans les premiers jours de sa démolition" - 1789 (Musée Carnavalet)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    ou encore dans celui-ci...

    "La violation des tombeaux des Rois dans la Basilique Saint-Denis" - 1793 (Musée Carnavalet)

     

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Quelle belle lumière...

     

    "Le ravitaillement des prisonniers à Saint-Lazare" - 1794 (Musée Carnavalet)

    Ce musée que j'ai visité il y a peu de temps avec ma cousine mérite vraiment un "bis".

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Dans le même sens, un tableau montrant les travaux de démolition des maisons sur le Pont au Change

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Hubert Robert, c'est aussi le peintre des décors : ses panneaux peints sont présents dans beaucoup d'hôtels particuliers parisiens, dans les châteaux ou dans les demeures royales.

     "Le Pont du Gard, qui servait autrefois d’aqueduc pour porter les eaux à Nîmes" - 1787

    Toujours ces petits personnages pour animer les vieilles pierres...

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Enfin, nous avons découvert que le peintre avait aussi conçu un service de porcelaine destiné à la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet !

    Bol-sein (Manufacture royale de Sèvres)

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    et qu'il avait aussi dessiné du mobilier pour le célèbre ébéniste Georges Jacob...

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Enfin, Hubert Robert est lié de très près au Louvre :  l’artiste, qui y expose ses œuvres au Salon depuis 1767, bénéficie, à partir de 1779 et ceci jusqu’en 1806, d’un appartement sous la Grande Galerie et d’un atelier donnant sur la Cour carrée.

    Au cours des années 1780, il est membre de la commission chargée de procéder à l’aménagement de la Grande Galerie en galerie de peintures au sein du prochain musée.

    "Projet pour la transformation de la Grande Galerie" - 1796

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Un clin d'oeil du peintre : la même galerie quelques siècles plus tard...

    "Vue imaginaire de la Grande Galerie" - 1796

    Hubert Robert au Louvre : un vrai régal !

     

    Quelle belle exposition !

    Elle dure jusqu'au 30 mai 2016...


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  • En ce moment, c'est la semaine des cinémas étrangers à Paris. Le sport y est mis à l'honneur en lien avec l'Euro 2016 qui se tiendra en France en juin et juillet. C'est dans ce cadre que le Centre Wallonie-Bruxelles présentait hier soir en avant-première un premier long métrage de Guillaume Senez, jeune réalisateur belge.

    Synopsis

    Maxime et Mélanie s’aiment. Ensemble, ils explorent, avec amour et maladresse, leur sexualité. Un jour, Mélanie apprend qu’elle est enceinte. Maxime accepte mal la nouvelle mais peu à peu se conforte dans l’idée de devenir père. Il convainc alors Mélanie de garder l’enfant. C’est maintenant décidé, du haut de leurs 15 ans, Maxime et Mélanie vont devenir parents…

    ◘◘◘◘◘

    Le film se passe sur fond de stade de foot : Guillaume Senez a été entraîneur d'un club de jeunes avant de se lancer dans le cinéma suite à ses études à l'INRACI de Bruxelles.

    Quand le film a été tourné (fin 2014), les deux jeunes acteurs avaient à peu de chose près l'âge de leur rôle et pourtant, l'un comme l'autre ont déjà un long passé dans le monde du spectacle.

    Kacey Mottet Klein est né à Lausanne en 1998. Repéré lors d'un casting alors qu'il n'a que 10 ans, il a déjà tourné avec Isabelle Hupert, Léa Seydoux, Mathilde Seignier et Sandrine Kiberlain et avec des réalisateurs comme André Téchiné ou Patrice Leconte.

    Quant à Galatéa Belluggi, elle est née à Paris d'un père italien et d'une mère danoise. Elle fait ses premiers pas sur les planches du Théâtre du Soleil à 6 ans avec Ariane Mnouchkine et commence à la même époque à tourner au cinéma (elle a déjà tourné avec Tahar Rahim et Emmanuelle Seigner...).

    Kacey Mottet Klein et Galatéa Belluggi

    L'originalité du film de Guillaume Senez, c'est de faire appel à l'improvisation, exercice auquel il a habitué ses acteurs dans ses court-métrages précédents et auquel les acteurs de Keeper ont tous adhéré.

    Catherine Salée (qui joue la mère de Maxime, récemment divorcée) parle ici de son expérience d'improvisation sur le tournage du film. Son rôle auprès du jeune couple est très important car c'est chez elle que les jeunes habiteront pendant toute la grossesse de Mélanie à laquelle elle apportera son soutien.

    Les deux autres acteurs du film sont Sam Louwyck dans le rôle du père de Maxime (et qui l'entraîne au foot) et Laëtitia Dosch qui joue, elle, le rôle de la mère de Mélanie, une mère ayant elle-même eu sa fille très jeune et dans de mauvaises conditions - ce qui explique son refus de voir sa fille suivre le même chemin qu'elle.

    L'autre côté intéressant, c'est qu'au lieu de voir les choses du côté de la jeune-fille enceinte (future fille-mère le cas échéant...), le réalisateur prend le parti de les voir du côté du jeune-homme qui a un projet professionnel très ambitieux (il veut devenir footballeur professionnel) et qui, avec l'idéal de la jeunesse, pense pouvoir l'assumer en même temps que sa vie de couple avec un bébé... Par ailleurs, on sent très bien dans le film qu'il n'est que le spectateur du déroulé d'une grossesse qui reste l'entière possession de son amie : de même qu'au foot le gardien de but ne peut qu'influencer le match, ici Maxime ne peut qu'influencer Mélanie qui sera, au final, seule juge de ce qu'elle décidera de faire.

    Keeper en anglais, ça veut dire gardien de but...

    Plusieurs scénarios pouvaient être envisagés pour clôturer ce film qui dure le temps d'une grossesse et qui donne beaucoup à réfléchir : Guillaume Senez ne choisit pas le plus facile...

    J'ai beaucoup aimé ce film qui traite du thème délicat de la parentalité des adolescents avec beaucoup de sensibilité. J'ai aussi découvert avec plaisir un metteur en scène que je ne connaissais pas.

    L'équipe du film au Festival de Locarno où il a remporté le Label Europa Cinemas.

    Le film sort le 23 mars dans les salles obscures...


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