• Il s'agit du titre que les canadiens du Québec ont donné au dernier film de Woody Allen "Magic in the moonlight". Nous sommes allés le voir hier en VO mais moi aussi je préfère la poésie du titre en français.

    Difficile de ne pas plagier les auteurs des nombreuses critiques de cet excellent film : j'ai galéré à écrire un article tant soit peu original !

    Les séances de spiritisme étaient très en vogue dans les années 20 mais le pouvoir des médiums était à l'époque mis à mal par les magiciens, tel Harry Houdini, prestidigitateur américain d'origine hongroise, qui avait pris ce nom de scène en hommage au grand magicien français Robert Houdin.

    Houdini faisait disparaître sur scène un éléphant...

    La Magie du Clair de lune
    C'est par une scène semblable que Woody Allen commence son film.
     
    Ici, Colin Smith dans le rôle (très fugace) de Wei Lee Soo, magicien renommé 
     
    La Magie du Clair de lune 
     
    Stanley Crawford (alias Wei Lee Soo) incarne le personnage central du film : il est celui qui est chargé par son ami Howard, également magicien, de démasquer la supercherie d'une certaine Sophie Baker (Emma Stone à l'écran) qui campe une jeune fille issue d'un milieu modeste faisant tourner la tête d'un jeune homme de bonne famille ( et... riche de surcroît !) grâce à ses dons de médium.
     
    Woody Allen prête à son acteur des propos qu'il pourrait endosser :
     
    "Je suis un être de raison qui croit en un monde de raison ; toute autre voie mène à la folie".
     
    Le titre du film vient d'un passage où les deux héros vivent un moment très romantique : surpris par une pluie d'orage, ils se réfugient à l'intérieur d'un observatoire abandonné. Cela donne lieu à une très belle photo de Darius Khondji dont c'est la quatrième participation aux films de Woody Allen.
     
    Emma Stone et Colin Firth photographiés en contre-plongée
     
     
    Ici la caméra a été dirigée vers le ciel à l'image du regard des deux protagonistes...
     
    Magie au clair de lune 

     

    Le rôle de la tante de Stanley Crawford (joué par Eileen Atkins) est déterminant dans le film : en effet, loin de réduire celui-ci à un procès entre la magie et le spiritisme, Woody Allen va prêter à cette dernière la voix de la sagesse, avec des propos d'une mauvaise foi évidente.

    La tante Vanessa entre son neveu et Howard, l'ami magicien (un petit air de Woody Allen, non ?)

    La Magie du Clair de lune

    C'est en effet toujours à célébrer l'amour que le cinéaste nous invite.

    Un joli film servi par des photos mettant en valeur les paysages du sud de la France, de superbes costumes d'époque et du jazz en bande-son.

    Que demander de plus ?


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  • Hier soir, nous étions à nouveau "A La Folie Théâtre", petit théâtre parisien situé rue de la Folie-Méricourt dans le Quartier Saint-Ambroise. J'ai découvert ce petit théâtre il y a tout juste deux mois grâce à une invitation de la Mairie de Paris : nous y étions allés applaudir deux très bons acteurs dans Georges Dandin de Molière (pour relire le post, cliquer ICI).

    Cette fois-ci, c'est gentiment invités par la chargée de communication du Théâtre, Jennifer Evans, (qui apparemment a apprécié mon post, ce qui m'a fait très plaisir...) que nous avons choisi de venir voir "Camille Claudel", pièce mise en scène par Christine Farré (qui joue également le rôle de Camille). Elle est accompagnée sur scène par Jean-Marc Bordja dans le rôle d'Eugène Blot - fondeur de la sculptrice - et par Nicolas Pignon dans le rôle d'Octave Mirbeau, le journaliste et critique d'art : tous deux étaient de grands admirateurs de Camille Claudel et des amis sincères qui l'ont toujours soutenue.

    L'affiche du spectacle

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    Si j'étais allée au cinéma, j'aurais pu écrire que

    Christine Farré crève l'écran !

    Mais... je n'aurais pas senti cette proximité avec l'actrice qui n'est donnée qu'au théâtre, et tout particulièrement à celui-ci puisque la "Petite Folie" ne compte que 49 places disposées sur quatre gradins. Autant dire qu'on peut presque toucher les acteurs... et qu'ils nous touchent d'autant plus en retour.

    Au premier plan, les coussins du premier gradin et juste derrière, la scène et le décor de la pièce

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    Quand la pièce commence, Camille Claudel est jeune et en pleine possession de ses moyens. C'est une jeune femme riante et enthousiaste, pleinement épanouie par l'exercice de son art : on le voit dans son attitude mais aussi grâce à la correspondance qu'elle échange avec Rodin et ses amis, critiques de l'époque.

    Lettre d'Eugène Blot à Camille Claudel (3 septembre 1932) : Camille Claudel ne l'a jamais reçue...

    « Un jour que Rodin me rendait visite, je l’ai vu soudain s’immobiliser devant ce portrait [L’Implorante], le contempler, caresser doucement le métal et pleurer. Oui, pleurer. Comme un enfant. Voilà quinze ans qu’il est mort. En réalité, il n’aura jamais aimé que vous, Camille, je puis le dire aujourd’hui. […] Oh ! je sais bien, Camille, qu’il vous a abandonnée, je ne cherche pas à le justifier. Vous avez trop souffert par lui. Mais je ne retire rien de ce que je viens d’écrire.
    LE TEMPS REMETTRA TOUT EN PLACE
    . »

    Jean-Marc Bordja et Nicolas Pignon sont très présents dans cette partie de la pièce, lisant avec talent les courriers adressés par ses amis à Camille puis, progressivement leur rôle s'efface et ils deviennent eux-mêmes spectateurs de la déchéance de l'artiste.

    Nicolas Pignon à gauche et Jean-Marc Bordja à droite

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    Commence en effet alors la lente agonie de Camille dont ses amis reconnaissent le génie créateur mais qui se heurte à un art qui coûte cher en matériau et à des commandes souvent payées avec retard, ce qui va l'entraîner, sa séparation d'avec le Maître aidant, dans une descente aux enfers et la conduire à l'enfermement en asile psychiatrique (elle restera pendant 30 ans à Montdevergues, près d'Avignon, jusqu'à sa mort en 1943...).

    Christine Farré habite intensément le rôle jusqu'à parfois ressembler aux sculptures de Camille.

    Ainsi prend-elle avec beaucoup de force la pose pour imiter cette tête de vieil aveugle chantant dont l'esquisse est affichée sur scène. En effet, on apprend que Camille Claudel créait souvent à partir de son vécu : ainsi avait-elle aperçu depuis sa fenêtre un groupe d'enfants venus écouter un vieil aveugle jouant du violon...

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    La scène finale est particulièrement poignante quand l'actrice n'hésite pas à s'enlaidir en s'enduisant de glaise et en se vêtant de lambeaux pour incarner la folie de Camille, telle "Clotho", l'une des trois Parques que celle-ci a sculptées en 1893 pour incarner la vieillesse.

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    L'actrice (qui incarne ici la folie de Camille) devient la sculpture...

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    Nous avons été très sensibles au talent de Christine Farré. Elle et ses deux compagnons de scène ont été très applaudis même si... nous n'étions qu'une bonne dizaine de spectateurs à avoir le privilège d'assister à ce spectacle : et pourtant, qui dit petit théâtre dit parfois grande interprétation...

    Camille Claudel à La Folie Théâtre

    Courez-y vite : la pièce, jouée depuis le 5 septembre se termine le 29 novembre !

    Inutile de vous dire que nous avons aimé la pièce "A La Folie" !


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  • Ce dimanche, je suis allée écouter en compagnie de deux amies la version de concert du Don Giovanni de Mozart au Grand Auditorium des Arts et Métiers, là même où l'an dernier nous avions écouté la Flûte Enchantée du même Wolfgang...

    L'immense salle possède une très bonne acoustique et on y voit bien de partout.

    Don Giovanni de Mozart : version de concert

    C'est Romain Dumas qui dirigeait l'Orchestre Symphonique et Lyrique de Paris. Ce très jeune chef d'orchestre (il n'a que 31 ans) a déjà beaucoup de talent.

    Don Giovanni de Mozart : version de concert

    Les solistes : même classe d'age que le chef d'orchestre, l'âge des rôles donc...

    Don Giovanni : Yann Toussaint

    Donna Anna : Chloé Chaume

    Donna Elvira : Marie Saadi

    Masetto : Julien Brean

    Zerlina : Gaëlle Beau

    Ottavio : Matthieu Justine

    Leporello : Fabien Leriche

    Le Commandeur : Benoit Gadel

    Le Choeur : Atelier Lyrique du Lys

    Cliquez sur la photo pour la voir en grand.

    Don Giovanni de Mozart au Grand Amphithéâtre des Arts et Métiers

     Une jeune artiste peintre (avec un nom à consonnance espagnole que je n'ai pas retenu...) avait planté son chevalet dans un coin de la salle, et armée de son attirail elle a exécuté une toile pendant toute le durée du concert ; au début, je me demandais bien où elle voulait en venir...

    Don Giovanni de Mozart : version de concert

    La première scène met en scène quatre des huit personnages de la pièce : Don Juan, Leporello son serviteur, Donna Anna et Le Commandeur (son père). Elle se passe dans le jardin de la maison du Commandeur et il faut avouer que sans les sous-titres (projetés sur le plafond de l'amphithéâtre) on aurait eu du mal à imaginer la scène : en effet, comme je l'ai dit plus haut, il s'agit ici de la version de concert et non d'une mise en scène d'Opéra mais..., on ne va pas s'en plaindre car pour écouter 2h30 d'opéra il ne m'a fallu débourser que... 15 euros !

    Don Juan (à droite) et son serviteur Leporello

    Don Giovanni de Mozart : version de concert

    A l'issue de la scène, Don Juan tue Le Commandeur venu venger l'honneur de sa fille...

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Entre ensuite en scène Don Ottavio, le fiancé de Donna Anna, afin de porter secours au père de cette dernière, en vain.

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Dans la deuxième scène intervient Donna Elvira, l'épouse délaissée de Don Juan. Leporello lui énumère ici toutes les conquêtes de son maître : c'est l'air du catalogue (qui vaut son pesant d'or) !

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Il est aussi long qu'est grande la liste des conquêtes de Don Juan :

    "Il y a parmi celles-ci des paysannes, des soubrettes, des citadines, il y a des comtesses, des baronnes, des marquises, des princesses et il y a des femmes de tous états, de tous âges, en Italie six cent quarante, etc..."

    Pendant ce temps là, la toile est déjà bien avancée... et on voit bien maintenant où voulait en venir son auteur : évidemment, aux innombrables femmes que Don Juan a séduites !

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Et justement voici qu'entre en scène Zerlina, une jeune paysanne sur laquelle Don Juan a jeté son dévolu. Elle donne ici la réplique à Masetto, son promis.

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    La jolie Zerlina est bien près de céder aux avances du beau chevalier...

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Après un court entracte, on nous présente la jeune artiste peintre.

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Et la pièce continue... Dans cette scène, tous les chanteurs sont réunis, excepté le Commandeur qui n'arrivera que pour juger Don Juan et le punir...

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Don Juan disparaît dans les flammes de l'Enfer...

    Telle est la fin de qui mal agit,
    et des perfides la mort
    à la vie est toujours égale ! etc.

    Les chanteurs et l'orchestre ont été très applaudis naturellement.

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    On distingue sur cette photo prise à l'entracte Don Juan au milieu de ses femmes...

    Don Giovanni de Mozart avec "Les Dimanches Musicaux de Paris"

    Et l'année prochaine, ce sera quel Opéra... ?


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  • Décidément, en ce moment, je suis très prolixe...

    Encore une visite guidée cette semaine : elle m'était proposée par "Les Promenades Urbaines", un site dont je reçois régulièrement les newsletters.

    Son intitulé : "Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris". La balade était encadrée par Régis Labourdette, historien d'art et photographe et c'est donc à un cours d'architecture arménienne doublé d'un cours d'histoire que nous avons assisté (le tout pour des profanes bien sûr et donc bien à la portée de tous).

    Le rendez-vous était donné en début d'après-midi devant la Maison des Étudiants Arméniens à la Cité Universitaire qui, comme chacun d'entre vous le sait, se situe dans notre quartier.

    Comme nous le fait remarquer Régis Labourdette, le nom de la maison est inscrit dans la pierre de façon très originale : des oiseaux se disputent des vers de terre pour former les lettres ! Les entrelacs qui ornent le fronton du porche sont aussi typiques de l'architecture religieuse de ce pays.

    Avec un petit coup de zoom, tout devient limpide !

    C'est le Directeur de la maison des étudiants, Philippe Sukiasyan, qui nous accueille ensuite dans le salon.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Il fait le maximum pour que chacun trouve une place assise et confortable, ajoutant des chaises aux fauteuils existants et s'excusant avec humour pour son retard, tout oriental somme toute !

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Il nous raconte l'histoire mouvementée de son pays pendant une bonne heure. Je suis bien entendu incapable de vous la retracer... mais ce que j'en ai retenu c'est que la communauté arménienne forme une diaspora gigantesque : en effet, après le génocide de 1915-1916, certains d'entre eux réussirent à s'enfuir et s'installèrent dans différentes villes de l'Europe de l'Est, des Balkans et du Moyen-Orient, notamment à Moscou, à Odessa et à Sébastopol (Ukraine), à Tbilissi (Géorgie), à Athènes, à Beyrouth et à Alep (Syrie).

     Plusieurs milliers d'Arméniens s'installèrent aussi en Europe de l'Ouest (principalement en France, en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas) ainsi qu'en Amérique (du Nord et du Sud) à partir de 1890. De fortes communautés arméniennes existent également en Extrême-Orient russe et dans les ex-républiques soviétiques d'Asie centrale.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Pendant cette conférence, il nous parle aussi de Boghos Nubar Pacha, le fondateur de la Maison des Étudiants Arméniens et de l'UGAB (l'Union générale arménienne de bienfaisance).

    Portrait de Boghos Nubar Pacha accroché dans le salon de la maison.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Né en 1851 à Constantinople, il fait en 1927 une donation de 2 millions de francs à la Cité internationale pour financer l’édification d’un pavillon arménien, souhaitant ainsi favoriser l’émergence d’une nouvelle élite (décimée par le génocide) pour son peuple. La Fondation Marie Nubar - du nom de son épouse décédée en 1925 - a été inaugurée le 16 décembre 1930, six mois après la mort de son fondateur.

    Un joli vitrail dans le salon : il provient des ateliers Gaudin.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Après cette introduction à l'Arménie, des jus de fruits (arméniens) nous ont été servis : on reconnait  ici l'hospitalité orientale. Il y avait différents parfums : de la pêche mais aussi du jus de cornouiller que j'ai naturellement voulu goûter. Bof : c'est question de goût...

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Poursuivant notre visite, nous entrons dans la Bibliothèque. Elle est petite (la Fondation Marie Nubar compte environ 80 étudiants dont 20 étudiants d'origine différente (comme dans toute maison de la Cité U qui se respecte de façon à favoriser les échanges) mais "cosy".

    La table est en béton tout comme le carrelage qui est d'origine (c'est l'époque de l'Art-Déco).

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    D'élégantes fresques (l’œuvre de Raphaël Chichmanian, paysagiste et portraitiste) mettent les portes en valeur : il s'agit ici de retrouver l'art séculaire de l'enluminure arménienne. Sympa pour une bibliothèque d'avoir un décor livresque !

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Mais je m'aperçois avec stupeur que je vous parle d'architecture alors que je ne vous ai rien dit de l'architecte qui a construit cette jolie maison : un oubli que je vais réparer illico-presto !

    Il s'agit de Léon Nafilyan, architecte français d'origine arménienne né en 1877 à Constantinople et émigré en France en 1915 au moment du génocide. Sur la fin de sa carrière il a mêlé architecture d'influence orientale et esthétisme Art-Déco comme ici dans la Fondation Marie Nubar.

    Buste de Léon Nafilyan dans un passage couvert reliant la Maison des Etudiants Arméniens à la Maison des Provinces de France.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Dans le couloir qui conduit au Salon et à la Bibliothèque, Régis Labourdette a fait don de certaines de ses photos prises en Arménie.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Ça donne bien envie d'y aller, non ?

    Dans le hall d'entrée, une très jolie rampe d'escalier Art-Déco dont Régis Labourdette nous signale qu'on ne pourrait plus l'installer de nos jours car elle possède trop de "jours" et pourtant, grâce à cela, elle est d'une grande légèreté... Il nous fait aussi remarquer l'élégance du fer forgé qui, tel qu'il est travaillé, induit par ses courbes un cercle imaginaire. On retrouve dans la cage d'escalier, à chacun des étages, le vitrail du salon que je vous ai déjà montré.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Aux quatre coins du Hall, un décor de colonnettes surmontées de jolis chapiteaux.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Régis Labourdette termine sa visite par l'extérieur de la Fondation.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Il nous montre le plan original de l'architecte qui ne prévoyait que deux étage surmontés de "mansardes". Evidemment le premier plan présenté n'est pas toujours celui qui sera réalisé... Il faut donc que Léon Nafilyan modifie son projet pour agrandir l'espace logeable : il ajoute un étage supplémentaire mais modifie la façade en mettant en retrait ce dernier pour ne pas nuire à l'harmonie.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Tout comme dans l'architecture arménienne traditionnelle, ce sont des pierres de taille qui recouvrent ici le béton (qui est armé de nos jours).

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    A chacune des extrémités du bâtiment, une petite avancée qui fait penser à une abside d'église tout comme la partie qui inclue le porche d'entrée rappelle un transept : la croix grecque en quelque sorte : le Pavillon Marie Nubar s'inspire en effet de l'architecture religieuse arménienne du Moyen-Age.

    Nous n'avions pas compris que cette visite se continuait par une petite virée du côté de Passy : nous avons donc quitté le groupe ici car nous étions venus, en voisins, les mains dans les poches !

    °°°°°°°°°°

    C'est en effet à Passy que se trouve le Square de l'Alboni où Léon Nafilyan construisit un immeuble Art-Déco (N°9 -11) dans lequel il habita tout comme le célèbre Jean Nohain.

    J'ai naturellement trouvé ceci sur le net tout comme les photos de cet immeuble.

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Léon Nafilyan, une résonance arménienne à Paris

    Après tout, une petite promenade au Square de l'Alboni par une après-midi ensoleillée et... avec mon bel appareil photo : pourquoi pas ? (mais je ne pourrai sûrement pas entrer dans l'immeuble...).


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  •  Ce vendredi, nous avons commencé la balade du "Paris de la Grande Guerre" à la Gare de l'Est. Mes amies Marie-France et Élisabeth étaient de la partie avec leurs parapluies (assortis par le plus grand des hasards...) car cette fois-ci les prières d'Anne-Marie pour avoir du beau temps n'avaient pas été exaucées !

    Depuis que la gare a été rénovée en l'honneur de l'arrivée du TGV Est Européen, la grande fresque d'Albert Herter, peintre américain décédé en 1950, a pris position à l'extrême gauche dans le Hall Alsace, celui des départs : on la voit donc dès qu'on entre dans la gare.

     Elle s'intitule "Le départ des poilus, Août 1914" et représente un train à l'arrêt devant lequel se presse une foule d'hommes, de femmes et d'enfants venus accompagner les conscrits qui partent au front. Au centre du tableau, un jeune homme brandit, dans une attitude courageuse, d'une main un képi et de l'autre un fusil au canon fleuri : l'idée d'une "guerre éclair" est dans tous les esprits même si les anciens se souviennent encore de la guerre de 70...

    Il s'agit en fait du fils du peintre, Everit Harper, décédé au cours de la bataille du bois de Belleau à la fin de la guerre. Albert Herter s'est aussi représenté sur la toile, à droite, un bouquet à la main, sa femme se tenant sur la gauche du tableau : quand il a peint cette toile en 1926, il y a rassemblé en même temps l'insouciance de la jeunesse et la sagesse mêlée de tristesse des anciens.

    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

    Le fils du peintre "la fleur au fusil"

    Le peintre, un bouquet à la main

    La femme du peintre, les mains jointes

    Au sortir de la gare, la pluie a cessé fort heureusement et nous rejoignons en métro la Place de l’Étoile où se trouve le tombeau du Soldat inconnu. Sous l'Arc de Triomphe, Anne-Marie nous explique qu'il est possible d'assister à la cérémonie de ravivage de la flamme qui a lieu chaque jour à partir de 18h00. Par contre, je suppose que la liste d'attente est longue...

    Afin d’éviter que le tombeau du Soldat inconnu ne sombre dans l’oubli, le journaliste Gabriel Boissy suggère en 1923 qu’une Flamme du Souvenir veille nuit et jour sur la tombe sacrée. Le 11 novembre 1923, la Flamme est allumée par André Maginot, alors ministre de la Guerre.

    Depuis cette date, elle ne s’est jamais éteinte, même sous l’Occupation.

    Une plaque de cuivre au sol rappelle que l'Alsace-Lorraine n'a été rendue à la France qu'en 1918.

    J'ai trouvé un schéma qui montre le déroulé de la cérémonie avec les places protocolaires de chacune des parties. Il y a d'abord le dépôt de gerbe (1), puis c'est le ravivage de la flamme par les associations d'anciens combattants (2), suivi par la salutation des invités (3) et enfin la signature du Livre d'Or (4).

    C'est à pied que nous descendons les Champs Élysées pour rejoindre le Rond-Point du même nom où se trouve la statue de Georges Clémenceau.

    Pas le temps (ni l'argent !) de faire les boutiques mais une petite photo au passage tout de même : les illuminations vont bientôt battre leur plein (il paraît que c'est Omar Sy qui sera chargé cette année d'appuyer sur le bouton magique...).

    Des chrysanthèmes : en veux-tu en voilà ! Ils décorent harmonieusement la statue en hommage au "Père la Victoire" érigée, nous dit Anne-Marie, sur un bloc de grès provenant de la forêt de Fontainebleau.

    La gerbe du Président de la République (au premier plan) ne "botte" pas trop Annette : tout comme moi, elle préfère celle de LA Maire de Paris (au second plan) qui ne comporte pas de fleurs teintes...

    Joli bronze de François Cogné (inauguré le 24 novembre 1932, jour anniversaire de la mort du "Tigre")

    Ne m'étant pas bien positionnée par rapport à la statue, je n'avais pas compris l'explication d'Anne-Marie sur le mouvement du cache-col du grand homme (le sculpteur s'étant inspiré de la Victoire de Samothrace) mais, grâce à mon ami internet, me voici au parfum : l'écharpe vole bien au vent !

    Un peu plus loin, sur le Cours-La-Reine, se trouve le monument érigé en 1938 par la France en l'honneur du Roi des Belges, Albert 1er, décédé accidentellement dans un accident d'escalade quatre ans plus tôt, et surnommé "le roi-soldat" par son peuple qui lui voue une grande admiration. En effet, tandis que le gouvernement s'exile à Sainte-Adresse, près du Havre, le roi reste en Belgique (il établit son état-major dans la ville de Furnes) pour commander ses troupes.

    La statue équestre est d'Armand Martial.

    Tout autour du socle de la statue se trouvent des blasons représentant les dix provinces belges. Tout à fait par hasard, j'ai photographié un blason flamand et un blason wallon !

    Celui-ci est celui de la Province d'Anvers (en Flandres).

    Cet autre est celui de la Province du Brabant Wallon.

    De part et d'autre du socle de la statue se trouvent de fort beaux bas-reliefs.

    L'un évoque le martyre des villes belges : il est daté de 1914.

    Sur l'autre, c'est la victoire de 1918 qui est commémorée.

    Longeant la Seine, nous passons devant l'Assemblée Nationale,

    et longeons la Grande Roue de Marcel Campion : celle-ci possède maintenant des nacelles fermées alors que je la connaissais il y a une bonne dizaine d'années "à tout vent" : j'en ai des souvenirs cuisants par un mois de décembre... mais, la vue d'en haut en valait la chandelle !

    La Place Louis XV ainsi qu'elle était nommée jusqu’en en 1792 (elle prit ensuite le nom de Place de la Révolution puis de Place de la Concorde), est de forme octogonale. Elle est l’œuvre d'Ange-Jacques Gabriel, architecte du Roi ( à ne pas confondre avec l'Ange du même nom...!). Celui-ci y fit construire 8 guérites (qu'on appellera logiquement plus tard "les guérites de Gabriel") pour en marquer les 8 angles. C'est au-dessus de ces 8 guérites que l'architecte de Louis-Philippe, Jacques Ignace Hittorff, érige des statues représentant les plus grandes villes de France (à l'époque).

    Deux d'entre elles sont à l'effigie des villes de l'est de la France : celle de la Ville de Strasbourg et celle de la Ville de Lille.

    La statue de la Ville de Strasbourg aurait bien besoin d'un petit nettoyage...

    Cette statue a été drapée de noir pendant toute la période où l'Alsace-Lorraine était allemande (donc de 1871 à 1918) mais, tout comme Anne-Marie, je n'ai pas trouvé sur le net la moindre photo y faisant référence...

    Merci Photoshop !

    La statue de la Ville de Lille, tout comme celle de Strasbourg, est ceinte d'une couronne de remparts et est munie d'un sceptre.

    Nous enfournant dans le métro, nous débouchons sur les Grands Boulevards à la recherche de la rue du Croissant : c'est en effet dans cette rue et dans un café portant le même nom que Jean Jaurès fût assassiné le 31 juillet 1914 par Raoul Villain, un jeune homme de 29 ans peut-être un peu simple d'esprit mais surtout ultra-nationaliste. Il reproche en particulier à Jaurès son antimilitarisme (celui-ci avait fait l'année précédente un discours devant 150000 personnes au Pré Saint-Gervais pour argumenter contre "la loi des trois ans" qui augmentait d'un an la durée du service militaire)...

    Jaurès fût assassiné par 2 balles tirées à bout portant alors qu'il dînait à une table du café, dos à la fenêtre ouverte en raison de la chaleur, avec plusieurs de ses collaborateurs.

    Sur la devanture de la Taverne du Croissant (c'est son nom actuel), une plaque de marbre a été apposée pour commémorer l'événement.

     

    A l'intérieur, dans un petit coin du café, un espace est réservé aux journaux de l'époque.

    Merci beaucoup Anne-Marie d'avoir préparé et accompagné cette promenade.


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