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Hier soir, nous étions... au Paradis !
J'entends par là le dernier étage (mais alors le dernier des derniers...) du Théâtre des Champs Elysées à l'occasion de l'une des deux seules représentations du Barbier de Séville à Paris cette année.
J'avais pris les places il y a un an suite à une publicité que j'avais reçue...
Philippe, d'abord sans grand enthousiasme car il ne se souvenait plus qu'on devait sortir..., s'est finalement gentiment joint à moi et bien lui en a pris puisque,finalement, il m'a dit que le spectacle lui avait plu. D'ailleurs cet après-midi il avait mis à fond la caisse le CD de cet Opéra-Bouffe de Rossini dans le bureau m'obligeant à couper le son pendant que j'appelais ma copine préférée sur Skype !
Le Théâtre des Champs Elysées, où nous n'étions jamais allés, est un théâtre à l'italienne même si sa façade classique est plutôt de style Art Déco : il a été inauguré en 1913.
Le bas-relief de la façade représentant Appollon entouré des neufs muses a été sculpté par Antoine Bourdelle.
Dans le hall, la foule se presse : les parisiens ont de l'argent dirait-on (mais il y a aussi beaucoup d'étrangers) et j'ai remarqué avec satisfaction que beaucoup de gens s'étaient endimanchés, comme quoi, tout ne fout pas complètement le camp ma bonne dame !
La salle peut accueillir 1905 spectateurs et le spectacle fera salle comble. Nous prenons possession de notre Loge en montant les quatre étages.
Voici la Loge de Galerie N°79. Elle comporte 12 chaises, 4 au premier rang (où nous avions la chance d'être placés), 4 au deuxième rang (avec peu de visibilité) et 4 au dernier rang sans visibilité aucune... C'est pour cette raison que ces dernières places sont à 5 euros).
A ce niveau, on est tout près de l'immense lustre Art Déco de Lalique qui ornemente le plafond.
Ce dernier est mis en valeur par une série de fresques de Maurice Denis surmontant une frise où l'on peut lire : L'Opéra classique ennoblit les passions et les destins tragiques...
L'ensemble "la Grande Ecurie et la Chambre du Roy" est conduit par Jean-Claude Malgloire, son chef, qui l'a créé en 1966. C'est la première fois que je vois ce chef dont je connais seulement la réputation et je suis étonnée de voir ses cheveux grisonnants... En fait, c'est un peu normal puisqu'il est né en 1940.
La pièce comporte deux actes (et un entr'acte heureusement pour se dégourdir les jambes car elle dure 2h30). L'histoire est simple : Rosine a pour tuteur le Docteur Bartholo qui la tient confinée dans sa maison en attendant de pouvoir l'épouser (pour s'approprier ses biens). Le Comte Almaviva est amoureux de Rosine... Il sollicite l'aide de son ancien serviteur, Figaro, pour pouvoir approcher de sa bien-aimée.
L'action se passe sur une petite place de Séville pour ce qui est de la première partie et dans la maison du Docteur Bartholo pour la deuxième partie. La mise en scène de Christian Schiaretti et Arnaud Décarsin est très réussie même si elle est dépouillée. Peu de moyens matériels mais des éclairages subtils : la maison qui est aussi une prison pour Rosine est symbolisée par des grilles.
Figaro (à droite) converse avec le Comte Almaviva drappé dans une cape afin de ne pas se faire reconnaître...
La fin du premier acte est sublime du point de vue musical car elle met en scène l'ensemble de la troupe (solistes et choeur) : les deux metteurs en scène ont fait prendre à chacun une attitude différente créant ainsi une série de tableaux très réussis.
Le choeur est celui de l'ensemble vocal de l'Atelier lyrique de Tourcoing : il joue la garde appelée par Bartholo suite à l'intrusion d'un soldat ivre dans sa maison (en réalité, il s'agit du Comte Almaviva qui s'est ainsi travesti pour pouvoir approcher sa belle).
Ici, Jean-Claude Malgloire remercie son orchestre à l'issue de la représentation devant la troupe au complet. Les musiciens jouent sur des instruments historiques...
Ma photo est de piètre qualité car, prise au zoom, depuis le poulailler...
Une petite vidéo du spectacle trouvée sur Youtube : à écouter à partir de 8'30" en particulier : c'est absolument magnifique !
Une soirée fort réussie
Paris sera toujours Paris, n'est-ce pas Marie-Claire ?
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J'avais noté sur mon agenda que Thierry Depeyrot, auteur de la revue "Histoire... et histoires du 13ème" que nous achetons régulièrement donnait une conférence intitulée "Cent ans d'évolution urbaine du 13ème arrondissement". Je me suis donc rendue à la Mairie et, après cette projection d'anciennes photos de notre arrondissement assorties de photos actuelles prises sous le même angle, j'ai vu qu'il y avait dans la galerie Athéna une présentation de sculptures monumentales d'un artiste africain : Mickaël Bethe-Sélassié.
Né en 1951 à Diré-Dawa, petite ville de l'est de l'Ethiopie, Mickaël Bethe-Sélassié vit en France depuis l'âge de 20 ans. Il est connu pour ses créations de personnages gigantesques en papier mâché, hauts en couleur. L'artiste, qui a une renommée internationale, a exposé en Namibie et en Ethiopie bien sûr, mais aussi en Algérie, en Corée, au Brésil, en Suisse, aux Pays-Bas et en France.
Son atelier se trouve dans le 13ème arrondissement.
En bas de l'Escalier d'Honneur de la Mairie, une sculpture représentant un cheval (1999). Vous serez bien d'accord avec moi : cela n'engendre pas la mélancolie...
Voici comment le sculpteur procède : il commence par faire une armature grillagée, puis la recouvre de papier mâché avant de la peindre.
En haut de l'escalier trône une sculpture gigantissime : "Chambellan"
L'exposition se continue dans la Galerie Athéna avec en premier plan une sculpture intitulée "Termitière".
Détail
Quelques sculptures plus plates aussi comme celle-ci appelée "Grand écart"
"Masque"
"Bouclier"
"Mama Africa" est bien mise en valeur à l'issue de la Galerie. Son coût est de 15.000 euros. Le tout est de trouver l'endroit où la mettre... J'avoue qu'elle me ferait peut-être faire quelques cauchemars !
Autres tons avec ce "Totem"
et ce "Cactus" que j'aime beaucoup.
Retour à la couleur avec une sculpture très naïve intitulée "Félins"
"Croix"
"Magicien"
Ce barbichu a pour nom "Prophète". Tiens-t-il les tables de la Loi... ?
Extrait du catalogue ArtZud-Amsterdam 2013
Les installations de sculptures, reliefs et peintures de Mickaël Bethe-Sélassié montrent un monde de conte de fées aux couleurs vives, joyeux.
Les sculptures sont faites de papier mâché sur une structure grillagée. Certains estiment que ça situe Mickaël Bethe-Sélassié dans la lignée du primitivisme africain traditionnel, tandis que d'autres voient son travail comme une expression de l'Art Brut, ou à la lumière de son succès, le considèrent comme un artiste occidental. Un observateur néerlandais, lui, le comparerait naturellement à Karel Appel, qui était capable de créer une aire de jeux pleine de figures d'animaux et d'enfants joyeusement colorées.
Ce qui rend spécial l'art de cet artiste est que ses personnages fixent le regard de l'observateur, comme pour lui poser des questions sur la justice et l'injustice liées à l'histoire de l'Afrique.
Dommage que l'expo se termine ce soir...
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Hier soir, Elisabeth, une amie rencontrée lors des promenades de Générations 13, m'a invitée au théâtre. La pièce : Riviera d'Emmanuel Robert-Espalieu et le théâtre : Les Déchargeurs.Pratique de chez nous : un coup de 21 et je suis à Châtelet !
Je n'étais jamais allée dans ce théâtre. Il faut dire qu'il y a pléthore de théâtres à Paris et que pour les faire tous il faudrait se lever de bonne heure... C'est un tout petit théâtre de 80 places seulement avec une petite dizaine de rangées de banquettes en velours rouge, assez confortables tout de même avec leur dossier. Mais ce qui est magique dans ce théâtre c'est qu'on peut presque toucher les acteurs et pour la pièce en question, c'est une évidence qu'il faut un tout petit théâtre !
Il s'agit de la fin de vie de Fréhel (elle est décédée en février 1951) qui, après avoir été une star de la chanson populaire dans les années 20-30 (c'était aussi une très jolie jeune femme) s'est finalement brûlée les ailes, vieillissant prématurément tout en passant de mode... Sa courte liaison avec Maurice Chevalier qui la délaisse au profit de la Miss (Mistinguett), en partie pour des raisons carriéristes..., et sa gloire passée la rendent neurasthénique et la font tomber dans la drogue et l'alcoolisme. S'ensuit une fuite en avant qui la conduira de Saint-Pétersbourg à Vienne, Bucarest et Odessa pour se terminer en Turquie à Constantinople où elle se prostitue avant d'être prise en charge par l'ambassade de France en 1922 qui la rapatrie dans un état lamentable.
Fréhel était son nom de scène (c'est un clin d’œil à ses origines bretonnes). Son véritable nom était Marguerite Boulc'h. C'est la fille d'un couple de bretons du Finistère venus tenter leur chance à Paris : son père est un ancien cheminot handicapé (il a perdu un bras, happé par une locomotive) et sa mère est concierge (et se livre accessoirement à la prostitution). La fillette est livrée à elle-même : elle pousse la chansonnette au coin des rues accompagnée par l'orgue de barbarie d'un aveugle pour rapporter quelques sous à la maison jusqu'au jour où, à 15 ans, elle rencontre La belle Otero, alors reine du Music-hall. en tentant de lui vendre un "rénovateur facial" pour le compte d'un pharmacien. Celle-ci remarque la gamine et la fait engager au Café de l'Univers où elle interprètera les refrains de Montéhus. Sous le nom de Mademoiselle Pervenche, elle fait un malheur avec ses grands yeux clairs, sa voix gouailleuse, ses mauvaises manières et son sens de la répartie... La voici lancée !
Mademoiselle Pervenche en 1908
Fréhel
La pièce est un huis clos qui se déroule dans son meublé modeste situé près de Pigalle. Chaque nuit, Fréhel rêve de Maurice : celui-ci lui apparait sous les traits du jeune homme de 20 ans qu'elle a connu jadis. Pourtant le jour, Fréhel est bien lucide puisqu'elle fait répéter une jeune chanteuse, Paulette, grande admiratrice de sa gloire passée, à laquelle elle se confie : elle rêve d'aller sur la Riviera ainsi que Maurice le lui a un jour promis...
L'interprétation de Myriam Boyer est pleine de sensibilité. Elle n’interprète pas Fréhel : elle est Fréhel avec sa fragilité, sa gouaille, sa joie de vivre passée mais aussi ses passages à vide suivis de sa descente aux enfers... De plus, elle ne met pas l'accent sur la décrépitude de la chanteuse mais plutôt sur son humanité, ce qui nous la rend forcément sympathique. En prime, elle fredonne des airs chantés par Fréhel.
Quelques photos prises au Théâtre Montparnasse par un professionnel (aux Déchargeurs, on nous a demandé d'éteindre nos portables bien sûr...).
Myriam Boyer et son partenaire, Laurent Rouault
La nostalgie du passé (elle tient en main un magazine présentant une photo de Maurice Chevalier vieillissant mais elle le voit toujours jeune...).
Quelle actrice extraordinaire ! Il faut savoir qu'elle a déjà remporté 2 Molière...
Merci beaucoup Elisabeth pour cette excellente soirée en ta compagnieEcoutez La Java Bleue par Fréhel
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Ce dimanche, notre chorale donnait son premier concert de l'année à la Maison du Japon de la Cité Universitaire. Rendez-vous était donné à 14 heures pour installer la salle, préparer le buffet et... répéter une dernière fois avant le direct !
L'accès à la Maison du Japon se fait en passant devant le magnifique bâtiment de la Maison de la Belgique (la Fondation Biermans-Lapotre).
La Maison du Japon est bien fleurie en ce début de printemps.
Les poissons rouges qui ont hiberné cet hiver ont refait surface...
Sur la scène richement décorée, un piano à queue attend son pianiste...
Ah... le voilà justement ! C'est Gabriel Vallejo, vous l'aurez reconnu...
Allons... un peu de sérieux Claire !
Notre concert de ce jour avait un programme court mais intense avec, pour la première fois, la participation de deux solistes : Laurence Groult (soprano) et Gérard Vinson (tenor). Notre chef de choeur adorée, c'est bien sûr Anne Barbé.
La voici justement dans tous ses états !!!
A gauche de la scène, les Sopranos
Sur la droite, les ténors-basses et les alti, ici avec Laurence et Anne
Un pt'it coup de projecteur sur les alti : normal quand on sait qui est le photographe !
Dix morceaux seulement au programme de ce concert :
♪ Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ? de Paul Misraki
♪ Canten Señores : chant traditionnel argentin mis en musique par Nestor Zadoff
♪ Il est 5 heures, Paris s'éveille ! chanté par Jacques Dutronc
♪ Besame Mucho de Consuelo Velasquez
♪ La Quête de Jacques Brel
♪ Hay Linda Amiga : chant populaire de Santander
♪ Le Kyrie de la Misa Criolla d'Ariel Ramirez
♫ Le Gloria de la Misa Criolla
♪ Hasta Siempre : chanson sur Che Guevara écrite par Carlos Puebla
♪ La Romance de Paris de Charles Trénet
Voici notre chorale dans "Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux ?"...
Il est 5 heures, Paris s'éveille !
En cherchant sur le net j'ai appris que les paroles de la chanson écrite par Jacques Lanzmann et que Jacques Dutronc interpréta si brillamment sont inspirées d'une chanson de Marc-Antoine Madeleine Désaugiers datant de 1802 intitulée : Tableau de Paris à cinq heures du matin ( sur l'air de la contredanse du ballet de la Rosière de Gardel aîné...). Comme quoi, il n'est jamais trop tard pour s'instruire...
L’ombre s’évapore
Et déjà l’aurore
De ses rayons dore
Les toits alentours
Les lampes pâlissent,
Les maisons blanchissent
Les marchés s’emplissent :
On a vu le jour.
De la Villette
Dans sa charrette,
Suzon brouette
Ses fleurs sur le quai,
Et de Vincenne,
Gros-Pierre amène
Ses fruits que traîne
Un âne efflanqué.
Déjà l'épicière,
Déjà la fruitière,
Déjà l'écaillère
Sautent au bas du lit.
L'ouvrier travaille,
L'écrivain rimaille,
Le fainéant baille,
Et le savant lit.
J'entends Javotte,
Portant sa hotte,
Crier : Carotte,
Panais et chou-fleur !
Perçant et grêle,
Son cri se mêle
A la voix frêle
Du noir ramoneur.L'huissier carillonne,
Attend, jure, sonne,
Ressonne, et la bonne,
Qui l'entend trop bien,
Maudissant le traître,
Du lit de son maître
Prompte à disparaître,
Regagne le sien.
Gentille, accorte
Devant ma porte
Perrette apporte
Son lait encor chaud ;
Et la portière,
Sous la gouttière,
Pend la volière
De Dame Margot.
Le joueur avide,
La mine livide,
et la bourse vide,
Rentre en fulminant ;
Et sur son passage,
L'ivrogne, plus sage,
Rêvant son breuvage,
Ronfle en fredonnant.
Tout, chez Hortense,
Est en cadence ;
On chante, on danse,
Joue, et cætera...
Et sur la pierre
Un pauvre hère,
La nuit entière,
Souffrit et pleura.Le malade sonne,
Afin qu'on lui donne
La drogue qu'ordonne
Son vieux médecin ;
Tandis que sa belle,
Que l'amour appelle,
Au plaisir fidèle,
Feint d'aller au bain.
Quand vers Cythère,
La solitaire,
Avec mystère,
Dirige ses pas,
La diligence
Part pour Mayence,
Bordeaux, Florence,
Ou les Pays-Bas.
« Adieu donc, mon père,
Adieu donc, mon frère,
Adieu donc, ma mère,
- Adieu, mes petits. »
Les chevaux hennissent,
Les fouets retentissent,
Les vitres frémissent :
Les voilà partis.Dans chaque rue,
Plus parcourue,
La foule accrue
Grossit tout à coup :
Grands, valetaille,
Vieillards, marmaille,
Bourgeois, canaille,
Abondent partout.
Ah ! quelle cohue !
Ma tête est perdue,
Moulue et fendue,
Où donc me cacher !
Jamais mon oreille
N'eut frayeur pareille...
Tout Paris s'éveille...
Allons nous coucher.Pour Besame Mucho, c'est notre chorale que vous entendrez : je trouve qu'on ne l'a pas trop mal chantée, non ? Ecoutez... Enfin vous avez le droit de ne pas être d'accord !
Et la Misa Criolla me direz-vous ? Elle est à l'honneur cette année puisque l'album sur lequel cette messe a été gravée est sorti en 1964, chanté par la Chorale Los Fronterizos. Si vous écoutez Radio Classique, vous en entendrez des extraits tous les jours.
En voici le Kyrie par notre chorale
Pour contrebalancer cette musique sacrée, il fallait un chant révolutionnaire, de préférence d'Amérique du Sud : Anne a choisi "Hasta Siempre" mettant à l'honneur le Che... Voici la version de "Buena Vista Social Club".
Un vrai régal de chanter avec Anne !
Merci au photographe de service...
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