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Je viens de finir ce jeudi lors de ma journée cartonnage à l'atelier de Sandra Hosseini l'étui d'un album photos (pour un mariage) et je suis fière de vous le montrer. L'atelier que Sandra a ouvert cette année se trouve à Saint-Maur au sud-est de Paris,donc sur place pour elle. Quant à moi, je dois prendre le RER pour m'y rendre et il faut compter une heure de trajet porte à porte mais le plaisir de la retrouver avec sa bonne humeur et sa compétence est tel qu'il fait passer la pillule.
La pendule qui a été offerte à Sandra par ses élèves du mardi soir pour orner son nouvel atelier affiche le ton...
Chacune apporte en effet de quoi accompagner un petit café (en général des chouquettes) et déjeuner sur le pouce pendant l'heure du midi (ce jour-là, il y avait entre autres du paté de poisson, un cake aux olives, un gâteau au pralin, une mousse au citron succulente...).
Bref, l'ambiance est vraiment super !
Mais revenons à nos moutons, en l'occurance l'étui de l'album : le thème du mariage étant la nature, j'ai choisi de le faire sur une base de vert tendre.
Je ne sais pas si vous pouvez le voir mais j'ai "embossé" les initiales des mariés sur "le noeud" qui permet à l'album de s'ouvrir et de se fermer. Pour ce faire, il faut découper très précisément les lettres (et celles-ci sont assez tarabiscotées comme vous pouvez vous en rendre compte...) avec de petits ciseaux dans de la cartonnette puis les positionner et les coller sur le carton que l'on recouvre ensuite de simili cuir : cela fait une surépaisseur que l'on met en évidence en utilisant un embossoir.
L'album s'ouvre ainsi et je vous prie de croire que j'ai galéré cette après-midi pour réussir à coller les deux parties du "noeud" de façon à ce qu'elles s'emboitent bien l'une dans l'autre. Mais heureusement, Zorro est arrivé... é... é... : je veux bien sûr parler qui a sorti de son placard à malices une paire de serre-joints qui m'ont, il ne faut pas hésiter à le dire, carrément sauvé la mise !
Fière de moi !
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Ce vendredi après-midi, j'ai fait une balade du côté de Belleville proposée par Générations 13, association de notre arrondissement qui propose aux seniors moults activités gratuites moyennant l'adhésion à l'association. La ballade s'intitulait "Les métallos de Belleville".
Le rendez-vous était donné par Anne-Marie Guérin, notre guide de ces "Petites Promenades dans Paris" au métro Parmentier. Dans la station, un hommage est rendu à celui qui fit la promotion de ce tubercule en France.
Introduite en Espagne (aux îles Canaries) dans la deuxième moitié du XVIème siècle, il faudra attendre la fin du XVIIIème siècle pour que la pomme de terre trouve preneur en France, les gens se méfiant de cette plante souterraine... Parmentier use d'un stratagème pour donner envie aux gens de la consommer : il fait monter une garde (légère) autour d'un champ de pommes de terre, donnant ainsi l'impression aux riverains qu'il s'agit d'une culture rare et chère, destinée au seul usage des nobles. Certains volent des tubercules, les cuisinent et les apprécient. Le roi Louis XVI le félicite en ces termes : « La France vous remerciera un jour d'avoir inventé le pain des pauvres ». Leur emploi dans la cuisine populaire se développe alors très rapidement.
Voici le circuit approximatif que nous avons fait, parcourant 3 stations de métro au total, à cheval sur les 11ème et le 20ème.
Dans la rue Jean-Pierre Timbaud (au début du circuit) se trouve une ancienne cité ouvrière dénommée "la cité d'Angoulême". Au rez-de-chaussée les ateliers, dans les étages les habitations des ouvriers des fonderies et du travail du cuir.
Mon amie Marie-France m'accompagnait dans cette visite.
Au bout de la cité, on débouche, dans une cour, sur un bâtiment à l'élégante architecture.
Nous continuons la ballade par le passage de la fonderie, un vrai hâvre de paix à l'heure actuelle mais qui devait retentir du bruit assourdissant des forges et du passage des clients au XIXème siècle.
Comme vous pouvez le constater, les habitants ne sont pas avares de végétation.
Au bout du passage, la cour a été réaménagée avec des logements modernes fort élégants.
Empruntant la rue Saint-Maur puis la rue Jean-Pierre Timbaud, nous arrivons en pleine prière musulmane du vendredi : la photo que vous voyez est tirée d'internet car je n'ai pas osé la prendre moi-même. Pourtant, c'est bien le spectacle auquel nous avons assisté : des centaines d'hommes se prosternant en pleine rue et repartant leur tapis de prière sous le bras. La Mosquée Omar est toute proche... Et les femmes là-dedans ? Aucune : elles sont à leurs fourneaux sûrement !
Tout à côté, la Maison des métallos : initiallement manufacture mondialement connue fabriquant des instruments de musique en cuivre, puis haut lieu du syndicalisme et actuellement Etablissement Culturel de la Ville de Paris : théâtre, cinéma, conférences, expositions, danse..., la Maison des métallos a surtout le projet d'allier exigences artistiques et préoccupations sociétales.
A l'étage, un café bien accueillant.
Au 98 de la rue Jean-Pierre Timbaud se trouve un immeuble de briques rouges tout à fait banal mais si on s'aventure derrière la grille qui en ferme l'entrée on découvre une succession de trois cours possédant des petits ateliers d'artistes bien sympathiques. Ici, le temps semble s'être arrêté...
Empruntant alors la rue Moret, on aperçoit les hommes qui rentrent de la prière. Ici les boutiques s'adressent spécifiquement à la population maghrébine.
Des livres pour les enfants dont le prénom des héros leur parle...
De jolies lampes en cuivre qui rappellent le pays...
Nous arrivons rue Oberkampf alors que la pluie s'est mise à tomber. Les pavés sont mouillés et la grêle s'annonce même !
Ce porche est bien accueillant !
et en plus il donne accès à une cité d'artisans bien vieillotte...
Non loin de là l'église Notre Dame de la Croix de Ménilmontant s'élève en haut des 54 marches de l'escalier qui en permet l'accès : la rue de Ménilmontant grimpe sec en effet.
Si l'extérieur ne m'emballe pas plus que ça, l'intérieur par contre mérite la visite. Son style néo-roman est mis en valeur par la voûte de la nef "armée" d'élégantes ferronneries.
La pluie ayant cessé, nous continuons notre ballade. Ici le panneau rappelle que c'est des hauteurs de Belleville que viennent les eaux ayant alimenté les premières fontaines parisiennes à partir de la fin du XIXème siècle.
La passerelle ayant desservi l'ancienne gare de Ménilmontant, aujourd'hui disparue
Le chemin de fer de la Petit Ceinture servait autrefois de liaison aux voyageurs désirant se rendre d'une gare à l'autre dans Paris. Elle faisait le tour de Paris (32 kms) à l'intérieur des boulevards des Maréchaux et ceci jusqu'en 1934. Désertée par les parisiens qui lui préfèrent ensuite le métro, elle sert alors au trafic des marchandises et est définitivement fermée dans les années 90.
Pour franchir les coteaux de Belleville et de Charonne, deux tunnels ont été creusés.
Après avoir emprunté la rue de la Mare, nous arrivons à la rue des Cascades dont le nom comme celui des Savies indique une fois de plus l'existence de sources à Belleville. Au Moyen-âge, les religieux du Prieuré Saint-Martin des Champs captèrent en effet une partie de cette rivière pour s'alimenter en eau.
Par un escalier, nous arrivons à la rue des Pyrénées. Il s'agit, après la rue de Vaugirard, de la seconde plus longue rue de Paris et elle porte ce nom en raison de son aspect escarpé, particulièrement vers les Buttes-Chaumont. Moi, je la connais plutôt dans sa partie basse : c'est là qu'était le Lycée Hélène Boucher et son annexe Maurice Ravel où j'ai usé mes culottes jusqu'en 68 !
Et ici, donnant sur la rue très passagère à cette heure de la journée, encore des petits îlots de verdure.
Ainsi, la Cité Leroy
Avouez qu'on ne se croirait pas à Paris...
Donnant sur la rue de Ménilmontant, le Jardin du Carré de Baudoin avec sa "folie". Témoin authentique et unique des maisons de campagne édifiées au XVIIIème siècle pour les aristocrates et les bourgeois enrichis, cette maison fut construite en 1770, pour Nicolas Carré de Baudoin puis appartînt à la famille Goncourt. A partir de 1836 les soeurs de Saint-Vincent de Paul y fondèrent dans le bâtiment adjacent un orphelinat "L'asile des petits orphelins". Racheté par la Ville de Paris, c'est aujourd'hui un espace culturel.
Marie-France devant la Cité de l'Ermitage
Si vous avez le vertige, passez vite sur la photo qui suit : elle a été prise depuis le haut de la rue de Ménilmontant. Au loin, la tour Saint-Jacques et le Centre Pompidou.
Aux 19-21 de la rue Boyer, on trouve un bâtiment riche d'une histoire ancienne qui l'ancre dans la mémoire ouvrière. Il s'agit de "la Bellevilloise".
Wikipédia explique...
En 1877, les ouvriers bellevillois fondent un petit dépôt d'épicerie au 10 de la rue Chevreau ouvert deux soirs par semaine. Il devient bientôt une coopérative ouvrière et celle-ci fonctionne jusqu'en 1936 (elle ferme avec la chute de la BOP : Banque Ouvrière et Paysanne). La coopérative propose à ses adhérents des produits de consommation courante (pain, viande, charcuterie, épicerie, charbon, ameublement, habillement) à prix réduit ; les achats en grosses quantités auprès des producteurs, souvent des coopératives ouvrières de production, et la limitation des marges lui permettent de toucher une large clientèle, qu’elle associe aux bénéfices de l’entreprise : en 1912, elle compte 9 000 sociétaires, réalise 5 MF de chiffre d’affaires annuel et dispose de plusieurs dizaines de magasins de vente, ou « répartitions », dans les 19ème et 20ème arrondissements ; en 1929, elle compte 15 000 sociétaires.
À partir de 1900, sa prospérité commerciale lui permet de financer diverses œuvres sociales très actives. Elle ajoute alors à sa vocation consumériste une mission éducatrice et sociale qui repose sur
1- Le patronage laïque : il a pour mission « de soustraire les enfants, garçons et filles, aux mauvaises fréquentations de la rue, en leur créant un centre d’éducation et de distraction les dimanche, et en leur permettant de suivre divers cours existants »,
2 - l'Université populaire de la Semaille : celle-ci met à la disposition des coopérateurs une bibliothèque particulièrement riche et éclectique, donne des conférences gratuites et des cours, organise des sorties, anime un club scientifique ouvrier… À partir de 1930, elle propose un cinéma d'art et d'essai, le Cinéma de la Bellevilloise.
3- La musique et le théâtre : le goût pour la pratique musicale est alors très répandu dans les milieux populaires et la Bellevilloise subventionne plusieurs groupes musicaux amateurs.
En juillet 1905, la Bellevilloise crée une société de secours mutuels, la Solidarité mutuelle des coopérateurs de la Bellevilloise, exclusivement réservée à ses adhérents. Celle-ci gère d’abord une pharmacie, puis, à partir de 1913, un puis plusieurs dispensaires.
La "forteresse coopérative", comme on l’a appelée, a été aussi un instrument désocialisation politique, participant activement à la lutte des classes. Servant de soutien logistique, elle ouvrait largement ses salles aux manifestations des organisations ouvrières de diverses obédiences, puis, à partir des années 1920, principalement communistes : permanences, réunions internes, fêtes, meetings, congrès. La façade comporte d'ailleurs sur son fronton la faucille et le marteau...
En 1908-1910, la Bellevilloise édifie sa "Maison du Peuple", aux N° 19-21 de la rue Boyer, confiée à l’architecte Emmanuel Chaine, dans l’esprit de la Maison du Peuple de Horta, à Bruxelles. Il s'agit d'un vaste ensemble en béton armé et remplissage de briques avec ornementation de mosaïques et de céramique émaillée qui abrite un grand magasin de vente au public, bureaux, café, salles de répétition, salle des fêtes de 500 m²...Pendant près de soixante ans, la Bellevilloise a joué un rôle déterminant dans la vie économique et sociale de l’Est parisien. Actuellement, c'est un lieu de culture multidisciplinaire : concerts, spectacles, expos, défilés mais aussi café : La Bellevilloise reste un lieu de brassage, de rencontres et d'échanges qui s'ouvre à tout public.
C'est là que se termine notre ballade. Le métro Gambetta n'est pas très loin.
Mine de rien, on en a fait du chemin...
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Cette semaine, c'est la semaine du développement durable. A cette occasion sans doute, la Mairie du 13ème présente une exposition intitulée "Terre habitée" présentant le travail de Françoise Carré, plasticienne et écrivain.
Directrice de style dans la mode, cette dernière a mené des recherches sur le vêtement avant de travailler pour Emmaüs dans l'économie solidaire. Son travail de création de sculptures composées avec de vieux vêtements relie ces diverses expériences.
L'exposition est présentée dans la Galerie Athéna.
A l'entrée, on entre dans la fôrêt tropicale avec cette sculpture intitulée Vert ethical.
De plus près...
Françoise Carré présente aussi des corsages empesés de manière à faire croire qu'ils sont encore habités auxquels elle donne des noms évocateurs : ici, l'Orateur.
En avançant dans la galerie on peut admirer toute une série de ciels. L'artiste réutilise les vêtements dans leur intégralité en les froissant et en les associant de manière à transposer leur usage et évoquer... le vivant d'une herbe, l'infini d'un ciel, la force du vent, la lumière d'un matin.
Ciel Zébulon
Ciel Kitsch
Ciel tourmenté
Ciel Magritte
Ciel d'Elie
Plusieurs tableaux sur la mer aussi : ici, Mer grande
De plus près...
Au fond de la galerie une jolie pièce est consacrée au défilé de mode de l'artiste : une superbe robe réalisée dans un camaïeu de jaunes, une autre dans les rouge et... la robe de la mariée bien sûr !
Détail
Naturellement, toutes ces créations sont des pièces uniques.
L'exposition dure jusqu'au 9 avril : il est encore temps d'aller l'admirer.
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Toujours dans le cadre du tricentenaire de la naissance de Diderot, l'Université du même nom proposait hier la projection du film de Robert Bresson "Les dames du bois de Boulogne". La séance était présentée par deux spécialistes du XVIIIème siècle, Pierre Chartier et Yannick Séité.
Le film dont les dialogues ont été écrits pas Jean Cocteau est inspiré de l'épisode le plus long et le plus fameux du livre de Diderot "Jacques le fataliste et son maître". L'adaptation de Bresson choisit de "moderniser" le récit en lui donnant pour cadre le Paris contemporain (le film a été tourné pendant la grand guerre : automobiles, téléphones, ascenseurs, costumes, cabarets), ce qui à la fois souligne la modernité de Diderot et l'intemporalité des questions soulevées par le récit.
L"histoire
Un soir, Hélène apprend de son ami Jacques que son amant Jean ne l'aime plus. Blessée, elle décide de rompre la première et feint alors de ne plus l'aimer pour voir sa réaction. Elle comprend aussitôt avec horreur qu'il est soulagé par cette révélation mensongère. Ils se séparent, mais Hélène décide de se venger. Agnès, la fille de Madame D., est danseuse de cabaret depuis la faillite de sa mère. Hélène paie leurs dettes, installe mère et fille dans un appartement de Port-Royal et organise la rencontre de Jean et d’Agnès au Bois de Boulogne. Jean s'éprend d'Agnès. Celle-ci repousse d'abord ses avances, puis tente de lui avouer son passé mais sans succès, car Hélène continue de tirer les ficelles...
Maria Casarès joue le rôle d'Hélène tandis que celui de Jean est tenu par Paul Bernard. C'est l'époque des bibis, des manchons et des petits chiens qui vont avec... On les voit ici tous les deux au bois de Boulogne lors de la rencontre soit disant hasardeuse entre Jean et Agnès qu'Hélène a en réalité machiavéliquement imaginée et soigneusement organisée.
Elina Labourdette est Agnès : ici, elle voit Jean pour la première fois.
Le rôle de Madame D., la mère d'Agnès, est tenu par Lucienne Bogaert.
Ce sont donc ces quatre personnages qui vont tenir la scène pendant presque tout le film, un film tourné en noir et blanc avec des éclairages superbes qui mettent en valeur la beauté sauvage d'une Maria Casarès morbide (elle est tout habillée de noir) et celle plus juvénile et innocente d'Elina Labourdette.
Agnès se trouve mal après la cérémonie de son mariage avec Jean...
Du grand art, non ?
Une petite vidéo pour vous donner envie d'acheter ou de louer le DVD...
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