• Hier soir mon amie Claire m'avait conviée à assister en sa compagnie à un concert à la maison de l'Unesco dans le 7ème. A l'occasion de la Journée Mondiale de l'Eau, le chef d'orchestre et compositeur chinois Tan Dun devait en effet y être nommé "Ambassadeur de bonne volonté" de l'Unesco par Madame Irina Bokova, Directrice générale de l'Unesco. Cette distinction récompense la renommée mondiale de ce chef chinois mais également son engagement de longue date pour promouvoir la préservation et l'utilisation durable de l'eau : l'eau, si essentielle à l'humanité et dont l'Unesco se fait volontiers l'avocat.

     Tan Dun est né à Changsha, capitale de la province du Hunan en 1957. Il a remporté l'Oscar de la meilleure musique de film pour la bande son de "Tigre et dragon" et ce soir, il dirige l'Orchestre symphonique des Pays-Bas dans un concert intitulé "Music for Water" justement.

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    Les percussions à eau, vous connaissez ? Moi, je les ai découvertes lors de ce concert.

    Etonnant ce qu'on peut faire avec une bassine remplie d'eau !

    Bon, le mot bassine ne convient peut-être pas tout à fait... Il s'agit plutôt de récipients en verre (ou en plastique je ne sais pas) transparent (permettant d'ailleurs aux cameramen chargés d'enregistrer le concert de nous donner à voir de belles images sur l'écran géant qui a été dressé derrière les musiciens de l'orchestre).

     21 - Beibei Wang à la percussion à eau

     Beibei Wang est jeune, jolie et... douée ! Elle est l'une des percussionistes montantes de sa génération sur la scène chinoise. C'est elle qui a la vedette dans ce concert.

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    Voici un extrait du premier morceau que nous avons entendu, une composition de Tan Dun. Son titre : Water rock 'n' Roll
     
     

      La deuxième composition de Tan Dun que nous avons entendue s'intitule "Music for Guqin and River Stones". Tandis que sur l'écran géant étaient projetées des images venant du monde de l'eau, deux solistes étaient mises à l'honneur : Eldbjorg Hemsing, violon solo à l'Orchestre symphonique des Pays-Bas et Xiaoxia Zhao qui joue et enseigne le Guqin, cet instrument traditionnel chinois à cordes pincées de la famille des cythares. Cette dernière a joué lors des JO de Pékin et de l'exposition universelle de Shangaï...
     


    Avant l'entracte, nous avons aussi entendu un morceau de Tan Dun intitulé "Music for Erhu and Tiger Drumming". L'Erhu est un instrument traditionnel chinois (on le joue surtout dans les opéras) possédant une minuscule caisse de résonnance et deux cordes. Celles-ci sont frottées avec un archet. Tan Wei est une jeune chinoise virtuose de l'Erhu : elle a gagné les plus prestigieux prix d'interprétation en Chine.

    21 - Tan Wei au violon erhu

    Après un court entracte, Tan Dun a donné son "Water Concerto" : un concerto en trois mouvements mettant à l'honneur à nouveau les percussions à eau. Bon, un peu long à mon goût tout de même : la musique contemporaine, même si elle est surtout destinée à être "entendue de visu" est parfois un peu ingrate...
     
     
     
    Puis, à la fin de ce concert, Mme Irina Bokova, Directrice générale de l'Unesco a prononcé un discours vantant tant les qualités musicales du chef chinois que son implication dans la protection de l'eau sur terre et elle lui a remis le diplôme d'Ambassadeur de bonne volonté de l'Unesco.
    21 - Tan Dun et la Directrice Générale de l'Unesco Irina
     
    Merci Claire d'avoir pensé à moi pour t'accompagner. Au fait, nous n'étions pas deux à assister à ce concert mais bien 2 et demi : Claire attend un heureux événement pour... Cocorico : le 14 juillet prochain ! Il parait que le bébé a réagi à la musique : on en fera une choriste pour la chorale de sa Maman.

    21 - Claire
     
    Une agréable soirée

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  • Cette après-midi, je suis allée visiter l'exposition "Mille et une orchidées" qu'abritent les Grandes Serres du Jardin des Plantes depuis un petit mois.

    La grande serre

    Ma longue attente (près d'une heure de queue) dans le froid hivernal de ce presque printemps est récompensée dès mon entrée : choisis parmi les 30.000 espèces d'orchidées existantes, un millier de pieds sont exposés ici, mis en valeur par l'environnement magnifique des plantations de la serre tropicale. Ces orchidées sont la propriété du Jardin des Plantes ainsi que de producteurs français.

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     Les orchidées poussent du sous-sol à la canopée...

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     1 - Les orchidées épiphytes (la majorité des espèces tropicales et subtropicales) sont perchées sur les troncs et branches d'arbres ou sur d’autres végétaux, attachées par des racines aériennes. Ce ne sont pas des parasites : elles ne puisent aucun élément dans leur support.

    2 - Les vanilles sont des lianes.

    3 - Les orchidées terrestres (comme celles qui poussent en France) sont enracinées dans le sol. Certaines ont des tubercules souterrains.

    4 - Les orchidées lithophytes poussent sur des rochers.

    5 - Chez les saprophytes, pas de chlorophylle, donc pas de photosynthèse. Elles se nourrissent de matières organiques en décomposition.

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     Au fond de la Grande Serre, il y a un rocher dans lequel on peut circuler pour en atteindre le sommet. Il a été recouvert pour la circonstance d'une cascade d'orchidées blanches du plus bel effet.

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     Au pied du rocher une pièce d'eau a été mise en lumière par "Vacherot et Lecoufle", l'orchidéïste célébrissime que j'étais allée visiter il y a deux ans au sud de Paris.

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     Depuis l'intérieur du rocher...

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    A l'intérieur, les orchidées fleurissent aussi !

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    Depuis le haut du rocher, on a une vue plongeante sur la serre.

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     Je n'avais pas visité les Grandes Serres depuis leur réouverture en 2010 après une longue fermeture et n'en gardait qu'un vague souvenir d'une enfance parisienne.

     Le mal est réparé !

     * l'expo ferme ses portes demain soir... *


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  • Pour continuer l'hommage à Denis Diderot dont elle célèbre cette année le tricentenaire de la naissance, l'Université du même nom offrait hier à ses afficionados la possibilité de visionner le film "Suzanne Simonin, la religieuse" qui avait été interdit lors de sa sortie en 1966 du fait du caractère subversif du scénario de Jacques Rivette.

    Les couvents du XVIIIème siècle y sont en effet dépeints au travers de la vie de l'une de ses soeurs, Soeur Suzanne, contrainte par ses parents (comme toutes les jeunes filles nées dans l'illégitimité) d'entrer en religion alors qu'elle n'en n'a pas vocation et, croyez-moi, on en voit de toutes les couleurs : de la Mère Supérieure tortionnaire, épouvantée par cette soeur qu'elle croit possédée par Satan, à la Mère Supérieure attirée par l'homosexualité (Jacques Rivette l'a vêtue d'une tenue on ne peut plus affriolante pour une religieuse...) en passant par le curé que l'envie de se défroquer démange furieusement !

    Une explication à cette interdiction : la proximité des élections qui conduit le gouvernement du Général de Gaulle à interdire, contre l'avis de la commission de contrôle chargée de délivrer le visa d'exploitation du film avant sa sortie en salle, un film qu'une partie de ses électeurs, la population catholique, conteste sans en avoir jamais vu le moindre extrait car "l'Affaire de la religieuse de Rivette" est d'abord une histoire sans images...

     Les milieus du cinéma se mobilisent rapidement avec à leur tête Jean-Luc Godard, ce jeune cinéaste de la Nouvelle Vague qui écrit à André Malraux, ministre de la Kultur..., une lettre dans laquelle il parle de la censure comme de la "Gestapo de l'esprit".

     A sa sortie au cours de l'été 1967, passées les élections..., le film est interdit aux moins de 18 ans et, de nos jours il n'y a plus aucune limitation d'âge. On se dit en effet que les jeunes de notre époque sont, à cet âge, bien plus éclairés sur la sexualité que ce que le peu d'images du film laisse à voir : tout est dans la suggestion en effet et le film est vraiment très beau et pur. Une musique en voix off évoque la vie à l'extérieur des murs de cette prison dans laquelle la jeune fille est destinée à vivre jusqu'à la fin de ses jours.

    Une nouvelle version de La religieuse de Diderot sort très bientôt sur les écrans. Il s'agit d'un film de Guillaume Nicloux avec Pauline Etienne dans le rôle de Soeur Suzanne, Louise Bourgoin dans celui de la Mère Supérieure du Couvent Sainte-Marie et Isabelle Huppert dans celui de la Mère Supérieure du Couvent de Saint-Eutrope.
    En voici la bande-annonce.

    Une anecdote personnelle : il s'agit du premier film que Philippe a passé en tant que projectionniste bénévole à Criel, le projectionniste en titre l'ayant réquisitionné pour porter les bobines du film qui, à l'époque, pesaient leur poids ! C'est donc ensemble que nous sommes allés à cette projection.

    Vous vous demandez peut-être pourquoi j'ai intitulé mon article "Ave Maria... Deo Gratias" ? C'est tout simplement le mode de communication utilisé dans les couvents au XVIIIème siècle : la personne qui frappait à la porte de la cellule d'une soeur s'annonçait par un "Ave Maria" et la soeur répondait par un "Deo Gratias"...

     Heureusement que je ne suis pas née, ni de père inconnu ni au XVIIIème siècle car je pense que j'aurais fort mal vécu la chose... Pas vous ?


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