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Nous sommes allés ce vendredi à l'Opéra Bastille voir et écouter l'opéra-bouffe "L'amour des trois oranges" de Serge Prokofiev et ce fut un enchantement. Je n'y étais pas allée depuis fort longtemps et c'est toujours un moment fort. La mise en scène est rodée depuis 2005 : elle est de Gilbert Deflo et la musique est assurée par l'orchestre et les choeurs de l'Opéra de Paris.
L'oeuvre comprend un prologue et 4 actes.
Prologue
Devant le théâtre, différents groupes de spectateurs, les Tragiques, les Lyriques, les Comiques et les Têtes vides défendent leurs points de vue. Le groupe des Ridicules impose son choix : la pièce peut commencer.
ACTE I
Au Palais, le roi s’inquiète pour la santé de son fils et demande l’aide de son bouffon, Trouffaldino. Son premier ministre, Léandre, et sa nièce,Clarisse, conspirent contre la vie du Prince et l’esclave Sméraldine se joint à leur projet en appellant à son secours la magicienne Fata Morgana.
Le monde magique : combat entre Fata Morgana et le magicien Tchélio.
ACTE IIDans sa chambre, Trouffaldino cherche à faire rire le Prince. Il l’emmène de force à la fête mais le Prince ne rit toujours pas...
Une querelle éclate entre Fata Morgana et Truffaldino ce qui déclanche le rire du Prince. Mais Fata Morgana lance un maléfice au Prince qui doit partir à la recherche de trois oranges.
ACTE IIIDans le désert, Tchélio supplie Farfarello, l’esprit du vent, de déposer à terre le Prince et Trouffaldino. Tchélio les met en garde contre la terrible cuisinière Créonte qui veille sur les trois oranges.
La scène se passe chez Créonte : Trouffaldino séduit la cuisinière pendant que le Prince dérobe les trois oranges.
Dans le désert, Trouffaldino ouvre deux oranges et s’enfuit.
Le Prince découvre Ninette dans la troisième mais Fata Morgana lui substitue Sméraldine, l'esclave et transforme Ninette en rat. Le roi oblige le Prince à prendre Sméraldine pour épouse.
ACTE IVLe monde magique : Tchélio et Fata Morgana s’injurient.
Au palais, Tchélio fait réapparaître la Princesse Ninette. Sméraldine, Clarisse et Léandre sont démasqués. Le Roi les condamne à mort mais Fata Morgana les sauve. Noces de Ninette et du Prince.
La marche de l'opéra est le morceau le plus connu de l'oeuvre.
Une petite vidéo pour vous donner envie... Je précise que le spectacle est surtitré même s'il est en français, ce qui permet de bien profiter du texte succulemment drôle. Le seul hic : les balcons qui, quand on est placé dans les derniers rangs, empêchent de les voir mais l'opéra en avise les spectateurs avant qu'ils ne prennent leurs billets...
Heureusement, on a pu migrer quelques rangs en avant, certains rangs (très rares) étant restés vides au début du spectacle.
Des costumes pleins de fraîcheur, une mise en scène joyeuse, et une très bonne distribution font de ce spectacle...
une réussite !
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Le 26 juin, notre chorale a donné son concert de fin d'année. Philippe était gentiment venu pour nous filmer ainsi qu'Arlette et mon amie Claire, spécialiste en la matière puisqu'elle chante également dans une chorale à Malakoff. Tout ce monde pour nous soutenir, c'était sympa !
Le concert avait lieu à l'Ecole nationale supérieure des Télécoms située, tenez-vous bien, au 46 rue Barrault ! On ne peut pas trouver plus près de chez nous, je crois... L'école s'appelle maintenant Télécom Paristech mais elle existe depuis très longtemps. Elle voit le jour en 1878 sous le nom d'Ecole supérieure du télégraphe et est ouverte aux élèves de l'Ecole Polytechnique ainsi qu'au personnel télégraphiste par concours interne. Les distinctions d'origine disparaissent ainsi : un vrai progrès social. Dix ans plus tard, l'école prend le nom d'Ecole professionnelle des Postes et Télégraphes en associant des élèves-ingénieurs à des élèves-administrateurs. En 1936, elle quitte les locaux du ministère de la rue de Grenelle et vient s'installer au 46, rue Barrault. En 1938 pour son cinquantenaire, le Président de la République, Albert Lebrun, la récompense pour ses faits de Résistance. Elle dispense actuellement un enseignement qui la situe au coeur de la Société de l'information. Elle accueille plus de 1500 étudiant toutes formations confondues et quelques 200 enseignants-chercheurs.
Après la répétition générale, c'est le concert dans l'amphi Thévenin de l'école.
Gabriel Vallejo est au piano et Anne Barbé à la direction de choeur
Voici le pupitre des alti dans lequel je chante. Je commence à bien connaître mes collègues que je retrouve avec grand plaisir chaque mardi soir pour les répétitions. Comme vous pouvez le constater, elles ont toutes plus ou moins la cinquantaine et ma foi je ne me sens ainsi pas du tout dépaysée !
Cette année, le répertoire est très tourné vers les langues étrangères avec des chansons en provenance d'Argentine (Canten, Señores cantores et Tonada de La Quiaca), d'Allemagne (Erlaube Mir de Brahms), d'Amérique (un gospel : Now let'us sing dans un arrangement de Pierre Calmelet), un Shalom anonyme en yiddish, un Dona Nobis en latin et... une berceuse en langue corse !
Dona Nobis Pacem (anonyme)
Erlaube Mir (Johannes Brahms)
Laurence Groult qui se charge cette année de la technique vocale des choristes, chante ce soir en tant que soprano soliste. Gabriel Vallejo, notre pianiste atitré l'accompagne. Ils interprètent tous les deux ici avec beaucoup de talent "Wolfgang et moi" de Marie-Paule Belle.
Quelle chance : l'an prochain tous les deux seront de nouveau parmi nous pour nous épauler dans ce difficile travail qui nous guette (je fais confiance à Anne pour nous trouver un programme gratiné !)
Ninnina, la mia diletta (berceuse corse)
Shalom (anonyme)
Parmi les chansons françaises à notre répertoire cette année, une chanson des rues "La part à Dieu", Quand les hommes vivront d'amour de Raymond Lévêque, l'Orange de Gilbert Bécaud et Potemkine de Jean Ferrat que voici.
Pour clore cette sympathique soirée, Anne a invité le public à entonner avec nous la dernière chanson, d'origine brésilienne, intitulée "Pega no ganzê". Il s'agit d'onomatopées sur le mot "ganza", la ganza étant une sorte de maracas. Le mot "ganzê" n'existe pas : il est là juste pour la rime.
Puis, nous nous sommes tous retrouvés autour d'un buffet.
Un bon moment de convivialité avant que chacun ne se sépare pour l'été.
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Déjà 31 ans que je suis fidèle à la fête de la musique et, même si je ne me déplace plus dans Paris comme au temps de ma jeunesse (nostalgie, nostalgie...), je trouve toujours à proximité quelquechose d'intéressant. Après avoir pris la température sur la Butte, j'ai confirmation que ce n'est pas là que je passerai ma soirée... Il y règne une odeur de merguez et les groupes qui s'y produisent ne sont pas vraiment de mon goût (ni de mon âge !)
Comme dirait notre ami Shakespeare : beaucoup de bruit pour rien ! Enfin, tous les goûts sont dans la nature et puis, l'essentiel : c'est que tout le monde participe.
Les verres de bière ont mis le nez dehors...
et les vendeurs de ballons font recette car les enfants sont venus nombreux.
Je me dirige donc vers le Centre Mandapa (voisin) où j'ai repéré un concert de cordes. Je ne suis encore jamais allée dans ce Centre qui propose très régulièrement des spectacles de danse et de musique du monde. Voici l'occasion toute trouvée d'en faire connaissance ! Ce soir, François Bonnet y joue du théorbe. Un nom un peu étrange, n'est-ce pas ? En fait, il s'agit d'un immense luth : l'instrument, créé au XVIème siècle, est originaire d'Italie et possède deux manches, donc deux jeux de cordes. Le petit jeu de 6 cordes doubles est le registre habituel du luth tandis que le grand jeu de 8 cordes jouées à vide permet de soutenir l'harmonie grâce à une vibration prolongée.François Bonnet au théorbeMichel Randria est venu prêter main forte avec sa guitare à François Bonnet.Le duo des musiciens est fort réussi, le théorbe servant d'accompagnement à la guitare.Berceuse de François Couperin
Les deux guitares de François Bonnet ont une bien jolie rosace...Bref : un bon moment de musique
Il n'est que 22 heures : j'ai donc largement le temps d'aller traîner du côté de l'église Saint-Anne où il y a toujours des concerts. En effet, dans la crypte Ararat, est programmée la prestation d'un groupe vocal appelé "Le Groupe Lyrique". Au programme, des extraits d'opérettes et l'opéra-bouffe "L'étoile" d'Emmanuel Chabrier.Pour info, le terme d'opéra-bouffe est une forme comique de l'opéra et vient du fait qu'à l'origine ces opéras ont été créés au théâtre des Bouffes Parisiens par Offenbach qui en était le propriétaire, l'opérette ayant un livret généralement plus sentimental.L'histoireA chacun de ses anniversaires, le roi Ouf 1er a pour tradition d'offrir à son peuple le réjouissant spectacle de l'empalement d'un sujet rebelle. Il se promène incognito dans la ville mais ne trouve bien sûr personne qui ose le critiquer. Il trouve enfin une victime, un colporteur nommé Lazuli qui par déception amoureuse finira par donner une gifle au roi. On prépare l'exécution, mais on doit l'annuler car l'astrologue de la cour révèle que Ouf et Lazuli sont liés par la même étoile et que si l'un des deux meurt, l'autre le suivra juste après. Lazuli finit par s'enfuir, on le croit mort mais après de multiples rebondissements, il finit par réapparaître et pourra épouser la jolie princesse Laoula.
Je ne connaissais jusqu'à ce jour d'Emmanuel Chabrier que le célèbre España et je suis vraiment ravie de découvrir ce soir un autre volet de son talent.A l'année prochaine pour d'autres découvertes !
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Ce jeudi, je suis allée écouter une conférence à la Mairie de mon arrondissement, proposée par la Société d'Histoire et d'Architecture du 13ème.
Les jeunes parisiennes parties pour la Nouvelle France au 17ème siècle
La conférencière, Maud Sirois-Belle, a des origines canadiennes par ses deux grand-mères. Elle s'est spécialisée dans ce sujet dont elle a déjà présenté à plusieurs reprises des volets à la SHA.
Aujourd'hui, elle continue de nous raconter l'histoire de ces "Filles du Roy".
La Nouvelle France était une colonie du Royaume de France, située en Amérique du Nord et ayant existé de 1534 à 1663. Elle était composée de l'Acadie, du Canada, de la Louisiane et de Terre Neuve et sa capitale était Québec. Pour pallier au manque de femmes, le Roi Louis XIV chargea Colbert d'organiser le transport de jeunes filles à marier recrutées dans les orphelinats parisiens ou de province. Il dota ces jeunes filles et pourvut à leur transport en bateau. C'est ainsi que sur une période allant de 1663 à 1673, 770 Filles du Roy émigrèrent en Nouvelle France pour venir s'établir majoritairement à Québec et à Montréal. Elles se marièrent presque toutes et la population de la Nouvelle-France, passa de 3200 âmes en 1663 à 6700 en 1672.
Presque tous les canadiens ont parmi leurs ancêtres... une Fille du Roy !
à ne pas confondre avec les filles de joie qu'elles ont sans doute côtoyées dans leur orphelinat avant de quitter la métropole.
L'arrivée d'un bateau à Québec convoyant des Filles du Roy
Cette petite vidéo vous en apprendra plus.
On peut lire aussi l'article de Maud Sirois-Belle dans La Lanterne de la Société de Généalogie de Drummondville : cliquer sur le numéro de mars 2010.
Hélas, ce numéro n'est plus en ligne...
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Je parle naturellement de l'huile sur bois représentant Sainte Anne, la Vierge et l'Enfant peinte par Leonard de Vinci à partir de 1501 (et inachevée à la mort de l'artiste en 1519) qui vient d'être restaurée par les ateliers du Louvre. Une exposition se terminant la semaine prochaine permet de l'admirer parmi 130 oeuvres dont certains sont des prêts exceptionnels.
Et c'est absolument sublime.
L'exposition est scindée en trois grandes parties : la première rassemble les différents dessins et les études de paysage que le maître a réalisés pour ses études préliminaires, la seconde présente le tableau du maître ainsi que le carton qui lui a servi de base (c'est un prêt de la National Gallery) avec en regard les oeuvres qu'il a inspirées à ses contemporains et la troisième réunit les hommages que lui ont rendu des peintres comme Delacroix, Degas, Odilon Redon ou Max Ernst.
La Sainte Anne de Vinci est dite "trinitaire". Il s'agit d'une représentation symbolique puisque tous les textes racontent qu'Anne était morte avant la naissance du Christ.
Plusieurs "Sainte Anne trinitaire" sont présentées à l'exposition.
Celle-ci est d'un anonyme espagnol (vers 1500). La Vierge a les cheveux défaits, signe de sa virginité tandis qu'Anne porte le voile des veuves.
Une autre Sainte Anne trinitaire (provenant de Souabe - vers 1500) de composition pyramidale avec la Vierge réprésentée enfant selon la tradition iconographique.
Les oeuvres de Vinci qui annoncent le tableau
La Vierge aux rochers
Même premier plan rocheux, même type d'arrière plan montagneux.
Et pourtant, c'est une oeuvre de jeunesse...
Le Saint Jean-Baptiste (vers 1508-1519) : déjà le sourire...
Les oeuvres de Vinci qui préparent le tableau
Une étude de composition - vers 1500
Une étude pour le visage de la Vierge
Le carton de Burlington House (National Gallery)
Le tableau avant restauration. C'était déjà mon tableau préféré au Louvre...
Le tableau restauré : yapasfoto !
Les oeuvres inspirées de la Sainte Anne de Vinci
Un tableau de Raphaël, contemporain de Vinci : la Sainte Famille avec un agneau
dans lequel la Sainte Anne a été remplacée par un Saint Joseph.
La Vierge à l'enfant avec un agneau de l'atelier de Quentin Metsys
(XVIème siècle - flamand)
La Sainte Anne a été gommée pour faire place au paysage.
et maintenant, on fait un bond dans le temps...
avec la Sainte Anne d'Odilon Redon (pastel sur papier - vers 1914)
et la Sainte Anne de Max Ernst : accrochez-vous...
Cliquez ici pour lire le dossier de presse de l'exposition.
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