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Aujourd'hui, nous sommes à Saint-Etienne, une ville au passé minier qui a su conserver le souvenir de cette activité ayant fait vivre tant d'hommes et de femmes pendant des décennies en créant en 1991, in situ, un Musée de la Mine.
Classé Monument historique et Musée de France, le Puits Couriot se trouve à deux pas du centre ville. Avec ses deux crassiers et son chevalement édifié en 1914, il est le dernier grand témoin de l'aventure minière du bassin stéphanois.
Voici une photo du Puits Couriot du temps où la mine était encore en activité.
Depuis sa fermeture en 1973, la nature a repris le dessus mais la présence de ces anciens crassiers marque à jamais l'histoire de la ville
A l'entrée du site, le monument aux morts est très expressif.
Dans des bâtiments qui ont conservé leur authenticité et la trace du travail des hommes depuis leur fermeture en 1973, la visite guidée (la visite audio quand on a raté l'heure de la visite guidée...) fait découvrir la plupart des espaces parcourus quotidiennement par les mineurs.
Ainsi cette salle appelée "salle des pendus" (ce sont les journalistes qui leur ont donné ce nom si significatif) ou "lavabo" dans la Loire : elle permettait le stockage des vêtements propres dans un espace minimum pendant le temps où les mineurs étaient "au fond".
Le mineur fixait ses vêtements à un crochet au bout d'une chaîne puis les faisait monter jusqu'au plafond grâce à une poulie. L'autre bout de la chaîne était fixée à un support numéroté grâce à un cadenas. Chacun des 1500 mineurs possédait ainsi son numéro. Ce système était plus simple que des armoires et prenait surtout moins de place.
Chaque mineur possédait un miroir. Une paire de soques en bois lui permettait de circuler sans se salir entre l'espace des douches adjacent et la "salle des pendus".
Un système de contrepoids permettait de ne pas avoir de robinet à fermer à la fin de la douche évitant les débits inutiles. Quand le contrepoids était posé sur le socle, la douche fonctionnait et quand il était passé dans le trou, elle s'arrêtait (ou inversement, je n'ai pas bien suivi les explications...) .
Ici, la salle de la lampisterie fonctionnant avec un jeton numéroté permettant de vérifier en cas de coup dur que le mineur était bien remonté.
La forme du jeton, ronde, carrée ou triangulaire permettait de savoir si le mineur était du matin, de l'après-midi ou de la nuit...
Les lampes furent d'abord à huile, puis à pétrole, à essence et enfin électriques. L'anglais Humphry Davy inventa une lampe qui porte son nom : munie d'un grillage métallique très fin empêchant la flamme de sortir, elle évitait ainsi les "coups de grisou". On appelle ce type de lampe une "lampe de sureté".
Dans les vestiaires, il y a d'ailleurs des affiches mettant en garde les mineurs.
Après la visite de ces deux salles, on sort des bâtiments pour se rendre vers le chevalement : c'est ainsi que l'on appelle la structure qui sert à descendre et à remonter les mineurs, le matériel et surtout le minerai grâce à une cage d'ascenceur.
Au premier plan, le bassin de stockage des eaux d'exhaure (eau utilisée pour l'extraction du minerai et donc souillée par le charbon) ; le bâtiment de la machinerie est relié par des câbles au chevalement du Puits Couriot.
la salle des machines
L'ascenceur aux bennes dans le chevalement
Une autre affiche dans les vestiaires : l'accident devait se produire parfois...
Prêts pour la descente ?
Le puits Couriot descendait à 750 mètres. Un ascenceur nous donne l'illusion de descendre profondément (grâce à un système de "tapis roulant" imitant la paroi) mais en réalité nous ne serons qu'à 7 mètres sous le sol : une galerie y a été reconstituée permettant de comprendre les techniques d'exploitation et les conditions de travail des mineurs en empruntant un authentique train de mine.
Le casque jaune pour les petites têtes, le blanc pour les grosses têtes ! Je m'étais toujours dit que Philippe avait la grosse tête et moi une cervelle de moineau !
Le parcours se poursuit à pied à travers les galeries, un brin fraîches... Des écrans audiovisuels permettent de voir l'évolution des techniques d'extraction, la vie quotidienne des ouvriers, l'avènement de l'âge industriel, l'emploi de la main-d'œuvre étrangère, les grèves et les progrès sociaux qui y furent gagnés de haute lutte. La fin progressive de l'exploitation minière dans la région y est aussi évoquée.
Je n'avais pas conscience que les mineurs travaillaient presque nus mais au final c'est très compréhensif : il faisait plus de 30°C au fond de la mine et ils faisaient des travaux de force !
Les enfants travaillaient dès leur jeune âge dans les emplois subalternes. Ici, le jeune garçon actionne un ventilateur pendant que ses aînés utilisent leurs pics pour entailler la roche. La galerie a été préalablement étayée par des poteaux en bois.
Pas de pitié pour les chevaux ! Ils restaient de longues semaines au noir et ressortaient parfois aveugles de la mine quand ils ne mourraient pas au labeur, utilisés qu'ils étaient à tirer de trop lourdes charges...
Quand aux femmes, elles travaillaient en surface, à la chaîne, au tri du minerai.
Un musée émouvant et bien fait
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Nous l'avions précieusement gardé dans un placard et..., nous avons bien failli l'y oublier ! Je parle du coffret-cadeau "Relais et Châteaux" offert à Philippe par l'Afobat, son employeur au CFA, à l'occasion de son départ en retraite. A deux mois de l'échéance, il a bien fallu s'activer pour chercher où nous pourrions bien aller dîner et dormir aux frais de la Princesse... Me connaissant, vous vous doutez que j'y ai pris un malin plaisir, internet aidant, et j'ai opté d'emmener Philippe avec ma belle 306 verte toute cabossée au Château de Codignat, en Auvergne.
Nous arrivons au château en fin d'après-midi et nous rendons à l'accueil pour prendre possession de notre chambre. Surprise ! Nous sommes les premiers (et les seuls !) à avoir réservé car l'établissement vient en effet tout juste d'ouvrir ses portes pour la saison...
Notre chambre est la chambre Louis XI. Elle est située au premier étage d'une des tours de ce château du XIème siècle remanié au XVème et on y accède par un petit salon.
Le petit salon de l'étage
C'est là !
Avouez que c'est top ! Comme vous le voyez peut-être, la chambre est en arrondi (puisqu'elle se situe dans une tour) et la salle de bains et les wawa le sont également car ils ont été pris sur la chambre qui est très vaste comme vous pouvez le constater.
La salle de bains est joliment éclairée par une fenêtre à vitraux en cette fin d'après-midi ensoleillée.
Non non, je ne vous ferai pas grâce des wawa !
Ils sont trop kitch (un peu nouveaux riches tout de même...)
Un petit tour dans le château et dans le parc pour prendre quelques photos.
Nous logeons au premier étage de cette tour.
Le château, situé sur la commune de Bort-l'Etang, est niché dans un joli cadre de verdure.
Et si on s'asseyait un peu à cette jolie terrasse ?
Vous vous doutez bien qu'un serveur est immédiatement venu nous demander s'il pouvait nous servir un raffraichissement ou un café... mais, au regard de la carte qu'il nous a apportée, nous avons décidé de résister à la tentation !
La tentation était grande aussi d'aller piquer une tête dans la piscine...
Enfin c'est l'heure de l'apéritif que j'ai décidé d'offrir à Philippe (avec le compte-joint, je sais : je me suis trompée de carnet ! Un acte manqué, sûrement...) En face de moi, un Banana Daïquiri (rhum, crême de banane, sucre et citron) accompagné d'amuses-bouches (carpaccio de saumon, terrine de foie-gras etc etc...)
Quant à Philippe, il a choisi un Christophe Colomb (Malibu, jus d'orange, jus d'ananas et sirop de réglisse) servi avec les mêmes amuses-bouches. Pas mal non plus à ce qu'il parait.
Le dîner : en tête à tête puisque nous sommes les seuls clients de l'Hôtel... La salle à manger se trouve juste en dessous de notre chambre : elle est donc ronde. Vous remarquerez son plafond imitant une voute céleste : il a été peint à la main...
Notre forfait "Lys" nous permet de choisir dans la carte du restaurant une entrée, un plat, un fromage et un dessert. La bouteille de vin et le café sont inclus.
C'est Mathieu Barbet qui est le chef cuisinier de ce restaurant étoilé par le Guide Michelin 2012. Il succède à Stéphane Dupuis, Meilleur Ouvrier de France, avec lequel il avait travaillé pendant trois saisons consécutives et nous avons été ravis de sa cuisine, tant par la présentation des plats que par leur originalité et leur finesse.
Une très jolie lampe à huile décore les tables.
Parmi les entrées, nous avions le choix entre
N'ayant pas trop envie de commencer le repas par un jarret de veau (à tort sûrement), nous avons tous les deux opté pour le foie gras d'Auvergne mi-cuit. Celui-ci est servi dans un verre et la mousse que vous voyez dégouliner du verre est une émulsion de pomme Granny Smith.
Pour suivre, nous consultons tous les deux la carte des poissons. Philippe, toujours prudent dans ses choix, opte pour les Saint-Jacques Bretonne et moi, je teste le dos de sandre rôti aux cuisses de grenouilles.
Les Saint-Jacques de Philippe
mes grenouilles, bien alignées, avec leur fumet servi dans un petit verre...
Le serveur venant régulièrement nous demander des nouvelles de notre dîner, j'exprime ma satisfaction en ajoutant un petit commentaire sur la légèreté de cette "nouvelle cuisine", à quoi il me répond que je n'aurai sûrement plus faim à la fin du repas... Et je confirme ! En effet, entre chacun des plats, nous sont servis de délicieux "amuse-bouches".
Quant au plateau de fromage, il m'est en fait proposé (Philippe se réserve pour le dessert vous vous en doutez) sous la forme d'une véritable table offrant un choix de produits essentiellement régionaux et fermiers : fourme d'Ambert, Salers, Cantal et Bleu voisinnent avec les fromages de chèvre. Le choix s'avère difficile, surtout que mon appétit, pourtant solide, est maintenant largement satisfait.
Les appellations gourmandes des desserts chatouillent à l'avance nos papilles...
J'ai choisi de goûter le céleri branche confit et je n'ai pas regretté : un vrai délice !
Quant au chocolat Araguani de chez Valrhona que Philippe a choisi, c'est un cru vénézuélien réputé pour avoir un arrière-goût de châtaigne. Je ne sais pas s'il l'a senti ? Admirez l'arceau en sucre...
On pourrait se dire que le repas est terminé.
Que nenni, après le dessert, il y a l'amuse-bouche approprié !
Et avec le café, il y a aussi un petit à côté.
Pitié : on cale !
Une petit promenade digestive s'impose.
Retour dans notre tour (d'argent) : on trouve la chambre préparée, rideaux tirés, éclairage tamisé, bougies allumées, chaussons préparés, chocolats sur le lit. Le top quoi ! Evidemment, on est ici dans un établissement de luxe...
Bon : comme dit Philippe, je n'en ferais pas mon ordinaire (j'aurais bien du mal d'ailleurs...) mais... une fois de temps en temps, pourquoi pas !
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Autour de notre nuitée au château de Codignat (voir l'article suivant), j'ai prévu une petite virée dans le centre qui commence par Briare où se trouve le fameux pont-canal. Nous l'avons déjà vu une précédente fois mais c'est un bel ouvrage et il mérite une deuxième visite. J'ai tout planifié, même le restaurant au bord du canal. Hélas, trois fois hélas..., je me suis plantée ! Le Saint-Hubert à Briare, qu'on se le dise, c'est absolument infect : les chaises pleines des miettes du repas précédent n'ont pas été nettoyées, l'attente est longue et la qualité des mets, soit-disant de cuisine traditionnelle, laisse beaucoup à désirer.
Bon, le voyage débute mal : bonjour l'organisateur !Le pont-canal de Briare a été construit entre 1890 et 1896 sur les plans de Léonce Abel Mazoyer par l'entreprise Daydé et Pillé pour ce qui est de la charpente métallique et par Gustave Eiffel (à ma grande surprise) pour ce qui est des piles en maçonnerie. Il permet aux bateaux qui l'empruntent (et qui naviguent sur le canal latéral à la Loire pendant environ 200 kms) de traverser celle-ci facilement.L'étape suivante nous conduit à Gien où l'anglais Thomas Hall créa en 1821 la faïencerie désormais mondialement connue. Les ateliers ne se visitant qu'en groupe constitué, nous nous contentons de visiter le Musée et de faire un tour dans la boutique !Les différentes étapes de fabrication d'un vase en faïenceA gauche, le moule-mère obtenu à partir d'un premier vase sculpté par un artiste. Au milieu, le vase brut exécuté à partir d'une pâte liquide (appelée barbotine) composée d'un mélange d'argiles, de kaolin, de sables et d'eau. Les anses ont été rajoutées par collage d'une barbotine préparée, cette fois-ci sous forme solide. Après séchage et cuisson à 1160°C, le vase prend le nom de biscuit. A droite, le dessin a été reporté par décalcomanie de l'emprunte d'une plaque de cuivre gravée en taille douce.Il ne reste plus à l'artiste-peintre qu'à procéder aux différentes couches de peinture (fabriquées en interne à l'aide de colorants céramiques) et le tour est joué ! En fait, vous vous doutez bien que cette étape est d'une extrême difficulté et qu'elle est réservée aux meilleurs ouvriers.La dernière étape qui donne son fini à la pièce est l'émaillage, suivi d'une deuxième cuisson, cette fois-ci à 1060°C.Quelques unes des plus belles pièces du Musée...Vase au dragonEléments de faîtagePlat en barbotine colorée de Félix LafondLa faïencerie de Gien atteignit l'apogée de sa gloire lors de l'Exposition Universelle de 1889, où elle eut l'audace de réaliser des pièces monumentales comme ce "Vase au Paon", d'une hauteur de 3 m et d'un diamètre de 1,12 m. Une porte spéciale dût d'ailleurs être percée dans le four pour pouvoir mettre la pièce à cuire et l'en extraire.En fin d'après-midi, nous arrivons à La Charité sur Loire. L'hôtel de la Pomme d'Or où j'ai réservé une demi-pension est très correct quoique simple : la chambre à 35 euros, qui dit mieux ? Il est en plein centre ville : une petite ballade à pied jusqu'aux bords deLoire nous permet d'admirer la vue sur le Prieuré depuis le pont qui l'enjambe.Jolis toits, non ?L'église est bien jolie avec ses absidioles mais, malgré les 10 années de restauration qu'elle vient de subir, il reste encore du pain sur la planche : l'humidité suinte de partout.Jeu de soleil...
Le lendemain matin, nous repartons en direction de Moulins où nous avons l'intention de visiter le CNCS, autrement dit le Centre National du Costume de Scène.
Moulins est une ville qui m'a emballée. D'une taille déjà honnête, elle respire le passé même si des architectes cherchent actuellement à y insérer des structures résolument contemporaines, comme ici ce centre commercial situé sur la Place d'Allier. Celle-ci, en travaux actuellement (la municipalité a décidé de la refaire en petits pavés... et d'y limiter la circulation), devrait avoir "de la gueule" une fois terminée.
Cet été, la place d'Allier, en travaux depuis 3 ans... devrait être rendue aux piétons et la Municipalité a même prévu d'y copier la Capitale en y faisant un "Allier-Plage" !
En parcourant les rues, on peut admirer de jolies maisons à colombages.
Le Jacquemart de Moulins, construit en grès rose, rythme la vie des moulinois qui y sont tellement attachés qu'ils l'ont reconstruit à plusieurs reprises, notamment après l'incendie de 1946 qui le ravagea. En haut du beffroi vivent Jacquemart et Jacquette, ainsi que leurs deux enfants, Jacquelin et Jacqueline.Toutes les heures, et ceci depuis le XVIIème siècle, les parents frappent leur cloche, tandis que les enfants marquent les quarts d'heure. Le clocher que vous apercevez est celui de la Cathédrale,
et justement c'est là que nous nous rendons. Construite à la fin du XVème siècle, la Collégiale Notre-Dame fût érigée en Cathédrale en 1823.
C'est de cette époque que datent les deux flèches en pierre calcaire.
A l'intérieur, une très belle collection de vitraux : ici le martyre de Sainte-Barbe
Après avoir été flagellée, la Sainte a les seins coupés par des cisailles...
Ca donne pas envie de postuler !
Dans l'église, une belle mise au tombeau en bois polychrome
Mais la Cathédrale est surtout connue pour le Tryptique du Maître de Moulins qui, comme son nom l'indique, est un inconnu. L'église n'ayant pas servi au culte pendant de nombreuses années, le tableau n'a pas subi les outrages du temps ce qui fait qu'il a conservé ses couleurs d'origine : il est magnifique !
Direction maintenant le Centre national du costume de scène : pour y accéder, il suffit de traverser la Loire. Ici, les deux églises de Moulins vue depuis la cour du CNCS.
Le bâtiment a été construit sur une période d'un siècle sous Louis XV. A l'origine destiné à abriter la cavalerie, il a connu des heures de gloire jusqu'au XIXème siècle. Endommagé pendant la deuxième guerre mondaile, il fût occupé jsuqu'en 1980 par la gendarmerie et échappa en 1984 à la démolition par un classement au titre des Monuments historiques.
Une vidéo de présentation du Musée
Nous ne verrons malheureusement pas la queue d'un des 8500 costumes provenant de la Comédie-Française et de l'Opéra national de Paris. Une exposition temporaire intitulée "L'envers du décor" a remplacé pour un temps le fonds habituel...
L'exposition nous fait découvrir les coulisses du théâtre au XIXème siècle : fonctionnement des machineries, trucages et astuces. Les photos étant interdites (décidément, c'est à la mode !) voici celles que j'ai pu tirer du site internet du musée. Dans cette salle qui montre un atelier de fabrication de décors, on voit que l'artiste peintre réalisait sa toile à même le sol.
Dans cette autre salle a été reconstituée une véritable scène de théâtre où l'on peut voir le trou du souffleur et les trappes qui permettaient aux artistes de disparaître comme par enchantement ! Y sont exposées aussi plusieurs machineries que l'on peut actionner pour imiter, par exemple, le bruit du tonnerre : une caisse contenant des pierres bascule autour d'un axe : je vous promets, on s'y croirait ! On apprend aussi que la mer, elle, était simulée par une toile argentée sous laquelle étaient cachés des enfants...
On découvre enfin les 3 façons d'ouvrir un rideau au théâtre. La manière allemande où le rideau est équipé sur une perche qui monte ou descend d'un seul tenant ; la manière italienne où le rideau s'ouvre en deux parties, remontant sur les côtés en drapé. La manière italienne a d'ailleurs plusieurs variantes (à la romaine, à la vénitienne). Il y a enfin la manière française qui copie et associe les deux technniques. Tiens, j'aurais pensé que c'était la manière chinoise !
Maquette d'un décor de théâtre datant du 19ème siècle
L'exposition se tient jusqu'au 20 mai 2012.
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Nous avons fait ce lundi, en compagnie d'Evelyne et d'André de passage à Paris, une visite particulièrement intéressante de la Cité internationale Universitaire. Celle-ci, située dans le 14ème arrondissement, couvre les 34 hectares laissés vacants par la démolition des anciennes fortifications de Thiers construites entre 1840 et 1845 et qui entouraient Paris entre le Boulevard Jourdan et le périphérique actuel.
Ici un tableau de Van Gogh montrant les fortifications en 1887.
La Cité internationale Universitaire de Paris, fondation privée reconnue d’utilité publique, réunit 40 maisons, résidences ou fondations. En 2006, la Cité internationale a accueilli plus de 10 000 résidents représentant 134 nationalités. Au sein de chaque maison, le brassage des nationalités et des disciplines favorise l’échange et la rencontre : ainsi les étudiants du pays d'origine de chacune des résidences ne peuvent dépasser 60% du total des résidents, les 40% restants émanant obligatoirement d'autres nationalités.
Outre sa mission d'hébergement, la Cité dispose d'un restaurant et d'une bibliothèque. Elle possède aussi un théâtre ouvert à tous, tourné vers la création contemporaine et qui sert également pour l'organisation de colloques ou de rencontres, de façon à participer à la diffusion des savoirs. Elle ouverte à tous, de 7h à 22h, sept jours sur sept, mais peu de gens la connaissent.
Le projet de création d'un tel lieu émane du mouvement pacifiste de l'entre deux guerres porté, entre autres, par André Honnorat, ministre de l'Instruction Publique de l'époque. Une stèle portant un buste du créateur se trouve d'ailleurs à l'entrée de cette Cité-Jardin.
Le Pavillon André Honnorat est à l'heure actuelle le Centre international de Courts Séjours qui accueille étudiants, enseignants et chercheurs pour des séjours allant de 3 jours à 10 mois après examen de leurs motivations et de leurs revenus et en fonction des places disponibles.
Le Pavillon abritait autrefois le dispensaire de la Cité internationale Universitaire mais celui-ci a laissé la place à l'administration après la construction Boulevard Jourdan d'un grand hôpital devenu aujourd'hui l'Institut Mutualiste Montsouris.
Traversant la grande esplanade, nous nous trouvons ensuite au pied de la Maison Internationale construite dans les années 1930 par l'architecte américain Jean-Frédéric Larson qui s'est inspiré pour la construire de l'architecture du château de Fontainebleau.
A l'intérieur se trouve un grand hall qui donne accès au théâtre.
Trop beau le théâtre : il va falloir que je regarde les programmes !
En traversant le hall, nous accédons à la terrasse depuis laquelle on a une belle vue sur l'arrière de la Cité internationale. L'église de la commune de Gentilly, tout en n'étant pas située dans l'enceinte de la Cité, permet aux étudiants de pratiquer leur culte en empruntant la passerelle qui enjambe le périphérique depuis les années 1960.
Nous continuons notre promenade en nous dirigeant vers l'est et passons près de la Maison du Mexique que l'on reconnait facilement grâce aux fresques aztèques qui en recouvrent les murs. Pour la petite histoire, à la création de la résidence en 1953, il y avait une aile réservée aux garçons et une autre aux filles...
En 2006, la Maison du Mexique a fait l'acquisition d'une réplique grandeur nature (3,60 mètres de diamètre) de la "Pierre du Soleil" conservée au Musée national d'anthropologie de Mexico mais nous ne l'avons pas vue du fait d'un programme déjà fort chargé...
Chaque bâtiment ayant sa propre architecture, voici maintenant la brique rouge du Collège Franco-Britannique qui a été construit pour témoigner de l'amitié entre la France et la Grande-Bretagne suite à la première guerre. L'inauguration a eu lieu en 1937.
Tout près, se trouve le Collège d'Espagne. Dans le petit jardinet qui le ceint se trouve une copie du buste de la "Dame de Elche" conservée au Musée du Prado.
La sculpture originale est conservée au Musée archéologique national d'Espagne à Madrid et est en pierre calcaire. Elle date du IVème siècle avant J.C. et a été découverte en 1897 près d'Alicante : c'est le reste archéologique le plus connu et important de la culture ibère.
Non loin de là se trouve la Maison du Japon et notre guide, qui travaille pour les Monuments Nationaux, nous y fait entrer.
A l'intérieur, comme dans tous les pavillons, se trouve un salon de réception. Celui-ci est particulièrement intéressant car il renferme deux oeuvres du peintre japonais Fujita.
Tsuguharu Fujita, également connu après son baptême en 1959 sous le nom de Léonard Foujita, est un artiste complet : il est peintre, graveur, céramiste, photographe, cinéaste, créateur de mode... D'origine japonaise, il est né à Tokyo en 1886 et arrive à Paris en 1916 où il se lie d'amitié avec Picasso. Il décède à Zurich en 1968 et repose à Reims dans la chapelle Notre-Dame de la Paix qu'il a imaginée et peintre à la fin de sa vie.
Voici un autoportrait du peintre
Deux oeuvres de Fujita sont présentes dans la Maison du Japon : l'une d'elles s'intitule "L'arrivée des occidentaux au Japon" (les portugais furent les premiers à mettre le pied sur le sol nippon au 16ème siècle), l'autre "Les chevaux".
Détail du tableau portant la signature du peintre
Un autre artiste est présent dans la Maison du Japon : il s'agit du français Henri Navarre. Il a notamment exécuté un panneau de bois représentant le soleil levant qui orne le porche d'entrée ainsi que des peintures sur verre situées dans le grand salon.
De là, nous nous dirigeons vers la Fondation Biermans-Lapôtre, qui accueille entre autres les étudiants belges et luxembourgeois. Jean Hubert Biermans et son épouse, Berthe Lapôtre, en sont les mécènes. La fondation Biermans-Lapôtre est l'une des plus anciennes maisons de la Cité internationale. Elle a vu le jour en 1927 grâce à un don très important du couple Biermans-Lapôtre qui avait fait fortune au Canada dans la pâte à papier et qui n'avait pas d'enfant.
La Fondation présente un toit caractéristique de son pays d'origine, en "pas de moineau". Je ne connaissais pas l'expression mais elle est bien imagée. Armand Guéritte, architecte en chef du gouvernement français, en est l'auteur et ma foi, "ça a de la gueule !"
Le porche d'entrée est orné de bas reliefs en pierre. D'un coté sont représentés des étudiants (en bas à gauche), de l'autre des scientifiques (en bas à droite).
.Un petit arrêt pour s'orienter...
Direction maintenant la Fondation Deutsch de la Meurthe, non sans passer au passage devant la stèle qui rappelle qu'Emile Deutsch de la Meurthe est le premier mécène a avoir fait don d'une somme importante pour bâtir un ensemble de 6 pavillons encadrant un beffroi destinés à accueillir les étudiants dont la nationalité n'est pas représentée dans une autre résidence de la Cité. La Fondation accueille aussi 30% d'étudiants français.
Vous êtes à Paris !
Il s'agit de la première résidence ayant été construite dans la Cité.
Les bâtiments ont été construits sur le modèle des universités anglaises (type Oxford). C'est décidé, maintenant quand il fera beau je préfèrerai ce petit havre de paix au Parc Montsouris voisin souvent surpeuplé.
Mais rentrons à l'intérieur du Pavillon par une superbe grille en fer forgé.
L'extérieur vu de l'intérieur : pas mal, non ?
Par les portes vitrées donnant dans le hall, on peut apercevoir le très beau salon qu'il est parait-il possible de louer pour une réunion ou un colloque...
Déja 2 heures que nous arpentons le parc, heureusement sous le soleil...
En traversant la rue Emile Deutsch de la Meurthe, nous gagnons la partie Est de la Cité où se trouve la Résidence Lucien Paye inaugurée en 1951 sous le nom de Maison de la France d'Outre-Mer. De style résolument africain, elle était initialement conçue pour accueillir les étudiants originaires des territoires français d'Outre-Mer. Elle accueille actuellement les ressortissants des pays d'Afrique noire.
On reconnait bien dans les sculptures qui en ornent les murs la patte de l'architecte qui a construit le Musée des Arts Africains et Océaniens de la Porte Dorée (actuelle Cité nationale de l'Immigration). Il s'agit d'Albert Laprade.
Au passage, une petite photo pour la Résidence Hellénique en forme de temple grec naturelish...
La Maison des Provinces de France est ornée, je vous le donne en mille ?
De blasons des provinces françaises !
A l'origine, la Maison des Provinces de France avait été créée pour accueillir les étudiants alsaciens redevenus français après 1918 mais, ayant bénéficié de fonds supplémentaires, elle accueille au final tous les étudiants français, de quelque origine qu'ils soient, ainsi que de nombreux étudiants d'Outre-Mer.
Quant à la Maison des Etudiants de l'Asie du Sud-Est, elle a bien elle aussi un style rappelant son origine et si vous n'en étiez pas certain, des dragons sont là pour vous le rappeler !
Le dragon est à gauche !
Après cette petite promenade printanière, un bon petit chocolat au Chalet du Parc, histoire de se réchauffer un peu : il faisait beau, mais frais ! Décidément, ces étudiants, ils sont bien gâtés : ils ont tout sur place, même le RER jusqu'au quartier latin !
Eh oui, c'était bien ça l'idée : créer un pôle intellectuel à deux pas du centre de Paris.
A l'époque, bien sûr, le RER n'existait pas mais il y avait déjà la ligne de Sceaux qui arrivait jusqu'à Denfert-Rochereau.
Pari réussi !
En "potassant" ce petit article, je me suis aperçue que nous avions encore bien d'autres pavillons à découvrir. L'avantage des visites guidées (en plus des explications du guide), c'est qu'on peut rentrer dans les pavillons mais notre guide justement, nous a dit que si nous y allions en petit nombre, certaines maisons pourraient nous ouvrir leurs portes...
A bientôt donc peut-être pour la suite de la visite !
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2012 est l'année du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau.
Pour commémorer l'événement, l'Université Paris-Diderot (Paris VII) a organisé ces jours-ci un colloque intitulé "Rousseau et le spectacle" et invité le chef d'orchestre Jean-Marie Curti de l'Opéra-Studio de Genève à diriger un intermède (un petit opéra en un acte) écrit et mis en musique par l'auteur des Confessions : Le Devin du village.
Etant inscrite à la newsletter de l'Université, j'ai pu obtenir une invitation pour ce concert précédé d'un délicieux cocktail. Arlette m'accompagnait dans cette sortie.
Le poumon de ce quarter futuriste, constitué de bâtiments modernes mais jamais uniformes ni monotones, est un grand espace vert dédié aux étudiants et aux habitants de cette partie du 13ème arrondissement. Il jouxte les bâtiments de l'Université qui se sont installés depuis quelques années dans l'ancienne minoterie construite pendant la première guerre (en 1917) par Georges Wybo (l'architecte des grands magasins du Printemps).
C'est Rudy Ricciotti, l'architecte du Musée des Arts Premiers à Paris et du centre chorégraphique national d'Aix en Provence - Le Pavillon Noir - que nous avions visité avec Christelle lors d'un de nos petits séjours dans le midi qui l'a réhabilité en 2006.
Les grandes surfaces préalablement vitrées ont été remplacées par des ouvertures ornementées d'élégantes grilles en fer forgé bien mises en valeur à la tombée de la nuit par un éclairage approprié.
La Halle aux farines dans laquelle se trouve l'amphithéâtre Vilgrain (que nous avons cherché pendant un bon quart d'heure... errrant dans cet environnement assez glauque, il faut le dire) fait face au bâtiment des Grands Moulins de Paris.
Je connaissais (un peu) l'oeuvre littéraire de Jean-Jacques Rousseau pour l'avoir surtout, je l'avoue, étudiée au lycée... mais je ne le connaissais pas musicien et c'est un grand tort car j'apprends maintenant qu'il fut choisi par Diderot pour écrire les articles sur la musique dans son "Encyclopédie" et qu'il écrivit également un "Dictionnaire de la Musique" qui fait encore référence aujourd'hui dans les conservatoires...
La première représentation du "Devin du village" eut lieu à Fontainebleau le 18 octobre 1752 devant Louis XV et la cour. Elle fut un franc succès sans doute du fait que cette musique simple représentait un moyen terme entre la musique italienne et la musique française et parlait d'un sujet pastoral déjà à la mode à l'époque et néanmoins encore d'actualité..., à tel point que le Roi fit demander à Rousseau de lui rendre visite le lendemain pour le féliciter et lui proposer une pension. Mais l'invitation mit Rousseau dans un tel état d'angoisse qu'il refusa l'invitation... Rousseau rapporte dans ses "confessions" que Jélyotte, l'acteur tenant le rôle de Colin, le lui reprocha lui disant : "Vous avez tort, Monsieur, de partir au milieu de vos triomphes. Vous auriez joui du plus grand succès qu'on connaisse en ce pays. Toute la cour est enchantée de votre ouvrage ; le Roy qui, comme vous le savez, n'aime pas la musique, chante vos airs toute la journée avec la voix la plus fausse de son royaume et il demande une seconde représentation sous huitaine". Rousseau perdit donc le bénéfice d'une pension à vie... mais il garda sa liberté de penser ! Son ami Diderot lui reprocha, lui, non pas d'avoir refusé l'entrevue avec le Roi mais d'avoir ainsi refusé une pension à Thérèse Levasseur, une servante d'auberge avec laquelle il vivait et à qui il avait fait 5 enfants...
Cette première représentation sera suivie d'une représentation à l'Opéra le 1er mars 1753 en pleine "Querelle des Bouffons" opposant les partisans de la musique française groupés derrière Jean-Philippe Rameau à ceux d'une ouverture à d'autres horizons musicaux (se rapprochant de la musique italienne) réunis autour de Rousseau.
Résumé
Colette, une jeune paysanne, se plaint de l’infidélité de Colin, un jeune paysan dont elle est amoureuse, et va trouver le devin du village pour connaître le sort de son amour. Elle apprend que la dame du lieu a su captiver le cœur de son berger par des présents. Le devin laisse espérer à Colette qu’il saura le ramener à elle. Il fait ensuite entendre à Colin que sa bergère l’a quitté pour suivre un monsieur de la ville. Colin n’en croit rien et revoit sa maîtresse plus amoureuse que jamais.
L'oeuvre fût représentée de nombreuses fois à toutes les époques et en 1768 Mozart s'en inspira pour composer son opéra "Bastien et Bastienne" mais ce fut sur un livret de Friedrish Wilhelm. Rousseau est le seul compositeur à avoir à la fois écrit le livret et composé la musique de ce "divertissement" écrit en 3 semaines...
Quelques images du concert de Paris-Diderot. Malheureusement je n'ai pas réussi à trouver le nom de tous les interprêtes. Cette Colette avait une voix magnifique et avait, vous l'avouerez, le physique et l'âge du rôle,
tout comme Dominique Tille (au milieu) jouant le rôle de Colin.A droite, le baryton jouant le rôle du devindsfffLe "choeur" chantant "C'est un enfant"Final de l'opéra : le chef d'orchestre fait chanter le public comme du temps du Roy ! fddfdfdf
C'est toujours un plaisir que d'être invité à l'Université Paris-Diderot !
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